- Qui es-tu?
- Tiens, un bébé.
- C'est faux, je ne suis plus un bébé. J'ai même attrapé un poisson gros comme une baleine.
- Approche.
- Si, tu sens bon le bébé.
- Puisque je te dis que je suis un grand garçon. Au fait, tu n'aurais pas vu Jiyo? Il est très grand et il a des cheveux longs qui lui arrivent jusque-là... Ah oui, il a aussi le visage marron.
-... Marron? C'est la couleur qui a le goût de chocolat, n'est-ce pas?
-Je suis désolé mais je ne l'ai pas vu... Je suis aveugle...
- Ah bon? Tu ne peux rien voir du tout?
- Non... Et pourtant, je suis content d'être comme je suis, ça me permet de voir le monde autrement...
Rainer disait la vérité... Ses grands yeux qui semblaient perdus dans le vague regardaient bel et bien quelque chose... Ce qu'il voyait était un monde qui n'appartenait qu'à lui...
- ... Excuse-moi de te le redemander, mais...
- Tout ça devient vraiment de plus en plus mystérieux... Que fait-on réellement ici?
- Les gens qui viennent ici pour la première fois posent tous la même question... Mais Jijunn te l'a déjà dit... Tu comprendras... Pour certains, Fever, c'est l'école. Pour d'autres, c'est plutôt la maison. C'est un lieu spécial mais pas bizarre. Voilà comment, moi, je définis cet endroit.
- C'est toi qui décides comment tu veux voir... ton propre "fever".
Cela fait 5 ans que j'ai fait la connaissance d'Ed et Jul... Ensembles, nous avions juré de révolutionner le cinéma mais la tâche s'est avérée plus difficile que prévue.
Jul arrive à travailler de temps en temps comme assistante de réalisateur... Ed fait parfois des traductions. Quant à moi, je chante au club 2 fois par semaine. Rien de plus.
Mais notre heure viendra. Voici l'histoire qui servira de toile de fond à notre première oeuvre commune.
Il sera question des souvenirs de mon passé... De ma mère... D'une vaste étendue de terre sous un ciel bleu...
Et surtout de la maison de mon enfance...
Ses occupants étaient des êtres qui savaient conjuguer le rêve et la réalité pour vivre pleinement leur amour.
Voici l'histoire de l'hôtel Africa...
Ecole.
Je suis tellement habituée à ce mot que je ne prends même plus la peine de le noter dans mon cahier.
Ecole.
L'école, c'est à une heure de chez moi en bus, je me lève à 6h du matin pour prendre le premier bus, le 63...
En classe, on m'appelle...
... numéro 37...
J'ai cru que j'aurais droit à ma part de bonheur, moi aussi.
A-t-elle ressenti la même chose que moi...?
Mon corps... mon âme...
Tout est en train de couler...
C'est une eau profonde...
Et insondable... comme le désespoir.
Il me vient soudain une idée...
Elle n'est peut-être pas morte de la noyade ce jour-là...
- Il arrive à tout le monde de douter, mais tu n'es pas toute seule.
- Sache que je serais toujours là pour te tenir la main... Enfin, sauf quand je vais aux toilettes.
- D'après les indiens, un ami est quelqu'un qui te tient la main pour te redonner des forces. Allez, courage... Aie confiance en toi...
Je ne suis pas tombé amoureux de lui parce qu'il était humain. Je n'ai donc aucune raison de lui retirer mon amour au motif qu'il ne l'est pas...