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Critiques de Hans Christian Andersen (443)
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Contes

L’écrivain danois Hans Christian Andersen est mondialement connu. Ce conteur du XIXème siècle est une source d’inspiration pour les blockbusters des studios Disney, de la Reine des Neiges à La Petite Sirène.



“Une sirène n’a point de larmes, et son cœur en souffre davantage”



Mais son oeuvre est bien moins féérique que les happy endings des films pour enfants… prenons La Petite Sirène par exemple, un conte bien plus dur, bien plus cruel que la production de Walt Disney qui finit bien et que nous avons tous en tête. Pour comprendre ce conte il faut se tourner vers la biographie d’Andersen : homosexuel malheureux, amoureux éconduit qui désespérément voulait, lui aussi être un autre, renoncer à ses écailles, sa queue de poisson (sans jeu de mots…) pour qu’enfin Edvard Collins, l’homme dont il est épris pose un regard sensuel sur lui. C’est presque une parabole transgenre, Andersen avouant courageusement dans leur correspondance sa “nature féminine”. Le refoulement, l’absence de vie sentimentale épanouie et le malaise d’une transidentité impossible à franchir sont donc à l’origine de ce pacte funeste.



“— Mais si tu prends ma voix, demanda la petite sirène, que me restera-t-il ? — Ta charmante figure, répondit la sorcière, ta marche légère et gracieuse, et tes yeux expressifs : cela suffit pour entortiller le cœur d’un homme. Allons !”



Les contes d’Andersen sont d’une très douce mélancolie ; on pense à l’histoire d’amour confinée de la Bergère et du Ramoneur (qui inspira le très beau dessin-animé “Le Roi et L’Oiseau” avec la poésie du scénario de Jacques Prévert), du funeste courage du Petit Soldat de Plomb ou encore les pérégrinations de la Petite Poucette qui rappellent la dure condition des femmes de l’époque, le chant du Rossignol pour l’Empereur de Chine sur la cupidité humaine, Les Fleurs tragiques de la Petite Ida, et les malheurs du Vilain Petit Canard risée de tous car différent, minoritaire, concluant à son sujet : “Il n’y a pas de mal à être né dans une basse-cour lorsqu’on sort d’un œuf de cygne.”



“— Vous avez là de beaux enfants, la mère, dit le vieux canard au ruban rouge. Ils sont tous gentils, excepté celui-là ; il n’est pas bien venu : je voudrais que vous puissiez le refaire.”



Mais l’écrivain scandinave fait aussi montre d’une malice et d’une drôlerie très appréciables dans “Grand Claus et Petit Claus” ou encore “Les habits neufs de l’Empereur”, critique comique de l’absurdité de l’aveuglement social que nous jouons tous, par crainte de sortir du rang, ce qui donna d’ailleurs une expression idiomatique en anglais “the Emperor’s new clothes” pour désigner ce silence autour de l’éléphant au milieu du salon !



Le crève coeur, cri de détresse sociale, qui rapprocha d’ailleurs Charles Dickens et Andersen, tous deux attentifs au sort des plus démunis au XIXe siècle, est bien sûr l’histoire de La Petite Fille aux Allumettes. Tout y est : inégalités, pauvreté, violences intra-familiales, travail des enfants… L’auteur décrit d’une façon poétique et sans pathos le dernier délire d’une gamine des rues entrain de mourir de faim et de froid dans l’égoïste Saint-Sylvestre bourgeoise de Copenhague: “le jour de l’an se leva sur le petit cadavre assis là avec les allumettes, dont un paquet avait été presque tout brûlé”.



Les contes d’Andersen s’adressent aux enfants de 7 à 77 ans, ils sont moins légers que l’on peut le croire, plus drôles aussi parfois, mais toujours savoureux et émouvants.



Joyeuses, chaleureuses fêtes de fin d’année je vous souhaite un trop plein de livres et de bulles (pas nécessairement dans cet ordre-là…) !
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Contes

Il suffit qu'un maire écolo parle de Sapin de Noël le 15/09/20, pour qu'un Sarkozy sorte du bois, en dodelinant de la tête, comme un lutin, un affreux gnome. Ça, ça sent le sapin!





Hans Christian Andersen nous contait déjà l'histoire d'un petit sapin de Noël, jadis.

Il se portait comme...un charme, mais se languissait de voir du pays, de sortir de la forêt noire, (Hêtre ou ne pas hêtre ailleurs!) jusqu'à ce qu'enfin une hache l'abattit...





Il fut installé dans une maison avec des enfants, décoré avec des gâteaux, des fruits, "pommes, des noix dorées et plus de cent petites bougies rouges, bleues et blanches". Une belle étoile trônait au sommet de l'arbre majestueux..

Le petit sapin était heureux et ses branches dansaient au rythme de l'histoire de "Dumpe le Ballot" que racontait un homme ventru...





Mais le lendemain de Noël, le petit sapin fut traîné au grenier et abandonné là, comme un gland, dans l'obscurité...





Des rongeurs vinrent et le petit sapin raconta son histoire, à des souris rat-vies...





Il se souvenait du soleil, de l'air pur et de la lumière, des oiseaux... de son enfance...

