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Critiques de Gwenaëlle Aubry (139)
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Gwenaëlle Aubry part dans un voyage identitaire à la recherche de son père, elle dessine un portrait de cet homme aux différents masques. Ce père qui se prenait tantôt pour James Bond ou un clown était atteint de folie, sous forme de crises mélancoliques. Maniaco-dépressif ou bipolaire, cet homme n’est jamais parvenu à se fondre dans la masse, à saisir les codes de bonne conduite de notre société, à défaut d’être quelqu’un, il sera... personne.

A travers les écrits de son père et des images qu’elle porte en elle, la romancière délie les souvenirs pour en dessiner le portrait de son père. Homme brillant, avocat, philosophe, il était doué d’une redoutable culture et intelligence, son grand malheur fut celui de se noyer dans l’absence rongé par la mélancolie tel un funambule sur le fil invisible de la vie.



Ce roman mérite une certaine concentration pour y saisir toute la profondeur dont fait preuve l’auteure. Il est écrit dans un style intellectuellement ardu. Il n’y est nulle question de larmoiement ni de douloureuse plainte, mais d’un plaidoyer à forte résonance philosophique où les métaphores explosent à la vue. Autant d’images fortes que de chapitres poignants pour que personne devienne un être à part entière.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Partages, si c'est pas prometteur ça.

Naufrages, réactualisation s'imposant d'emblée une fois le bouquin remisé au rayon "incontournable par temps de pluie".



Imperméabilité, un sentiment qui pointera très rapidement le bout de son vilain museau estampillé 100 % plume d'Eider et qui n'aura de cesse de s'affirmer au fil des pages ingurgitées. A noter qu'aucune des trois pattes de ce fier  Somateria mollissima n'a été endommagée durant cette lecture.

Premier livre d'Aubry et très certainement le dernier tant le style affiché m'est apparu indigeste.

Sarah est juive, Leila palestinienne. Deux jeunes filles aux voix dissonantes qui n'ont en commun que l'espace géographique qu'elles partagent, Israël. Deux visions antagonistes d'une Histoire dont elles semblent les dépositaires et qu'elles symbolisent à tour de rôle. Un roman à deux voix, un cri, le mien, celui de la frustration tant les chapitres alternés me sont apparus longs comme un jour sans pain, ni vin, ni.... Des phrases interminables, fallait point sécher le cours sur les points. Une narration apathique qui ferait passer Microcosmos pour un film d'action pur jus. Non , vraiment, je crois pouvoir dire que j'ai pas accroché et c'est pas faute d'avoir essayé !

Ce qui est bien lorsqu'on n'attend plus rien sinon de plonger dans un micro coma salvateur - quelqu'un a des nouvelles de Schumi ? - c'est qu'on est pas à l'abri d'une bonne surprise. Que dis-je, d'un petit moment de grâce. Le seul bémol, c'est qu'il survient à la toute fin et ne parvient donc pas à faire oublier ce sentiment général d'ennui profond.

Le traitement du conflit israélo-palestinien méritait mieux, à tous les niveaux...



Partages, non merci, j'essaye d'arrêter...
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
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L'une & l'autre

Livre qui à travers les affinités électives de six femmes écrivains envers six autres donne envie de découvrir l'admiratrice et l'admirée et réamorce le désir de lire si tant est qu'il en soit besoin.



Marie Depleschin m'a permis de découvrir La comtesse de Ségur, une femme forte, déchirée qui aura tout perdu au fil des années mais qui va trouver sa voie grâce à ses enfants et petits enfants :

« Si elle se retourne sur sa vie, ce qu'elle a connu d'émotions sincères, d'amours comblés, de souffrances légitimes, de fierté, d'espoirs et de triomphes, c'est à ses enfants qu'elle le doit. »

« Elle raffole de ses petits-enfants. Elle les comprend avant même qu'ils ne se mettent à parler. Elle les traduit, elle les défend. Elle est grand-mère avec l'ardeur qu'elle a eue à être mère. »

C'est cet amour qui lui a fait écrire pour eux et qui l'amènera à publier ses contes et romans. A l'âge de 57 ans elle va regagner son indépendance perdue.



