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Citation de nadejda


Nous sommes allés à l’île de San Lazaro, chez les Arméniens. C’était une de ces belles et pures journées de l’automne vénitien où l’air est saturé de bonheur et de mélancolie. De loin, les murs de brique du vieux couvent ressemblaient à un ancien brocart couleur de rose, sur lequel se détachait le sombre velours des cyprès. On eût dit le motif de quelque étoffe orientale ou le dessin de quelque tapis persan. Dans le jardin du cloître, un cèdre étendait ses branches et, au tronc velu d’un palmier, grimpait un volubilis dont le fleur était du bleu le plus charmant, le plus tendre, le plus pur que j’eusse jamais vu. Quand nous avons eu admiré, dans la galerie du couvent, une momie venue d’Egypte et la signature de lord Byron, nous sommes sortis pour nous promener. Le jardin des moines nous a offert ses allées tranquilles qui abritent des treilles recourbées et où courent sur le sable des lézards furtifs. Ça et là, entre deux cyprès, entre deux ceps, des araignées ont tendu des toiles flexibles et irisées. On les voit qui s’y balancent, filandières appliquées, dentellières de la Lagune. Ce sont elles qui tissent les langes et le linceul du silence. p 108-109
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