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Critiques de Herbjørg Wassmo (460)
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Cent ans

En comparaison avec l’immense (à plus d’un titre) livre de Dinah, saga familiale portée par une héroïne hors du commun, Cent ans apparaît comme un récit édulcoré, simplement en raison de la personnalité de ces trois générations de femmes, plus ternes peut-être, plus humaines sûrement, dans un récit plus intimiste.



C’est là la principale différence, car l’on retrouve le cadre particulier de cette Norvège septentrionale, où le progrès arrive à pas feutré, porté par ceux qui perçoivent le vent du changement. La vie est dure, physiquement, mais la beauté de l’environnement qui séduit au fil des saisons, sans lassitude, rend acceptable ces contraintes. Et puis, à cette époque, les progrès de la communication sont trop embryonnaires pour susciter des envies que l’on interprète en besoin. C’est un séjour à Christiana (future Oslo) qui accentue le contraste du décalage temporel entre la ville et les terres rurales du Nord, sans pour autant induire un reniement des racines pour la famille.



Terre éprouvée aussi, par l’occupation allemande et son lot de drames humains, perçus comme autant d’injustices.



Les faits relatés sont banals, ce sont les épisodes de vies ordinaires, quelle que soit l’époque : amours déçues, ambitions étouffées, conflits de couples ou ruptures familiales. C’est aussi le portrait de destin de femmes sacrément courageuses, que la tâche n’effraie pas et qui peu à peu s’usent avec la succession des grossesses.



La forme est un peu déroutante, car la chronologie est très fantaisiste et l’on se surprend en cours de lecture à revenir au début pour trouver un arbre généalogique, qui n’existe pas…Un petit effort de réflexion peut être nécessaire pour resituer les personnages lorsque l’on change d’époque d’un chapitre à l’autre.



Si je devais donner un conseil: commencer par celui-là avant de se plonger dans la trilogie de Dinah, qui a une dimension romanesque beaucoup plus marquée. A noter le plaisir tout de même de retourner dans Cent ans l’un des personnages de la trilogie de Dinah.



La bonne surprise siège dans la dernière phrase, qui peut en quelques mots apporter un éclairage différent sur ce que l’on a entre les mains. Je n’en dis pas plus.


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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

En Norvège, bien au nord, dans les contrées très froides, vit une jeune fille Dina traumatisée par l'accident qui tua sa mère.

Elle est responsable de la mauvaise manœuvre de la machine à lessiver qui a causé la fin horrible de sa pauvre mère.

Délaissée par son père,le commissaire, un être froid, endurci par le malheur , la jeune fille se réfugie dans son monde.

Dina, blessée à l'âme, devient cruelle, libre, rebelle, vit une jeunesse folle, diabolique.

Elle est mariée à un homme beaucoup plus âgé qu'elle.

Tout cela finit très mal.

La saga comprend trois tomes écrits d'une écriture hors du commun, rugueuse, dure comme le climat de là-bas, comme les gens qui habitent le livre.

Je ne lis que le premier "Les limons vides, repoussée par un malaise en lisant.

En lisant ce livre, j'ai appris qui était la romancière Herjborg Wassmo, écrivaine norvégienne, très connue dans les pays scandinaves et chez nous également.

Le roman est paru en 1989 en Norvège et en 1994 pour les éditions en français.

Un film a été porté à l'écran avec Gérard Depardieu qui doit se montrer grandiose dans cette ambiance.

Une étrange lecture venue d'ailleurs.
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides



Même bien branché sur l’actualité littéraire, il arrive que l’on découvre à distance des oeuvres qui ont fait du bruit bien au delà de Landerneau. C’est le cas pour le Livre de Dina, début de la saga nordique de Herborg Wassmo. Et c’est une bonne surprise différée. Après un début peu clair, la magie opère et l’on se passionne pour l’héroïne



L’histoire est centrée sur la sulfureuse Dina, marquée à jamais par la mort de sa mère, dont elle est responsable. Cet événement tragique la hante à tout jamais et conditionne ses prérogatives de vie et de mort sur quiconque se dresse sur son chemin. Rien ne peut influer sur sa manière d’être, ni les conventions sociales, ni les états d’âme de ceux qui l’entourent. Son mariage marque la sortie de l’enfance, mais la rebelle n’intègre pas les codes établis, pour le malheur ou le bonheur de ceux qui la côtoient.



Dina livre un permanent combat intérieur, habitée par tous les défunts qui ont compté pour elle. Les rencontres, les décisions, les choix qui peuvent paraitre arbitraire pour son entourage, donnent lieu à d’intenses débats de conscience. Dina peut donner l’image d’une égocentrique dénuée de compassion, obéissant à d’impérieuses et secrètes injonctions.



La nature est intimement liée au destin de la communauté, magnifiquement décrite et constituant à elle seule quasiment un personnage, influant sur l’ordre logique des saisons et infligeant ses contraintes aux humains soumis.



Les dialogues sont percutants, aidés en cela par le style abrupt de l’expression de l’héroïne, peu encline à parler pour ne rien dire.