Gwenaelle Aubry m'a émue par son empathie pleine d'exaltation vis à vis de Sylvia Plath dont elle partage la folie d'écriture, l'écriture dont elles pensent qu'elle seule peut les sauver en les rendant plus vivantes :

« Écrire. Écrire est une autre solution. La seule qui permette d'être tout et rien à la fois : se débarrasser de soi, « devenir le véhicule d'un monde, d'une langue, d'une voix » et depuis ce vide devenir les autres, « apprendre d'autres vies et en faire des mondes imprimés qui tournent comme des planètes dans l'esprit des hommes ».

« Je cherche en elle, à travers elle, le point d'ajustement de l'écriture à la vie. Je ne veux pas la lire à travers sa mort (et donc pas non plus à travers le récit de sa vie). Je cherche à comprendre ce que, par l'écriture, elle a sauvé de la vie et ce qui, de l'écriture, l'a sauvée elle aussi. Je crois qu'elle a été violemment, excessivement vivante, que de la vie elle a tout embrassé, mort incluse. Et je crois aussi que l'écriture naît de ça : de la sensation (effroi et émerveillement) d'un excès de la vie sur elle-même que la vie ne suffit pas à combler. »



Camille Laurens fusionne avec Louise Labbé la rejoint dans la passion amoureuse et lui prête à certain moment le langage d'une féministe (là je ne l'ai pas trop suivie) mais surtout elle pense que l'écriture est aussi communion :

« Ce que Louise demande à l'amant, qu'il « sente en ses os, en son sang, en son âme/Ou plus ardente, ou bien égale flamme », je l'espère de la personne qui va me lire et qui ainsi, à sa façon, m'accompagne ; j'ai foi, comme Louise, en la ­puissance de vérité de la littérature, en son rôle vital de transmission, d'échange. Quand j'écris ou quand je lis, je partage des émotions, des sentiments, des expériences essentielles ; j'éprouve et je crois, comme Louise Labé l'espère de manière si poignante, que le poids de la vie « plus aisé me sera/Quand avec moi quelqu'un le portera ».



Lorette Nobécourt partage avec Marina Tsvetaeva la culpabilité des mères vis à vis de leurs enfants.« … je me souviens de ces heures effroyables où je pensais avec sincérité que mon suicide épargnerait ma fille de ma présence toxique. C'est une telle culpabilité Marina, quand on croit préférer les mots aux gens, et même à son enfant. Une telle culpabilité quand on ne sait pas encore que l'amour des premiers n'enlève rien aux seconds. Au contraire. »

et elle l'a remercie de lui avoir permis, grâce à son exemple, de trouver la force pour prendre son envol.



Marianne Alphant insiste sur la vie faite de calme et de retrait de Jane Austen, un vie dénuée d'évènements, une femme dont on sait peu de choses. Elle me fait penser à Emily Dickinson ou aux soeurs Brontë.

« Il y a des politesses à rendre, des conversations à écouter, les jours se ressemblent, il faut se contenter de ce peu, faire quelque chose avec rien – l'art le plus grand »

et de conclure

« Peut-être faut-il une vie décevante pour que tout soit donné par l'écriture. Peut-être faut-il connaître l'esseulement, l'échec, le doute, le sentiment de ne pas compter, pour observer avec tant d'empathie ce à quoi l'on n'aura jamais part. Et – que l'histoire soit écrite ou vécue – pour tout obtenir au final : l'importance, la lumière, le nom. Car ainsi procède le roman, sweetly, avec sa grâce heureuse.



Cécile Guilbert nous amène elle, vers la joie de Cristina Campo. Elle ne partage pas sa foi mais admire « ce personnage à la fois réservé et ardent », indépendante et révoltée : « Substance », « nourriture », « lumière », « eau vive » : nul besoin d'avoir foi comme elle dans « la Majesté Divine » pour savoir reconnaître dans ces synonymes les portes d'entrée d'une joie enluminée par cette notation exaltante : « Dans la joie, nous nous mouvons au coeur d'un élément qui se situe tout entier hors du temps et du réel, mais dont la présence est on ne peut plus réelle. Incandescents, nous traversons les murs. »



Les échanges entre ces femmes, car elles se parlent même si des siècles les séparent, sont inégaux mais toutes montrent que la rencontre entre elles leur a permis d'être plus forte et les a convaincues de poursuivre leur chemin d'écriture dans les moments où elles pouvaient vouloir abandonner.

