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3.89/5 (sur 69 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Lübeck , le 27/03/1871
Mort(e) à : Santa Monica, Californie , le 11/03/1950
Biographie :

Heinrich Mann est un écrivain et dessinateur allemand. Il est le frère aîné de Thomas Mann (1875-1955).

En 1889, il travaille comme apprenti dans une librairie à Dresde puis comme volontaire dans la maison d'édition S. Fischer Verlag à Berlin de 1890 à 1892.

En 1894, il publie son premier ouvrage : In einer Familie.

Après la Grande guerre et l'avènement de la République de Weimar (1918), il publie des essais politiques et des critiques culturelles.

En 1931, Heinrich Mann devient président de la section poésie de l'Académie Prussienne des Arts.
En janvier 1933, l'accession d'Hitler au pouvoir l'oblige à quitter l'Académie.

Il quitte l'Allemagne le mois suivant ( avant même l'incendie du Reichstag) et se réfugie en France (Paris et Nice) puis après la défaite Française de juin 1940 s'exile aux États-Unis en passant par l'Espagne et le Portugal par le réseau de Varian Fry.

Cette période passée à l'étranger est peu productive.

La fin de la Seconde guerre mondiale et la chute du nazisme lui permettent d'être nommé en 1949 président de l'Académie Allemande des Arts de Berlin-Est.

Il meurt l'année suivante en Californie, dans la solitude et désargenté, avant d'avoir pu effectuer le retour désiré des États-Unis vers la République démocratique allemande.

Influencé à ses débuts par l'esthétisme décadent de D'Annunzio, qui anime ses premiers romans (le Pays de cocagne [Im Schlaraffenland, 1900], les Déesses [Die Göttinnen, 1902]) et ses nouvelles (Flûtes et poignards [Flöten und Dolche, 1905]), il évolua vers une inspiration politique et sociale qui le poussa à faire de l'Allemagne wilhelmienne une peinture sans complaisance dans sa trilogie de l'Empire (Das Kaiserreich : le Sujet [Der Untertan, 1914], les Pauvres [Die Armen, 1917], la Tête [Der Kopf, 1925]), puis, après la Première Guerre mondiale, à soutenir la république de Weimar et à lutter contre le militarisme renaissant (Sept Années [Sieben Jahre, 1929], la Grande Affaire [Die grosse Sache, 1930], Une vie sérieuse [Ein ernstes Leben, 1932], la Jeunesse et la maturité du roi Henri IV [Jugend und Vollendung des Königs Henri Quatre, 1935-1938]).

Malgré une œuvre considérable qui reflète toutes les tendances de la première moitié du XXe s., du naturalisme à l'expressionnisme, il doit la plus grande part de sa célébrité à son seul roman, le Professeur Unrat (1905), qui fournit le thème du film l'Ange bleu en 1930.


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Source : Wikipédia
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Du 2 avril au 22 mai 2021 - Dans la galerie marchande et l'hypermarché & dans la salle d'exposition du Parvis Cette exposition rend hommage à Pina Bausch, la célèbre chorégraphe et fondatrice du Tanztheater Wuppertal. Elle est l'une des plus importantes danseuses et choregraphes du XXe siecle. Morte en 2009, son héritage reste vivant et présent grâce aux photographies et films. En partenariat avec l'Institut Heinrich Mann.


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Une ivresse plus haute et plus souveraine que l'ivresse de la bière le soulevait sur la pointe des pieds,le suspendait en l'air.Il agitait son chapeau au dessus des têtes dans une sphère des délires enthousiates,dans le ciel même des sentiments déchaînés.Là-bas sur ce cheval,ce qui passait la porte des entrées triomphantes,avec ces traits de pierre et ces yeux fulgurants,c'était la Force elle-même!
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[...] ... Comme son nom était Raat, toute l'école l'appelait Unrat (= ordures, fumier, immondices, chose nauséabonde). Rien de plus simple ni de plus naturel. Les autres professeurs voyaient de temps en temps changer leur surnom : une nouvelle fournée d'élèves arrivait dans la classe, s'acharnait férocement à découvrir un travers du maître qui eût échappé aux anciens, et le baptisait sans ménagement d'un nom inédit. Unrat, lui, portait le sien depuis des générations ; il était familier à la ville entière, ses collègues l'employaient en dehors du collège et même à l'intérieur. Les professeurs qui avaient des pensionnaires à domicile et les faisaient répéter, parlaient devant eux du professeur Unrat. L'esprit éveillé qui eût cherché à faire sur le titulaire de la chaire de seconde de nouvelles observations ou tenté de l'affubler d'un sobriquet nouveau n'y serait jamais parvenu, pour cette raison bien simple que le surnom consacré avait, au bout de vingt ans d'usage, conservé intact son effet sur le vieux professeur.

Lorsqu'il traversait la cour de l'école, il suffisait de l'interpeller en criant :

- "Tu ne sens pas une odeur de fumier ? (= jeu de mots avec le surnom du professeur)"

ou bien :

- "Oh ! la la ! cette odeur de fumier !"

