Exclusif : le Dalaï Lama
Ce sujet est un
document rare et unique. Il consiste en une
interview en plateau d'
Heinrich HARRER, célèbre alpiniste et seul occidental à être entré dans l'intimité du
DALAÏ-LAMA adolescent pendant plusieurs années, et d'images ramenées et commentées par lui-même de LHASSA. L'
amitié entre les deux hommes est visible par les nombreux sourires adressés par
Le DALAÏ-LAMA à la...
Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s’inquiéter. Mais s’il n’a pas de solution, s’inquiéter ne changera rien. Proverbe Tibétain
Je ne crois pas en un destin aveugle, auquel nous serions soumis. Je ne peux non plus approuver sans réserve les propos de Schopenhauer : « Le destin mélange les cartes, et nous jouons. » Je suis convaincu que nous participons au mélange.
(Ich glaube nicht an ein blindes Schicksal, dem wir unterworfen sind. Ich kann auch nicht dem Schopenhauer-Wort: « Das Schicksal mischt die Karten, und wir spielen. » vorbehaltlos zustimmen. Auch wir mischen mit − davon bin ich überzeugt.)
Les touristes à Grindelwald posent souvent cette question : "Où se trouve le cimetière de la face nord de l'Eiger ?" Une question que le pasteur de Grindelwald n'accueille pas volontiers. Au printemps 1987, il me dit à juste titre que le cimetière est un lieu de repos, pas une attraction pour touristes.
(Es ist eine häufig gestellte Frage der Touristen in Grindelwald: "Wo ist der Eiger-Nordwand-Friedhof?" Eine Frage, die der Pfarrer von Grindelwald nicht gerne hört. Zu Recht sagte er mir im Frühling 1987, der Friedhof sei eine Stätte der Ruhe und keine Touristen-attraktion.)
Si l'on mesure l'emplacement, ce bivouac dans le mur de l'Eiger, le troisième pour Fritz et moi, est le plus étriqué. Pourtant, c'est le plus beau.
D'où cela vient-il ? Du calme, de la paix de la joie et de la grande satisfaction que chacun de nous ressent en lui.
(Dem Platz nach ist dieses Biwak in der Eigerwand, das dritte von Fritz und mir, das beengteste. Und trotzdem ist es das schönste.
Wie das kommt ? Es liegt an des Ruhe, dem Frieden, der Freude, der großen Zufriedenheit in jedem von uns.)
Souvent, l'Homme est heureux, mais ne le remarque pas. Ce n'est que bien plus tard qu'il s'en rend compte : à cette époque, tu étais heureux.
(Oft erlebt der Mensch das Glück. Aber er erkennt es nicht. Er weiss es erst viel später : Damals warst du glücklich.)
Il demeure un vaste pays au sommet du monde où se passent des choses étranges. Des moines ont le pouvoir de séparer l'esprit du corps, des shamanes et des oracles prennent des décisions gouvernementales et un roi-dieu vit dans un palais ressemblant à un gratte-ciel dans la cité interdite de Lhassa...
J'entrevois que tous ceux qui aiment le Tibet et la liberté accompagneront le Dalaï Lama lorsqu'il retournera au Potala, le monument du génie tibétain.
Le matin suivant, ils montent tous deux à toute vitesse. Ils trouvent Gollackner. Le sympathique visage juvénile du mort semble apaisé, en paix avec le monde, comme c'est le cas pour la plupart des personnes gelées, dont le dernier rêve convoque une dernière fois la sécurité, la chaleur et la vie.
« C'était comme s'il dormait, comme s'il suffisait de le réveiller », dit Wiggerl Vörg plus tard. Et tout doucement, pour ne pas déranger le sommeil éternel d'un jeune camarade de montagne, Matthias Rebitsch et Ludwig Vörg descendent le corps d'Albert Gollackner. Quel effort cela représente, de récupérer un mort sur l'immense arrête Mittelegi − de cela, ils ne dirent rien.
(Am nächsten Morgen steigen die beiden im Eiltempo hinauf. Sie finden Gollackner. Das sympathische Jugengesicht des Toten scheint gelöst, zufrieden mit der Welt, wie es meistens bei Erfrorenen der Fall ist, denen der letzte Traum noch einmal Geborgenheit, Wärme und Leben vorzaubert.
«Es war, als ob er schliefe, als ob man ihn nur zu wecken brauchte», sagt Wiggerl Vörg später. Und behutsam, um den ewigen Schlaf eines jungen Bergkameraden nicht zu stören, tragen Matthias Rebitsch und Ludwig Vörg den toten Albert Gollackner hinunter. Welche Anstrengung es bedeutet, einen Toten über den schier endlosen Mittellegigrat zu bergen − davon erzählen sie nichts.)
Le mépris et le culte des héros sont pareillement malsains et peuvent l'un comme l'autre amener le malheur.
(Verachtung und Heldenverehrung sind gleich ungesund, und beide können Unheil bringen.)
Avoir confiance dans l'expérience est dangereux parce que l'expérience accroît la confiance et qu'avec la confiance arrivent la routine, la négligence, et finalement le danger. Combien d'alpinistes remarquables, ayant expérimenté des situations difficiles, sont revenus sains et saufs de grandes expéditions himalayennes puis ont trouvé la mort au cours de randonnées faciles dans les Alpes.
(Das Vertrauen in die Erfahrung ist gefährlich, denn mit der Erfahrung wächst das Vertrauen, und mit dem Vertrauen kommen die Routine, die Nachlässigkeit und schließlich die Gefahr. Wie viele hervorragende Bergsteiger, erfahren in schwierigen Situationen, kamen gesund von großen Himalaja-Expeditionen zurück und fanden auf leichten Touren in den Alpen Tod.)
Quand un touriste fait une course en montagne avec un guide, le guide a la pleine responsabilité de celui qui lui a accordé sa confiance. Dès que l'on pénètre la région du rocher, de la glace et de la neige, un seul commande : le guide. Bohren Peterli, le "loup des glaciers" dit un jour à M. Wethered : « Monsieur, vous êtes le maître dans la vallée, mais là-haut, c'est moi. »
(Wenn ein Tourist mit einem Bergführer auf Tour geht, trägt der Führer die volle Verantwortung für die, die sich ihm anvertraut haben. Sobald die Region von Fels, Eis und Schnee betreten wird, befiehlt nur noch einer, der Bergführer. Bohren Peterli, der Gletscherwolf sagte einmal zu Mr. Wethered: « Herr, Sie sind Meister im Tal, hier oben bin ich es. »)