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Critiques de Henri Vincenot (157)
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Le maître des abeilles

Une histoire de terroir, simple, mais tellement d'actualité.

Ecrite dans les années 80, au début de l'ère informatique. On y retrouve la séparation citadins-provinciaux avec les caricatures qui vont avec.

Ici, il y a le Mage, vieux paysan de la Bourgogne, avec son patois, ses idées terre à terre, son refus de la modernité.

Mais finalement, 40 ans plus tard, tout ce que raconte ce Mage est de plus en plus vrai. La vérité n'est elle pas dans la simplicité, dans ce que nous offre la terre.

Alors oui, il y a des défauts dans ce roman. On ne sait pas vraiment ce que devient le père de Loulou, de ce qu'il veut vraiment faire de cette maison en Bourgogne. Il y a aussi la simplicité de la guérison de Loulou, et son addiction à la drogue disparue dès son arrivée en Bourgogne. C'est un peu simpliste, mais c'est tellement rafraîchissant que cela fait du bien de lire un roman de ce style de temps en temps...
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Le pape des escargots

Derrière chaque phrase, derrière chaque mot d’Henri Vincenot se cache le secret de la Vie. La lecture de ce roman est une cure de jouvence. Le lien à la Terre-mère est rétabli. On retrouve toutes les valeurs que la société moderne a étouffé, le respect de la nature qui nous a accueilli, élevé et nourri, le dur labeur qui donne une valeur ajoutée à nos possessions, la religion druidique qui donne un sens aux choses inexpliquées, les relations humaines vraies.

Henri Vincenot est un humaniste et un naturaliste, « un conteur des champs » comme il le dit lui-même. Il est le père de la véritable écologie qui devrait tous nous inspirer surtout par les temps qui courent. Son propos n’a jamais été autant d’actualité.

« Le pape des escargots » est l’histoire de cette France profonde, oubliée, bourguignonne à travers deux personnages principaux, Gilbert, le sculpteur au talent divin et La Gazette, le vieux druide qui parcourt les campagnes et conservent le savoir de ses ancêtres les gaulois.

Un roman riche d’enseignement, à découvrir absolument.

Editions Denoël, Folio, 375 pages.

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La pie saoule

Henri Vincenot était un conteur-né.

Son pays, c'est la Bourgogne comme terre de la vigne millénaire et du rail bientôt bicentenaire.

Dans La pie saoule, nous voilà entraîné au pas des trimardeurs avec Lazare Denizot qui part travailler pour le Chemin de fer: La ligne Paris-Dijon creuse la montagne et tangente les précipices, trace le sillon têtu du progrès vers la Méditerranée. Lazare Denizot veut "en être", avec pour but ultime de chevaucher une de ces locomotives à vapeur qui le fascinent...

Mais la route est longue, jusqu'à la réalisation du rêve et le chemin semé d'embûches et de contre-temps... Et une femme se dressera, qui pourrait bien occulter le but ultime de Lazare Denizot.

Henri Vincenot a su, comme aucun, dresser un portrait vivant de cette révolution autant sociale qu'industrielle accompagnant l'essor du rail en France au mi-temps du XIXe siècle.

Ce Chemin de fer qui aligne ses kilomètres de voies, implante ses gares et ses dépôts, lance ses trains, Henri Vincenot le rend humain et chaleureux en le dessinant à travers les hommes qui le bâtirent mais aussi ceux qui le combattirent!...bien autrement que par les statistiques et les détails techniques.
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Mémoires d'un enfant du rail

J'ai l'impression de voir Jean Gabin, Seigneur d'une locomotive 241, La Bête humaine, "Gueule Noire" ( mécanicien-conducteur ), lunettes sur le front, en train de gueuler, car les Gueules Noires, Seigneurs des grosses et belles bouzines A VAPEUR (les électriques sont des boîtes à sardines... Eh bien...