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Personne

Gwennaëlle Aubry compose le portrait éclaté d'un homme absent du monde et séparé de lui même: son père, aujourd'hui disparu. Juriste, avocat et universitaire, ce fils unique de bonne famille eut deux filles mais ne parvint pas à faire souche. Il eut une place dans le monde mais ne parvint pas à l'occuper.A partir des différents personnages auxquels il cherche à s'arrimer, tous pseudo moi de cet homme sans ego, angoissé d'avoir à être quelqu'un, sa fille aînée compose un abécédaire qui donne consistance à la souffrance mélancolique de son père, et un sens à sa dérive et à sa déchéance. Un très beau livre sur la souffrance d'un homme désarrimé.
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Saint Phalle : Monter en enfance



Pour Nikki Saint Phalle, l’enfance est un monstre auquel elle tentera toute sa vie d’échapper. Artiste enfant aux sculptures primitives et monumentales.



Artiste enfant qui redonne au visiteur de ses œuvres un regard innocent mais étrangement inquiet.



Artiste enfant soldat peignant aussi bien au pinceau qu’à la carabine.



Toute l’œuvre de Nikki Saint Phalle sera monumentale, extra-ordinaire et féminine.



Sculptrice mère abritant son enfance, une enfance morte lorsqu’elle fut violée par son père à l’âge de onze ans. Nikki Saint Phalle qui fait de sa souffrance d’immenses bulles de tendresse protectrices et colorées autant que de géantes puissantes et dévorantes. Nikki Saint Phalle papesse et magicienne surréaliste sera de tous les combats politiques, philosophiques et sociaux de son époque.Gwenaëlle Aubry nous invite à une lecture profonde et ludique de l’œuvre de Nikki Saint Phalle.



Manuel d’histoire de l’Art, récit d’Histoire tout court, mais aussi tendre autofiction, la romancière explore la vie et les blessures de l’artiste et nous propose un autre regard sur son travail.



En refermant son livre, il nous vient une furieuse envie de Toscane pour musarder et se perdre dans son Jardin des Tarots, au Pays des Merveilles de Nikki...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Saint Phalle : Monter en enfance

L'autrice retrace la vie et analyse les œuvres de Nikki de Saint-Phalle, célèbre sculptrice du XXème siècle, féministe avant l'heure, sans pudeur ni complexes.

Il m'a été nécessaire de regarder les photographies de son art sur Internet (un catalogue papier aurait aussi bien fait l'affaire) pour suivre le fil du récit.

Le livre est foisonnant, à l'image des sculptures bariolées de l'artiste, dont l'enfance malheureuse, la vie maritale insatisfaite (elle quittera d'ailleurs mari et enfants pour s'accomplir vraiment), l'amour d'un confrère avec lequel elle travaillera (Jean Tinguely), et les douleurs de la vieillesse ont servi d'inspiration.

Elle créera le "jardin des tarots" en Toscane, aidé par un groupe (une tribu) de maçons italiens dans lequel chaque œuvre gigantesque - à l'intérieur desquelles il est parfois possible d'entrer - représente une carte du jeu. Gwenaëlle Aubry le visitera avant que la crise sanitaire ne s’immisce dans l'écriture de son livre ; à la fin de celui-ci, la réalité actuelle entre en résonance avec cette biographie fort intéressante.

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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Ce 7 janvier 2015, il y a eu un événement horrible, innommable et profondément choquant. Mais heureusement face à cela, on a vu une levée, une solidarité forte qui s’est opposée clairement aux actes de barbarie qui se sont produits . Et ce livre est né!60 écrivains unis sous la bannière de Charlie Hebdo… Pour ne jamais oublier ce jour si noir, pour rappeler à nos cœurs que tant de sang a déjà été versé pour nos libertés…



C’est avec une certaine émotion que j’ai lu ses textes, le cœur serré, les larmes au bord des yeux. Chaque auteur voit cet événement avec son expérience, et c’est intéressant de voir les mots qui en découlent. Les textes de certains sont plus vifs, d’autres plus philosophes, et du coup, ce recueil de textes est un fort et émouvant imbroglio d’émotions fortes et vibrantes. Personne n’a pu rester insensible face à cette barbarie, et chacun le démontre avec plus ou moins de force.



