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Critiques de Hans Fallada (255)
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Seul dans Berlin

Je viens de finir " Seul dans Berlin " de Hans Fallada.

Je crois que ce récit va me poursuivre, me hanter pendant longtemps.

Peut-être direz-vous " encore un énième roman sur le nazisme " et pourtant...

" Seul dans Berlin " est un roman sur le courage, le courage de femmes et d'hommes qui dirent non à la barbarie, à l'ignominie.

Une photo qui résume bien mes propos celle de la revue historia . Sur cette photo qui date de 1936, des employés de l'arsenal de Hambourg sont réunis, ils font tous le salut nazi, tous sauf August Landmesser. Cet homme croise les bras avec provocation et un sourire ironique. Quel courage !!

En 1940 les époux Quangel Otto et Anna apprennent la mort de leur fils unique.

" Otto fabrique des cercueils le Reich les remplient ".

Pendant deux ans les époux vont disséminer dans Berlin des cartes anti national-socialisme.

Le jeu du chat et de la souris va commencer pour le commissaire Escherich .

Otto et Anna n'ont aucune chance face à la gestapo, ils le savent.

" Seul dans Berlin "est éprouvant, difficile, parfois insoutenable, c'est ce qui fait la force de cette histoire, j'avais souvent les poings serrés, la gorge nouée.

J'ai dénombré 64 critiques de ce livre, et si vous écriviez la votre, une sorte d'hommage à tous ces anonymes.

" Cependant, nous ne voulons pas fermer ce livre sur des images funèbres. C'est à la vie qu'il est dédié, à la vie qui sans cesse triomphe de la honte et des larmes, de la misère et de la mort".
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Seul dans Berlin

Il n’y a pas de hiérarchie en matière de grandeur d’âme, pas de milieu, il sied à chacun de s’accommoder avec sa conscience. C’est en cela qu’il me plait cet Otto Quangel. Un homme ordinaire et à la fois hors du commun. Il a beau avoir une tête d’oiseau, il m’attire. Il pourrait être vous, moi, ou monsieur tout le monde et c’est en cela qu’il me touche. Monsieur et Madame Quangel se meuvent comme ils le peuvent dans un monde incertain ou la terreur nazie fait rage. Tout d’abord emportés par la norme rigoureusement prescrite par ces temps de ferveur triomphale du troisième Reich, ils se désengagent, discrètement. Mordus dans leur chair suite à la mort du fils, ils s’unissent par un lien indéfectible et trouvent dans la transgression une raison de vivre qui les maintient debout au sens physique comme au sens moral, ils retrouvent leur qualité de libres penseurs. Seul dans Berlin est un livre très fort. Il n’y a pas de héros à proprement parler, juste des hommes. Les escrocs deviennent plus escrocs et les mouchards plus mouchards comme si, les penchants naturels exacerbés par le désordre humanitaire ambiant se chargeaient de révéler chacun à soi-même ; et ainsi, il en va de même, des bons comme des mauvais jusqu'à l’animalité qui pourtant se soumet, à l’attraction d’une affective caresse

Vraiment ! C’est fort ce livre. Il peut se lire en deux temps, comme un roman puisqu'on est emporté dans le récit mais aussi et surtout, ou en tout cas pas moins, comme un récit historique de faits de guerre mais qui se perpétuent dans la ville de Berlin et qui témoignent de la souffrance des Allemands au cœur de la ville, victimes eux-aussi de la persécution et de la dictature hitlérienne. J’ai beaucoup apprécié ces deux niveaux de lecture.

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Seul dans Berlin

Quel livre !!! Immersion totale au cœur de Berlin sous le IIIe Reich, le cœur serré, en apnée, ce pavé de Hans Fallada est un chef d’œuvre.



Détrompez-vous, ici il n’est pas question de suivre la guerre sous la loupe, mais des habitants de la rue Jablonski. Le couple Quanjel qui vient d’apprendre que leur fils unique est mort pour le pays, déchiré par cette nouvelle, Otto et Anna décident de se rebeller contre le führer en semant des cartes anti nazies dans la capitale.



En parallèle de ce couple gravitent quelques personnages clés qui tentent de survivre tant bien que mal dans ce climat apocalyptique. Un jeune SS infecte, une juive apeurée, l’ex mari de la factrice, Enno, les voilà tous à quémander le moindre marks, le moindre abris pour tenir un jour de plus.



Ce livre est teinté d’un réalisme effroyable et stupéfiant. Divisé en quatre chapitre, on avance les pieds noués dans une espèce de litanie funèbre qui monte dans la gravité page après page. On assiste impuissant à la misère d’un peuple jugé comme le pire criminel à la moindre pensée anti nazie. On assiste à l’absurdité exécrable de la guerre, la mort ou la révolte. Penser n’est plus de mise, penser devient un crime, une arme qui se retourne contre soi.