Et aussitôt le vieux, d'un mouvement violent, levait son épaule droite, déjà trop haute naturellement, et dardait à travers ses lunettes un regard oblique et vert que les élèves disaient faux, et qui était en réalité peureux et vindicatif : le regard d'un tyran à la conscience trouble qui flaire des poignards sous les plis de tous les manteaux. Son menton gourd, garni d'une barbe clairsemée, d'un jaune pisseux, se levait et s'abaissait d'un mouvement convulsif. Mais il ne pouvait pas "pincer" l'élève qui avait jeté le cri et il lui fallait se traîner plus loin, sur ses jambes maigres et fléchissantes, tête basse sous son chapeau crasseux de maçon. ... [...]
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Abruti par six heures d’école, un jeune garçon dévale les rues tortueuses de la ville : un écolier banal, avec son poids de livres, qui ça et là s’esquive pour n’avoir pas à saluer un maître et qui, de temps en temps, se découvre en rougissant devant une petite fille avec laquelle il lui est arrivé de danser. Les ruelles montent et descendent ; le garçon se dit qu’il va maintenant, contrevenant à toutes les lois, dérober un peu de bonheur pour lui-même en achetant un morceau de massepain, bien que ce soit mauvais pour son estomac, et en allant chercher à la bibliothèque un livre dont le plaisir qu’il aura à le lire ne s’effacera, de toute façon, que pour faire place à un sentiment de misère. Car la vie est trop différente de ce qu’il imagine, de ce qu’il entrevoit confusément. Les livres qu’il emprunte ne suffisent pas non plus, ils demandent à être complétés : c’est pourquoi il dessine.
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[...] ... Unrat était une énigme pour tous ceux que sa femme attirait dans leur voisinage. A table, les trois-quarts des plats, disait-il, le rendaient malade ; il lui arrivait de s'étaler de tout son long au milieu d'une soirée ; il portait ses complets de sport comme des déguisements et à le voir, on l'eût pris pour une divertissante tête de Turc, bien plus que pour un obstacle sérieux. Il avait tout du mari inoffensif. Mais, alors qu'on était en train de flirter de près avec sa femme, il arrivait que l'on surprît à l'improviste certain regard moqueur qu'il dédiait de loin au couple. Lorsqu'il admirait le bracelet-montre qu'on offrait à sa femme, on avait soudain l'impression de s'être fait rouler. Et puis, même après avoir obtenu des résultats presque décisifs, tels qu'une promenade tardive au bord de la mer seul avec madame, tandis que monsieur était resté à boire en bonne compagnie, au moment où il vous disait bonsoir, on se sentait berné et l'on doutait d'arriver jamais au but.

Et ce but, on ne l'atteignait jamais. Car Unrat s'entendait trop bien à déprécier ses rivaux auprès de Lola Fröhlich, à les anéantir. Dès qu'ils se trouvaient en tête-à-tête, Unrat raillait la prétention aux manières anglaises des deux Hambourgeois ; et ce Brésilien qui affectait de lancer des pièces d'argent au lieu de cailloux plats pour faire des ricochets dans l'eau ! Quant au Leipzigois, Unrat contrefaisait ses mouvements de tête et les allures autoritaires qu'il prenait aussi bien pour allumer une cigarette que pour déboucher une bouteille. Alors, Lola Fröhlich éclatait de rire. Elle riait mais sans être bien sûr que leurs compagnons fussent aussi dignes de mépris qu'Unrat se plaisait à le dire. Il n'invoquait au fond qu'un seul argument, toujours le même : un héros grec ne s'y fût pas pris comme telle de ses victimes. Mais Lola était toujours reconnaissante à l'homme qui provoquait son rire. Et surtout elle subissait l'influence de la conviction d'Unrat, si opiniâtre et si entière qu'elle en devenait presque majestueuse, et acceptait comme un fait qu'aucun être humain ne pouvait entrer en ligne de compte à côté de lui et d'elle. Dominée par un homme fort, elle-même y gagna de l'amour-propre et de la tenue. Au Brésilien qui, en se tordant les mains, s'agenouillait à ses pieds dans le sable auprès d'un rocher isolé, elle dit, sur le ton d'une personne dont les yeux se dessillent et qui donne libre cours à ses impressions :

- "Vous n'êtes qu'un Polichinelle !" ... [...]
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Cependant Mornay pensait: " La liberté de conscience est un bien intérieur. Il viendra des temps où nous pourrons seulement la garder dans notre coeur et dans l'exil."
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Nul banquier, nul monarque n’était plus fortement sollicité par le pouvoir, plus intéressé par la conservation de l’ordre établi que Unrat.. Il voulait que les fondements soient forts : un clergé influent, un sabre solide, une obéissance stricte et des mœurs rigides.
Kein Bankier und kein Monarch war an der Macht stärker beteiligt, an der Erhaltung des Bestehenden mehr interessiert als Unrat. Er wollte (die Grundlagen) stark: eine einflussreiche Kirche, einen handfesten Säbel, strikten Gehorsam und starre Sitten.
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Autour de lui, il faisait régner l'avidité, la luxure, la rage de se détruire, la bassesse et la peur : autant de sacrifices qui s'allumaient en son honneur. Et tous venaient d'eux mêmes, empressés à se laisser gagner par la flamme expiatoire.
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On ne faisait pas d'une jeune fille qui a perdu sa virginité la mère de ses enfants!
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