"De ce petit lièvre qui bondissait. du printemps lorsqu'arrivaient l'hirondelle et la cigogne. Les nuages roses qui naviguaient dans le ciel"...

Il espérait toujours retrouver sa place au salon...





Un jour, on emmena le sapin dans la cour et là, il revit de nouveau une hache...





Il pleura, et ses "branches

fanées et jaunies" tombèrent au sol, sa sève s'écoula et il regretta sa vie d'avant... Mais, on n'avait plus besoin de lui!

Sauf pour le voir rougir de nouveau et crépiter dans la cheminée, comme du petit bois ?...





"Ce qui compte à Noël, ce n'est pas de décorer le sapin. C'est d'être tous réunis." Kevin Bright.
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La Petite Sirène (illustré)

" Vois ces trésors et ces merveilles, toutes ces richesses qui brillent comme des soleils"

Partir là-bas. Claire Guyot dans "La petite Sirène."





la Petite Sirène, est la petite de la famille et ses soeurs lui ont raconté le "Monde" des hommes, au delà de l'Océan.

"Les lumières brillent comme des centaines d'étoiles. La musique et le son des cloches...Le ciel ressemblait à de l'or! Et la beauté des nuages..."

Et Ariel ( l'auteur ne la nomme pas, mais elle sera Ariel, pour l'éternité !) en rêve...





"Un jour viendra, je partirai

Je partirai sans aucun regret

Vivre sur terre, loin de la Mer". Loin de son père et de ses soeurs, comme une jeune adolescente...





Allez, vous connaissez le conte, et le film de Disney!

Un remake avec des acteurs à l'arrêt, avec Halle Bailey, jolie chanteuse noire de 19 ans, à cause du Covid19 et du racisme, avec le hashtag #NotMyAriel.





Certains internautes , de gros thons " blancs" ne veulent pas d'une Noire comme Petite Sirène ! (Malgré sa voix ravissante)





Dans le conte, le Prince (un peu bête comme tous les Princes) ne reconnaît pas la Petite Sirène, sans sa voix d'or.





Comme tous les hommes (Mysogynie?) qui aiment une jolie fille, pourvu qu'elle ne parle point! Un frais minois, "une peau douce et diaphane, des yeux bleus comme un lac profond", une silhouette élancée avec de belles jambes, ok, mais si la fiancée se met à émettre des avis....





Ne me regardez pas avec ces yeux de merlan frit! Dès qu'une femme prend le pas sur le monsieur, l'histoire risque de chavirer, ou de finir en queue de poisson...





Et le pire, c'est une autre femme (une sorcière/ une pieuvre chez Disney) qui vole la voix de la Petite Sirène. (Par Jalousie ou il y a anguille sous roche ?)...





"Et les filles peuvent rêver, sans frayeurs. Femmes sirènes, femmes humaines. J'ai fait mon choix!" 🐸





"Elle ne dira pas un mot

Elle ne dira pas un mot, avant d'être embrassée. Chalalalala, n'aie pas peur

Ne pense qu'au Bonheur. " 😍

Henri Salvador dans le chœur des grenouilles, canards et flamands roses. La petite sirène.
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La petite fille aux allumettes

Je destine cette critique à tous les amis qui m'ont très gentiment chambré ,ils se reconnaîtront. Bien que "l'héroine" de ce conte merveilleux soit une fille , c'est la grand - mère qui m'a élevé qui me l'a offert pour un Noël ,à une époque bénie où je croyais encore au Père Noël.....J'ai bien dû le lire , le relire , pleurer mais aussi mesurer la chance qui était mienne de ne pas avoir à brûler , une par une ,ces allumettes salvatrices jusqu'à....Non , moi , ce conte , il m'a forgé, a modelé mon caractère , m'a poussé vers tous ces enfants en difficultés côtoyés au cours de ma carrière d'enseignant . L'étoile qui brille dans le ciel appartient à tous , doit être un phare pour chacun de nous ,s'adresser à tous ceux qui ont envie , qui se battent . Sans doute ce conte m'a--t -il été offert sans arrière pensée, avec amour , comme une page d'éducation , j'espère avoir été " à la hauteur " de ce message de tendresse et d'humilité. Je pourrais le raconter pratiquement par coeur tant il reste présent en moi .

Voilà comment la lecture a fait de moi un homme heureux , parce qu'une grand- mère m'offrait des livres à chaque grande occasion ,alors que ses moyens étaient bien modestes. Je ne la remercierai jamais assez , l'ai je assez fait lorsqu'elle était là , il y a bien longtemps ? . Pour ça et ...pour tout le reste.C'est pas une histoire qui se termine bien ça ?

Je dédie ces mots et cette dédicace à tous ceux et celles qui , à travers leurs commentaires , leurs messages d'une si grande sympathie , sont plus que des ami(e)s de rencontre littéraire. Ceux pour qui lire est une belle revanche sur la vie .Et oui , lire c'est vivre. Et qu'est-ce que c'est bon...

Vous le voyez , j'ai changé de registre : plus de roman noir , c'est trop triste...