Cela suffit pour susciter l’envie de poursuivre la série avec le destin de Benjamin, l'enfant de Dina, qui découvre l’un des terribles secrets de sa mère






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Cent ans

Cent ans entre la naissance de l'aïeule Sara-Susanne en 1852 et celle de son arrière-petite-fille Herjborg en 1952 (oui, comme l'auteure, et d'ailleurs c'est l'auteure). Cent ans, surtout, comme le destin de quatre femmes dans le Nordland norvégien, entre espoirs, rêves, difficultés du quotidien et de (trop) nombreuses maternités.



Car, si la vie est âpre dans le Nordland, les femmes n'en sont pas moins fertiles, pour preuve douze enfants pour Sara-Susanne et une dizaine pour sa dernière fille Élida. Dans ce contexte, les femmes sont épuisées, débordées et pas franchement épanouies en famille. C'est ce qui m'a frappée et intéressée dans ce livre, bien plus que les parties modernes et un peu convenues sur Hjordis, Herjborg et Lui : voir comment ces deux femmes si différentes ont fait face.



Sara-Susanne m'a été très sympathique, du fait de sa bienveillance, de sa liberté de pensée, de son courage et de son attachement sincère aux siens. Élida nettement moins, pour ne pas dire pas du tout, tant sa dureté, son dévouement passionné à son mari et son égoïsme m'ont choquée. Mais, quand on en vient à détester vraiment un personnage, c'est peut-être la preuve qu'un livre est réussi...



Bref, je suis bien contente de vivre aujourd'hui et pas il y a Cent ans, et je me souviendrai de ce livre pendant longtemps, si ce n'est Cent ans...
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Ces instants-là

Il fallait bien que cela arrive...



J'ai tout lu de Herbjørg Wassmo, de ses cycles romanesques enracinés dans l'histoire de la Norvège à ses derniers livres plus contemporains, plus personnels également. J'ai aimé ses sagas sombres aux destins de femmes dures à l'ouvrage, et voir l'auteur s'autoriser le partage de sa propre histoire familiale dans des fictions de plus en plus autobiographiques. J'ai aimé découvrir le Nordland, son quotidien âpre et rugueux, ses populations industrieuses et opiniâtres, au labeur tourné vers la mer, la lenteur de la narration des destins individuels créant une ambiance très dépaysante. Au fil de ses livres, le thème récurrent de l'enfance meurtrie se décline à travers des personnages attachants, au parcours souvent dramatique.



Aimer lire Herbjørg Wassmo était donc un postulat acquis, jusqu'à Ces instants là.



Mon cerveau a refusé de faire l'effort, en dépit de ma persévérance. Le parti pris d'écriture d'une histoire en demi-mots, laissant des questions sans réponse, des personnages juste esquissés, rendus transparents par leur anonymat, des sentiments exprimés de façon trop lyrique. J'ai eu l'impression d'une course de fond où je devais me maintenir à flot pour accompagner le parcours d'une femme, de l'enfance jusqu'à l'accomplissement adulte. Un parcours découpé en instantanés thématiques, se débarrassant de la narration chronologique. Bien sur, l'écriture est souvent très belle, originale, mais l'émotion m'a semblé sacrifiée à l'élégance stylistique.



Un livre introspectif, habité de l'intérieur, qui se démarque dans la bibliographie de H. Wassmo. Le livre sans doute le plus personnel de l'auteur, porté une écriture et un style exigeants, une intimité qui se mérite pour le lecteur.



Me concernant, ce fut un peu une corvée.

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La Véranda aveugle

C’est un dur monde dans lequel Herbjorg Wassmo nous plonge. Un monde de misère, violent. Mais un monde très intéressant. Dans tous les cas, moi, je l’ai aimé. Davantage que celui que l’auteur nous présentait dans « Le livre de Dina », que je trouvais trop polissé et romancé. Dans « La véranda aveugle », nous avons droit à un autre visage de la Norvège. Celui des petits villages de pêche du nord. Où il fait froid. Où des hommes et des femmes qui travaillent durement pour gagner leur pain quotidien. Où les enfants qui doivent apprendre tôt à grandir, à trouver leur voie. Et ils y parviennent en décodant tout ce qui les entoure.



C’est le cas de la petite Tora. Enfin, plus si petite puisqu’elle a onze ans. Alors qu’elle entre dans l’adolescence, elle doit se faire une tête de tous les ragots qui circulent sur son compte. De toutes les insultes que les enfants du village lui lancent. Elle serait née des amours de sa mère et d’un officier allemand pendant l’occupation nazie. Qu’est-ce que cela implique ? Surtout, elle doit surtout repousser les ardeurs de son beau-père Henryk quand il rentre saoul… Dans une autre critique, on compare la jeune fille à un chat écorché et je n’aurais pu mieux trouver.



Heureusement, elle peut compter sur des femmes fortes. D’abord, sa mère Ingrid, travailleuse, et sa tante Rakel, ingénieuse. Cette dernière n’est pas étrangère à la prospérité de son époux. D’ailleurs, quand un feu ravagera les installations de Simon, c’est elle qui le poussera à se reprendre en main. Grâce à ces deux modèles, et celui d’autres femmes du village (dont son institutrice Gunn et son amie Soleil), Tora saura grandir.