les Gueules Noires, ça gueule ;

les Gueules Noires, c'est toujours de mauvais poil ;

les Gueules Noires, ce sont des Seigneurs ;

les Gueules Noires, ils sont responsables, depuis 1850, depuis la Crampton, d'une énoooorme charge de traction ;

les Gueules Noires ont révolutionné le transport ;

les Gueules Noires ont le visage imprégné de suie, ils ont leur Chaudron, leur machine imprégnée dans le ventre, dans le sang ;

les Gueules Noires ont leurs idoles : Félicité de Lamennais, les Saint-Simoniens, et les Compagnons du Devoir ;

les Gueules Noires sont un clan dans le clan : ce sont les tractionnaires, les Rouges qui font grève, alors que les chieurs d'encre des bureaux de la compagnie sont des Jaunes, qui veulent aller bosser ;

les Gueules Noires, Henri Vincenot, arrière petit-fils, et petit-fils de Gueules Noires, il connaît ;

même qu'il a aussi cinq oncles Gueules Noires du prestigieux Paris-Lyon-Marseille !

Les compagnies de cheminots, dans les années 30, forment de grandes familles, avec leur langage, leurs syndicats, leur communauté, leurs quartiers, leur médecin, leur sécurité sociale, leur retraite, leurs coin de pêche à la retraite... Et surtout leurs discussions politiques familiales épiques de Gueules Noires, contre les planqués du « Central » qui s'en mettent plein les poches. Les Gueules Noires ont l'espérance de l'avènement du Front Populaire, discutent sur le viol de La Voie par les autorails, les Étrangers ( étrangers au chemin de fer : passagers, et tous les « civils » ) ; les Gueules Noires sont aussi les socialistes de la vapeur contre les capitalistes de la route qui leur volent leur fret, et enfin, ils s'insurgent contre l'avènement impensable de l'électrique !



Toute cette imprégnation culturelle d'Henri Vincenot, et de son copain Marcel dont le père est mort écrasé entre deux tampons pendant qu'il attelait deux wagons, est racontée avec truculence, et me rappelle les moments où mon Grand-Père m'emmenait voir Mon'Onc Jules et ses 16 enfants, ou Ma Tante Juliette, dont l'étable à cochons chauffait la chambre à coucher mitoyenne ; c'était une culture paysanne parallèle à la culture cheminote, où l'on jouait à la coinchée, à la belote avec le dix de der, ou les dominos, avec « la cat blanche est bonne à souris », avec « un coup d'cid' », ( c'est la Normandie, tandis qu'Henri Vincenot était à Dijon ), sans compter les vacances passées chez Eul Pé C. ou Eul Pé P., où je me régalais de traire la vac' manuellement, enfourcher les bottes de paille sur la charrette, ou tourner la baratte à beurre...



Parallèlement à ça, Henri raconte sa propre histoire, ses amours, véridiques ou romancés, histoire influencée, bien sûr, par la pression familiale, dont il partage la passion... Et à 55 ans, il trouve enfin, avec la retraite, la merveilleuse sensation d'être le propre chef de sa vie, et découvrir les « civils » que sa condition de cheminot lui avait cachés !



Notre fils nous avait signalé qu'une de ses voisines mettait des livres à la poubelle ; j'en ai récupéré quelques uns, dont celui de Vincenot, et bien que mon circuit de trains Jouef occupait toute la grande table de mon Grand Père, je n'y connaissais rien au monde des cheminots... mais je me rappelais ce que je considère comme son chef d'oeuvre : « La billebaude », auquel je me réfère souvent comme un modèle écologique :)

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Le pape des escargots

La France est une création du monde capitaliste comme une autre. Certains livres se chargent de nous le rappeler. Avant la France, il existait des régions avec leurs patois, leurs coutumes, leurs villages. Sans doute des trucs de consanguins, j’idéalise pas la chose, mais quand je me souviens de ces étranges personnes que je fréquentais lors de mes heures de boulot, qui précipitaient s’acheter le midi un plat surgelé au monoprix pour aller le faire réchauffer au micro-ondes de leur salle de pause, je crois que ça ne devait pas être pire de baiser son frère ou son cousin. A chaque époque ses tares et ses merveilles.