J’ai particulièrement été touchée par le texte de Christel Noir, je me suis sentie proche des mots de Fredéric Lenoir, j’ai aimé le ton de la poésie de Katherine Pancol, l’humour inversé de Eric Emmanuel Schmitt, et je me dis qu’il faudrait suivre les conseils avisés de Claude Halmos. Je ne cite qu’eux, mais en fait chaque auteur a su me faire ressentir une émotion, je n’ai gardé que les plus fortes, ce recueil a de quoi vous prendre aux tripes, c’est certain!



En plus, d’être un formidable élan de compassion et de solidarité de la part de ses auteurs contemporains , tous plus intéressant les uns que les autres, nous avons la chance de relire, de redécouvrir des textes forts de Victor Hugo, Diderot, Voltaire, qui sans leur courage et leur soif de liberté, n’en serions pas surement là aujourd’hui, à prôner haut et fort la Liberté d’expression.



Je voulais donc remercier les éditions Le livre de poche pour cette belle initiative.


Lien : https://fairystelphique.word..
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

De Jacques Attali à Voltaire en passant par Denis Diderot, Bernard Pivot, Katherine Pancol, ce recueil regroupe les écrits de soixante auteurs sur les évènements de janvier 2015. Ceux-ci ont le plus souvent été composés à chaud, avec les tripes. Cet engagement se ressent de manière variable mais avec une intensité plutôt étonnante.



En elles-mêmes les compositions sont variées : fictions, lettres, citations, articles de presse mais elles véhiculent le même message, sans pour autant verser dans des répétitions ou un pathos malvenus. Il est toutefois recommandé d'éviter la lecture "d'une seule traite" qui laissera un sentiment de lassitude. Le recueil doit être compris dans la même perspective que le célèbre Indignez-vous ! de Stéphane Hessel. Il s'agit ici d'un éloge de la République, des valeurs qui lui sont attachées, des idées des Lumières, de l'esprit français. Chacun à sa manière tente d'apporter sa pierre à l'édifice mais la philosophie est la même : être fier de nos valeurs et les défendre.



Certains textes sont de véritables pépites. A cet égard, la fiction humoristique de Romain Puértolas est une véritable bombe de table. Ce fruit d'une imagination fertile est immédiatement suivi par un hommage à un autre Charlie composé par Serge Raffy. Au titre des découvertes intéressantes, l'analyse faite par Maxime Chattam doit être signalée, car il nous apprend au passage une nouvelle qui attristera ses fans.



Écrire est une forme d'engagement... mais qu'en est-il des actes ? S'il est impératif de saluer cette initiative littéraire (profits reversés au journal, délais de parution très courts) il est difficile de donner un avis sur la suite. A lire les quelques pages de ce corpus, tout le monde est d'accord sur la nécessité d'agir. Mais concrètement, nos chers penseurs ne nous livrent pas forcément leur manière d'agir. Écrire et participer aux rassemblements républicaines, certes... mais encore ? Cette impression de manque (aisément compréhensible) porte toutefois un grand préjudice à cette initiative, pourtant emplie d'une bonne dose d'émotion.
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Juive d’origine Polonaise Sarah née et élevée à New-York s’installe en Israël quelques temps après les attentats du 11 Septembre.



Leïla, Palestinienne vit dans un camp proche en Cisjordanie.



L’une ignorant l’existence de l’autre, leurs destins vont pourtant inexorablement se croiser lorsque marchant dans Jérusalem vêtues à les confondre de la même robe blanche elles se rendent chacune à un ultime rendez-vous …



Dans un style très lissé, Gwenaël Aubry nous conte ici la rudesse de la vie dans ces camps de réfugiés palestiniens qui vivent dans la peur, les déchainements de haine, la soif de vengeance, la folie et le machisme des hommes dans un contexte d’affrontement de deux cultures que tout oppose.