Une longue descente aux enfers attend les penseurs, les rebelles, les lâches, les saints. Il y a dans ce livre la révolte et la grandiloquence des grands auteurs du XXe siècle, on pense à Germinal, aux Misérables, au Voyage au bout de la nuit, à tous ces écrivains qui ont vu et senti la misère, l’injustice, la peur, l’enfer et ont tel Hans Fallada transcrit une réalité historique sans précédent.
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Seul dans Berlin

La semaine dernière c'était dingue: j'ai réussi à acheter du pain sans carte alimentaire. Puis j'ai même passé une soirée avec des amis pendant laquelle on a ralé contre la hausse de nos impôts. Et après on est sorti tous ensemble à 22h, comme ça, dans la rue. Même pas peur. Alors qu'il y avait pourtant un pote juif qu'avait oublié de mettre son étoile jaune le con. Et je suis toujours là, bien vivante. Dingue je vous dis.



Bon ce qui est surtout dingue c'est d'imaginer qu'en d'autres temps pas si reculés, ceci était inenvisageable et relevait du suicide. Mais il y a des livres comme Seul dans Berlin qui sont là pour nous rappeler ce qu'est la liberté. Liberté de penser, liberté d'agir, liberté de s'exprimer. Cette liberté pour laquelle des inconnus se sont battus, en groupes organisés ou par des actes isolés, et très souvent en le payant de leur vie.



Hans Fallada a écrit son roman au sortir de la guerre, à chaud, et le situe à Berlin en pleine domination nazie de 1940 à 1946. Les privations, la misère, la souffrance et la peur sont palpables. Le régime nazi terrorise le peuple allemand: on l'accepte et on le défend, ou on le rejette en signant son arrêt de mort. Les rues ne sont pas sûres, on se méfie, on se toise, on s'ignore. Voisins, collègues, famille, à qui faire confiance quand la moindre parole ou le moindre geste mal interprétés peuvent vous envoyer droit à la potence ou en camp de concentration?



Hans Fallada dresse un portrait de ce peuple, de ces allemands ordinaires qui traversent cette période de tyrannie, tant bien que mal, en s'adaptant autant qu'ils le peuvent. Certains, lâches ou convaincus, collaborent avec le parti, d'autres, craintifs ou vulnérables, se soumettent en silence ou fuient, pendant que des derniers, courageusement et à l'ombre, résistent et bravent les interdits.

Le couple phare du roman, les Quangel, est un modèle de lutte silencieuse et patiente. Il aura fallu le décès de leur fils unique mort au combat sous les couleurs du IIIème Reich pour déclencher une sourde colère et une résistance acharnée à ce régime qui a tué leur enfant. Conscients de mettre leur vie en péril, ils luttent ensemble, soudés, convaincus de pouvoir changer le cours des évènements à coup de cartes postales vindicatives et hostiles au régime qu'ils déposent au hasard d'immeubles berlinois. Acte vain et suicidaire ou véritable bravoure qui participera à la déroute allemande..?



En s'inspirant d'un couple réel exécuté en 1943 suite à des actes de résistance, Hans Fallada rend ainsi hommage à tous ces héros anonymes dont l'Histoire n'aura pas retenu le nom mais qui ont donné leur vie pour notre liberté actuelle.

Ce roman est grand, bouleversant, tragique, mais l'auteur insiste en fin d'ouvrage: "c'est à la vie qu[e ce roman] est dédié, à la vie qui sans cesse triomphe de la honte et des larmes, de la misère et de la mort". Et de fait, ce roman est, plus que jamais, porteur d'espoir.

 

Il n'y a pas de petit combat: ce sont bien tous les Quangel d'hier qui me permettent aujourd'hui d'écrire cette critique sans crainte de finir au cachot demain
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Seul dans Berlin

Ravagée par cette lecture.



Au début, je me disais c'est chouette l'auteur parle de cette période comme s'il nous racontait une histoire, comme dans le fameux film de Roberto Begnini "La vie est belle". Moi ça m'allait parce qu'il faut bien avouer que j'avais abordé cette lecture la peur au ventre. Les lectures sur les guerres ne me laissent jamais insensible. Je connaissais l'engagement de Sophie Scholl et de son frère mais je n'avais aucune idée du comportement de leurs compatriotes. J'avais peur de savoir. Alors ce ton, un peu goguenard du début m'aidait à avaler la pilule. Et puis, plus j'avançais dans le récit, plus la cruauté était présente et les exactions insupportables. Et là, il a bien fallu que j'accepte l'évidence : ce ton goguenard était en fait du cynisme et il reflétait le comportement des maîtres du "jeu".



Quelle connerie la guerre, disait notre ami Prévert. C'est vrai, la guerre n'est qu'une foutue saloperie qui donne la possibilité à des imbéciles d'exprimer toute leur ignominie sous couvert de patriotisme. Licence est donnée à un tas de crétins d'exprimer toute la noirceur de leur âme : envie de supériorité, pouvoir, cruauté, hypocrisie, trahison, délation, lâcheté, haine, et surtout profit.



