Tout le village nous fit cortège jusqu'à la mairie où se trouvait la prison ; on nous entourait, on nous pressait, on nous poussait, on nous bourrait, on nous injuriait, et je crois bien que sans le gendarme, qui nous protégeait, on nous aurait lapidés comme si nous étions de grands coupables, des assassins ou des incendiaires. Et cependant nous n'avions commis aucun crime. Mais les foules sont souvent ainsi ; elles s'en rapportent aux premières apparences et se tournent contre les malheureux, sans savoir ce qu'ils ont fait, s'ils sont coupables ou innocents.