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Citations de Hervé Hamon (65)


Sa philosophie du commandement, au fond, est exactement contraire à celle de beaucoup d'hommes politiques : inscrire la victoire au compte de l'effort mutuel, et l'échec ou la faille à son propre compte. Ne jamais se décharger sur un subordonné de l'erreur ou de l'accident.
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Pas de doute, c'est la njuit que la tempête est magistrale. Parce qu'on n'a ni le temps ni le pouvoir de calculer son élan - la déferlante est là, on ne l'a pas devinée. Parce qu'on danse un bandeau sur les yeux, parce que l'ouïe reste en dernière instance le témoin du monde et de ses ténèbres. A une exception près, peut-être : par moments, la nuit, on voit le vent. Quand tout n'est plus qu'un chaos brouillé, quand l'oscur chevauche l'obscur, une fumée de sel se déchire en tournoyant : c'est le vent qui se montre.
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jadis, le thermalisme marin visait à corriger une coxalgie. Désormais, il remet sur pied des décideurs stressés, des urbains asphyxiés désireux de faire le break.
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Sauver n’est pas obéir. Plus qu’un impératif catégorique, le sauvetage est une culture. La fameuse « solidarité des gens de mer » n’est pas légende. Elle est propre à ceux qui partagent le secret de l’horizon insaisissable, à ceux qui connaissent le mystère de l’estran, la zone indécise entre la terre et l’eau, la frange des écueils et des remous d’où jaillissent le monstre et l’étranger - le comble de l’étranger, n’est-ce pas l’homme dont le navire est perdu, tellement vulnérable, tellement dépouillé, privé de mots, de vêtements, d’argent, de carte, que tu ne saurais l’abandonner ?
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Les marins sont gens du départ et de l’abandon.
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Même si ces éléments jouent, ils pèsent infiniment moins qu'autre chose : l'articulation nécessaire entre le caractère très individuel de la résolution aui a été prise et le caractère emminemment collectif du travail effectué. Un bateau chargé d'assister les autres, c'est et cela doit être l'absolue liberté confondue avec l'absolue solidarité.
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Le silence, le mensonge par omission, le mensonge tout court, le demi-mensonge, l'atténuation pudique, l'affabulation délirante : la gamme est infinie, en consultation, jusqu'au vertige.
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C'est une question d'élément.
Les pêcheurs, les commerçants, les militaires, les navigateurs de toute espèce et de toute origine n'ont cessé d'annoncer d'autres continents, les uns émergés, les autres engloutis.
Autant d'univers parallèles et insoupçonnés.
Hannon le carthaginois s'embarqua en 465 avant notre ère, franchit les colonnes d'Hercule, doubla le cap Vert, longea l'Afrique et découvrit les îles dites "Fortunées".
Himilcon, un de ses compagnons, s'aventura jusqu'à l'île d'Albion.
Ils furent les inventeurs pour mille ans, de routes inédites....
(extrait du chapitre 2 "Mais où est passé le centre du monde ?")
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Le pays dont je me réclame, dont je suis excessivement absent, n'est pas (uniquement) un berceau ni une matrice.
C'est une côte.
C'est un fragment de terre que la mer dessine, creuse et modifie.
C'est une zone de contact, tout à l'inverse d'un camp retranché où l'on serait, enfin, entre soi.
J'ai récemment visionné une cassette vidéo riche en images somptueuses, tournées par des amateurs. Mariage bourgeois à Saint-Brieuc, banquet à Scrignac réunissant tout le village, départ des terre-neuvas, Internationale en breton sous l'égide de Marcel Cachin, le spectateur s'attendrit, est ému, sourit.
Mais le commentaire...Le commentaire professe que "nous" vivions ainsi autrefois, "nous" étions solidaires sur les goélettes morutières, "nous" n'avions guère de conflits entre "nous", jusqu'à ce que l'étranger, dont l'ultime avatar fut le "congé payé" du Front Populaire, ne vienne bousculer "nos" coutumes et rompre "notre" harmonie.
Difficile d'évoquer le passé sans barboter dans la niaiserie réactionnaire....
