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4.25/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Belgique
Biographie :

Henri Goldman est architecte de formation.

Essayiste (Oublier Jérusalem ? Une approche d'Israël, du sionisme et de l'identité juive, Labor, 2002), il est codirecteur de la revue de débats "Politique" dont il est le rédacteur en chef.

De 2003 à 2009, il fut coordinateur de l'Observatoire des migrations au Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme.

Il est également le rédacteur en chef de "Migrations Magazine".

blog de l'auteur:
http://blogs.politique.eu.org/-Le-blog-d-Henri-Goldman-

page Facebook:
https://www.facebook.com/henri.goldman

Twitter:
https://twitter.com/henrigoldman

Source : http://l-abcdaire-des-idees.skyrock.com
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Henri Goldman commente l'émission 'Questions à la Une' sur l'islam en Belgique dans "TIJJINI Talk' sur Maghreb TV, la télévision Euro-maghrébine.


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Comment les inscrire dans le paysage convictionnel de la laïcité «à la française » ? Celle-ci considère généralement que la religion est une affaire strictement privée et qu'il serait souhaitable que les musulmans suivent l'exemple des catholiques ou des protestants, lesquels n'affichent pas leurs convictions religieuses en public.
Ce souhait, qui semble très largement partagé dans l'opinion française, se heurte à trois objections de taille.
1- Cette obligation de faire refluer la religion vers l'espace privé ne peut être déduite d'aucune prescription du droit international des droits de l'Homme. Ainsi, l'article 9 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme (CEDH) stipule, dans son premier alinéa, que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites ». Le second alinéa de cet article fixe les conditions auxquelles cette liberté peut être restreinte : «La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui.» Ainsi, selon la CEDH - qui appartient, au même titre que toutes les conventions internationales, au rang le plus élevé dans la hiérarchie des normes -, la manifestation publique d'une religion peut être effectivement restreinte, mais sûrement pas au nom du principe général vague que «la religion est une affaire privée qui doit le rester ».

2- Seule une grande myopie permet d'affirmer que les religions chrétiennes ne s'affichent pas en public. L'espace des villes et des villages d'Europe est structuré par la présence des églises. Le temps européen est rythmé par les fêtes chrétiennes et le folklore européen est truffé de références à la religion historique qui imprègne tout le champ sémantique de manière à ce point «naturelle» qu'on ne s'en rend même plus compte... sauf quand on est soi-même issu de l'immigration.

3- Contrairement à ce que sont devenues les religions chrétiennes, l'islam est resté dans sa pratique majoritaire une orthopraxie, c'est-à-dire une religion communautaire mettant l'accent sur des rites et des pratiques socialement partagés, à travers lesquels les croyants se relient entre eux et font communauté.
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L'intégration dont tout le monde nous rabat les oreilles est un processus à double mouvement, où chaque partie « accepte que [sa] culture soit transformée à plus ou moins long terme par le jeu des interactions ». Il faudra pour cela s'émanciper du carcan de la pensée radicale française.
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L'ajustement concerté constitue la « version citoyenne » de l'accommodement raisonnable, puisqu'il se règle par la négociation et la recherche de compromis entre les parties hors de tout recours à la Justice. Leur point commun, c'est de s'appuyer sur la conception québécoise de l'interculturalisme dont le rapport propose une définition en onze Points.

J'en retiens ici trois, qui indiquent bien que la démarche proposée a pour horizon l'inclusion sociale et non le développement séparé, mais dans le respect de la dignité des personnes concernées dont les bagages identitaires propres méritent d'être appréciés sans préjugés.