Toutefois, commec’était le cas dans « Le livre de Dina », les personnages masculins sont plutôt faibles. "Les hommes, on les emmerde", clame Rakel. On retrouve surtout Henryk, un chômeur estropié, éprouve de la difficulté à retenir ses ardeurs. Simon est plutôt docile, c’est son épouse Rakel qui « porte le pantalon ». Les camarades de classe de Tora son méchants, essentiellement des brutes. Le seul qui lui tienne lieu d’ami, Frits, est sourd et muet. Cela est un peu décevant.



Mais cette légère déception est largement compensée par la plume particulièrement évocatrice de Herbjorg Wassmo. Au-delà des personnages, il y a le village et la communauté. Je ne sais s’il existe pour vrai mais j’avais l’impression d’y être. À chacune des pages que je tournais, je « sentais » la Norvège. Cette communauté de pêcheurs, austère, où chaque famille cache ses problèmes derrière de portes closes. Les quelques descriptions de lieux, minimalistes mais efficaces, accentuent cette misère sociale mais, en même temps, la rend sympathique. La pluie déprimante, l’obscurité oppressante, le froid envahissant, les maisons à la peinture tellement écaillée qu’elles paraissent grises, les quais et les imposants baraquements des pêcheurs qui occupent la moitié des villageois… toute cette austérité semble naturelle, presque bienvenue. Dans tous les cas, elle fait partie de ces êtres qui craignent surtout le chômage. Ils acceptent cette vie qui est la leur, ils n’en connaissent pas d’autre.



Ceci dit, tout n’est pas que noirceur et misère. Herbjorg Wassmo trouve le moyen d’éclairer de quelques rayons la vie de ses personnages. Et sa plume est tellement douce, fine, délicate. Aborder des sujets aussi difficile (l’éveil à la puberté, les abus) dans un tel décor, c’est tout un tour de force. Partout, il y a cet équilibre. Ces personnages parfois durs, qui s’expriment dans un langage assez cru, sont aussi capables de tendresse. Décidément, « La véranda aveugle » est un grand roman d’apprentissage, une œuvre à découvrir.
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Cent ans

Cent ans c'est une saga qui se passe dans une famille norvégienne , c'est l'histoire de 4 générations de femmes dans un pays où la vie est rude , où les habitants sont ensevelis sous les nombreuses tâches , 100 ans c'est aussi l'évolution d'une société .

J'avais tellement entendu de critiques positives de ce roman que j'ai été étonnée d'être décue .

Ca commence pourtant de façon magistrale , le dépaysement est total puis c'est le début de la déception , j'ai attendu quelques jours et repris ma lecture , mais hélas rien ne se passe comme prévu , je suis définitivement décue .

J'ai aimé quelques passages bien sûr mais j'aurais aimé avoir eu plus de détails sur les différentes époques , il manque à ce livre un je ne sais quoi , de l'émotion ? J'ai eu du mal à comprendre Sarah -Anne qui rencontre , si ce n'est l'amour , en tout cas une personne comme on n'en rencontre qu'une par vie ,dans la personne du pasteur , comment peut-elle reprendre sa vie comme si rien ne s'était passé , après si peu de temps .

La magie n'a pas opéré pour moi et c'est dommage , heureusement j'ai vu qu'il y avait quelques avis dans le même sens . L'écriture m'a fait un peu penser à Anne-Marie Garat dans son roman ' Dans la main du diable ' , les critiques sont aussi très différentes .



C
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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Je viens de terminer le cycle complet de Dina, écrit par Herbjorg Wassmo. Mais bon, pour l'instant, concentrons-nous sur le premier tome, « Les limons vides » Les premières pages étaient prometteuses. Tout de suite, on entre dans l'action, on présente des personnages colorés, un univers nouveau, froid et hostile (un village isolé de Norvège). Une femme essaie de venir en aide à son mari, blessé, mais en vain. Quelque chose dans la description de cet événement m'a captivé, intrigué. Mais, dans les pages suivantes, on fait un bond en arrière, jusqu'à l'enfance de cette femme, Dina. le reste du roman raconte sa vie jusqu'à la tragédie qui a ouvert le roman.



D'abord, j'aime bien Dina, ce personnage féminin fort (même si un tel exemple de femme devait être rare à l'époque à laquelle se déroule le roman). Elle est indépendante, farouche, indomptée. Peut-être un peu trop, la ligne est mince entre avoir du caractère et être une sauvagesse. Même les dialogues, sa façon de s'exprimer accentue cette rudesse (quoique c'est peut-être dû à la traduction). Mais elle ne laisse jamais indifférent!



Cependant, le côté rebelle de Dina étonne car son père, le commissaire Holm, est décrit comme un homme impérieux. Il admet lui-même qu'un de ses principes est de traiter les domestiques et les femmes en général comme des chiens intelligents. Il applique ce principe même à sa deuxième épouse. Mais pas à sa fille, qui est libre de faire ce qu'elle désire ? Elle peut monter son cheval à la manière des hommes, boire le vin qu'elle veut, etc. Cette indépendance contraste beaucoup avec la personnalité de son mari Jacob Gronelv, plutôt faible. Surtout, je trouve dommage que les autres personnages soient si peu exploités (Tomas, mère Karen, Niels et Anders…).