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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Ce recueil est parut suite aux attentats du journal "Charlie Hebdo" . Je ne reviendrai pas sur ce dramatique événement, nul ne peut ignorer ce qu'il c'est passé, vu le soulèvement populaire national et international.



Les bénéfices de ce roman vont directement au journal, alors oui on sait que depuis ils ont ramassé suffisamment d'argent pour tenir plusieurs années donc je n'insisterai pas sur ce point. Par contre la lecture de ce roman est un combat pour la liberté d’expression. Liberté qui nous est chère. Liberté qui m'est essentielle. Liberté qui me permet de me sentir moi-même et de dire ce qu'il me passe par là tête, même si ce sont des inepties.



Donc ce recueil regroupe les textes de 60 auteurs. Dont, parsemés, des extraits de Beaumarchais, Diderot, Hugo et voltaire qui se sont battus aussi, autre époque et combat égal.



Tous les autres ont réagit et fait parler leurs plumes, leurs armes, leurs cœurs. Pour certains ce sont des courriers ou un constat, des réactions car nul ne pouvait rester muet sinon tout était perdu (pourquoi d'ailleurs mettre cette phrase au passé !) . Pour d'autres c'est ce qu'ils savent faire de mieux, un conte une histoire (j'ai une préférence pour cette forme de manifestation).

Alors j'ai des auteurs de prédilection bien évidement. L'histoire Fabrice Humbert me touche particulièrement ( en même temps j'ai un attachement pour cet auteur.) Une grande tendresse pour le texte de Ian Manook car je vois ma grand-mère dans les traits de sa mère. Sans oublier Romain Puertolas qui me fait sourire malgré l'horreur et ça chapeau Monsieur !



Et malgré les 3 mois de passés je peux vous garantir que l'émotion reste la même en lisant ces lignes. Les larmes ne sont pas loin.





Je terminerai cette chronique par une citation de la réaction de Frédéric Beigdeger car elle me fait penser à la dernière boucherie au Kenya qui vient de perdre ses étudiants .

"A ce violent malaise que cette sensation procure, aux larmes du chagrin, à la culpabilité d'être plus troublé par ces morts si proches que par les milliers de victimes à deux heures de chez nous. Si, ne soyons pas hypocrites, c'est une règles journalistique bien connue, les massacres géographiquement éloignés nous perturbent moins que deux ou trois morts dans notre ville, notre pays. Pourtant, une certaine souffrance est là. A des degrés divers selon sa sensibilité, son empathie, son fatalisme."
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Personne

"Personne" est un livre, magnifique et poignant, sur une femme (l'auteur du livre) qui part à la recherche de l'identité de son père qui vient de mourir, un père avocat et professeur de droit dont la vie a été marquée par la "mélancolie" et des périodes de démence (vraisemblablement ce qu'on appelle aujourd'hui des troubles biplaires) qui l'ont contraint à quitter son travail, à perdre la plupart de ses relations, à s'éloigner de ses deux filles et à vivre sur la fin de sa vie presque comme un clochard. Pour ce faire, l'auteur s'appuie sur ses souvenirs, quelques photos et aussi un texte autobiographique que son père à laissé à sa fille avec l'expression "à romancer" comme simple – et étrange – consigne. Lourd héritage. Gwenaëlle Aubry a choisi de parler de cet homme insaisissable, en perpétuelle fuite, en parcourant l'alphabet avec pour chacune des 26 lettres un mot, commençant par cette lettre et donnant la thématique du récit à suivre. Tout dans ce texte est extrêmement subtil, intelligent, sensible.



En recueillant patiemment les fragments de la vie de son père qu'elle est parvenue à déchiffrer, en cherchant à décrire, avec beaucoup d'humilité, les divers masques (ou "persona") dont il s'affublait, Gwenaëlle Aubry parvient à reconstituer une sorte de portrait (plus cubiste qu’impressionniste) de cet homme, et à donner, à défaut d'une cohérence, une présence à cette "personne" qui, tel le Zelig de Woody Allen, réfutant toute identité stable, passait son temps à emprunter les identités des autres. L'auteur, qui est philosophe de métier, nous laisse ici une leçon de philosophie, et donc de vie, dénuée de tout jargon et au plus près des choses qu'elle et son père ont vécues. C'est aussi une très belle leçon d'écriture, où les non-dits résonnent autant que ce qui est dit, où la forme épouse magnifiquement le sujet.



