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4.01/5 (sur 2920 notes)

Nationalité : Norvège
Né(e) à : Vesteralen , le 06/12/1942
Biographie :

Ancienne institutrice, Herbjørg Wassmo se consacre à la littérature depuis plus de vingt ans.

L'ouvrage qui l'a fait connaître en Norvège, mais aussi à l'étranger, est la trilogie de Tora. Elle connaît ensuite un grand succès avec la trilogie Le Livre de Dina.

Herbjørg Wassmo vit à Hihnöy, une petite île située au nord du Cercle polaire.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (411) Voir plus Ajouter une citation
Benjamin grandissait, et commençait à explorer Reinsnes. Il avait élargi son champ d'activité jusqu'aux hangars, jusqu'à la boutique et, sur la hauteur, jusqu'à l'érable d'été. Tenace comme une branche de saule, il se baladait accompagné d'Hanna, la fille de Stine. A la découverte du monde par-delà la maison blanche de la ferme. Toujours avec une ride profonde creusée entre les sourcils.
On ne lui avait jamais appris à dire maman, ou bien mère. Et il n'avait personne qu'il pouvait appeler père. Mais il ne manquait pas de bras pour le bercer.
Chacun avait son nom. Et sa propre odeur.
Il pouvait, les yeux fermés, deviner de qui venait l'odeur qu'il reniflait. Tout le monde était là pour lui. Qu'ils aient quelque chose d'autre à faire lui importait peu. Il trouvait toujours quelqu'un quand il en avait besoin...
Mère Karen connaissait beaucoup d'histoires et la bonté émanait de ses yeux. Les mots sortaient de sa bouche comme une brise douce. Elle ressemblait à ses fleurs. Qui poussaient en pots sur le rebord des fenêtres, et languissaient en hiver.
Dina était aussi lointaine qu'un orage en pleine mer. Il était rare que Benjamin aille la trouver. Mais ses yeux lui disaient à qui il appartenait...
On disait que Hanna appartenait à Stine. Mais en réalité, elle appartenait uniquement à Benjamin. Elle avait des doigts potelés et des yeux comme des amandes écalées. Quand elle clignait des yeux, la frange de ses cils tremblait sur sa joue.
Benjamin avait quelquefois mal dans la poitrine en regardant Hanna. Il avait la sensation de quelque chose de déchiré à l'intérieur. Il n'arrivait pas à décider si ce qu'il ressentait était bon ou mauvais. Mais il le ressentait.
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Les débits de bière se touchaient. Il en était de même des auberges et des hôtels.
Un veilleur allait et venait en criant qu'il savait où il fallait habiter. Il nomma quelques noms, d'une voix profonde et impérative, accompagnée de grands gestes. Il était clair qu'il était payé pour cela.
Le marché aux poissons était une véritable fourmilière. Là, l'odeur était plus forte que devant la fosse à purin, quand on ouvrait les portes au soleil de printemps. Les poissonnières criaient leurs prix. Des voix aiguës et des visages rougies. De fortes poitrines sur lesquelles un châle était croisé malgré la chaleur.
La différence de condition sociale était plus visible ici qu'à l'église le dimanche au pays. Les costumes bigarrés des poissonnières et des filles de joie avaient le dessus. Ici et là, on pouvait cependant voir une robe de dentelle blanche sous un large chapeau de paille. Décorée de noeuds, de rosettes et autres fioritures. De petits souliers de soie ou de cuir se mêlant au claquement des sabots.
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Durant la première soirée qu'il passa dans la maison ocre, Andréa s'élargit de minute en minute. Elle ondoyait entre eux. C'était cette manière de marcher qu'elle avait. Comme la crête d'une vague sur les écueils par vent d'ouest. Soudaine et lente à la fois. Avec des vibrations que l'on soupçonnait à peine. Ou bien étaient-ce les yeux bridés ? Elle pouvait faire penser à une sorcière, ou quelque chose dans le genre. Non, pas vraiment. Il n'avait pas peur d'elle. C'était autre chose. Il ne savait pas quoi, au juste. Il avait seulement envie d'être le macaron qu'elle tenait à la main et qu'elle mettait du temps à porter à la bouche.
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Il s'abandonna. Sentit comment la chaleur et les parfums qui en émanaient d'elle l'enveloppaient. Il se sentait comme un poussin sous les ailes de la poule tachetée. Un des mots d'Oline s'appliquait à son état. Le mot "bienheureux". Il refusa alors de se demander pourquoi il se sentait si peu heureux. Refusa de se tourmenter parce qu'il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait été si proche de Dina, s'il l'avait même jamais été. Ce n'était pas la peine maintenant.
