Nous dévalons la pente en courant, le ventre serré par le rire. Je me dis qu'il faut que ça continue, que toute ma vie ne doit plus être que cela, à jamais : une série de soirs de fête, dans la musique, les corps enivrés qui se rapprochent et les coeurs grisés qui s'interpellent.
J’y vais je me lance, je fais tout un tapage. Une rage à Félix. Une fin du monde personnelle. Je plonge la masse dans cet écran comme on le ferait dans la chair. Je n’arrête pas je l’écrase sans pitié… jusqu’à m’essouffler. Le tube cathodique explose. Les panneaux tombent. La structure s’affaisse… Et à la fin, je me couche dans la vitre. Je murmure un peu lentement mes fredaines à moi. Mes fredaines qui gisent elles aussi, en éclats. En y repensant, je devais vraiment faire peur, comme ça dans la pénombre, avec ma plaie lumineuse. Je devais être à pleurer, comme ça dans le soir, éclaté de deuil, avec mes saignements de tristesse, criant quand le train passait. Et si je tends l’oreille, je n’entends plus rien… la dispute des mômes est terminée.
Demande a une pierre ce que tu es , et quelle importance tu as dans l’univers si grand. Et écoute son silence...tu verras.