-Nous fuyons tous quelque chose, déclara-t-il mystérieusement, la persécution, la mort, ou même l’amour…
-…plus que nous ne cherchons à atteindre un but, compléta-t-elle, pensive.
Il existe dans ce monde des veilleurs qui te rappelleront ton passé, si cela s'avère nécessaire. Ils sont rares, fragiles, et précieux, et leur force réside dans le simple fait qu'ils ne cherchent pas la gloire. Ainsi, ils n'attirent pas l'attention des puissants.Si ces êtres venaient à être éliminés, alors tout espoir serait vraiment perdu.
« L’avantage avec les êtres merveilleux [...] c’est qu’ils se posaient moins de questions existentielles que les humains ». Mélusine
« La vérité, gente demoiselle. Seulement la vérité que nous cherchons tous à connaître » Un célèbre miroir magique
Souvent, ceux qui veulent en découdre à tout prix sont sourds à toute mise en garde.
-Te rappelles-tu lorsque je chantais avec les oiseaux et les lapins en époussetant ta maison, pendant que tu me regardais timidement depuis la fenêtre ?
Elle avait mimé une valse autour d’un balai invisible, chantant à tue-tête un refrain du dessin animé de Walt Disney et lui adressant pour finir un clin d’œil grivois. Il était devenu écarlate. Elle avait éclaté de rire.
Gouverner, c'est prévoir. Et prévoir, c'était éliminer tout obstacle.
A la cour d’Aliénor, j’avais pu croiser nombre de personnages de qualité, princes, ducs ou poètes. Cependant, aucun d’entre eux ne m’avait dévisagée comme le faisait Safir. Pour une femme, il est toujours agréable de se sentir adulée, vénérée telle une icône ou une divinité. Je ne crois pas qu’il s’agisse là de vanité de ma part – je ne me suis jamais prise pour une déesse. Simplement, ce que le regard de Safir exprimait à cet instant, cette pure extase à la simple considération de ma personne, me flattait agréablement. Je souhaite à toutes les femmes de connaître un jour ce ravissement si singulier, celui d’être, pour un homme, ce qu’il y a de plus important en ce bas monde.
Pierre songea à un roman de Marcel Pagnol qu’il avait lu enfant. Un des personnages disait en substance qu’amasser de l’argent ne sert à rien, « on n’a qu’un trou du cul ». Une expression imagée, mais si juste. Le meurtrier avait simplement rajouté un second trou de balle entre les deux yeux de Maître Dupreux, peut être afin de lui offrir un conduit d’évacuation supplémentaire pour la merde qu’il avait dans le crâne, ne put s’empêcher d’ironiser Pierre intérieurement.
Il était un pleutre qui pendant vingt ans avait tenté d'oublier ses origines. Modestes peut-être, mais saines, à mille lieues des tentations du monde moderne et de ses plaisirs vicelards (...) Au moins, son frère avait assumé sa condition et vivait heureux dans la ferme pyrénéenne quand lui-même tentait d'oublier dans les moiteurs vaginales qui il était en vérité.