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Citations de Hervé Guibert (262)


“Ça m'as rappelé ces nuits blanches juvéniles à deux, les toutes premières, où la sensualité l'emporte sur l'épuisement, où la recherche vaine du plaisir devient plus exaltante que le plaisir attendu, et où les corps se mettent à dégager une étrange odeur, au-delà de la sexualité, une sueur d'absolu.”
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"L'homosexualité dans ce monde, c'est possible tant qu'on n'en parle pas."
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David n'avait peut-être pas compris que soudain, à cause de l'annonce de ma mort, m'avait saisi l'envie d'écrire tous les livres possibles, tous ceux que je n'avais pas encore écrits, au risque de mal les écrire, un livre drôle et méchant, puis un livre philosophique, et de dévorer ces livres presque simultanément dans la marge rétrécie du temps, et de dévorer le temps avec eux, voracement, et d'écrire non seulement les livres de ma maturité anticipée mais aussi, comme des flèches, les livres très lentement mûris de ma vieillesse.
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“Trouvant la narration ennuyeuse, il décida de résumer ainsi leur rencontre:
En fait, je m’étais enflammé sur sa proposition, du désir qu’il avait de ma bouche, de l’éventualité d’un sentiment amoureux.”
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le lacet défait d'un rêve ne peut faire sérieusement trébucher.
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Le plus douloureux dans les phases de conscience de la maladie mortelle est sans doute la privation du lointain, de tous les lointains possibles, comme une cécité inéluctable dans la progression et le rétrécissement simultanés du temps.
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Hervé Guibert
à l'envoûtement de l'écriture succède un désenvoûtement, le vide. Quand je n'écris plus je me meurs.

Le Paradis
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Le jeune médecin me demanda qui j'étais, il me dit, allusivement, comme si j'étais parfaitement au courant de ce qu'il évoquait, ce qui n'était pas du tout le cas: "Vous savez, avec une maladie de ce type, dont on ne sait pas grand-chose pour être franc, il vaut mieux être prudent." Il me refusa la permission de revoir Muzil vivant, il invoqua la loi du sang qui privilégiait les membres de la famille par rapport aux amis, ce n'était pas du tout qu'il remît en cause que j'étais un de ses proches, j'avais envie de lui cracher à la gueule.
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Quand j’étais petit je regardais le ciel, je tendais mon poing vers lui et je disais: je suis contre. maintenant je regarde le ciel et je me dis: comme c'est beau!
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Je crois à ce qu'on appelle journal, ou à ces notes qu'on prend sans croire écrire.
Quelquefois je me dis : ne publie pas, mais ne cesse jamais d'écrire un moment, d'écrire ce papillon jaune qui traverse le jardin et qui, en volant, devient un archéologue du jardin, laisse mieux voir l'herbe et les arbres.
Toute ma vie, je la voudrais faite de petits poèmes , ou de descriptions sans ces cohésions auxquelles on s'applique dans les romans.
Je crois à la poésie du chaque jour qui est toujours présente dans les journaux des poètes

(Entretien avec Peter Handke)
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L'autre matin, un brancardier qui vient
m'emmener en ophtalmo alors que je n'ai pas
besoin de lui puisque je peux marcher seul est
excessivement irrité par mon chapeau bleu, il
veut me le faire retirer, il dit : « Vous n'avez pas
besoin de ça pour aller en ophtalmo.» Je lui dit :
« Qu'est-ce qu'il a bien pu vous faire, mon cha-
peau ? » Il rechigne toujours. J'arrive à le calmer
en lui donnant la fausse clé de l'énigme : « Je
caille du crâne. »

p.86
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Hervé Guibert
Quand je me pencherai sur vos cadavres, mes chers géniteurs, au lieu de baiser votre peau je la pincerai, et je leur arracherai une touffe de cheveux.

(Mes parents, 1986)
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La plupart des malades, à leur dernière extrémité, entreprennent comme ça un voyage, le plus loin possible, que leurs médecins leur déconseillent formellement vu leur état, qu'ils font quand même, pour pouvoir ensuite reprocher à leurs médecins de ne pas les avoir empêchés de partir.
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A l'hôpital de Ljubljana,la capitale, où l'on m'a transféré, j'ai connu quantité de garçons et de filles qui avaient des blessures plus graves, qui étaient devenues aveugles à cause du matériel de guerre.
Dans ma classe, à l'Institut des jeunes aveugles, un garçon qui avait perdu ses bras devait lire l'écriture Braille avec sa lèvre inférieure.
(Rencontre Evguen Bavcar)
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La photo

Je crois que ce sont d'autres choses, que des objectifs, qui font les "bonnes photos", des choses immatérielles, de l'ordre de l'amour, ou de l'âme, des forces qui passent là et qui s'inscrivent, funestes, comme le texte qui se fait malgré soi, dicté par une voix supérieure...
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Il est étrange de fêter la bonne année à quelqu'un dont on sait qu'il risque de ne pas la passer entièrement, il n'y a guère de situation plus limite que celle-ci, pour l'assumer il faut une bravoure réduite au naturel, la franchise ambiguë de ce qui n'est pas dit, une complicité dans l'arrière-pensée, colmatée sous un sourire, conjurée dans un rire, en cet instant le voeu vibre d'une solennité cruciale, mais allégée.
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L'avouer* à mes parents, ce serait m'exposer à ce que le monde entier me chie au même moment sur la gueule, ce serait me faire chier sur la gueule par tous les minables de la terre, laisser ma gueule concasser par leur merde infecte. Mon souci principal, dans cette histoire, est de mourir à l'abri du regard de mes parents.

*sa séropositivité
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Voir Vincent le soir est une joie dès le réveil, dès la veille au soir, dès le matin de la veille, dès le soir de l'avant-veille...
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La situation est catastrophique aux États-Unis, et que c'est pour cela que les happenings de l'association Act-Up ont un sens là-bas, alors que ce sont des clowneries en France : pour être correctement soigné en Amérique, prétend Stéphane, il faut être un pédé blanc, bon teint et friqué. Pas toxico, parce qu'ils mélangent les produits avec des substances qui brouillent les expérimentations. Pas noir, parce qu'ils sont pauvres et donc mal nourris et amaigris, versatiles, danseurs de rap tête en l'air, et qu'ils viennent aux rendez-vous une fois sur deux.
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Le docteur Chandi nia ce que m'avait dit Stéphane, et qui m'inquiétait tellement, qui me poussait presque à prendre ma décision, fût-elle anticipée, que le suicide était un réflexe de bonne santé, j'appréhendais le moment où la maladie m'ôterait la liberté du suicide.
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