Le pape des escargots se promenait en Bourgogne à l’époque où cette région se prenait encore pour un pays à part entière, à l’époque où Paris semblait si éloignée qu’aller à la capitale faisait courir le risque de dégénérescence aux expatriés. Le discours est parsemé de pointes d’argot dans un langage volubile. Bref, le pape prend sous son aile le jeune Gilbert qui n’en fout pas une dans les champs et dans la maison. Il préfère passer du temps à sculpter dans le bois, inspiré par on ne sait quelle source mystique qui laisse sa propre personne complètement à part, simple réceptacle d’un art divin qui infuse ses gestes et sa personnalité.





Le pape des escargots, autrement dit la Gazette, comprend que l’inspiration du Gilbert vient de Dieu lui-même et il le prend sous son aile pour qu’il réalise des sculptures bibliques destinées à rénover une ancienne chapelle. Malheureusement, des connards de la capitale en viennent à passer par-là et veulent s’approprier le talent de Gilbert pour se faire de la tune dans leurs petites galeries d’exposition minables. Ils séduisent Gilbert en lui promettant de lui payer son école d’art, son appartement et ses vivres en échange des superbes sculptures qu’ils s’attendent à le voir produire. Oui mais la sculpture inspirée ne s’inspire pas des cours taxidermiques donnés par des socialos dans des écoles moisies. Dans la capitale, Gilbert dépérit, loin des fluides énergétiques de la grande Vouivre et entouré de chaudasses qui se trimballent en Porsche tandis qu’elles manifestent pour une quelconque cause tiers-mondiste. Aujourd’hui encore, ce portrait de la capitale ne sonne pas faux mais disons que si autrefois il existait encore des régions, une Bourgogne, une Savoie, une Bretagne par exemple, il n’existe maintenant plus rien de tout ça et la France se soit de se parisianiser à échelle plus ou moins lente.





Gilbert va vite fuir ce monde de merde pour retrouver sa Bourgogne et suivre son propre chemin, emmerdant aussi bien la capitale que les arriérés du pays, évitant les pièges de la bigoterie et de la pédérastie. S’il a réussi, c’est seulement parce que le monde moderne n’avait pas encore eu le temps de bouffer sa cervelle pour en prendre le contrôle. N’essayez pas de faire comme Gilbert, vous n’y arriveriez pas.

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La Billebaude

En Bourguignon que je suis, je voulais découvrir cet écrivain régional dont j'avais tant entendu parler.

Une écriture pleine de sincérité et de simplicité.. Cet homme nous raconte sa vie... sans chichi, sans artifices, une vie rude, nature, proche de l'autre...

c'était le bon temps... trêve de plaisanterie, de temps en temps on peut se faire un plaisir simple, et ce livre en fait partie...

une confiserie entre deux piments...
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La Billebaude

"Mon grand-père lui-même était bien changé, ses fortes chaussures et ses courtes guêtres maculées de boue, sa cartouchière flasque sur le ventre, sa petite cravate mince nouée à la billebaude [ au petit bonheur la chance] sur le col cassé que ma grand-mère lui fabriquait dans de la percale à petites fleurs, tout cela qui m’était habituellement familier prenait une physionomie nouvelle."

Cré vains dieux !

On est dans la campagne bourguignonne autour des années 1920, et le jeune Henri Vincenot, bien qu'encore aux mains des femmes (il a six grands-mères et arrières-grands-mères ), pupille de la nation, admire son grand-père Tremblot, maître bourrelier issu des Compagnons du Devoir, mais surtout chasseur expérimenté à la billebaude :

"Nous, les pedzouilles, on ne chasse pas à courre".

.

Les étoiles que j'attribue sont montées progressivement à partir du moment où l'auteur, passionné de chiens de chasse, et de chasse aux sangliers, a abandonné progressivement son vocabulaire technique de vénerie pour glisser sur les problèmes plus importants liés à la campagne.

Avant 1920, les gens étaient heureux à la campagne, dit l'auteur, contrairement au misérabilisme souligné par Zola dans "La terre", et "Germinal". Ils étaient auto-suffisants, et procédaient par le troc les rares choses qu'ils n'avaient pas. L'argent était à peine nécessaire.

Le père Tremblot, embobiné par un beau parleur qui a trempé dans l'affaire Stavisky, financier flambeur, voit les dégâts de l'argent.