Seul dans Berlin est une lecture accablante. On y découvre la réalité nazie vue de l'intérieur, comment les Allemands ont pu (ou dû) accepter la folie du Führer et de ses sbires. Ah, posséder un petit pouvoir et faire pression sur son entourage, familial ou autre ! Quel délice pour certains. Ah, spolier son voisin car bien sûr, il ne mérite pas ce qu'il possède, c'est un voleur ! On y apprend aussi comment la population allemande a été enrôlée, plus ou moins contre son gré, dans toute la batterie de formations dédiées au service du Führer : jeunesse hitlérienne, École Militaire, service de travail pour les femmes, adhésion au parti... Car "le parti est tout, le peuple n'est rien". Tout a été prévu pour contrôler la population, lui tenir la bride, la soumettre, et surtout lui faire peur. "Ils ont tous peur. Mais pourquoi en fait ? Tout est pourtant facile pour eux, ils n'ont qu'à faire ce qu'on leur dit." Le moindre petit pas de travers et vous étiez accusé de haute trahison envers l'Etat et condamné à mort lors d'un simulacre de procès. Mais avant, vous aviez le droit de descendre dans les caves de la Gestapo pour avouer, et vous avouiez car les tortures étaient insupportables. Alors, même le plus petit, le plus insignifiant acte de résistance est un acte de courage. "Peu ou beaucoup, personne ne pouvait risquer plus que sa vie".





1940, rue Jablonski, Berlin. Un petit immeuble comme un autre où vivent quelques familles presque encore ordinaires. Mais ce petit monde, au fur et à mesure de l'avancée de la guerre, va évoluer. Nous allons faire connaissance avec des Allemands dont les choix seront différents car non, les Allemands, ne se sont pas tous laissés embrigader par les propos de leur Führer, comme ce couple d'ouvriers berlinois, les Quangel, entrés en résistance après la mort de leur fils unique. "Mère ! Le Führer a assassiné mon fils". De nombreux personnages gravitent autour d'eux et permettent d'apprécier l'étendue des comportements sous le IIIe Reich.



Un magnifique réquisitoire sur la résistance allemande, bouleversant, tragique et cependant avec une petite lueur d'espoir. A vous de découvrir la boîte de Pandore.
Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Seul dans Berlin

Du peu que j'en avais entendu parler, je savais que je ne prenais pas de risque à me lancer dans cette lecture. Ce dont je ne me doutais pas, par contre, c'était à quel point ce livre me saisirait. Moi qui appréhende toujours un peu les pavés, j'ai été littéralement happée par ces 760 pages.

760 pages de faits d'un réalisme brutal. Sans phrases pour faire des phrases. Sans blabla.

760 pages en immersion totale avec ces Berlinois. Avec ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent, ce qu'ils disent, ce qu'ils veulent. Avec leur peur, leurs espoirs, leur soumission. Avec la lâcheté des uns, le courage des autres. Et la toute puissante pourriture nazie. L'immonde pourriture nazie.



Bien qu'étant assez documentée sur cette période de l'Histoire, étrangement je ne m'étais jamais préoccupée du sort du peuple allemand sous le nazisme. Je devais sans doute considérer que rien que le fait qu'ils soient Allemands, donc du bon côté de la barrière, les épargnait d'office. Or, ils ont morflé autant que les autres et, en cela, ce livre a été pour moi une véritable révélation.



Tout au long du récit, et plus particulièrement dans le chapitre relatant le procès où des magistrats imbéciles et beuglants dégueulent leur haine et leur obscénité, on ne peut que se demander comment ces fantoches ont-ils pu être pris au sérieux et assujettir leurs compatriotes ?

Dans le même ordre d'idée, j'ai souvent entendu cette question sans pouvoir y répondre : Comment le peuple Juif a-t-il pu se laisser conduire à la torture et à la mort comme des moutons à l'abattoir ?

Je crois bien que la seule hypothèse qui vaille est parce que l'Homme est un animal grégaire et que c'est dans sa nature de se soumettre à une autorité.



Le "Plus jamais ça !" n'est qu'une parole d'utopiste naïf.

Depuis que le Monde est Monde, que ce soit hier, aujourd'hui, demain ; quel qu'en soit le lieu, quelle qu'en soit l'idéologie conductrice, il y a eu, il y a et il y aura toujours une poignée d'hommes qui mettra à sa botte des milliers d'autres.