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Contes

Relire les Contes d'Andersen, c'est comme déguster un délicieux gâteau aux parfums d'enfance... mais aussi de larmes et d'amertume. C'est d'ailleurs frappant de constater à quel point ces contes qui nous ont bercés autrefois sont durs et tragiques, souvent même amoraux ou étranges. Bien loin des historiettes pour enfants ou des dessins animés qui en sont tirés, en fait !



L'édition Folio que j'ai lue rassemble 31 contes, plus ou moins longs, plus ou moins connus, plus ou moins légers. Le 1er, Le briquet, m'a complètement choquée par son cynisme : le héros, malhonnête et violent, est finalement récompensé. J'ai été contente de retrouver les grands classiques que mes parents me lisaient : Les habits neufs de l'empereur, Le vilain petit canard, L'intrépide soldat de plomb. Les aspirations de la petite sirène vers une âme immortelle et son amour malheureux m'ont touchée, de même que la terrible Histoire des dunes, Sous le saule ou Ib et la petite Christine. Mais je dois avouer que mes préférés restent ceux avec une morale, peut-être justement parce qu'il n'y a pas de morale dans la vraie vie : L'estropié, Le fils du concierge, Les 2 Claus, Le Rossignol, Le Sapin...



La préface et le dossier m'ont semblé très bien aussi, expliquant le côté sombre et désabusé des contes par la solitude fondamentale d'Andersen. On sent effectivement beaucoup de désespoir et d'injustice dans ce livre. Tout cela exprimé avec un immense talent, de telle sorte que nous souriions devant la peinture des petites mesquineries humaines ou que nous pleurions devant les amours tragiques.



Un livre puissant et beau que je vais sans aucun doute garder à portée de main et qui m'a donné envie de mieux connaître Andersen par son autobiographie et de replonger aussi dans les Contes des Grimm.
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Livre d'images sans images

"Ce que je préférerais, c’est d’aimer la Terre comme l’aime la Lune et de n’effleurer sa beauté que des yeux."

(F. Nietzsche, "Ainsi parlait Zarathoustra")



Dans une famille pauvre d'Odense au royaume de Danemark, le petit Hans est né le 2 avril 1805 - exactement quatre mois après la victoire de Napoléon à Austerlitz. Fils d'un jeune cordonnier et d'une blanchisseuse vieillissante, la famille ne vivait pas seulement en périphérie de la ville, mais de toute la société.

Le garçon faisait des beaux rêves sur une vie meilleure et sur la richesse, et ses pensées s'élevaient très haut vers la gloire. Dans la vie réelle il n'était pourtant poussé que vers le bas. A onze ans, après la mort de son père, il est obligé de travailler à l'usine locale. Sa demi-soeur se tourne vers la prostitution. Son grand-père était une sorte de "fou du village".

A la première occasion, le garçon quitte la maison pour réussir à Copenhague. Une entreprise osée mais payante : il y trouve suffisamment d'amis et de mécènes pour pouvoir finir ses études.

Et toujours ce désir de gloire et d'éclat ; la boue, il en a plus qu'assez. Il écrit : poèmes, pièces de théâtre, récits de voyage... mais la gloire ne s'intéresse pas à lui. Qui sait comment lui est venue l'idée d'écrire son premier conte ; puis les autres, chacun comme une marche supplémentaire vers les lauriers rêvés... et vers l'immortalité.

Il me semble qu'Andersen est parfois complètement transporté par la tragédie classique, et il l'imbrique dans ses histoires. "La petite fille aux allumettes", "Le petit soldat de plomb" et tant d'autres n'ont pas une fin heureuse, mais quand j'étais môme, je trouvais déjà les larmes et la catharsis à la Andersen beaucoup plus fascinants que les fins obligatoires avec les princesses délivrées et les mariages royaux. Dieu que c'est cruel... et pourtant si exquis et si vrai... !



Ce livre ne contient pas les contes proprement dit, il s'agit plutôt de très courts textes que l'on pourrait qualifier d'"instantanés" ; des miniatures littéraires qui se matérialisent devant les yeux du lecteur.

En son temps, "Le livre d'images sans images" fut l'une des plus célèbres oeuvres du classique danois ; c'est pourtant un tout petit livret, que vous pouvez facilement glisser dans la poche lors d'un voyage. Dans le cas idéal, il vous accompagnera à Odense sur l'île de Fionie, mais même dans les contrées surchauffées de l'Europe centrale tout près de ledit Austerlitz, il ne perd rien de sa fraîcheur.



Comment fonctionne donc un livre d'images sans images ? Pendant trente-trois nuits, la Lune décrit à un peintre pauvre les remarquables tableaux qu'elle a pu contempler en arpentant le vaste monde. Elle lui montre ses merveilles et ses souffrances. Andersen voulait créer quelque chose de neuf, peu expérimenté sur la scène littéraire de son époque, quelque part entre l'épique et le lyrique. Parfois il s'agit presque de poèmes en prose, et souvent de véritables inspirations - scènes vivantes ou natures mortes - pour les peintres, comme cette image de fillette qui pleure sa cruche cassée dans les ruines d'un palais romain, où les plus démunis ont élu domicile après la chute de l'empire. De nombreuses histoires reflètent les propres souvenirs de voyage de sieur Andersen (et quel respectable globe-trotter il était !) ; on peut y inclure celle de la chanteuse qui pousse spontanément un air d'opéra dans le théâtre vide à Pompéi - un moment tout à fait "impressionniste", encadré par le rappel de "memento mori". Dans le cadre du romantisme exotique en vogue, la Lune s'aventure, bien sûr, beaucoup plus loin que l'auteur : aux Indes, en Chine, en Afrique subsaharienne ou au Groenland pendant la nuit d'été.