De plus, l'univers du cycle de Dina aurait pu être mieux décrit. Oui, je retrouve la Norvège, ses grands espaces montagneux découpés par la mer, le froid et l'isolement. Mais pas assez. J'aurais aimé m'immerser dans cet univers mais celui dépeint ressemble plutôt à un décor en carton. J'aurais souhaité davantage de description. Et surtout de descriptions historiques. À quelques détails près, l'aventure de Dina aurait pu se passer n'importe quand au cours des dernières centaines d'années. Les tomes suivants corrigent un peu le tir en intégrant à l'intrigue quelques événements internationaux marquants. Dans tous les cas, je suis resté un peu sur ma faim.



Au final, j'en arrive à cette conclusion : l'auteure Herbjorg Wassmo semble être le pendant norvégien de Virginia C. Andrews avec une soupçon d'Isabel Allende. Elle écrit des bons romans, qui valent bien mieux que beaucoup de livres qui paraissent chaque année. Surtout, l'émotion est au rendez-vous. Ceci dit, je trouve l'engouement autour de cette oeuvre est un tantinet exagéré.

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La Véranda aveugle

La condition féminine après la guerre, en Norvège.



Celle des familles pauvres de pêcheurs, d'ouvriers, celle de la misère et de la précarité.



Celle d'êtres frustres et durs, où, il n'y a aucune alternative qu'un peu d'espoir, qui se faufile au travers des courants d'air, des portes de chambre qui ne ferment pas à clé.



Cette histoire racontée par Tora, petite fille, puis adolescente ; fille aux cheveux de feu, fille du péché, fille de l'amour entre Ingrid et un soldat allemand, fille qui brûle de vivre, coeur blessé, corps meurtri et dévasté par 'l'Ogre" qui recouvre son âme d'enfant d'un manteau de nuit.



La maison des Mille, tristement nommée, est un monde à elle toute seule sur trois étages et autant de familles désespérées.

La violence côtoie la dureté de la vie, et les pensées intimes y demeurent silencieuses, mais, sont incrustées en chacun de ses habitants.



Premier d'une trilogie plein de justesse et de retenue.



Noir, plombant !





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Un long chemin

Roman puissant qui dépeint l'horreur de la guerre sous une autre forme que les bombes, tueries, etc... La guerre fait des ravages, d'une façon ou d'une autre. Les femmes, les enfants sont meurtris par la seule folie de l'homme qui n'a de cesse de conquérir et s'affronter.

Avec tout son talent, Wassmo nous conte l'histoire de cette famille qui fuit la Norvège pour se réfugier en Suède. Mais un long chemin est à parcourir avant d'être recueillis par leur voisin. Un chemin de douleurs, unis, ils parviendront à tenir, à se soutenir pour vaincre de cette absurdité de la guerre.

Dans une atmosphère glaciale, les personnages n'en sortiront pas indemnes, mais ils gagneront en sagesse, en force.

Un pan d'histoire du côté nordique, on oublie que beaucoup de population à fortement souffert de cette seconde guerre mondiale.

Une belle leçon de vie, à travers la force de cette famille, qui su surmonter les épreuves,les souffrances.

Récit touchant, fort et poignant.
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Fils de la providence, tome 1

L'héritage de Dina, c'est celui que Benjamin va porter comme un fardeau pour avoir été là, au mauvais endroit, lorsqu'elle a commis l'irréparable. C'est un legs de cauchemars et de phobies qui vont lui tenir compagnie lorsque l'émotion prend naissance parce qu'un souvenir fait surface. C'est la culpabilité endossée par substitution. C'est le secret partagé et trop lourd pour un enfant.

Le temps passe et Dina veut un avenir plus noble que celui qui l'attend s'il reste dans le grand Nord. C'est le début de l’exil pour Benjamin qui va étudier à la ville. Les années de collège sont éprouvantes pour l'adolescent hanté par les démons de sa mère. C’est aussi le temps de l’éveil des sens, et de l’apprentissage.

A Reinsnes, Dina a épousé Anders, qui se charge alors du domaine, jusqu’au jour où revenant d’une campagne aux Lofoten, il retrouve la maison vide. C’est le début d’une quête désespérée pour Benjamin.

Même si Benjamin est au coeur de l’intrigue, Dina est encore très présente, même après son départ. la femme sulfureuse et démoniaque marque profondément de son empreinte indélébile tous ceux qui, pour leur bonheur ou leur malheur, la côtoient.

Mais Benjamin n’est pas en un personnage falot, et la fugue de l’adolescent est exaltée par ses obsessions. Ce qui pourrait constituer une scène primitive freudienne, l’habite inexorablement et conditionne ses décisions.