Delphine de Vigan m'avait fortement impressionné par le livre qu'elle avait écrit sur la maladie maniaco-dépressive de sa mère ("Rien ne s'oppose à la nuit"). Gwenaëlle Aubry, par ce livre plus concentré et de ce fait, peut-être encore plus percutant et perturbant, m'a tout simplement ébloui.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Suite aux terribles événements qui ont endeuillé notre pays en janvier 2015, "Le livre de poche" a pris l'initiative de publier plusieurs textes d'auteurs et de reverser le bénéfice de la vente à Charlie Hebdo.



60 textes d'auteurs contemporains et d'auteurs des siècles passés composent ce recueil.



Autant d'auteurs, autant de points de vue, autant de manières de réagir face à la barbarie.



Certains textes apportent des pistes de réflexions, d'autres écrits à chaud sont davantage empreints d'émotion. Les textes d'auteurs des siècles passés nous apprennent que certaines problématiques ont la vie dure, que la liberté de pensée est un combat.



Autant d'auteurs, autant de points de vue, écrivais-je plus haut. Donc difficile d'adhérer à toutes les opinions publiées, question de sensibilité, de vécu, de personnalité. Mais je ne peux que louer l'élan de solidarité suscité par cette belle initiative.
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Personne

Avec Personne, Gwenaelle Aubry dresse un bel hommage en forme d'abécédaire, au père disparu, mais déjà absent de son vivant victime de crise maniaco-dépressive. Cet homme cultivé , grand juriste, professeur à la Sorbonne, socialement reconnu à glissé petit à petit mais inéxorablement vers le néant, d'absences en fugues rien n'a pu empêcher l'inéductable . Aubry fait appel à ces souvenirs, à des lettres de son pére, des photos pour tenter de retrouver la faille qui à fait basculer ce père aimé. Sans pathos, avec beaucoup de justesse et d'émotion, Gwenaelle Aubry tente de trouver l' apaisement en écrivant cette souffrance. Prix Fémina 2009.
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Personne

Ce livre traînait dans ma bibliothèque depuis des années, mais je ne me décidais jamais à le lire. Je pense l’avoir acheté à sa parution. C'est un écrit autobiographique qui parle du père de cette auteure, dont au final je ne sais pas quoi penser.



Sans vouloir poser aucune étiquette de mon propre chef, puisque c’est clairement dit, le père souffrait de psychose maniaco-dépressive, et faisait beaucoup de séjours en hôpital psychiatrique. Sa fille lui rend ici un hommage au travers de personnages divers. Le roman est construit autour de petits chapitres allant de A à Z. On est informés sur ce trouble assez étrange où le malade alterne des périodes tout à fait normales et mène une vie comme vous et moi, et d’autres où il fait tout à l’excès, que ce soit en négatif ou en positif, là où il devient dangereux pour lui-même. D’ailleurs, le père s’est suicidé durant une phase de mélancolie.



L’écriture m’a attirée dans le début du livre, où je l’ai trouvée magnifique de sensibilité et de chaleur. Puis, mon intérêt s’est amenuisé au cours des pages, car je n’arrivais plus à situer très bien ce père, dont le profil se perdait un peu derrière les personnages choisis.

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Personne

Personne: l'alphabet d'un enfant qui pleure au fil des mots,l'alphabet d'une femme qui mitraille à l'aveuglette quitte à choquer, un alphabet qui tape fort sur la lettre N,celle d'un Napoléon d'opérette, pour écrire en catimini le nom de François Xavier Aubry, célèbre juriste inconnu d'une fille en manque de père et de repères, un alphabet qui tape tendre sur la lettre G, celle du gisant qui réveille d'affectueux souvenirs.