Mais il n'y a pas que ça.

Vincenot dénonce l'industrialisation qui fait déserter les campagnes, dont sa combe magique :

-une faucheuse mécanique met sur la paille plusieurs faucheurs ;

- les usines du Creusot mettent au chômage les artisans chaudronniers, et ce sont tous les artisans et Compagnons du Devoir qui disparaissent en une décennie ! Le père Tremblot, maître bourrelier, n'a plus de travail : les chevaux sont remplacés par les tracteurs, les automobiles et les autobus. L'odeur du cuir, le ligneul, l'odeur de la forêt, des sangliers, ragots ou quarteniers, du vautrait, du châtron, des tisanes que connaissent les grand-mères pour soigner... Tout ça est important pour un petit gars de la campagne.

Je comprends et j'approuve, ayant moi-même des origines campagnardes, du côté de Saint-Aubin-Routot, en Seine Maritime, et ayant pratiqué fauchage, manipulation des bottes de paille, traite et barattage du beurre.

Mon grand-père, qui après avoir été garçon de ferme, s'est "hissé à la force du poignet" comme boulanger indépendant, me fait penser au père Tremblot, fier de son petit-fils, voulant, plus ou moins pour rire, "le placer comme commis".

Enfin, les forces telluriques sont importantes pour tout être humain, et, "montant à Paris" pour faire ses études, Henri n'a plus que le contact avec le goudron : la terre lui manque, le grand-père lui lance un appel :

"Joue-leur la belle, à tes foutus Parigots ! Les fusils sont graissés, les chiens sont au mieux, il y a du noir [ sanglier] comme jamais, et trébin de lapins. Je t'attends pour commencer les fournottières [ pièges] avant que les chats sauvages [Felix sylvestris] ne nous les dévorent tous".

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Le pape des escargots

L'histoire débute très vite avec l'étrange La Gazette, dit le pape des escargots qui prédit beaucoup de choses notamment sur le jeune Gilbert qui aime sculpter. Mais ça ne plait pas à tout le monde, il ferait bien d'aider son oncle, ce n'est pas cette lubie qui va l'aider à gagner son pain… Pourtant, deux individus l'emmènent à Paris pour exploiter le potentiel de Gilbert. Malheureusement, loin de sa Bourgogne natale, le jeune homme est un peu perdu...

Ça fait longtemps que ce titre m'intrigue, je l'ai vu à des brocantes, chez des amis, en librairie… Finalement, j'ai sauté le pas lorsque j'ai vu l'adaptation du livre en BD dans la maison de campagne familiale de Bourgogne lors de nos vacances. J'avais longuement hésité parce que le dessin m'avait rebuté, surtout les visages des personnages. Cependant, le dessinateur Gipez arrive bien à rendre les envolées des prédictions de la Gazette, les monuments du paysage bourguignon surtout églises et cathédrales, le parler de la région… Toute une ambiance, j'ai envie de la redécouvrir en lisant l'oeuvre originale d'Henri Vincenot et en visitant les monuments de la région…

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Les Etoiles de Compostelle

J'ai mis longtemps avant de me décider à lire ce livre qui prenait la poussière sur mon étagère depuis quelques années, et je ne regrette pas, car entre temps j'ai moi-même été initié à l'histoire de l'art religieux médiéval, ce qui m'a permis de goûter pleinement cette aventure.



Ce livre m'a réconcilié avec les romans historiques suite à quelques mauvaises expériences un peu trop rapprochées dans le temps. Il s'agit d'un roman d'initiation narrant le destin de Jehan le Tonnerre, un jeune homme destiné à poursuivre l'oeuvre de défrichement de ses parents mais qui, un beau jour, se trouve happé par l'érection d'un monastère cistercien près de chez lui. Jehan décide donc de défier le destin et de se lancer dans l'apprentissage de l'art de la charpente auprès des compagnons, et d'un hurluberlu appelé le "prophète", baigné de culture celtique. Cet apprentissage le mènera dans un second temps sur les voies de la Connaissance : le pèlerinage vers le tombeau de Saint Jacques à Compostelle, épreuve spirituel où s'acquiert la sagesse, et la force, par le dépassement de soi.



