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Citation de art-bsurde


Mais il fallait du temps pour que le visage de Naoko apparaisse ainsi dans ma tête. Et, au fur et à mesure que les mois et les années passaient, cela en nécessitait de plus en plus. C'est triste, mais c'était la vérité. Au début il me fallait cinq secondes, puis dix, puis trente, et enfin une minute. Cela s'allongeait à tout vitesse, comme une ombre au soleil couchant. Je n'allais sans doute pas tarder à me retrouver dans le noir. Oui, mes souvenirs étaient en train de s'éloigner infailliblement de l'endroit où moi même je me tenais autrefois. Et seul ce paysage, ce paysage de prairie d'octobre, défilai inlassablement devant mes yeux, comme la scène particulièrement symbolique d'un film.Et ce paysage ne cessait de cogner dans un coin de ma tête. Allez, réveille-toi, me serinait-il, je suis toujours là, tu sais, réveille-toi et essaie de comprendre la raison pour laquelle je suis toujours là. Ce n'était pas douloureux, pas du tout. Seul un son creux à chaque coup. Ce bruit finirait bien, sans doute, par disparaître.Mais, dans cet avion de la Lufthansa à l'aéroport de Hambourg, il ne cessa de cogner dans ma tête, plus fort et plus longtemps que d'habitude. Réveille-toi, essaie de comprendre. C'est pour cela que j'écris ces lignes. Car je suis le type même de l'homme incapable de comprendre les choses tant qu'il n'a pas essayé de les mettre en mots.
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