Personne: un puzzle fait d'éclats de folie entre le A génial d'Antonin Artaud où Gwenaëlle Aubry glisse la plume en souffrance qui cherchait son envol sur des "cahiers noircis" et le Z de Zélig "l'homme caméléon" tour à tour conspué,acclamé,psychotique.

Personne: un portrait éclaté, sorte de tableau pointilliste, celui d'un James Bond au nez rouge, éternel enfant mort avant l'heure, mi-flic mi-voyou au profil à la Dustin Hoffman,illuminé en attente de chatiment, chercheur de terre promise au visage bouffi par les médicaments, mouton noir anticonformiste, inventeur d'enfance idéale, habitué des divagations, homme sans qualité déchu par son goût de la déchéance, maître du vide, triste inconnu.

Personne: un étrange jeu de piste, celui de Gwenaëlle Aubry qui décrie ce Personne en gros,en gras,en dur sur la première de couverture pour lui donner le fin mot et cloturer le débat en écrivant sur cette personne, cette figure du père: "peut-être a-t-il trouvé dans le désert blanc de la mort,ce que depuis toujours il cherchait:le droit,enfin,de ne plus être quelqu'un?

Personne et quelqu'un résonnent-ils en écho?

Livre exutoire, fait de copiés-collés originaux qui délivre des non-dits tout en recollant les morceaux d'une enfance brisée?

Emouvant!

Un livre qui rappelle Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan qui raconte sa mère maniaco-dépressive, suite à son suicide, pour la réhabiliter.

Rappel:Gwenaëlle Aubry (agrégée et docteur de philosophie,auteur de plusieurs autres ouvrages) a obtenu le Prix Fémina 2009 pour Personne.



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Sarah, Juive d’origine polonaise, née et élevée à New York, est venue vivre en Israël avec sa mère après les attentats du 11-Septembre. Leïla est palestinienne, elle a grandi dans un camp de réfugiés en Cisjordanie. Elles ont dix-sept ans et, en commun, le désir de ne pas être sérieuses. Leurs voix alternent au rythme d’une marche qui les conduit l’une vers l’autre dans les rues de Jérusalem. Deux voix pour une même terre, que l’on n’arrive pas à partager.



"Tous ici, Israéliens et Palestiniens, Arabes et Juifs, comme tu voudras, nous partageons la même folie, c’est elle qui, comme la terre, nous divise et nous réunit. Nous partageons une même hantise, tous, nous sommes habités par des cohortes de morts."



Deux jeunes filles donc qui représentent leurs nations respectives, l’une ayant joué à l’Intifada dans la cour de récré, l’autre ayant été traumatisée par le 11-septembre (réplique de l’Holocauste ?). Deux jeunes filles qui ne trouvent pas leur place dans ce pays en guerre, rêvant de modernité, de paix, de tranquilité.



Deux voix qui se délitent au fur et à mesure du texte, et qui ont fini par me perdre tant j’étais incapable de les dissocier, et de comprendre ce qui se passait réellement. Un sentiment de perdition qui a gâché la fin de ma lecture, alors que j’étais enchantée du début et de la manière originale dont Gwenaëlle Aubry a choisi de traiter ce sujet.



Cependant, au final, je peux dire que c’est un roman qui n’est pas dénué de qualités mais qui n’a rien de réellement très original : on n’y apprend rien, on ne fait que constater la différence entre ces deux pays, résultat de la plus grand aberration de l’Histoire. On en finit avec un sentiment de réchauffé, d’une pensée conventionnelle qui se déroule devant nous jusqu’au dénouement final, anticipé et attendu.



Tout comme la Seconde guerre mondiale, j’ai le sentiment que le conflit israélo-palestinien est le sujet à choisir pour faire pleurer dans les chaumières et assurer une bonne vente, au détriment de la qualité ou de l’originalité.
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Personne

J’ai rarement été aussi bouleversée par un livre. J’en ai lu chaque page, chaque ligne, chaque mot avec une intensité de plus en plus forte au fur et à mesure des chapitres.



La quatrième de couverture l’annonce, l’auteure cherche à cerner la folie de son père au fil des 26 lettres de l’alphabet.



Elle s’aide du journal qu’a tenu son père et de ses souvenirs d’enfance entièrement marqués par la maladie de son père maniaco-dépressif.