Une autre thématique d'"images sans images" valorise l'expérience d'auteur avec le théâtre et avec l'art tout court. Les amateurs de ses contes ne seront pas surpris par des histoires affligeantes, où il est impossible de ne pas ressentir la propre souffrance d'Andersen, ses douleurs de coeur à cause de la moquerie, harcèlement, échecs personnels (un jeune acteur qui se fait siffler) et même des pensées suicidaires. D'autres tableaux débordent de tendresse - à la limite du kitsch - envers les enfants, les animaux, les vieillards ou les pauvres.



Ceci est donc un H. C. Andersen très peu connu, et pourtant, ce livre destiné aux adultes a la même authenticité humaine que ses contes de fée. Puisque ce Danois hypersensible a énormément marqué ma carrière de petite lectrice par ses histoires esthético-déprimantes pleines d'émotions fortes, et plus tard par son autobiographie, ne pas connaître "Le livre d'images sans images" serait pour moi comme manquer d'une pièce importante dans un puzzle. Je suis très heureuse que j'ai pu enfin le lire. 4/5 pour ces récits à l'odeur de papier jauni, peu m'importe le sentimentalisme suranné pour lequel ils ne sont (probablement) plus édités de nos jours !
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Contes

Les Contes d'Andersen ne sont pas des contes. La preuve, c'est que des fois ça finit très mal. Ceux qui connaissent la version Walt Disney, dessin animé pour mangeurs de pop-corn, n'ont pas eu accès à l'univers de ce conteur danois qui flirte avec l'inconscient de ses lecteurs en les entrainant dans ses rêves et dans ses cauchemars.

Peuplés d'enfants des rues, d'animaux fabuleux, de créatures hideuses ou maléfiques, ses contes sont plus proches d'Edgar Poe que du monde des Bisounours.

Andersen parle de nos angoisses, de nos désirs, de notre difficile chemin vers la beauté et la vérité, des âmes pures qui luttent contre le découragement, la crainte, l'obscurité, la bêtise, le mépris.

Il le fait en poète, non en moraliste ou en philosophe, il le fait avec humour, ironie, tendresse ou mélancolie. Il parle aux coeurs et à l'imagination, avec des bergères et des soldats de plomb, des rossignols et des hirondelles.

La semaine d'Ole Ferme l'Oeil ou les Fleurs de la Petite Ida sont mes préférés.

Ils ouvrent une porte sur l'imaginaire pour qui veut bien se faire assez petit et y pénétrer.
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La Petite Sirène et autres contes

"L'amour sans éternité s'appelle angoisse : l'éternité sans amour s'appelle enfer."

(G. Thibon)



C'est ma récente découverte de "Livre d'images sans images" qui m'a donné envie de revenir vers Andersen, et de relire ce conte - peut-être son plus célèbre.

Les mythes et les contes classiques ont toujours joué, pour ainsi dire, le rôle d'un inventaire de diverses situations qu'on peut rencontrer dans la vie réelle - ils nous avertissent, nous éduquent, et nous conseillent le meilleur comportement à prendre.

L'enfant lit ou écoute, et constate que ce qui lui arrive n'a rien de neuf : tout comme les formules mathématiques, ces histoires lui apprennent à reconnaître et à appliquer certaines "formules de vie". C'est rassurant.

Est-ce valable aussi pour les contes d'Andersen ? Souvenez-vous de "La Princesse au petit pois", de "Les habits neufs de l'empereur", de "La Bergère et le Ramoneur", de "La Petite Fille aux allumettes"... ou, bien sûr, de "La Petite Sirène" !



En lisant la triste histoire de la créature marine qui tombe amoureuse d'un homme et qui sacrifie absolument tout à cet amour, on sent déjà inconsciemment qu'il s'agit d'un avertissement : "attention, cette formule ne fonctionne pas !".

Alors, pourquoi son histoire nous émeut-elle tant ? Pourquoi elle nous parle toujours, et pourquoi elle continue à inspirer les artistes ? Le langage de la version originale est d'une autre époque, démodé et parfois naïf. Mais il ne s'agit pas de la stylistique. C'est une histoire sur l'amour fort et sur la solitude, devenue en quelque sorte "archétypale" dans la conscience collective. Car la vie est souvent ainsi, et Andersen le savait mieux que quiconque.



Si vous feuilletez son autobiographie (que je classe personnellement parmi les plus beaux livres que je n'ai jamais lus), vous trouverez peut-être quelques parallèles entre ses chagrins et ceux de sa princesse marine, mais il faut chercher entre les lignes.

Par contre, les faits rapportés par ses biographes - extraits de ses journaux et de ses correspondances - nous parlent plus clairement. L'asexuel Andersen tombait souvent platoniquement amoureux, et le sujet de ses passions était avant tout les hommes. Dans une lettre (jamais envoyée) à Edvard Collin, fils de l'un de ses mécènes, Andersen se plaint : "Je me languis de toi comme d'une belle pute de Calabre..." Bien sûr, Collin refusait absolument cet amour, et Andersen est devenu la Petite Sirène.

