Ce bus en ferraille jaune, avec un chauffeur que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam, emportait l'être qui m'était le plus cher au monde. En cet instant, j'ai compris ce que j'avais ressenti le jour de sa naissance. De la terreur. Pas seulement de l'appréhension. Mais de la terreur pure et simple. On peut redouter la maladie, la vieillesse ou la mort. Mais rien n'est comparable à la boule de terreur que j'avais au fond de mon estomac en regardant partir ce bus.