"Dire que l'homme est un composé de forces et de faiblesses, de lumière et d'aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n'est pas lui faire son procès, c'est le définir." - Denis DIDEROT
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Seul dans Berlin

On m'avait dit du bien de ce roman. J'en ai repoussé la lecture parce que je voulais faire une pause des livres de guerre. La particularité de celui-ci est qu'il est écrit par un allemand (publié en 1947) et se passe en Allemagne. Un couple d'ouvriers va résister, à leur manière, par des cartes anonymes déposées dans des immeubles au risque de se faire attraper par la police qui mène l'enquête. J'ai mis du temps avant d'entrer dans ce pavé, juste parce que j'avais les mauvaises bases. La rencontre du partage de l'ouvrier avec le musicien est belle et enrichissante. Un roman puissant sur fond historique, narré de façon originale, puisque le décor est différent.



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Seul dans Berlin

Une lecture à la fois salutaire et déprimante. C’est un chef d’oeuvre, compte tenu de la rapidité avec laquelle l’auteur l’a écrit, quatre semaines seulement pour un pavé de 560 pages. La langue est simple, ce qui rend la lecture facile, au point que je me demande si ce ne serait pas le bon livre pour me remettre à l’allemand. Hans Fallada maintient le lecteur en haleine avec des chapitres relativement courts dont les titres sont accrocheurs. Quand au fond, c’est un remarquable roman qui montre la situation de l’allemand moyen pris dans les griffes du troisième reich. Toutes les bassesses de la nature humaine soumise à la peur et à la haine se révèlent et mettent en valeur le courage des rares individus qui pour rester en accord avec leur conscience et contribuer à la destruction d’un régime odieux sont prêts à donner leur vie (la traduction littérale du titre allemand est «Chacun meurt pour lui seul»). L’auteur s’est inspiré d’une histoire vraie, celle d’Otto et Elise Hampel. Rarement un livre montre aussi bien comment un système totalitaire pousse les individus à être obligé de prendre parti, à lui rendre la neutralité impossible, à faire de chacun un complice, et si ce n’est pas le cas à le considérer comme ennemi du régime. Les protagonistes de ce roman sont tous de modestes Berlinois, pour l’essentiel habitant un petit immeuble : un magistrat à la retraite, une famille de nazis (un fils futur cadre du parti et deux autres fils SS), un concierge douteux (trafiquant, mouchard, un peu proxénète), une juive, ancienne commerçante et le couple de héros (lui, contremaître dans une usine et elle, femme au foyer). La structure du roman fonctionne remarquablement bien, et le ton de l’auteur est toujours juste, que ce soit dans le réalisme ou dans une sorte d’humour absurde qui semble faire partie de l’époque, une manière de compenser le tragique vécu et la sauvagerie environnante. On n’est pas loin de l’humour que l’on retrouve assez souvent dans une bonne partie des littératures dissidentes. Le livre est sombre, même s’il termine sur une note d’espoir mais c’est à lire absolument.
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Seul dans Berlin

Comme très souvent avec les récits traitant de la Seconde Guerre Mondiale et de l'Allemagne nazie, mieux vaut avoir le coeur et les tripes bien accrochés. La particularité de ce roman tient sans doute au fait qu'on assiste à des actes de résistance allemande alors qu'en littérature c'est davantage la Résistance des vaincus et des Alliés qui est développée ou mise à l'honneur.



Ecrit en 1947, le roman de Hans Fallada ne peut laisser indifférent même si parfois on serait tenté de rester incrédule devant tant d'horreur et de pression morale et sociale. C'est tellement énorme et à la fois hélas tellement vrai, poignant de réalisme. A travers la (sur)vie de plusieurs Berlinois issus de différents horizons sociaux-professionnels, nous découvrons donc de l'intérieur cette Allemagne nazie du début de la guerre, cette Allemagne nazie victorieuse et infatuée de ses triomphes et dont les organes de pouvoir (S.S., S.A., Parti, Gestapo, Wehrmacht...) tétanisent la population par leur violence et leur injustice. Le règne de la délation, de l'extorsion et de la trahison ne peut que nouer les estomacs, même les plus solides.



Pour être honnête, j'ai quand même mis deux cent pages avant de complètement m'immerger dans le récit. Sans doute en raison d'un effet de saturation tant la littérature sur la période est prolixe. Toutefois, indéniablement, il s'agit d'une oeuvre majeure qui offre au lecteur des personnages à contre-courant de ses attentes.





Challenge Petit Bac 2016 - 2017

Challenge 1914 / 1968 - 2017
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Seul dans Berlin

Quel courage !

La Deuxième Guerre mondiale est pour chacun d'entre nous, les camps de concentration.

Mais ce n'est pas, que ça ! Non ! C'est aussi le combat des Allemands contre le Reich, Hitler, la Gestapo...

Malgré la peur, malgré les monstruosités, une résistante se crée contre un monde qu'ils ne veulent pas. Remplis de terreur, de privation, de violence certains lutteront à leur façon.

Un bel exemple de courage…



À lire pour mieux comprendre leurs souffrances et pour ne pas oubliés que dans chaque guerre toutes les parties endurent la décadence, la mort, la honte et le mépris… Mais pas que...