En effet, on rencontre parfois quelqu'un qui touche notre coeur et nous inspire cet "amour". C'est un moment merveilleux. Vraiment merveilleux... jusqu'au moment où on réalise qu'on est seul avec ses émotions, et que la personne en question n'y comprend rien. De quel amour parlez-vous ? Non, je ne ressens rien. Alors, selon votre nature vous pouvez pleurer, souffrir, vous fâcher, faire comme si de rien n'était, ou vous pouvez espérer que si vous aimez, l'autre finira par vous aimer aussi.

Mais non, il ne vous aimera jamais ; on ne peut forcer personne à éprouver des sentiments !



Andersen était suffisamment lucide pour le savoir, alors il écrivait des lettres pour son tiroir... Et aussi des histoires.

"La Petite Sirène" décrit le moment où vous vous retrouvez seuls, avec un étrange vide à l'intérieur, sali encore par l'indifférence et la trahison de l'autre, mais votre amour ne part pas.

Elle ne comprend pas : elle a tout offert au prince qui semblait l'apprécier, mais qui a fini par en choisir une autre. Comment c'est possible ? Il était si gentil, si prévenant... il n'a vraiment pas remarqué que la Petite Sirène l'aimait ?

On ne le saura jamais, le prince n'explique rien. C'est lui, le personnage "muet" de l'histoire. Un muet innocent, qui plus est, qui ne sait rien sur l'horrible marché avec la sorcière, et qui n'a pas la moindre idée de l'identité de celle qui lui a vraiment sauvé la vie. C'est plutôt la Petite Sirène qui n'a rien compris, et elle pleure sur la mauvaise tombe. La pauvre créature marine devient une sorte de stalker qui s'immisce dans la vie du prince, et réclame son amour, car elle est elle-même follement amoureuse.



Heureusement, Andersen/Sirène comprenait que l'amour forcé n'apporte pas le bonheur, et que l'autre n'est pas forcément mauvais, s'il n'y répond pas. Il nous épargne une fin cruelle : on ne saura pas si la vie du prince avec "l'autre" sera une réussite, il ne mourra pas, et la sirène aimante non plus.

En vérité, dans la vie ordinaire on ne meurt pas vraiment d'un coeur brisé ; même le conteur a survécu.

La Petite Sirène ne meurt donc pas, mais elle ne reste pas en vie pour autant : elle devient un esprit invisible, consolatrice des humains.

Est-ce qu'Andersen voulait dire qu'on rencontre cette sorte d'amour fatal qu'une seule fois dans la vie, et que cette expérience nous change pour toujours ? Peut-être.

Le véritable mémento de cette histoire reste l'idée qu'il est inutile de se sacrifier, comme l'a fait la malheureuse Petite Sirène. Ce n'est vraiment pas une "formule" valable pour la vie réelle. On le sent, et au fond on voudrait qu'elle se décide autrement : qu'elle prenne le long couteau, et... mais pourquoi ? Doit-on la plaindre ? Doit-on plaindre le prince ?

Tout est si compliqué et tragique... 5/5
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Les deux coqs

"C'est le coq qui chante, mais c'est la poule qui pond les oeufs." Margaret Thatcher.





Un coq faisait son fier, malgré la faim, avec ses poules et ses poussins. Ils picoraient ce qu'ils pouvaient dénicher dans la terre.





Au dessus d'eux, un coq de clocher surveillait le tout. Dans le potager, poussait un gros concombre, mais une pallissade, un mur, séparait la basse-cour du beau potager.





Comment? Je passe du coq à l'âne ? Ne vous dressez pas sur vos ergots !





Le concombre aimait entendre le coq chanter:

"C'est une vraie trompette. S'il me mangeait, voilà qui serait une belle mort"...





Le concombre préférait le coq sur le fumier et n'aimait pas le coq de girouette haut perché :

-Il n'a ni poule, ni poussin. En plus, il suinte le vert-de-gris!





Regardez le vrai coq, ce coquin qui danse avec les poules. Il marche en traçant des étoiles, contrairement aux canards qui se dandinent.

Il est fier, un vrai coq en pâte, malgré le manque de nourriture.





Moi, je soupçonne le coq en fer forgé de surveiller toute la basse cour et de tourner avec le vent, comme une girouette.





Ce coq, avec son bec en cul-de-poule, "méprisait les moineaux et les hirondelles, (tous ces petits oiseaux piailleurs et tellement ordinaires !)" Il n'aimait pas les pigeons gros et stupides, les oiseaux migrateurs qui donnaient des envies de liberté, au poulailler.

Libres les gallinacés?

Quand les poules auront des dents...





On avait installé le coq de girouette, pour surveiller et lui fier de son poste en hauteur, il surveillait.

En espionnant les autres...

J'en avais la chair de poule, en l'observant.





Le temps se gâta, la tempête couvait( pardon, hein!)

L'orage abattit le mur et la palissade, permettant aux gallinacés de passer à l'Ouest, et de découvrir le potager... Cocorico!