La trame du roman repose sur une théorie de l'auteur selon laquelle il y aurait une forme de syncrétisme dans l'art religieux médiéval entre croyances celtiques et christianisme (qui serait le fondement de la franc-maçonnerie?). Les compagnons étant les garants de la transmission de la maîtrise de l'algèbre et de la géométrie, visant à forger des édifices s'intégrant au "cosmos", mettant ainsi les hommes en contact avec les vibrations de la terre, et tout ça sous couvert de l'autel et des idoles sculptées de l'église chrétiennes, en apparence. C'est complexe, et je n'ai pas tout compris pour être franc. Je ne sais pas si cette idée sort tout droit de l'imaginaire de l'auteur ou s'il se base sur une documentation particulière, il n'empêche que ça fait réfléchir, et c'est le but avoué par l'auteur dans sa post-face. De fait, j'ai apprécié le roman dans ses dimensions les plus techniques, notamment en ce qui concerne le vocabulaire de l'architecture, car l'érudition d'Henri Vincenot apparaît dans la richesse des connaissances qui transparait dans ce récit.



Mais tout cela ne serait rien sans l'écriture, car si le livre pouvait se rattacher à la figure de l'église, l'écriture en serait le fondement. Or, Vincenot nous raconte les aventures de Jehan avec une plume coquette, teintée du parler de sa chère Bourgogne, dont il nous donne à voir les paysages, à ressentir la richesse aux travers des ballades au contact d'une nature charmante, nourricière, mais indomptée. C'est tout l'amour de son pays que Vincenot partage avec nous. Car il le dit lui même, les aventures qu'il nous raconte, il les a "vécues" et ne peut s'absenter du récit. C'est ainsi qu'il réapparaît de temps à autre dans des disgréssions qui ne gênent en rien le déroulement de l'histoire, et qui m'ont d'autant plus attaché aux personnages et à cette ambiance.



Enfin bref, j'ai adoré ce roman poétique, riche et mystérieux à la fois, qui nous fait voyager. C'est une expérience sensitive et spirituelle à la fois, car il n'y a qu'amour et douceur dans cette histoire.
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La Billebaude

Roman autobiographique d'un enfant du début du XXsiècle, l'auteur nous promène à travers un temps qui n'existe plus et un terroir qu'il adore la Bourgogne.



Son père étant mort pendant la guerre de 14/18 ce jeune garçon a bénéficié de la présence de son grand-père au fort caractère pour courir et grandir sur une terre et dans des traditions qui vont s'effacer peu à peu à coups de bateaux et voiture à moteur, de moissonneuses- batteuses et autres objets apportant le progrès. Pour l'auteur toutes ses nouveautés sont dangereuses car elles changent l'ordre des choses .Il faut dire que s'il raconte très bien, il est extraordinairement passéiste .



400 pages de souvenirs qu'il n'est pas question de raconter ici, juste de dire que cette enfance , pas vraiment pauvre mais certainement pas riche, assez rude mais entouré d'affection, a laissé les meilleurs souvenirs à l'écrivain. Si je n'ai pas toujours été emballée par le côté passéiste, il y a un lien si fort pour ses proches pour sa terre et pour ses coutumes que c'est un plaisir de le lire. Alors que je n'ai jamais chassé, les scènes de chasse sont d'une limpidité totale, on voit , on sent, on est avec lui à courir après le "noir". Tourné vers le passé, il a été capable de voir ce que donnerait les changements dans la vie de ces villages et les difficultés écologiques qui découlerait de ceux-ci, passéiste et en avance sur son temps ...



Un roman qui est l'occasion de voir une vie rurale présentée sous son meilleur jour et à travers les yeux d'un enfant amoureux de son coin de terre. Un bon moment de lecture
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Le pape des escargots

L'évêque de la nature,

Quel enthousiasme, quel allégresse à la lecture de ce livre.

