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Citation de Jcequejelis


A Sedan, la France a perdu une bataille ; cent mille hommes s’y sont engloutis. (…) Autant la classe dirigeante avait applaudi à une guerre menée sous la conduite de l’empereur et destinée à raffermir l’ordre établi, autant elle repoussait avec horreur et tremblement l’éventualité d’une victoire que remporterait ce gouvernement républicain une fois de plus reparu à Paris. Ceux, du reste, qui, le 4 septembre, se sont rué à l’Hôtel de Ville pour y constituer un gouvernement provisoire, ces représentants de la gauche nantie, Jules Favre, Jules Simon, Jules Ferry, Ernest Picard, n’éprouvent pas moins d’aversion pour une République où seraient en péril les structures économiques et sociales. Ils ont pu, par bonheur, interdire l’accès du pouvoir à l’extrême-gauche socialisante et leur unique pensée est d’obtenir, le plus vite possible, des Allemands un armistice d’où sortirait une capitulation. Ainsi tout rentrerait dans l’ordre et les vainqueurs procéderaient au désarmement de ces prolétaires que l’empire lui-même, éperdu, avait, dans sa fièvre, autorisé – une folie ! – à disposer de fusils. Récidive de 1848. Comme l’écrira si fortement Barrès en 1897 : « la première condition de la paix sociale est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance. »Comment l’auraient-ils, ce « sentiment » fondamental s'ils tiennent des fusils...

481 - [idés/gallimard n°321, p. 12]
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