Car les poules bien nourries sont de meilleures pondeuses!





Ils purent manger le concombre. Que voulez vous? C'est con un concombre.

"Qu'on soit un concombre débutant ou un concombre des neiges d'antan, on est con..."





Alors, parce que les poules et le coq étaient heureux de manger autre chose, que des vers de terre, le coq de clocher ne servait plus à rien, "il se cassa et tomba du toit," ratant de peu le coq de basse-cour".

Geste prémédité, affirmèrent les poules.





Que dit la morale?

Il vaut mieux chanter que d'être blasé, et au final, brisé par l'ennui... Que le coq chante ou non, le jour se lève !

La palissade( le mur ) fut "démantelée" en 1989, permettant le réunification de la ferme...

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La petite fille aux allumettes

Dieu, que j’ai pleuré sur cette histoire d’un autre âge !

Je me souviens de mes larmes d’enfant que ma grand-mère tentait d’effacer d’un baiser et de la promesse d’une gaufre bien croustillante.

Je ne pouvais pas malgré la tendresse qui m’entourait oublier cette pauvre petite fille morte de froid un soir de Noël. L’injustice de son sort me révoltait alors et retrouver mon confort et mes jouets me faisait honte même si alors je n’analysais pas vraiment ce que j’éprouvais.

Je n’ai pas relu ce texte depuis plus de cinquante ans.

Je n’ai jamais voulu le lire à un enfant tant il avait généré chez moi chagrin et sentiment d’injustice.

Cette relecture aujourd’hui ne me remplit pas de la même tristesse certes, mais d’une certaine nostalgie, celle du temps qui passe en laissant des souvenirs indélébiles.







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La Reine des neiges

La Reine des Neiges n'est pas un conte, c'est un récit fantastique qui se divise en sept histoires merveilleuses, où on rencontre des trolls, une sorcière, des brigands, des animaux et des fleurs qui parlent, c'est le voyage extraordinaire de la petite Gerda partie à la recherche de son ami Kay, qui va surmonter le froid, la faim, la peur et la solitude pour délivrer celui qui est prisonnier de la Reine.

Un très long voyage plein de périls, alors que Kay a perdu tout souvenir d'elle, mais la petite Gerda parcourt le vaste monde car Kay a reçu dans l'oeil un morceau de miroir du diable et son coeur est devenu glacé.



Voici la véritable histoire, qu'on peut relire cent fois car c'est bien plus qu'une histoire, elle a le mystérieux pouvoir de créer toujours de nouveaux paysages, elle vous emporte sous terre et dans les airs, elle parle une langue sans paroles, faite de couleurs et de chants, de souffles tièdes et de vents glacés.



Toute ressemblance avec un dessin animé américain ne serait que mensonge, supercherie, arnaque et vile tromperie.



N'y allez pas! Restez chez vous et lisez Andersen dans votre fauteuil, en regardant les flammes qui dansent et en tremblant pour la petite Gerda.
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

Bientôt Noël, et cela m'a donné envie, pour la modique somme de 2 euros, de replonger un peu dans cette ambiance si particulière...



Le livre se présente en trois parties, pas forcément très logiques: des réveillons inattendus, des Noëls de rêve, des Noëls peu traditionnels.



L'ensemble est assez inégal. Certains textes ne m'ont pas tellement plu, m'ont ennuyée comme " Les santons" de Jean Giono et " Noël quand nous prenons de l'âge "de Dickens, d'autres sont trop cruels et impitoyables , comme " Nuit de Noël "de Maupassant. Même si j'ai apprécié le cynisme de l'auteur...



Par contre, mention spéciale à deux d'entre eux, subtils et bien écrits, émouvants: " Le réveillon du colonel Jerkof " de Joseph Kessel et " Un arbre de Noël et un mariage" de Dostoïevski.



Et j'ai beaucoup aimé la version fantaisiste et écologique du Petit Poucet , de Michel Tournier!



A tous, je souhaite une très belle fête de Noël, dans la chaleur familiale ou amicale . Et au pied du sapin...plein de belles découvertes livresques !

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La petite fille aux allumettes

Qui ne connait pas le célèbre et triste conte d'Andersen ?

La nuit du réveillon du nouvel an, dans un moment où le partage et la générosité devraient déborder de tous les coeurs, la petite fille reste invisible et abandonnée de tous, avec pour seule compagnie ses allumettes qu'elle n'arrive pas à vendre.

Dès lors, où trouver du réconfort, si ce n'est dans ces petites allumettes, éphémères visions du bonheur ?

Au delà de cette tragique histoire, l'auteur nous offre un conte tout en contraste : le froid de la neige et la chaleur du feu, la gaieté ambiante et la tristesse de la petite fille, l'opulence et la pauvreté, le rêve donné par ces allumettes et la réalité, brutale et intransigeante.

Un conte écrit avec finesse et délicatesse, qui fait certes vibrer notre corde sensible, mais qui ne nous donne pas beaucoup d'illusions sur le genre humain.

Une jolie redécouverte.
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La Reine des neiges

L'histoire racontée dans le conte d'Andersen est, comme je m'y attendais, bien différente de celle du film de Disney : on oublie les les deux sœurs, et presque tout le reste aussi.



