Pourquoi la tradition appelle-t-elle Aristoclès d'Athènes, « le divin Platon » ?
Ce brillant aristocrate surnommé Platon, promis à de hautes fonctions politiques, a suivi un va-nu-pieds bavard et caustique du nom de Socrate.
Installez-vous dans un transat face à la mer violette, pour suivre Platon dans sa vie romanesque et dans les aventures d'un esprit épris de Vérité et d'Absolu, qui dans une Athènes en déroute a bâti le premier édifice de la philosophie. Sans doute chacun a-t-il gardé un souvenir confus de la caverne de Platon, de la République ou encore du Banquet, dialogue sur l'amour qui a suscité bien des commentaires et même une mise à l'Index.
Dans ces dialogues miraculeusement conservés, sa pensée toujours vivante vous réserve bien des surprises, elle qui s'élance loin des préjugés de son époque, osant armer un lien indéfectible entre l'amour et la philosophie comme entre la philosophie et la politique.
Hélène Soumet est professeure de philosophie et auteure (voir ses ouvrages sur helene-soumet.fr).
SOMMAIRE
Naissance, enfance, 428 à 422
Une éducation presque parfaite, 421 à 410
Rencontre avec Socrate, 410 à 405
Platon à l'école de Socrate, 408 à 405
Les débuts du philosophe, 404 à 399
Voyages, écritures et guerres, 399 à 387
Éducation d'un tyran, 388
Fondation de l'Académie, 388 à 380
Le Banquet, vers 384
Retour à Syracuse
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Ainsi, les femmes se travestissent pour étudier, lorsque le savoir leur est interdit ou encore pour exercer une profession réservée aux hommes (...). Devenues des hommes aux yeux de tous, elles suivent la voie qu'elles ont choisie : vocation religieuse, aventure ou création artistique. A cela s'ajoute la jouissance de la délicieuse liberté de mouvement accordée par le costume masculin, elles qui étaient prisonnières de tenues étouffantes. Toutes montrent que le pouvoir et le courage n'appartiennent pas aux hommes en propre. La tsarine Élisabeth de Russie, d'ailleurs, exigeait que chaque semaine la cour change de genre lors d'un bal fastueux, pour témoigner que le pouvoir n'est pas d'essence masculine. C'était le bal des métamorphoses.
Il faut avoir déjà beaucoup appris de choses pour savoir demander ce qu'on ne sait pas.
Toutes les utopies totalitaires qui reposent sur l’idée d’une humanité pré- définie, s’écroulent et montrent, sous l’éclairage de ce mythe, leur vrai visage : celui d’une absurdité incommensurable et aussi hélas, comme Procuste, celui d’une infinie cruauté, visage de celui qui anéantit tout ce qui s’écarte d’une norme absurde.
Les penseurs de la Grèce ont été athlètes. Pythagore aurait remporté un prix au pugilat, Euripide le dramaturge a vaincu ses adversaires aux jeux d’Éleusis. Platon lui-même aurait participé aux jeux olympiques. L’entraînement au gymnase donnait une prestance, une grâce qui distinguait l’homme éduqué du paysan courbé vers la terre ou de l’homme grossier de basse extraction dont on raillait la lourde démarche. Tous les citoyens fréquentaient le gymnase, car il aurait été vulgaire de ressembler à un paysan ou d’avoir une mollesse de fille.
Puisqu'une femme artiste passe pour un désordre de la nature, un monstre, Rosa (Bonheur) se sépare de sa féminité pour être acceptée comme créatrice. Elle fume des havanes, monte à cheval à califourchon, se masculinise, passe pour une excentrique. Mais elle réussit à rester discrète et sa vie, à contre-courant des moeurs de son époque, ne déclenche pas de sacandale, d'autant qu'elle reste en marge des mouvements féministes qui agitent les esprits au XIXè siècle.
Socrate n’apprend rien du tout à ses interlocuteurs, il n’a pas de doctrine à transmettre. Transmettre, cela signifierait que le maître possède un savoir qu’il déverserait dans l’esprit d’un disciple passif et réceptif. Mais le véritable savoir n’est pas ainsi, l’élève ne reçoit pas le savoir comme il recevrait une chose toute faite, sinon ce serait un savoir constitué d’opinions qu’il suffirait de répéter, un savoir encyclopédique nourri de préjugés. Or la philosophie dénonce justement le règne de l’opinion qui est un substitut de pensée. La répétition de ce que l’on entend, de n’importe quelle idée qui n’est ni pensée, ni comprise, ni non plus passée au crible de l’intelligence. Un esprit qui adhère ainsi aux opinions de son époque n’est pas un esprit vivant mais un simulacre d’esprit qui a renoncé à la vie spirituelle.Enseigner pour Socrate consiste à éveiller les facultés de l’âme, faire resurgir l’intelligible. Dans la confrontation avec Socrate l’esprit est contraint de s’interroger, de se serait un savoir constitué d’opinions qu’il suffirait de répéter, un savoir encyclopédique nourri de préjugés. Or la philosophie dénonce justement le règne de l’opinion qui est un substitut de pensée.
Socrate prétendait qu’il désirait s’instruire et feignait l’ignorance. Il demandait à son interlocuteur de définir une idée. Par exemple il sollicita le prêtre Euthyphron afin qu’il définisse la piété. Qui mieux qu’un prêtre pourrait éclairer l’infortuné Socrate sur ce point ? Euthyphron s’exécuta mais ses réponses plus que confuses étaient passées au crible par le taon d’Athènes et se montraient insuffisantes, imprécises et contradictoires.
La philosophie épicurienne offre aux « âmes fatiguées des luttes de la vie » la sérénité de celui qui arrive enfin au port après les tempêtes de la traversée.
Les hommes qui ne pensent pas sont comme des somnambules.
Si nous résolvons les problèmes de la foi par la seul voie de l'autorité, nous possédons certes la vérité, mais dans une tête vide.