Pour moi, dans ce livre tout n’est que souffrance et comme aucune solution ne semble possible, ni l’intelligence de son père, ni l’amour de ses filles, ni l’amour que les femmes lui ont porté, on se sent terrassé.



Il faut aussi souligner la beauté de l’écriture qui rend cette histoire lisible.




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Saint Phalle : Monter en enfance

Saint Phalle Monter en enfance n’est pas une biographie comme les autres car Gwenaëlle Aubry procède à l’analyse de sa dernière œuvre, en révèle les liens, les perspectives avec son histoire intime, sa personnalité et ses révoltes.

Gwenaëlle Aubry arpente Le Jardin des Tarots pendant sept jours à la recherche de la petite fille, Marie-Agnès, un des véritables prénoms de Niki de Saint Phalle. Cette enfant est marquée par la violence, les conventions et les exigences, notamment de son milieu social, mais aussi de la quête de liberté et de provocation qu’elle a su poursuivre pour affirmer son indépendance.

Le jardin des Tarots

Situé en Toscane, il est l’incarnation du rêve de l’artiste depuis sa jeunesse. En effet, avec son premier mari, Harry Williams, Niki de saint Phalle avait visité l’Europe. Elle était tombée en extase dans le Parc Güell de Gaudi à Barcelone. Elle en avait même ramené la technique de Trencadis associée à la peinture projetée.

Décrite comme une matrice, ce jardin ésotérique s’inspire des vingt-huit figures du Tarot divinatoire. Il est constitué d’immenses sculptures de mosaïque. Elles représentent tour à tour des formes qui font la synthèse de son désir de création, de ses préoccupations de femme, de son histoire et de ses révoltes.

Conçu pour être un lieu où les enfants s’amusent, y éclatent de rire, affolés par ces géants si fragiles qui scintillent au soleil. Ils rappellent les contes et légendes qui font tellement peur qu’on en éclate de rire pour la conjurer. De cette enfance, Gwenaëlle Aubry affirme « sans doute sait-elle que ce ne sont pas les monstres qui pourchassent les enfants, mais que l’enfance est elle-même le monstre auquel on tente, sa vie entière, d’échapper. »!

Ce jardin se découvre par un sentier courant de formes en formes. Gwenaëlle Aubry les décrit, les relie pour en découvrir les détails associant les différents écrits personnels de l’artiste, les événements de sa vie mais aussi ses performances et autres installations. Comme une toile d’araignée, l’écrivaine replace le tout dans l’ensemble de son œuvre détaillant les influences. L’expérience Dada n’est pas des moindres ( » que chaque homme crie ; il y a un grand travail destructif, négatif à accomplir. Balayer, nettoyer »). Elle y ajoute le Facteur Cheval, l’ami Marcel Duchamp mais aussi Bosch et le Douanier Rousseau.

Mais avec Jean Tinguely, le roi suisse des machines inutiles ou son « Gabin jeune et brun « , Gwenaëlle Aubry raconte cette collision cosmique qui invente ensemble « 3600 façons d’être déséquilibrés ».

Même, l’imposante Impératrice en forme de Sphinx se transforme en appartement – mère protectrice où la chambre se love dans un des seins de la forme. En faisant un parallèle avec Louise Bourgeois, artistes toutes deux nées de violences, la mère protectrice permet de revenir à l’enfance, à l’avant, pour y retrouver l’essence d’un monde où Gwenaëlle Aubry dissèque, suture et recherche comment Niki s’est pansée.

Dans Saint Phalle Monter en enfance, Gwenaëlle Aubry nous invite à lire les signes qui relie la dernière composition à la vie de l’artiste Niki de Saint Phalle pour laquelle elle a travaillé sans relâche pendant plus de vingt ans, presque jours et nuits. L’aide de quelques ouvriers fidèles, attentifs, respectueux devant cette force de création nous permettre d’être ébloui, au sens propre comme au figuré, sous le soleil de Toscane. Pour le plaisir de redécouvrir sous un jour particulier une œuvre foisonnante !

Chroniques avec photos ici

https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/11/gwenaelle-aubry/
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