Henri Locard

218.

« On peut se tromper en tuant un innocent,
mais ne gardez pas avec vous un seul ennemi ! »

219.

« Il vaut mieux arrêter dix personnes à tort
qu’en libérer une seule par erreur. »

220.

« Si on te garde, aucun grain ;
si on t’extirpe, aucune perte. » (p. 175)

222.

« Comme la roue de l’histoire avance inexorablement,
si vous vous trouvez sur son chemin
et qu’elle vous touche le bras, votre bras sera écrasé,
si elle vous touche la jambe, votre jambe sera écrasée. »

C’est avec une telle déclaration que la mythologie communiste et l’ancienne mythologie hindoue se rencontrent : Marx et ses disciples étaient convaincus que eux seuls avaient enfin trouvé à l’histoire de l’humanité son vrai sens, la marche glorieuse (sinon sanglante) vers la société communiste.

Mao Zédong avait utilisé la même image dans son Petit Livre rouge :

« C’est une loi objective, indépendante de la volonté humaine. Quels que soient les efforts des réactionnaires pour freiner la roue de l’histoire dans son mouvement en avant, la révolution éclatera tôt ou tard et sera nécessairement victorieuse. Le communisme est le système […] le plus parfait, le plus progressiste, le plus révolutionnaire, le plus rationnel de toute l’histoire de l’humanité. […] Seuls l’idéologie et le système social du communisme se répandant dans le monde entier avec l’impétuosité de l’avalanche et la force de la foudre ; ils feront fleurir leur merveilleux printemps. »

Mao et Pol Pot bâtissaient quasiment pour l’éternité… « pour une période de cent, mille ou dix mille ans ». (p. 177)