Cette suite du livre de Dina n’est pas une pâle copie dérivée du succès du roman précédent. La force des personnages soutient le développement de l’intrigue, et malgré une continuité du thème, l’auteur apporte suffisamment d’autonomie au nouveau héros pour garantir un intérêt incontestable. Tout est possible avec cet ado perturbé : le meilleur comme le pire. Le tome 2 s’impose de lui-même.


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Cent ans

Le destin de quatre femmes d’une même famille à travers les époques. Sara-Suzanne l’arrière grand-mère fait un mariage de raison. Malgré un mari bègue qu’elle aimera malgré tout, de nombreux enfants pas toujours désirés mais aimés, une vie rude sur une île du pôle nord en Norvège, elle est à l’écoute de son corps, de ses sens. Une femme beaucoup plus libre que sa fille ou sa petite fille. Elida sa fille se marie avec un homme charmant mais intellectuel et malade. Les grossesses se succèdent, l’amour est toujours là malgré la maladie de son époux et la pauvreté. Elida fera le choix d’abandonner ses derniers enfants pour accompagner son mari dans le sud du pays pour consulter des médecins. Grâce à la main tendue de Sara-Suzanne, son mari pourra revenir au pays pour mourir et Elida tentera de recréer un noyau familial en reprenant ses enfants placés. HjØrdis dernière des enfants d’Elida, placés puis reprise par sa mère va avoir du mal à se construire. Elle se marie par dépit avec un homme qui l’adore, du moins le croit-elle. Elle se retrouve avec un fainéant, pervers et manipulateur et leur première fille HerbjØrg va en payer le prix. C’est d’ailleurs par HerbjØrg que cette histoire commence. Ses peurs du lui, du il, et ses ressources pour échapper à ses regards. Une reconstruction à l’envers, en remontant le temps pour disséquer les personnalités de femmes et chercher là ou tout à commencer. Un beau récit captivant.
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Cent ans

« Cent ans » , c’est la durée qui sépare l’auteure norvégienne Herbjorg Wassmo, de son arrière-grand-mère.

Cent Ans d’une chronique familiale intense, où se mêlent les joies, les larmes, les déchirements, les non-dits, les ruptures, les tensions, les rancoeurs, dans cette Norvège rurale du 19ème siècle finissant.

Tensions familiales quand un mariage n’est pas accepté, âpreté de la vie dans ce Norrland norvégien.

La tradition familiale est de vivre de la pêche et de la ferme.

La lutte contre les éléments est difficile, les conditions de vie parfois impitoyables.

Une galerie haute en couleurs, où l’on voit défiler des femmes fortes et dures ; qui doivent assurer la gestion de familles nombreuses.

Maternités rapprochées, dix enfants par femme en moyenne dans cette zone rurale au 19ème siècle, gestion de la ferme, le quotidien est particulièrement dur pour ces femmes pleines de mérite.

Herbjorg Wassmo nous brosse un portrait réaliste de ces femmes du 19ème siècle, bien avant les premières revendications féministes.

Une grande authenticité dans ce récit, qui s’inscrit dans la tradition d’écriture féminine scandinave.

Une œuvre très charnelle.

J’ai plus particulièrement apprécié la première moitié du livre ; ensuite j’ai trouvé la deuxième partie plus répétitive.

Un coté très réaliste que l’on retrouve dans les autres œuvres de Wassmo, comme le livre « Un verre de lait s’il vous plaît » qui évoque le drame de la prostitution.

Wassmo est une auteure très populaire dans les pays scandinaves.

Elle est célèbre pour sa trilogie de « Tora » et celle de « Dina » (portée à l’écran), c’est une ancienne institutrice passionnée de poésie. Elle vit à Hihnöy, une petite île située au nord du Cercle polaire.



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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Quel cadeau !

Quel plus beau cadeau peut offrir un auteur de fiction que celui de nous faire partager les aventures d'un grand personnage romanesque. Un homme ? Non trop banal, une femme. Donner à faire vivre, une déesse, une éternelle indomptée selon l'éditeur, une féministe, bien dans sa peau, aux aspirations extravagantes, croquant la vie avec panache, talent, et gourmandise.

Le charme de ce livre « Les Limons Vides » est de construire un personnage aux multiples facettes, impossible à résumer tant la complexité de son caractère trace un chemin de fureur et d'angoisse selon ses attaches.





Dina est une invention miraculeuse une créature, qu'on aurait pu appeler flocon d'argent. 'Le visage de Dina semblait un paysage couvert de neige, sans aucune émotion" indique l'auteur page 13.

Dina ressemble à Dantès ou Cyrano, un peu de chacun ou beaucoup des deux, mais c'est une femme plongée dans la glace du grand Nord, soumise à la rudesse des temps, aux bourrasques piquantes des démons du ciel.

Herbjorg Wassmo devient un Giono grinçant comme un cagou des icebergs, un innocent au visage exalté, les bras et son corps suivant une gestuelle quand il tape sur un bidon, pour imaginer les pires abîmes.





Dina est elle responsable de la mort de sa mère  ?