Dans le conte original, il est davantage question d'amitié et de récit d'apprentissage à travers la quête de l'ami perdu et de rencontres de toutes sortes.
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Contes

Quel régal que de replonger dans ces jolis contes ! J'en avais oublié quelques-uns et d'autres m'étaient totalement inconnus mais le plaisir était là !



Très courts dans l'ensemble, ils sont plein de tendresse, d'humour et de poésie ! Pas de noirceur comme dans les contes de fées, pas de méchante marâtre ou d'employeur acrimonieux, même si tout n'est pas rose dans le monde d'Andersen !



Je vais partir à la recherche d'un livre illustré pour les petits, ces contes sont intemporels !



Les contes inclus : L'intrépide petit soldat - Les habits neufs du grand-duc - La bergère et le ramoneur - le briquet - L'ange - Petit Claus et grand Claus - La princesse sur un pois - le jardin du Paradis - La grosse aiguille - Les fleurs de la petite Ida - le compagnon de voyage - La petite fille et les allumettes - La vieille maison - L'ombre - le coffre volant - La pâquerette - Une semaine du petit elfe Ferme-l'oeil - La petite Poucette - La petite sirène - le vilain petit canard - Les cygnes sauvages - le rossignol - le chanvre



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Pioche dans ma PAL avril 2021 par Tinaju
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L'ombre et autres contes

On croit toujours connaître les classiques, et les contes en particulier, parce qu'on en a vaguement entendu parler ou parce qu'on garde le souvenir de quelques livres d'images. Pourtant il n'en est rien, le plus souvent.



Ainsi, c'est avec ce court recueil de trois contes, L'ombre, La Reine des Neiges et La Cloche, traduits et commentés par Marc Auchet, que je découvre réellement, à 44 ans, l'immense Hans Christian Andersen. Célèbre en Europe et aux USA durant le romantique XXème siècle, moins apprécié dans son Danemark natal, il y est aujourd'hui adulé, alors qu'à son tour notre pays l'a relégué au statut d'auteur pour enfants. Enfin, je ne sais pas vous, mais personnellement je n'aurais été capable de citer que 5 ou 6 contes sur les 156 créés par Andersen, et je me serais probablement couvert de ridicule en livrant pour trame de la Reine des Neiges celui du film Disney de 2013, qui n'a à peu près aucun rapport avec le conte original en dehors de la présence de Svenn l'humoristique renne.



Marc Auchet, qui dirige l'Institut d'Etudes Scandinaves à Nancy propose à travers ces trois contes un pas de côté pour mieux appréhender la vraie valeur des contes d'Andersen. Outre la Reine des Neiges, il y sélectionne en effet deux contes peu connus, et les trois permettent de mieux cerner la profondeur philosophique des contes d'Andersen.



Andersen, fils d'un pauvre cordonnier parvenu aux sommets en grande partie en autodidacte, a certes puisé dans les légendes de son pays et d'ailleurs le cuir de ses contes, mais il crée ensuite des oeuvres originales à partir de son imaginaire décalé -cf les analyses psychologiques du Vilain petit canard-, de ses souvenirs d'enfance et d'une réflexion sur son époque.



Ainsi, L'Ombre, quoique se situant sous les chaudes latitudes d'Italie, pas sa thématique de trouble et de brume, fait penser à Mary Shelley ou Oscar Wilde. On y retrouve clairement les questionnements nihilistes et nietzchéens de son temps. de même, La Cloche est un texte d'avant-garde annonçant les réflexions sur la philosophie de la nature issues du romantisme.



Conte de fées moins atypique, La Reine des Neiges n'en est pas moins riche de sens cachés. Andersen est un moraliste critique ; il conduit son lecteur dans une réflexion sur le bien et le mal. La candeur de ces propos n'est pas manichéenne : Andersen semble en permanence en appeler à l'innocence de l'enfance pour contrer les mauvais instincts des hommes, et cette part d'enfant parle vrai. de ce point de vue, Andersen m'évoque irrésistiblement la Comtesse de Segur, ou son ami, Charles Dickens.



Le récit est émaillé d'humour, et le lapin blanc d'Alice n'y dépareillerait pas... Andersen a ce talent de conteur décalé de Lewis Caroll, et fait parler les animaux comme un fabuliste du moyen-âge, mêlant le langage populaire à la poésie romantique de ses prédécesseurs Hoffman et Grimm.



Andersen émeut dans une langue très simple, mais les émotions sont subtiles et les idées fines. Mêlant farce et poésie, il scrute, à la fois ironique et indulgent, le cœur des hommes, et nourrit son œuvre de cette humanité.



De ce point de vue, Andersen est en rapport avec une littérature japonaise plus contemporaine. J'y ai pensé en le lisant, et ai découvert en rédigeant ce commentaire qu'en 2016 Haruki Murakami, récipiendaire du prix Andersen, avait rédigé un hommage à Andersen intitulé le Sens des Ombres. Ainsi promu son héritier par delà le pôle, Murakami poursuit la "vision globale dans l’écriture (d'Andersen), et sa capacité à mélanger l’art narratif classique, la culture moderne, la tradition et le réalisme onirique, ainsi que les discussions philosophiques ».



