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Citations de Guillaume Vissac (35)


La mère de Maude est revenue dans un nuage de fumée blanche. La cigarette appartenait à sa fille. Elle en fumait depuis sa disparition.

http://wp.me/p5DYAB-1xc
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Non, pitié,
pas la contrariété

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Le train d’en face résonne dans le tunnel et me renverse comme une motte de beurre.
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Sans être sorti tu reviens : c’est un couteau de cuisine que tu me plantes entre les omoplates.
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S’approcher doucement jusqu’au bord et voir vibrer ce vide, aube écrasée, lourdeur d’août.

http://wp.me/p5DYAB-1jM
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[117]
Sa main glisse, le métro freine : il vacille : il tombe. Disparaît au cœur de la foule, son corps aspiré par le bas, caché sous ceux des autres, mais personne ne le voit. Les visages fixent encore — silence — leur reflet respectif, là, dans le flou de la vitre. Je me rapproche pour le chercher mais je le manque : aspiré par le sol et les câbles, il a sans doute basculé dans un envers quelconque, une dimension du sol, et le métro s’éloigne.
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Bien sûr, j’étais en avance. Très près de l’interphone, ma voix sentait l’haleine.

— C’est Misère Balkaï, on s’est parlé au téléphone.

Et la mère de la fille disparue m’a ouvert.

— Seizième étage. L’ascenseur est en panne.

De l’autre côté de la porte du hall il y avait une autre série de portes fendues et mille rangées de boîtes aux lettres identiques. Des adolescents en survêtement étaient assis sur les marches d’escalier autour de la cabine d’ascenseur et ils crachaient par terre. Ça sentait la drogue mal coupée, la sueur synthétique et la pornographie. Ils se prêtaient leurs téléphones en les faisant circuler de mains en mains et ils se sont écartés des marches pour me laisser passer. L’un d’entre eux a regardé mes seins lourds comme on regarde un insecte prisonnier dans sa main avant qu’il ne s’envole et, seize étages plus haut, à bout de souffle, le cœur dans la mâchoire, je me suis retrouvée à frapper à la porte 8-C d’une certaine femme aux yeux désespérés. La mère de la fille disparue avait des rides aux coins des paupières et des lèvres gercées. J’ai vite compris, à cause de ses pupilles, qu’elle ne s’attendait pas à découvrir une femme de ma taille et de ma corpulence. Sans doute avait-elle imaginé une femme petite et maigre, emmitouflée sous des couches de vêtements en peau, des nattes pendantes de part et d’autre du visage et des yeux vaporeux ; bref, le portrait type d’une chamane chez ceux qui ne savent pas ce que recouvre exactement ce mot. En réalité j’étais grande, rectangulaire, des cheveux courts très gris et des yeux turcs, presque bridés. Je me suis essuyé la sueur de la nuque avec ma manche. Elle a hésité avant de me laisser entrer. Elle n’avait pas de quoi payer et, de toute façon, elle ne croyait pas à mes histoires d’infra-monde, m’a-t-elle dit.
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... Par deux fois déjà ils ont tirés les rois, j'ai fini sous la table. Ça oui, ils sont capables. Mais non, pitié, ça n'arrivera jamais, ne peut pas arriver.
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[158]
Une main ouverte chaparde l’iPhone. Se dégager désespérément du siège pour rattraper le corps, rattraper l’objet. Je coure après pour sa mémoire, pas sa valeur. Je veux mes photos enfouies dans la carte sous la batterie. Je veux mes prises de notes quotidiennes depuis des mois. Je veux ma tête, mon œil, mon estomac. Un couteau dans le bide je poursuis l’agresseur, le poignarde à son tour. Il tombe rouge dans les marches d’escalier, sa tête entre les portes empêchent la fermeture. Tant pis si c’est encore un gosse, tant pis s’il porte encore et couche et tétine, tant pis s’il ne sait pas marcher : poussez-le hors du train, je gueule aux autres, et rendez-moi ma tête.
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Ces fictions du bord de l'œil que je me force à voir ne sont pas réelles : l'image projetée pupille droite est déformée par la tumeur qui presse arrière le tissu et l'écran. Mais non, je reviens sur mes pas, pensées, fragments et instants, ce n'est pas possible : je ne possède rien sous le crâne qui ne soit pas moi-même, jamais elle ne pourra se développer, jaillir, se propager.
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La dernière strate est ici, maintenant, et prend la forme d’un livre papier. S’il fallait le définir, sans doute faudrait-il écrire ici qu’il s’agit d’un roman en pièces détachées. Il y a un monde littéralement sous terre qui existe et qui vit avec nous, sans nous. C’était une autre contrée à traverser, elle s’est retrouvée à proliférer par elle-même, dans les notes de bas de pages, repensées pour cette édition.
De manière à ce que l’on puisse, au choix, ou simultanément, cheminer dans le désordre initial de la polyphonie ou avancer linéairement. En haut ou en bas. En surface ou dessous. Une grande partie des notes a été réécrite, voire réinventée, pour donner écho aux vies souterraines de nos villes. N’importe quelles villes. Elles sont comme nous : elles inventent, elles respirent. Peut-être Accident de personne, durant ces quelques années d’écriture, désécriture, réécriture, a-t-il su en cristalliser quelques bribes, quelques bris… Sans oublier les cris. Ce livre est plein de cris. Cette histoire (ces histoires) est celle de celles et ceux qui sont au bord, de vivre, mourir, essayer quelque chose.
De s’enfuir, aussi. On est là avec eux, avec elles. On hésite.
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je fuis par la gauche à travers la vitre, qui m’aime me suive.
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Mes jambes retombent à ma place dans le wagon, mon torse et crâne retombent sur la voie, plusieurs centaines de mètres plus loin.
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Votre dossier ça passe pas. Vous gagnez pas suffisamment d'argent. On peut peut-être essayer comme ça mais c'est pas dit que ça marche. Le tout l'air de penser qu'on lui fait perdre son temps, qu'elle s'en fout complètement de nos histoires, qu'elle se paierait bien un kebab en sortant et qu'elle demandera au type de pas trop forcer sur la mayo parce que merde...
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Je ferme la porte derrière moi, la serrure rouillée entre les dents qui raclent. La terre brûlée coule contre le bois qui menace de l'éteindre. Qu'elle brûle aussi la porte et que je ne revienne pas.
Le rebond métallique de la clé dans la boîte aux lettres me rassure  : peut-être qu'en réaction, l'immeuble entier se fendra sous son poids
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Un jour – un jour – l'une de ces visions primaires sera vraie. Mais laquelle ? (suspens)
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Un peu de sang sur la vitre et le crâne du type sonné par terre un moment. Le cache-objectif de mon Kodak s'est détaché et le flash a pris cher. Dorénavant, toutes les photos que je prendrai seront entachées de ce coup temporal inopiné...
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« Mon ombre quittant son mur, sa bidimensionnalité. Et, à sa place, quelqu’un avait poussé. »Retour ligne automatique
p.4
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« J’ai su geler bien des jeunes fauves dans l’ambre de ces pellicules. »Retour ligne automatique
p.2
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Je peux pourtant le dire sans risquer de me tromper : c’est arrivé. Et arrivé, et arrivé encore, si l’on compte aussi le nombre de fois où j’ai pu rejouer la scène dans ma tête. On devrait toujours compter les fois où les choses se jouent dans nos têtes. Elles comptent.Retour ligne automatique
p.2
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