Extrait :



Cependant, nous ne voulons pas fermer ce livre sur des images funèbres : c'est à la vie qu'il est dédié, à la vie qui sans cesse triomphe de la honte et des larmes, de la misère et de la mort.



Bonne lecture !
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Nightmare in Berlin

Berlin, 1945, après la libération le peuple lutte pour retrouver un semblant de dignité.

Les conditions de vie sont extrêmement dures, la peur est constante, les années de guerre ont éprouvé les corps et les âmes.



Certains ont absolument tout perdu et doivent se reconstruire dans des conditions épouvantables de pénurie et de solitude.

Il faut reconstruire la ville, se reconstruire en tant qu'être humain capable de croire encore que des jours meilleurs viendront.



Hans Fallada nous offre une rencontre avec un pan de l'histoire souvent caché et non avoué : la dévastation physique et psychologique du peuple allemand après la libération.



Il faut vivre avec des cauchemars qui vous privent de sommeil. Il faut aller chercher au fond de soi les traces de résilience qui ont survécu à tant de barbarie et à tant d'horreur.

Il faut se battre contre la faim, le froid, les voisins qu'entre-temps sont devenus des ennemis, car le peuple a aussi perdu le sens moral.



Il faut se battre contre les démons semés par les Nazis.



Survivre dans une ville hors de contrôle est devenu leur seule priorité.



Parfois l'écriture vient lorsque l'auteur surmonte enfin les tragédies qu'il avait enfermées dans le placard verrouillé de sa mémoire.

Hans Fallada, lui n'a pas surmonté ses tragédies.



Il a écrit ce roman-témoignage en 1947 comme une sorte de catharsis et il porte les stigmates de la détresse du peuple allemand, mais aussi sa propre culpabilité pour ne pas avoir été au front, sa propre lutte pour la survie et contre les fantômes du passé.







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Seul dans Berlin

Beaucoup de livres ont été écrits sur la Deuxième guerre mondiale, sur la Résistance, sur l’Holocauste, etc. Mais qu’en est-il des civils allemands qui n’ont pas sombré dans le nazisme, qui ont vécu sous le joug d’un régime fasciste autoritaire pendant plusieurs années ? Ils ne font pas plus pitié que les autres mais ils méritent qu’on s’attarde sur eux également. Pourtant, j’ai lu très peu d’ouvrages qui en faisaient état. Peu ont été écrits ? Peu ont été traduits en français ? À moins qu’ils n’aient pas traversé l’océan… Hans Fallada s’y est attelé et son œuvre-phare Seul dans Berlin est un parfait exemple, d’autant plus que la narration se promène entre plusieurs personnages, donnant ainsi plusieurs points de vue.



Mai 1940. Tout commence à Berlin dans un immeuble modeste de la rue Jablonski. La vieille juive Rosenthal, dont le mari a été déporté, attend vainement son retour. Et dire que, pendant si longtemps, ils ont fait crédit à leurs concitoyens… Maintenant, elle se terre. Des voisins convoitent ses biens : Enno Kluge, un bon à rien incapable de tenir un emploi, et Emil Barkhausen, magouilleur, veulent s’introduire dans son appartement en pleine nuit et le vider. Eva Kluge, à l’opposé de son mari, joint à peine les deux bouts grâce à son emploi de factrice. Malheureusement, ses pensées sont tournées vers ses fils qui ont intégré l’armée et adhéré à l’idéologie nazie. Elle ne les reconnait plus. Lasse de cette vie de misère, elle lorgne du côté de la campagne… Le vieux Persicke fait le fier mais il passe ses journées la bouteille à la main, terrorisé par son fils SS. En bas, le juge Fromm à la retraite voit tout et se désole. Enfin, il y a Otto Quangel, un menuisier contremaître, et son Anna. Leur fils unique vient de mourir en héros lors de la campagne de France. Pauvre Trude, sa jeune fiancée…



À travers leur destin, c’est celui du petit peuple berlinois, allemand, que l’on découvre. La vie rêvée que leur a fait miroiter le fuhrer n’est pas au rendez-vous. Plutôt, le désenchantement et la misère sont au rendez-vous. Ce ne sont pas des héros (à moins qu’on ne considère qu’ils soient les héros de leur propre histoire), on peut s’identifier à eux. Néanmoins, les Quangel décident de prendre les choses en main et de révéler à la face du monde le mensonge : la guerre ne fait que couter la vie à la jeunesse allemande. Ainsi, ils écrivent des tracts, au rythme de deux par semaine, et les déposent discrètement à gauche et à droite. J’ai trouvé poignant ce couple âgé, que j’imagine approchant la retraite, ayant perdu leur fils, n’ayant plus rien à perdre, mais persistant. Eux, si petits face à la machine de propagande nazie et tous les moyens dont elle dispose. Ce n’est rien de moins qu’un acte de résistance.