On ne devrait pas pouvoir s'en sortir d'une telle situation, d'un tel geste involontaire mais meurtrier. Pourtant Dina va surmonter ce chaos. Cela faisait des mois qu'elle ne parlait plus. Enfermée dans un cocon de douleur ou indifférence diront certains adultes. Un enfant qui perd sa mère ne peut ni parler ni pleurer. La musique du coeur s'est cassée.





C'est un précepteur Mr Lorch qui prend Dina en charge.

Un jour M Lorch joua du violoncelle il fit vibrer une corde, et ce fût comme un éclair chargé de feu, un crépitement suivi d'une longue note aiguë.

"C'est alors que le miracle se produisit,"

"Encore, joue encore,"...

Les larmes coulaient à flot le long de ses joues" 





Touchée par la grâce Dina devient une virtuose du violoncelle, et dominera bientôt le piano. A t-elle changé ? Son père le commissaire Dagny, le pense et quand Jacob son ami lui fait à l'adresse de Dina une demande en mariage, ravi il s'y soumet.

Une belle union qui étrangement va dépasser ce qu'un brave homme un peu âgé peut accepter de sa propre épouse.

Son père est le premier témoin d'une dissonance. "Elle avait en elle une sauvagerie qui n'était pas faite pour attirer les hommes en quête d'une épouse", plusieurs fois il avait nettement exprimé ce doute, page 66.

C'était la première fois qu'il se rendait compte qu'aucune limite n'existait pour Dina. "Qu'elle ne craignait le jugement de personne." insiste Wassmo page 93.





Rien ne la portait mieux que la fougue de son cheval de robe noir. Le monde autour de Dina va t-il s'effondrer ? Et que deviendra Reines la grande demeure et son comptoir au fond de la baie.. Une étrange passion cerne la chevelure rousse de Tomas, "la bouche de Tomas tremblait devant Dina"...





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Cent ans

Sara Susanne, Elida, Hjørdis, Herbjørg. Quatre femmes, quatre générations, quatre destins. Un siècle de l'histoire d'une famille et d'un pays.

En six cahiers, sans respect de la chronologie, Herbjørg WASSMO nous raconte une lignée de femmes qui lui ont transmis des peurs, des peines, des blessures mais aussi des bonheurs, des valeurs, des amours, et surtout un courage à toute épreuve. De Sara Susanne, née en 1842, à Herbjørg, née en 1942, on découvre des vies de femmes qui ont aimé, souffert, subi, fait des choix.

Un livre de femmes donc, mais où les hommes sont loin d'être absents. En épousant Johannes Krog, Sara Susanne fait un mariage de raison. L'homme est certes bègue mais il est entreprenant. Sur les îles Lofoten, la vie est rude, les finances dépendent de la pêche, le couple y réussira. Mais pour Sara Susanne, l'horizon se limite à ses grossesses. Elle aura douze enfants.

La dernière, c'est Elida la rebelle. Elle se marie par amour mais contre l'avis de sa mère. Frédérik cultive un lopin de terre mais ce n'est pas un manuel et la famille vit chichement, surtout que les bouches sont nombreuses à nourrir. Mais Elida aime son mari, pour lui elle est prête à tout. Quand il doit être hospitalisé à Kristiana, elle n'hésite pas. Les quelques biens sont vendus, les enfants les plus jeunes placés et c'est le grand départ pour la capitale.

La petite Hjørdis ne pardonnera jamais à sa mère cet abandon. De 4 à 6 ans, elle ne verra plus les siens et l'arrachement à sa famille nourricière sera une nouvelle douleur tout aussi impardonnable. Comme sa mère elle fera un mariage d'amour mais amour n'est pas toujours synonyme de bonheur...En pleine guerre mondiale, elle mettra au monde, seule, la petite Herbjørg.

Herbjørg, petite fille sensible et torturée, sans cesse obligée de se cacher de "Lui". Ce qu'elle subit en silence fera d'elle l'écrivain de talent qu'elle est. Ecrire était sa seule façon de s'évader, de se libérer de ses souffrances. De petits carnets qu'elle cache soigneusement, un crayon jaune qu'elle taille avec un couteau naissent des histoires qu'elle écrit pour vivre et survivre.



Les paysages rudes mais magnifiques de Norvège, la neige et le froid, des femmes fortes...Herbjørg WASSMO s'est construite à partir de tout cela. J'ai lu tous ses livres et je comprends mieux maintenant ce don qu'elle a d'inventer des personnages féminins aussi flamboyants. Les confidences très personnelles qu'elle distille, la terrible souffrance qu'elle évoque sans jamais la nommer éclairent son oeuvre d'un jour nouveau.

J'ai dévoré ce roman, j'ai aimé et pleuré avec chacune de ces femmes. Herbjørg WASSMO a vraiment réussi, en mêlant la fiction et la réalité, en alternant les époques, à m'emporter pour un voyage bouleversant au pays des norvégiennes.