Chaque coin de page recèle un trésor de joie simple, comme au détour d'une friche ou d'un vallon. Tous les mots respirent la gaiété d'une campagne aujourd'hui disparue. Le bon sens de ses habitants, la générosité dans les rapports humains et dans le travail. L'exhaltation de l'homme baigné et bercé dans son environnement. Celui dont il est issu, comme une sculpture de son marbre. Redevable envers les siens et sa terre, Respectueux de son passé comme de son avenir. Un livre qui est une fenêtre ouverte sur le monde de Vincenot. Le bourdonnement des abeilles, la chaleur du soleil de Bourgogne et le sucre du miel vous griserons l'âme.

Le pape des escargots c'est la Gazette, personnage haut en couleurs, fantasque et généreux. Sorte de barde des monts, Druide de la nature. Celui-ci pense trouver en Gilbert son succéseur.

Gilbert est un sculpteur autodidacte,naturel et inné. Prodigieux talent qui se dévoue à la sculpture de personnages biblique. Cela afin de restaurer une chapelle, élevée sur un ancien autel celte.

Vivant en hermite entiérement dévoué à son art.

Mais Gilbert, attirer par la réussite et la cupidité, se laisse envoûter par le miroir aux alouettes de deux escrocs qui décèlent en lui un énorme potentiel de sculpteur, ainsi qu'un manne finacière.

Quittant sa Bourgogne pour monter à Paris, Gilbert va faire l'apprentissage du vice, et en homme plein de bon sens, s'apercevra assez tôt que cette vie n'est pas la sienne. Faisant la rencontre d'un compagnon sculpteur, Gilbert va suivre celui-ci au travers d'un voyage initiatique, qui va l'amener à restaurer des cathédrales.

Chemin faisant il va se rapprocher de son village natal et retrouver l'amour perdu des yeux, mais non du coeur.

Ce roman n'a rien de gothique malgré la présence de cathédrales. Païen par endroits,iconoclaste en tout cas.

Vincenot s'est dépeindre habilement et sans foiritures les paysages ruraux et les états d'âmes de ses habitants.

Un voyage formidable au travers d'un temps que les moins de vingt ans ....
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Du côté des Bordes

Ouvrage posthume d'Henri Vincenot, la seconde guerre mondiale vue depuis un petit village de Bourgogne. L'entrée dans le conflit, la débâcle puis l'occupation, tout cela vécu par les habitants d'une ferme, à leur niveau loin du front.

L'angoisse pour les prisonniers ou ceux dont on n'a pas de nouvelles, la promiscuité avec l'occupant, la collaboration pour certains, tout cela rythmé par les travaux saisonniers. François, commis de ferme est le personnage central du récit.

C'est un roman de terroir, qui nous renseigne sur certains aspects de la vie à cette époque à la campagne, de la condition de ces commis d'avant la modernisation de l'agriculture, à l'avenir bien restreint, du début de la lutte des classes pour obtenir de meilleures conditions de vie.

Bon livre à l'écriture simple, qui respire la campagne.
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La Billebaude

Un livre incontournable! Vincenot est non seulement un conteur incroyable mais un écologiste avant l'heure. La philosophie qui se dégage de ce livre provient à la fois d'une ode à la vie et d'une critique acerbe du "progrès" et du monde moderne.

Vincenot nous fait partager ses savoirs ancestraux, décrit les récoltes et les propriétés des plantes, la coupe du bois, la gestion des ruches, l'organisation sociale et familiale, toute son enfance, ... la vie quoi! Les descriptions de chasse ne sont même pas critiquables puisque replacées dans un contexte de vie en autarcie.

Les ingénieurs et inventeurs n'ont qu'a bien se tenir: Vincenot les enverrait au bûcher suivant le principe de l'inquisition, et on ne peut pas dire qu'il à tord!