Pour toutes ces raisons, cinq étoiles viennent couronner ma redécouverte de ce conteur né, artiste, original, penseur, poète, moraliste, analyste... pour tout dire inclassable...-merci Marc Auchet-, et je compte bien approfondir par la lecture d'autres contes et analyse de ses contes. Il faut décidément relire adulte les auteurs "classiques", et les adaptations cinématographiques sont une belle occasion de motiver les enfants à découvrir aussi la version originale, souvent plus profonde psychologiquement.











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Le conte de ma vie

Très intéressante découverte grâce au billet de Bobby_The_Rasta_Lama, pour moi qui ne voyait en Andersen qu'un brave gars écrivant des contes genre 'La petite marchande d'allumettes'.



A quinze ans, à la mort de son père menuisier, il part faire carrière de chanteur, danseur, comédien à Copenhague. Sa voix mue, le succès ne vient pas et pour arriver à subsister chichement, il écrit tragédies, vaudevilles, comédies et poèmes. C'est étrange comme les critiques danoises s'acharneront, parfois méchamment, contre lui qui est adulé dans le reste de l'Europe, une Europe qu'il ne cessera de sillonner, de Stockholm à Istanbul, avec les bourses royales et les maigres revenus accordés par ses éditeurs. C'est ainsi qu'il sera reçu dans les cours royales, les milieux artistiques et mondains. Les descriptions de voyages et de rencontres constituent la plus grande partie du livre et c'est amusant d'avoir ses impressions sur des Balzac, Hugo, Dumas, Lamartine, Dickens...

Amusant aussi quand il explique l'évènement qui lui a inspiré tel ou tel conte.



Il se décrit émotif, tardivement puéril, mais garde un sens d'autodérision, en écrivant sous pseudonyme des pièces étrangement encensées par la critique danoise ou même en publiant anonymement une des plus méchantes critiques de son oeuvre, une oeuvre qu'il me tarde de découvrir!

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La Petite Sirène et autres contes

La petite sirène, un conte aussi merveilleux comme les douces vagues de la mer. La petite sirène, celle qui rêve bien plus que ses sœurs le monde des hommes, celle qui a voulu transpercé le mystère du voile entre monde des eaux et celui de la terre. Celle qui a voulu se débarrasser de sa queue de sirène pour s’acquérir des jambes des hommes. Celle qui est parti à la rencontre de son prince charmant qu'elle a elle-même fabriqué sous l'eau.

Mais pour voir ses rêves se réaliser, pour pouvoir briser la barrière entre la terre et les eaux il faudrait à la petite sirène faire des sacrifices jusqu'à donner au diable sa plus belle voix, il lui faudrait se battre contre les diables sur terre de même que les diables du fond de la mer...Seules les ailes de l'amour lui permettront d'aller à la quête de son prince charmant contre vents et marrais...

Un conte joli et très émouvant.
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

Avec un peu de retard sur le calendrier, j'ai lu le recueil de contes et nouvelles rassemblés dans Au pied du sapin, de la collection Folio 2€. Avec son noeud de satin givré, sa pomme de pin et les branches de sapin, la couverture donne des envies de soirées auprès du feu, confortablement installée dans un fauteuil, une tasse de thé et un bon livre à la main.



Le recueil est divisé en trois parties:

- Des réveillons inattendus...

- Des Noëls de rêve...

- Des Noëls peu traditionnels...

Découpage somme toute artificiel et qui, à mon avis, ne reflète pas grand chose. Qu'importe, là n'est pas le plus important.



Douze contes et nouvelles s'étalant du XIXème au XXème siècle, et voyageant de la France à l'Angleterre, de l'Italie à la Russie, en passant par la Norvège. Certains récits m'étaient déjà connus et lus, comme "La petite fille aux allumettes" d'Andersen ou "La Fascination" de Balzac. J'ai découvert les autres. Sans ennui mais sans enthousiasme débordant non plus. La lecture reste plaisante, l'écriture souvent très belle, mais pas à rester dans les annales.



Je retiendrai surtout "Nuit de Noël" de Guy de Maupassant pour les délices du récit et l'ironie mordante de la chute; et "Un arbre de Noël et un mariage" pour le cynisme qui en émane.

Sur le plan humoristique, le "Conte de Noël" d'Alphonse Allais, qui clôt le recueil, démarrait bien avec la grosse colère de Dieu le Père la veille de Noël. Mais j'ai trouvé le dénouement plutôt moyen.



Je ne boude pourtant pas mon plaisir d'avoir trouvé des textes à l'écriture ciselée chez Kessel ou Giono. Un recueil pas forcément indispensable mais à 2€, ça valait le coup de découvrir l'anthologie contenue sous cette si attirante couverture.
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Le sapin (ou) Le petit sapin

Aussi qu'un sapin voudrait quitter la foret devenue ennuyeuse pour des horizons meilleurs, aussi l'homme serait toujours un insatisfait de sa situation et un assoiffé du meilleur. Il sera toujours à la quête du mieux et ce dans tous les domaines de la vie.



Mais dans ce petit conte d'enfant, Hans Christian Andersen nous fait savoir que le meilleur est nulle part ailleurs qu'en soi-même.

Un joli conte plus ou moins philosophique!
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