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3.98/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Albi , 1911
Mort(e) : 1966
Biographie :

Henri Crouzat est un architecte né à Albi en 1911. Arrivé en 1946 au Togo, on lui doit la construction, en 1948, de l'actuel CHU de Lomé l'hôpital de Tokoin. Il devint écrivain et dialoguiste francais. Il mourut en 1966.

Source : wikipédia
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Parmi les dogmes immuables de la « civilisation » noire, l’un des plus puissants est la soumission de la femme à l’homme. Jamais une épouse n’osera frapper son mari, sauf lorsqu’il est ivre et qu’il ne comprend pas bien sur le moment qui ça peut être. Alors il fait semblant de l’oublier, mais le lendemain, à tout hasard, et sans chercher de motifs inutiles, il rend la raclée avec usure. Mais que, de sang-froid, une femme frappe un homme, ça jamais. Pour en arriver là il faut être déjà bien civilisé.
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Le raffinement suprême que rien ne pouvait égaler était le réfrigérateur. Azizah en connaissait l’usage. Les Blancs aiment le froid et cet objet en vendait. Il était d’un blanc si pur que par comparaison les hommes qui se disent blancs paraissaient plutôt sales. Azizah était fière de sa peau claire, mais jamais personne à sa connaissance n’avait eu le teint de ce réfrigérateur. Peut-être en Europe y avait-il des Blancs aussi blancs que lui Ce devaient alors être les plus forts.
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Découvrant cette fille inconnue à l’entrée du village, ils avaient décidé de s’en amuser. Leur abandonnant son pagne elle leur avait filé entre les doigts, mais ils étaient bien décidés à la rattraper. Une fois prise, comme elle n’était à personne, ils la posséderaient les uns après les autres et rigoleraient un bon coup.
Mais cette garce se mettait sous la protection de ce vieux Blanc qui aimait les filles, et certainement il ne la lâcherait pas comme ça. Les garçons hésitaient. Ils éprouvaient la déception du chacal qui, après avoir forcé un céphalophe, voit le lion s’emparer de sa proie et la manger devant lui. Le vieux n’était pas commode et jouait encore facilement du bâton.
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Parfois des négresses faisaient les difficiles parce que, leur avait-on dit, de la sorte les Blancs payaient mieux. C’est bon pour les jeunots, les débutants, qui ne savent pas que ce n’est qu’un jeu, un attrape-couillon, qui croient encore que ce n’est pas un objet qu’ils achètent mais une victoire qu’ils remportent. Enny, lui, « connaissait manière ». Il s’en foutait. Une négresse, ça se couche, puis ça se renvoie. Celle-là comme les autres, malgré sa peau claire et ses yeux vivants. Il allait lui faire voir.
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Tuer un Blanc serait facile, Azizah, mais on ne peut tuer les papiers. Ils restent après la mort. Alors les gendarmes viennent, ils montrent les papiers et ils disent : « Où est le Blanc, comme le sergent chez nous quand il nous appelait par nos noms. On peut tuer un Noir, qui s’en apercevra ? Sa mère, ses amis, ses femmes, ses enfants. Mais s’il est seul ou hors de chez lui, personne n’en saura rien. Les Noirs sont comme les antilopes de la brousse qui ne reviennent pas lorsque la mort les prend. Mais qui va les chercher ? On ne peut tuer un Blanc, Azizah, ou alors, il faudrait tuer les papiers avant, et ce n’est pas possible, parce qu’ils les gardent en France, là où les Noirs ne sont pas. C’est pour ça qu’ils ne nous craignent pas même si nous sommes plus forts qu’eux.
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Parce qu’on ne peut se passer de femme, il avait logé dans un coin de la boyerie une négresse dont il ignorait jusqu’au nom et qu’il sifflait lorsqu’il en avait envie. De temps en temps, quand elle lui paraissait vieille ou simplement parce qu’il l’avait assez vue, il en changeait.
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Quand le lion a fini de manger il laisse courir l’antilope, mais le Blanc a toujours faim de la chair des Noirs. Jamais il ne les laisse ! Il les lui faut tous ! Je hais les Blancs, Azizah ! Ma seule espérance un jour est de pouvoir les tuer, les tuer tous, les tuer encore, boire leur sang comme ils ont bu le mien et mordre dans leur chair comme ils ont mordu dans mon âme ! Azizah ! Azizah ! Est-il possible d’avoir tant de haine dans un corps qui n’a plus de cœur ? »
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La notion d’égalité n’existe pas chez les Noirs et un être, quel qu’il soit, commande à quelqu’un et obéit à un autre. Aucune communauté n’est plus hiérarchisée que celle que les bons Blancs appellent les « Sauvages », ces sauvages auxquels ils essaient avec confiance et stupidité d’inculquer les principes d’une caricature honteuse de la démocratie.
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Ils regrettaient le bon moment perdu où tous ensemble ils se seraient rués sur cette proie abattue, offerte à leurs jeunes désirs comme l’antilope aux crocs du carnassier.
Mais le chacal ne lutte pas contre le lion, fût-il vieux. Ils se retirèrent en grondant, les épaules rondes, le regard haineux.
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Les deux hommes se détestaient, chacun essayant de nuire à l’autre sans se compromettre. Mais la plus élémentaire prudence leur commandait de vivre apparemment en bonne intelligence. Les nations qui font les mêmes choses, mais sur une plus grande échelle, appellent cela un « Gentlemen’s agreement ».
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