Des voix de femmes qui résonnent encore dans ma tête des mois après ma lecture.
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Un verre de lait, s'il vous plaît

Si certains regardent la prostitution d'un oeil lointain et la jugent avec un sourire amusé comme éternelle ou inévitable. S'ils considèrent que pénaliser les clients pour tuer les filières mafieuses c'est illusoire, il faut leur conseiller la lecture de ce livre terrible qui évoque à travers un roman, presque mieux qu'un documentaire sur le sujet, la réalité terrible de l'exploitation des êtres humains. Herbjørg Wassmo, raconte le destin de jeunes filles lituaniennes au chômage, à qui l'on a fait miroiter du travail en Suède.

Le piège se referme vite, elles sont battues et violées, pour être brisées. Des hommes sans le moindre scrupule acheminent leur "marchandise", à destination où elles perdent leurs papiers et leur identité. Une vie d'esclave au paradis de la démocratie, c'est ce qui guette Dorte, un commerce déshumanisé, sans le moindre romantisme, où l'on ne gagne que des coups ou le Sida.

C'est un roman d'une violence inouïe, l'auteur ne nous épargne aucune marque sur le corps des jeunes filles, ni la mort ni les coups. La liberté, la vraie est très difficile à gagner, contre des proxénètes ultra violents, qui brassent des fortunes, et sans aide des gens qui balancent entre mépris et indifférence.

C'est un roman militant, dur et efficace, on en sort définitivement convaincu que la prostitution n'a rien de poétique, qu'il faut lutter contre la traite des êtres humains, hommes femmes et enfants partout dans le monde. A faire lire à DSK dans la salle d'attente de son tribunal !
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Le Livre de Dina, tome 3 : Mon bien aimé est ..

Dina a mis à jour les comptes trafiqués : elle n’entend pas être trompée et laisse peu d’options au coupable. Qu’on se le dise, Dina est juge et maître chez elle. « C’était justement une des choses extraordinaires qu’on pouvait raconter quand on rencontrait des gens d’autres régions. Que cette grande femme, les poings sur les hanches, participait à tout. C’était ce qui faisait la différence entre cette femme et toutes les autres. » (p. 138) Mais son cœur, finalement, n’est plus à elle. Il est à Léo qui jamais ne reste. Dina l’attend et enrage de ses absences. Elle part en voyage, à sa recherche. Arrive la guerre de Crimée : Léo est russe, faut-il craindre pour lui ? Quand elle le retrouve, elle lui demande de rester. Mais voici un homme qui ne se soumet pas Dina Grolnev. « Je suis toujours là. Ne comprends-tu pas ? Je suis avec toi. Mais on ne peut pas barrer mes chemins. Tu ne peux pas être cette barrière. Il n’en sortirait que de la haine. » (p. 193) Ce que Léo n’a pas compris, lui, c’est qu’on ne résiste pas à Dina. On ne lui échappe pas, on ne la quitte pas, on ne l’abandonne pas.



Dans le dernier volume de cette trilogie, le lecteur comprend enfin l’étendue de la violence de Dina : sa force est une folie. Quand elle chevauchait son étalon noir, sans selle et les cheveux dénoués, on pouvait encore la croire seulement rebelle. Mais Dina est une lame de fond qui ravage : démiurge folle et walkyrie sans pitié, Dina traverse la littérature norvégienne moderne comme une comète.



Quelques mots sur des éléments récurrents des trois tomes. Chaque chapitre s’ouvre sur un extrait de la Bible et illustre ensuite ce passage saint. Pour Dina, la Bible est le livre de Hjertrud, le grand livre noir de sa mère. Elle le lit avec ferveur, y cherchant les réponses du monde, traquant les injustes et les coupables avec la même fureur que le Dieu d’Abraham. Et quand la voix intérieure de Dina s’inscrit en italique, comme un cri ou un murmure selon son humeur, on lirait presque un nouvel évangile, fait d’intransigeance et dureté. Entourée des fantômes qu’elle porte en elle, Dina ne ploie pas sous le poids des défunts : ils sont ses conseillers et ses guides. Dina ne craint pas la mort, elle la défie crânement.



Si Dina a eu tendance à m’agacer dans les premiers temps, j’ai révisé mon jugement au fil des pages. Elle est une femme forte, blessée à jamais dans son enfance par un crime qu’elle n’a pas voulu et par le rejet de son père. Puisque personne ne voulait d’elle, elle a décidé de n’avoir besoin de personne. Dure et cinglante, Dina place ses désirs en premier et trace son chemin dans un monde encore peu ouvert aux femmes.

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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Reinsnes, au nord de la Norvège. Dina n'est qu'une enfant lorsqu'elle assiste, impuissante à la mort de sa mère, ébouillantée dans un lavoir. Depuis ce jour, elle vit avec le poids de la culpabilité et entre dans une période de mutisme. Son enfance est compliquée. Son père se remarie et l'entente avec sa belle-mère est électrique. Les seuls objets qui l'apaisent sont les portraits de sa mère qui habillent les murs de la maison et un livre qu'elle gardait précieusement. La situation devenant difficile au fil des années, son père finit par la confier à une famille vivant dans une métairie à Helle, à quelques kilomètres de chez elle. Lorch, son précepteur, lui fait alors découvrir la musique.