Les années passent. 1941, 1942… La police recherche activement l’auteur des tracts. Les déboires des inspecteurs, dont Escherich, sont intéressants aussi. Déterminé à trouver un coupable, n’importe lequel, pourvu que quelqu’un soit accusé et que l’honneur soit sauf. Après tout, des aveux mêmes inventés sont mieux que rien… Tant pis pour ceux qui devront écoper. Une preuve de plus de l’horreur de ce régime, permettant de constater que les Allemands n’étaient pas si libres. Il fallait obéir, démontrer son patriotisme. Rien ne doit arrêter la marche du Reich.



À partir de ce moment, Seul dans Berlin tourne essentiellement autour des tracts et de l’enquête, l’intrigue alternant entre les locataires de l’immeuble Jablonski et les inspecteurs. Plus on avance dans la lecture, plus le travail de ces derniers prend de l’importance. J’aurai aimé en apprendre un peu plus sur les conditions de vie sous le régime nazi. Par la bande, bien sur, on y a droit. Entre autres, les tentatives d’Enno Kluge de trouver une femme pour s’occuper de lui donnent un aperçu sur le quotidien des Berlinois en cette époque troublée en plus d’offrir l’excellent portrait d’un profiteur. Après tout, il faut bien sourire un peu.



Bref, Seul dans Berlin est un hommage aux hommes et aux femmes qui ont lutté, à leur manière, contre la tyrannie de leur propre gouvernement.
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Seul dans Berlin

Fresque sociale à Berlin dans les années 40 tout à fait passionnante et prenante.

Je ne m'attendais absolument pas à ce type de roman, je m'étais imaginée un livre noir sombre, presque un récit, il n'en est rien. Si le climat est bien sûr sombre, puisque la période le veut, la façon dont est écrit ce roman ressemble presque par moment à du théâtre. Tout le monde soupçonne tout le monde, si ce n'était pas aussi dangereux, cela en serait presque comique.

Les Quangel, couple vivant dans l'immeuble, qui est un peu notre point de référence de lieu dans ce livre, décide de faire acte de résistance. Leur action semble dérisoire, insignifiante mais on va voir qu'elle est à l'origine d'un tumulte conséquent. "tout le monde avait quelque chose à cacher à cette époque"

Ainsi, ce qui peut paraître un acte dérisoire et en fait, d'une part un véritable acte de résistance et d'autre part un acte de courage important lorsque l'on se rappelle le contexte de délation, de peur, de surveillance, de méfiance de suspicion à chaque coin de rue.

Le couple Quangel entre donc bel et bien en résistance et leur acte, si petit soit il, va être un souffle de liberté pour eux qui refusent de suivre aveuglément sans rien dire le régime nazi.

Le ton change à partir de la troisième partie, il devient plus tragique, le devenir des Quangel fait froid dans le dos et la désillusion de Otto Quangel est bouleversante.

L'enquête de la Gestapo fait sourire de par leur bêtise et leur incompétence mais leur bassesse, leur lâcheté et leur cruauté nous glaçent.



Ce livre majeur fait réfléchir une fois de plus sur ce qui s'est passé, et sur ce qu'il faut surtout éviter...
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Quoi de neuf, petit homme ? (Et puis après ?)

La misère, la peur de ne pas y arriver, d’être licencié, on courbe la tête devant les petits chefs, devant les propriétaires, devant les clients, on loue un logement minable, on se bat pour le moindre mark…



La misère, on est en plein dedans : les années 30, en Allemagne, ne font pas de quartier pour les petites gens. Et pourtant, « Le Môme » et « Bichette » vont se connaitre et vivre une histoire d’amour qui dure. Et quand « Le Mouflet » naitra, leur amour se renforce encore. Heureusement, parce que leur vie, qui n’était déjà pas folichonne, devient de plus en plus dure.



Hans Fallada, l’auteur d’un des chefs-d’œuvre de la littérature allemande d’avant-guerre, nous dépeint avec une fausse candeur l’horrible condition des petites gens, celle qui fera par là-même le terreau du nazisme. Nous sommes au plus près de leur vie, de leurs pensées, de leurs sentiments.

La lecture de ce roman m’a fait penser à « Candide », d’autant plus que les titres des chapitres sont présentés de la même façon, des sortes de mini-résumés.



J’ai beaucoup aimé ce roman attachant qui met le doigt sur la condition des Allemands de cette époque.