Un livre à lire et à relire!
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Les Etoiles de Compostelle

Un bien joli cadeau de la part de ma dulcinée que ce roman contant le voyage initiatique d'une jeune gars de la campagne morvandaise, sur le chemin de Compostelle. J'ai beaucoup aimé le travail de comparaison entre la religion chrétienne et la religion celtique, le synchrétisme et la reflexion qui peut s'en dégager si l'on fait l'effort de ne pas prendre uniquement ce livre du côté technique très présent et qui sert de support à cette histoire. L'auteur en effet, part d'un point de vue technique, architectural des grandes comme des petites églises et de leur érection, qui jalonnent le parcours de son "héros" Jehan, pour nous amener vers des horizons presque philosophiques et tous cas vers une réflexion sensée, intelligente sur les religions, leur place, leur fonctionnement, et surtout comment une religion peut en remplacer une autre en l'absorbant. Mais c'était également une vision des plus intéressante qu'il nous propose à travers la lecture de ce sont les francs maçons, du fonctionnement de leur corporation, tout cela en faisant le lien avec la religion et les mythes celtiques. C'est également très intelligent de la part de l'auteur de nous offrir le moyen de "lire" la place de la religion chrétienne à travers les yeux d'un "païen", et de la manière dont ces "païens" ont réussi à préserver leurs symboles, leurs cultes et donc le souvenir de cette religion druidique face à l'écrasante machine qu'est le christianisme. Une lecture donc très enrichissante, très formatrice dans le sens où le livre est riche d'informations autant sur l'histoire de la religion que sur le quotidien, que l'on peut choisir d'interpréter comme on le souhaite, et non d'accepter tout ce qui est raconté comme vérité absolue et qui porte à la réflexion. Seul bémol avec la deuxième moitié du roman qui tend presqu'uniquement vers des descriptions techniques, mathématiques, géométriques, trop nombreuses, qui nuisent au récit et l'alourdissent.
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La pie saoule

Un personnage, Lazare, forgeron, beau parleur, bagarreur, égoïste, traverse ce cours roman, et les grands chantiers de la ligne Paris-Lyon-Marseille.

Mais Lazare passe son temps sur la route, de beuveries en bagarre, de mauvaises blagues en fanfaronnades. Il se fait virer de partout, parfois avant même de travailler.

Ce livre a franchement vieilli, dans le style, comme dans l'intrigue, à laquelle il manque du mystère, de l'imprévu, de l'émotion, sauf peut-être dans les toutes dernières pages... Quant à sa valeur historique, elle m'a franchement déçu. Ces grands chantiers ne sont finalement qu'une toile de fond, il ne faut pas compter apprendre grand chose de ce livre sur la construction des chemins de fer, qu'on ne sache déjà aujourd'hui.

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Les Etoiles de Compostelle

C’est l’histoire de Jehan le Tonnerre, essarteur, qui, au XIIIème siècle, quitte sa famille et rejoint les Compagnons constructeurs de cathédrales sur la route de Compostelle.

Un roman riche, bien écrit, parfaitement documenté, auquel je n’ai malheureusement pas adhéré.

Un certain ennui tout au long de cette lecture. Peut-être un manque de concentration.

C’est dommage parce que c’est sans aucun doute un livre intéressant, mais à côté duquel je suis passée.

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La pie saoule

Je revins dans la grande pièce. Le bleu du ciel n'était plus tout à fait le même. Le soleil ne lui donnait plus l'éclat de tout à l'heure. C'est lorsque le soleil ne le faisait plus briller que je reprenais conscience que le ciel était un toit. La terre est un globe à l'intérieur d'un autre globe qui se trouve vraisemblablement à l'intérieur d'un autre globe qui lui-même se trouve à l'intérieur d'un autre globe qui... Essayer de concevoir la finitude d'un globe dans la finitude d'un autre globe dans la finitude d'un autre globe, dans la finitude d'un autre globe, dans la finitude d'un autre globe, toutes ces finitudes étant liées l'une à l'autre infiniment, cela me donnait la nausée, mal à la tête. Le vertige.
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La Billebaude

La billebaude est le deuxième roman du recueil consacré à l'oeuvre d'Henri Vincenot. Comme dans le Pape des escargots, l'action se déroule en Bourgogne. La vie y est rythmée par les tâches quotidiennes de la maison et par les travaux des champs en fonction des saisons. Mais la vie du narrateur tourne surtout autour de la chasse. Il y est initié par son grand-père maternel, le Tremblot, qui connaît très bien le parcours des animaux et apprend à son petit-fils l'art d'identifier les traces laissées par le gibier dans les bois. La chasse à la billebaude est la chasse au hasard, au gré du parcours des animaux, par opposition à la chasse à courre où l'animal est traqué sans relâche. Henri Vincenot est un conteur formidable, inspiré en ceci par son grand-père, lui-même grand raconteur d'histoires. Un récit très coloré de ce monde de traditions bien ancrées qui s'inquiète de cette France modernisée, provoquant la mécanisation des campagnes, l'exploitation de la nature et l'exode rural. A lire et à relire!