Il s'endormit le nez dans l'aisselle de Dina et les genoux entre ses cuisses. Il avait enfilé ses mains dans sa chemise de nuit pour les nicher entre ses seins. La chaleur qui venait d'elle était comme du miel et une caresse après l'onglée. Si seulement la nuit pouvait durer éternellement !
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Toute la pièce était aux écoutes, les rideaux tirés. Il s'était installé tout au bord de la chaise entre les fenêtres.
A travers ses cils blonds et touffus, il la regardait déplacer ses bras et ses mains sur les cordes. Le mouvement de l'archet. Les doigts de la main gauche comme de petits animaux galopant sur les cordes pour tout à coup s'arrêter en vibrant. Pour repartir au galop en toute liberté. L'expression de son visage l'émut. Il se laissait entraîner. Il était sans défense bien qu'ignorant et ne comprenant rien à la musique.
Une ancienne vague de nostalgie le prenait quand elle rejetait la tête en arrière et prenait le rythme avant même de le communiquer à l'instrument. Son visage s'éclairait et sa bouche s'ouvrait comme si elle laissait échapper de petits cris étouffés.
Quand les derniers tons se perdirent dans les tentures des fenêtres et du lit, elle resta assise, l'archer pointant vers le sol. Penchée en avant comme en attente.
Elle rangea l'instrument sans le regarder.
"Cela fait du bien à entendre... "dit-il tout bas.
Il regretta ses mots avant même de les avoir prononcés. Il avait l'air de s'adresser à une étrangère qui avait essayé de le distraire.
"Tu as reconnu ce que c'était ?"
Il secoua la tête, s'attendant à ce qu'elle le dise. Mais elle ne le fit pas. Il perdit son assurance et le silence était de mauvaise augure. Parce qu'il ne savait pas ce quelle avait joué. Il se demandait si elle pensait : il ne sait même pas cela...
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Herbjørg Wassmo
Les sons du violoncelle traversaient les portes, les fenêtres et les fentes. Se mêlaient aux rafales de vent qui allaient et venaient'. .
La pluie était une harpe d'eau qui jouait sa propre mélodie.
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Comment est-ce possible ? Des arbres qui restent là, au même endroit, et poussent jusqu'au ciel ?
Pendant cent ans.
Ils poussent et ils poussent.
Ils sont secoués par le vent qui siffle dans leurs branches.
Grands-parents et petits-enfants meurent, les grands arbres, eux, restent.
Ils perdent leurs feuilles et il en pousse de nouvelles.
Les grandes branches s'étirent en hauteur. Les racines plongent en profondeur.
L'arbre sort de la terre et s'étire toujours plus haut, pour l'éternité.
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Un jour, ignorant qu'il y avait une différence entre l'eau de la mer et celle de la rivière, Tora avait bu de l'eau salée.
Elle n'en avait ensuite jamais oublié le goût.
Un goût qui lui avait fait redouter les bains de mer.
Elle préférait les trous dans la rivière, même si l'eau y était plus froide. Et, lorsqu'elle apprenait que quelqu'un s'était noyé en mer, le goût salé et nauséabond lui revenait dans la bouche.
Ainsi savait-elle un peu ce que c'était de mourir.
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Ceux qui assistèrent Elisif cette nuit-là racontèrent ensuite qu'ayant eu à souffrir des heures durant [son accouchement], elle n'avait cessé de prier. Elle avait prié pour obtenir un grand garçon bien constitué qui ferait honneur à Dieu et pourrait ainsi devenir missionnaire afin d'aller convertir les païens.
Mais, vers les six heures du matin, un cri de bête vint déchirer l'air et se vriller dans toutes les têtes de la maison des Mille. Chacun se mit à supputer.
C'était Elisif qui, n'arrivant plus à se contenter de l'aide céleste, s'abandonnait au seul recours qui lui restait. Le cri originel. Le premier cri véritable de l'histoire universelle. Le hurlement arraché à un être dans la détresse, abandonné de Dieu, seul avec sa douleur. Le combat auquel les livres n'accordent aucune importance particulière parce que la vie nouvelle n'est pas le fait des grands généraux.
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"Il en va du mariage comme des cornichons trop fades! Il faut un morceau de viande bien épicé en-dessous pour les faire avaler!"
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