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Seul dans Berlin

Une fois n'est pas coutume , je vais tenter de dire quelques mots d'un livre qui a fait l'objet de nombreuses critiques . C'est un coup de coeur , un livre très fort qui permet de se rendre compte qu'au sein de la pire des dictatures armées d'une police politique ne reculant devant aucun moyen , des individus peuvent devenir conscients et se transformer en grains de sable dans le rouage de la machine à broyer . Cette conscience les rend libres même si l'on peut au final juger que leur action à bien peu changé le cours des choses . Tout comme le célèbre épigramme contre Staline d'Ossip Mandelstam , les actes de désobéissance civile , les pétitions de plus en plus nombreuses contre l'injustice et l'autoritarisme , ce livre ne s'oubliera pas de sitôt dans la tête de ceux qui l'auront lu . L'exemple d'un(e) qui dit non porte à réflexion , éveille un regain de conscience et au hasard de la vie , changer l'attitude moutonnière en démarche de refus . Si vous avez aimé ce livre , recommandez-le à d'autres .
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Seul dans Berlin

C’est la chronique d’un immeuble situé à Berlin dans les années 40.

C’est la chronique de petites gens habitant cet immeuble. Tous à un niveau différent ont fait allégeance au régime Nazi.

C’est une photo d’une part de la population allemande, celle qui en silence ne s’est pas opposée aux Nazis, car la Gestapo règne en maître absolu, propageant la peur, la violence, recherchant les dénonciations.

Otto et Anna Quangel apprennent la mort de leur fils unique tué au front.

A l’étage vit une ancienne commerçante juive à qui le régime à tout enlevé ; d’abord ses fils heureusement à l’abri aux USA, puis son commerce et enfin son époux emprisonné dont elle n’a aucune nouvelle.

Il y a le juge, homme solitaire, silencieux, pensionné ou plutôt probablement pensionné par sa hiérarchie pour non allégeance au pouvoir en place.

On retrouve la famille de nazillons, le père alcoolique et les 3 fils, paradant en uniforme, boxant qui se trouve sur leur route, dénonçant à tour de bras, voleurs.

Et puis, il y a les petits voyous, sans le sous, prêts à tout pour manger.

Otto et Anna rendent Hitler responsable de la mort de leur fils. Ils vont, pendant des semaines, écrire des cartes postales dénonçant le dictateur. Chaque dimanche, ils en déposeront une, parfois deux, dans des bâtiments servant de bureau dans l’espoir de réveiller leurs concitoyens. Ils déposeront prêt de 300 cartes, seront arrêtes, torturés et guillotinés.

La commerçante juive se suicidera lors d’un interrogatoire dans son appartement.

Le juge tentera discrètement de diminuer les souffrances d’Otto et Anna.

Les nazillons mourront à la guerre.

On ne sort pas indemne d’une telle lecture.

J’ai mis longtemps à écrire cette « critique », elle ne me satisfait pas, j’ai mis sur papier quelques phrases que j’espère simples et claires, pour donner envie de découvrir ces personnes qui sont à l’image d’un monde qui pourrait malheureusement renaître

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Seul dans Berlin

On connait l’horreur et l’angoisse suscitées par le régime nazi dans les pays attaqués dans les années 40 mais l’on ne sait pas toujours celles que le peuple allemand a vécues. Ce livre nous fait découvrir, à travers le quotidien des habitants d’un petit immeuble, cette vie contrainte par la peur, la suspicion, la surveillance constante qui a fait résonner en moi cette phrase d’Asli Erdogan « le silence même n’est plus à toi » car sous cette terreur même penser devient dangereux. Cette dure réalité révèle au fils du temps la part d’ombre ou de lumière de chacun et il serait certainement difficile de savoir quelle nature de nous-mêmes serait mise à jours dans de telles conditions. Espérons d’ailleurs ne jamais le savoir bien qu’actuellement et malheureusement certains peuples en font la triste expérience Un livre vraiment essentiel dont la quatrième de couverture résume bien le propos et que je vous invite à découvrir.

« Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et pillée par ses voisins. C'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille. Ce sont les Quangel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front, qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers.

De Seul dans Berlin, Primo Levi disait dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu'il était "l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie". Aucun roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des citoyens allemands, juifs ou non, sous le IIIe Reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité. »

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Seul dans Berlin

Comment se fait-il que je ne sois arrivée que par mes propres moyens vers « Seul dans Berlin », un livre écrit et publié juste après la guerre avec un immense succès? Comment se fait-il que je n’en ai pas entendu parler pendant ma vie scolaire, qui abordait pourtant déjà il y a trente ans la deuxième guerre mondiale et la question allemande sous l’angle de l’entente entre les peuples et la réconciliation, alors que ce livre contribue à le faire bien mieux que n’importe quel manuel d’histoire ?

Le fait qu’il n’ait été publié en version intégrale que très récemment (2011 je crois) donne une partie de la réponse et éclaire ce rapport particulier que nous avons en France avec l’Histoire « récente ».



Peu m’importe finalement, je suis très heureuse d’avoir découvert et lu ce témoignage à chaud de la société berlinoise en guerre, de 1940 à 1942. De cette vision en miroir de la société française de l’époque, si similaire au fond, mais plus crue, encore plus violente, encore plus mue par la peur et encore plus livrée aux forces les plus obscures, car plus près du cœur de l’abjection.