- «Les membres du groupe ethnoculturel majoritaire (en l'occurrence, les Québécois d'origine canadienne-française), tout comme les membres des minorités ethnoculturelles, acceptent que leur culture soit transformée à plus ou moins long terme par le jeu des interactions.»
- «Les différences culturelles (et en particulier religieuses) n'ont pas à être refoulées dans le domaine privé. La logique qui sous-tend ce choix est la suivante : il est plus sain d'afficher ses différences et d'apprivoiser celles de l'Autre que de les occulter ou de les marginaliser.»
- « Pour les citoyens qui le désirent, il est bon que survivent les appartenances premières, car les groupes ethniques d'origine remplissent souvent un rôle de médiation entre leurs membres et l'ensemble de la société. On retrouve là un phénomène général: sauf exception, chaque citoyen s'intègre à la société par l’intermédiaire d’un milieu ou d’une institution qui agit en tant que relais (famille, profession, groupe communautaire, Eglise, association…) »
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Pour la première fois depuis quelques générations, l’incertitude quant à l’avenir est telle que chacun sent confusément que demain sera pire qu’aujourd’hui. Dans un tel contexte, le maître mot est : sécurité.
L’insécurité peur s’éprouver dans différents domaines, outre ceux qui relèvent strictement de l’intime. Insécurité sociale : peur de perdre son emploi. Insécurité économique : peur de ne plus pouvoir « joindre les deux bouts ». Et cette insécurité indéfinissable qu’on appellera l’insécurité symbolique : peur de « ne plus se sentir chez soi ».
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La dignité, c’est de pouvoir évoluer à son rythme, d’agencer ses priorités, de découvrir par soi-même au fil des essais et des erreurs, des fidélités et des ruptures, comment être l’artisan de sa propre vie. Ce chemin n’es pas rectiligne et les détours, qui peuvent apparaître quelquefois comme des régressions, sont nombreux. Mais toute l’histoire enseigne qu’on n’émancipe pas durablement les personnes, les groupes ou les peuples indépendamment de leur propre mouvement. Leur dignité, c’est de ne pas avoir besoin de bienfaiteurs qu’il faut ensuite remercier sans fin. Une liberté octroyée par qui a barre sur soi n’est pas une liberté mais une nouvelle sujétion.
Ainsi, la notion de « dignité » apparaît comme la contrepartie subjective d’une conception formelle de l’égalité et de la liberté qui s’imposerait du haut vers le bas.
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Je fais partie de ceux qui trouvent des vertus à la culture du « compromis à la belge », notamment parce qu’elle exige à tout moment de se décentrer pour se mettre « à la place de l’autre ». Cette qualité est primordiale pour réussir l’intégration réciproque des diverses populations qui composent la société sans pratiquer l’injonction autoritaire ou le despotisme éclairé
[…]
De son côté, la France pratique la « pensée radicale ». C’est la plus claire, la moins ambiguë, la plus efficace quand il s’agit de trancher dans le vif. Mais cette pensée, peu flexible, se retrouve en porte-à-faux quand un élément imprévu intervient.
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L’intégration dont tout le monde nous rebat les oreilles est un processus à double mouvement, où chaque partie « accepte que [sa] culture soit transformée à plus ou moins long terme par le jeu des interactions ». Il faudra pour cela s’émanciper du carcan de la pensée radicale française. Sans quoi la révolte des banlieues de 2005 pourrait bien n’avoir été que le hors-d’œuvre d’un plat de résistance à venir.
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Heureusement, si l'on ose dire, il reste encore aux musulmanes la possibilité de chômer, d'être mères au foyer, de travailler dans la bulle communautaire de "l'ethnic business" et de se construire une vie sociale autour des mosquées. Pour le coup, on aura rendu inévitable la consolidation d'un "communautarisme" que l'on ne cesse de dénoncer par ailleurs.
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Parmi ceux qui affirment une identité musulmane, tous n’entendent pas se conformer à nos « normes et valeurs ». Et le même mécanisme (la colonisation) se reproduit : nous leur demandons, avec plus ou moins de fermeté, de s’y plier du moins en public, persuadés que celles-ci sont l’étalon des valeurs universelles et que c’est donc « pour leur bien ».
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