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Du côté des Bordes

Henri Vincenot, selon les dires de sa propre fille en préface de « Du côté des Bordes », aura écrit trois volumes sur la période de l’occupation, avec « Le livre de raison de Claude Bourguignon », écrit en 1942 et publié en 1953 suivi de « Walter, ce boche mon ami », publié en 1954…



« Du côté des Bordes », son premier roman écrit en 1941 ne sera publié qu’en 1998, sept ans après sa mort…



Nous sommes en 1940, à la ferme de la Belle-Maria, en Côte-d'Or. Vivent là les fermiers, Ernest et sa femme, morts d’angoisse sans nouvelles de leur fils parti au front. Vivent également là deux « domestiques de culture » (des garçons de ferme : le Vatican et François Charmot, le narrateur réformé) et la belle Sidonie.

Comme chacun le sait, l’affrontement sera de courte durée entre les belligérants et jettera toute une population sur les routes, accompagnée d’éléments de l’armée française en déroute… Viendra l’armée d’occupation qui occupera fermes et châteaux ; et bien entendu la ferme de la Belle-Maria…qui sera bien obligée d’accueillir le châtelain, propriétaire, avec femme et enfants.



Henri Vincenot écrivit ce premier roman en 1941 : une chronique douce-amère retraçant les premiers temps de l’occupation en Bourgogne ; douce par les évocations d’une nature généreuse entre Morvan et les Côtes, et amère par la démonstration d’une nature humaine capable du meilleur comme du pire…

Du fermier prêt à tout pour tirer son fils du stalag ou il est prisonnier à la malheureuse qui « fricotte » déjà avec l'occupant, de la naissance du marché noir jusqu’aux premiers signes de révolte en passant par l’occupant « pas si mal élevé » que ça, Henri Vincenot nous peint une galerie de portraits tous plus plausible les uns que les autres, dans une France en manque de bras pour les travaux des champs.



Ajoutons à cela une ode à la terre nourricière… A la Bourgogne. Un ouvrage à conseiller à tout celui qui a connu l’odeur du foin qu’on rentre dans la touffeur d’un été… même en temps de paix.

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Le maître des abeilles

Un bourdonnement de bonnes choses,

Vincenot le chantre de la Bourgogne ,enchante par ses mots simples et évocateurs cette allégorie sur le bon sens et la vivacité de la nature.

La rédemption par le songe d'un citadin rongé par la frénésie d'une vie stressante, éprouvant des remords quand il rêve que la maison de ses ancêtres s'écroule et se ruine là bas, en Bourgogne. Ni une ni deux, un aller qui est un retour au pays, en compagnie de son fils toxicomane, lui révéleront un bonheur de vivre sans commune mesure avec sa vie présente.

Son fils Loulou, sera sevré grâce aux soins prodigués par le maître des abeilles, Balthazar.

Roi mage des mouches qui annonce la re-naissance d'un nouvel homme, proche de la nature er transformé par elle. Quittant sa chrysalide morbide pour renaître et sépanouir aux rayons de miel gorgés de soleil.

L'amour, la solidarité, la rusticité fond de cet ouvrage une parenthèse, un havre où les esprits trouveront reflexion et soulagement.

On peut parfois trouver Vincenot rétrograde, peut être réactionnaire sur la position del a femme et de la place qu'elle s'est trouvée dans la société de l'époque ( années 70), mais sa description des moeurs et du train de vie ne se font jamais à l'emporte pièce et trouve cette justesse qui nous font adhérer à ses descriptions parfois hilarantes.

Un livre à mettre entre toutes les mains,qui donnera des picotements de joies dans les pupilles, pour ses descriptions du grenier qui abrite le rucher du maître, et son emportement à décrire les moeurs des abeilles.

Bonne lecture.
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