J’ai d’abord eu du mal à entrer dans l’histoire, gênée par le style au raz d’un réel mesquin de petites gens, qui très banals, qui absolument ignobles, là où je m’attendais à un thriller grandiose mâtiné de scènes historiques mettant en scène l’hitlerisme au plus haut niveau de l’Etat, accompagnée de grandes envolées sur la Résistance au Mal.



Rien de tout cela dans ce livre, et c’est ce qui fait sa force car ce n’est que par la petite porte de l’Histoire que Fallada a choisi de nous faire entrevoir la grande :

Au fil des pages et de la tension dramatique dans laquelle elles nous entraînent, la force des personnages transparait de leur quotidien, et l’addiction à l’histoire se produit d’elle-même : les nantis qui consentent par intérêt, les pleutres, les misérables profiteurs, les brutes naturelles que ce système exhalent… et les résistants, incarnés par le couple Quangel, dont le destin tragique m’a ému à un point qui ne doit pas qu’à la colère sous-jacente dans les mots de Fallada, mais aussi aux personnages emblématiques et lumineux d’espoir dont il a pris soin d’émailler son récit : un juge, un pasteur, un instituteur…

Des figures qui sont là à la fois pour ne pas oublier que ce livre a été écrit dans le jus et l’urgence de l’époque, que ces figures sont essentielles, et qu’à ce titre « Seul dans Berlin » est un livre majeur.

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Seul dans Berlin

Il est des ouvrages qui ont la capacité de vous immerger totalement dans un univers, de vous proposer un éclairage pertinent et juste. « Seul dans Berlin » en fait indéniablement partie. Une vertigineuse plongée au cœur de l’Allemagne nazie à son apogée, ou la vie quotidienne est marquée par une allégeance, forcée ou non, au régime totalitaire en place.



Nous sommes rue Jablonski, dans un petit immeuble, quatre familles y vivent, chacune à leur manière, avec leurs idées, leur vision d’une tragédie qui est en train de se jouer sous leurs yeux, mais toutes vivent dans la peur et la soumission, même si elles n’en ont pas conscience. C’est dans cette ambiance délétère que la famille Quangel va recevoir comme un coup de massue sur la tête l’annonce du décès de leur fils au front. Une prise de conscience de l’absurdité de la guerre, une prise de conscience de l’ignominie du régime en place, d’abord induite par le sentiment de peine énorme causé par la mort d’un enfant, puis, petit à petit, par le constat d’une vie quotidienne devenue hideuse. La naissance d’un sentiment de révolte, un besoin irrépressible de dénoncer de quelque manière que ce soit. Bien sûr les Quangel ne vont pas devenir les « super résistants » qu’on pourrait croiser dans un film à succès, mais ils vont le faire à leur manière, avec leur moyens, avec le peu de place que le régime pouvait laisser aux gens. Ce sont des petites cartes dénonçant Hitler et le régime qui seront disséminées un peu partout dans Berlin. Bien évidemment, cela n’aura aucune incidence sur le cour de l’histoire, la Gestapo se chargera de faire disparaitre les cartes et leurs auteurs, comme pour rétablir une apparence qu’on souhaite à tout prix préserver.



On suivra ici la vie ordinaire de gens ordinaires plongés dans un univers de haine et de délation, un superbe éclairage pour tenter de répondre à la sempiternelle question : « mais pourquoi n’ont-ils rien fait ? ». Primo Levi disait que « seul dans Berlin » est l’un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie, c’est pour moi une nouvelle leçon de vie, un ouvrage magnifique.
Lien : http://testivore.com/seul-da..
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Seul dans Berlin

Je ressors de cette lecture en ayant changé, en ayant mieux compris certaines choses, c’est beau ce que peut faire la littérature, la belle littérature.

Nous sommes à Berlin sous le régime nazie, l’auteur nous emmène plus particulièrement rue Jablonski dans un immeuble où peuvent cohabiter toutes sortes de personnes, Mme Rosenthal juive qui attend prostrée le retour de son mari, elle est pillé par la famille Persicke dont le fils Baldur est une recrue des SS, il y a aussi le conseiller Fromm qui aide les persécutés, mais c’est surtout l’histoire de la famille Quangel, Otto est contremaître dans une menuiserie, Anna s’occupe de son foyer et le fils est parti à la guerre, ils vont combattre à leur façon mais je vous laisse le découvrir.

L’auteur nous fait suivre le quotidien difficile de chaque famille, il n’était pas bon de ne pas adhérer au parti sans risquer le camp de concentration, toute la terreur, la lâcheté, les ambitions de chacun, la brutalité, mais aussi le courage, l’aide de voisins parfois, l’envie d’agir enfin de résister à ce régime totalitaire, tout est très bien décrit, construit dans ce roman.

Un roman vrai qui nous fait découvrir la guerre, les résistants au régime du côté allemand, un roman réaliste une très belle découverte littéraire.

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