"Quand Lorch commença à jouer, les yeux gris clair de Dina se révulsèrent comme si elle allait s'évanouir. Les larmes coulaient à flots le long de ses joues, et elle faisait craquer les jointures de ses doigts au rythme du violoncelle. Quand Lorch vit l'effet que faisait la musique sur la petite fille, il s'arrêta, effrayé. C'est alors que le miracle se produisit."



Quelques années plus tard, alors qu'elle n'a que seize ans, Dina épouse Jacob, un veuf de vingt ans de plus. Rebelle, n'aimant pas se plier aux règles et aux convenances, Dina découvre sa nouvelle vie d'épouse.



En trois tomes, Herrbjorg Wassmo raconte la vie d'une femme au destin sombre dans une Norvège hostile des années 1840 dans cette trilogie composée des titres "Les limons vides" (Livre 1), "Les vivants aussi" (Livre 2) et "Mon bien-aimé à moi" (Livre 3). Chaque ouvrage s'ouvre sur une nouvelle période.



Dans les toutes premières lignes, Dina est une femme mariée. Elle se trouve au bord d'une falaise. Il fait un froid glacial, le traîneau qui la transportait elle et son mari est renversé. Le vide n'est pas loin. La neige est à perte de vue. Un drame se profile sans qu'on en connaisse encore les circonstances.

A partir de ce moment, on fait un bon dans le passé, on bascule alors dans son enfance.



Dina est une petite-fille trop tôt confrontée au pire. La perte de sa mère et un père absent l'amènent à se renfermer et à devenir ce petit être sauvage qui ne trouve du réconfort que dans le monde qu'elle s'est créé.



D'une enfant perdue, à une adolescente au caractère indomptable, Dina devient une femme de poigne, enfermée dans un univers mystique. C'est également une femme à la beauté exceptionnelle qui fascine autant qu'elle impressionne.



"Le livre de Dina" est le portrait d'une femme dont les obstacles liés à la rudesse du Nordland et à la vie à la campagne ne l'empêcheront pas de découvrir des bonheurs simples et essentiels. Une très bonne lecture pour ce mois de décembre.




Lien : http://labibliothequedemarjo..
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La Véranda aveugle

Pauvre petite Tora d’une douzaine d’années à peine. Quelle vie sur cette île norvégienne dans les années 60, entre une mère triste et un beau-père ignoble !

Et ce péril qui pèse sur ses épaules, sournois, obsédant, indéfinissable.

Est-il du aux conditions inavouables de sa naissance ? à la menace de son beau-père ?

Je me suis laissée emportée dans cette tragédie.

C’est sombre, c’est triste, on se sent impuissant mais c’est superbement écrit.

J’étais complètement absorbée par les lieux, par l’époque, par le mode de vie, par les personnages……

Pour faire bref, j’ai beaucoup aimé ce livre que je voulais lire depuis longtemps.

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Le livre de Dina, tome 1 : Les Limons vides

Dina est-elle responsable de la mort de sa mère, ébouillantée par l’eau d’une lessiveuse ? L’est-elle aussi de celle de son époux Jacob, retrouvé gonflé d’eau dans une rivière après un accident de traîneau ? Enfant, après le décès de sa mère, puis veuve, sa seule réaction à ces drames est un silence pesant et durable. À chaque fois, on se dit que Dina est folle, qu’elle a perdu la parole pour de bon. Elle a grandi comme un animal sauvage sous le regard inconsciemment accusateur de son père. Farouche et têtue, la jeune Dina ne fait que ce qu’elle veut. « Elle avait en elle une sauvagerie qui n’était pas faite pour attirer les hommes en quête d’une épouse. » (p. 66) Ce n’est qu’auprès de M. Lorch, précepteur et professeur de musique, qu’elle gagne en sérénité. Rapidement virtuose du violoncelle et du piano, Dina n’en devient pas pour autant une jeune fille posée et délicate. Elle n’aime rien tant que chevaucher sans selle et en pantalon à travers les forêts du cercle polaire. Et si elle fait ce qu’on lui demande, ce n’est pas qu’elle se soumet, c’est qu’elle y consent. En la mariant à son ami Jacob, son père pense qu’elle va enfin s’assagir. « C’était la première fois qu’il se rendait compte qu’aucune limite n’existait pour Dina. Qu’elle ne craignait le jugement de personne. » (p. 93) Mais dans le mariage comme dans l’adolescence, Dina reste un animal gourmand, exigeant, indomptable. Dans son nouveau domaine, à Reinsnes, Dina ne fera toujours que ce qu’elle veut. « Dina de Reinsnes n’avait pas de chien, ni de confident. Mais elle possédait un cheval noir – et un garçon d’écurie roux. » (p. 152) Ce garçon, c’est Tomas et il est envoûté par sa maîtresse.



Quel souffle ! Dina est un ouragan, un cataclysme. Elle incarne les deux saisons en vigueur en Norvège, près du cercle polaire. Elle est l’hiver, sombre et interminable quand elle se tait et s’enferme en elle-même, négligeant ses devoirs et les autres. Elle est l’été, éblouissant et prolifique, quand elle saisit les rênes de son existence et devient une véritable maîtresse de domaine.

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