Rétrospectivement, c'est aussi ce dimanche où j'ai atteint un sommet. La nouveauté d'une existence sans arrière-pensées a vite perdu de son charme. La vie est devenue plus régulière, plus ouatée, comme une fête où on voit tout le monde parler et bouger sans pouvoir comprendre distinctement chaque personne. On entend parfois des gens dire qu'ils ont perdu l'odorat et le goût : pour ces personnes, une assiette contenant la plus succulente des nourritures n'a plus aucun sens. C'est ainsi que je voyais la vie parfois, comme un plat chaud qui devient froid. Je savais qu'il me fallait manger pour ne pas mourir, mais je n'avais plus d'appétit.