(extrait du chapitre 3 "Ar Mor")
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Est-ce un métier ? Carlos, là dessus, est catégorique. Non, cette partie-là du métier n'est plus un métier. Ce n'est pas un dû, cela n'a pas de prix, ni de salaire équivalent, ce n'est pas un fragment de "culture d'entreprise". a un certain stade, celui où l'on engage sa peau, voire, plus simplement, celui où l'on craint de l'engager, une démarche volontaire et singulière est requise. On ne peut pas expliquer ce choix par la seule recherche de l'exploit, par le narcissisme héroïque, ni par l'émulation.
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Pour Lionel, Jean-Marc ou Charly, un bon bateau, ce qui s'appelle un bon bateau, un outil entretenu par des gens qui savent l'entretenir et qui ont reçu ce savoir de leurs prédécesseurs, un bateau pareil est, sinon une anomalie, du moins une survivance. La plupart des bâtiments qu'ils s'en vont assister sont l'incarnation de leur propre déclin. Un sauvetage réussi est toujours exaltant. Mais il y a, conjointe, la souffrance de voir s'estomper une culture maritime, de la voir partir en miettes, se démembrer comme craque une coque, avant d'aller au fond.
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Le paquebot était en route, il inventait son chemin sur la mer, un chemin qui n'était tracé nulle part, il fabriquait son électricité, rafraîchissait son oxygène, purifiait son eau sans l'aide de qui que ce soit. Shrimp goûtait ce sentiment de formidable autonomie, ce plaisir de rassembler mille humains autosuffisants. Et, plus que tout, il s'émerveillait que cette masse d'acier, sur l'eau, fût légère et mobile.
p 163
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La mer demeure le spectacle entre tous, et paradoxalement, la meilleure initiation à l’invisible.
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Le propre des régimes autoritaires, le propre des régimes abusifs est que les victimes se sentent plus ou moins coupables. Ne tombons pas là-dedans. (p.195)
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Elles racontent nos convoitises, nos guerres, nos croyances et nos espoirs. Elles nous parlent d’écologie et de mondialisation autant que de solitude.
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La transgression, dans ce métier, n’est pas seulement l’échappée belle et rare, la nuit du retour à terre où l’on s’accorde, hors service, une interminable parlote, de plus en plus pâteuse, et où l’on rentre vers la coupée, un peu honteux de tant d’excès, un peu frustré aussi, car l’excès, finalement, n’était pas si excessif que ça, rien d’extraordinaire, ni septième ciel ni enfer, juste mal aux cheveux, juste le besoin ambigu de faire tanguer le sol - pour changer.
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Elles étaient magnifiques, les filles crânement juchées sur les épaules des costauds, à l'orée de ces manifs, qui brandissaient leur drapeau noir comme Jeanne d'Arc la blanche hermine, elles étaient libres et sexy, elles avaient des seins de reines et le regard conquérant.
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La vie serait simple si les éditeurs se bornaient à expédier leur production aux journaux, et si les auteurs attendaient patiemment que ceux dont le métier est d' " écrire pour faire lire " ( telle est la devise du Monde des livres) remplissent leur fonction. Malheureusement, la vie est compliquée, et ces choses-là n'arrivent que dans les romans. Une "bonne" critique n'est pas seulement une satisfaction qui met le rose aux joues de celui qu'elle distingue. C'est une bonne affaire. Et, comme toutes les bonnes affaires, elle peut donner lieu à des transactions directes ou indirectes, avouables ou implicites. Rien ne serait plus démagogique, plus poujadiste, que de dépeindre en bloc "la" critique comme vendue ou à vendre. Rien ne serait plus naïf que de négliger cet important paramètre.
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C’est une mer qui rassemble toutes les autres, abrupte et hachée, pendulaire et rageuse, elle peut être énorme à toucher les cailloux. Le Cap Horn subit des tempêtes effroyables, mais la roche y est clairsemée et le trafic plus encore. Ici, nous avons tout, les dents de la mer, les dents de la terre, et la folie des hommes, folie qui va grandissant avec le nombre.
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Un bateau est intimidant de lui-même, par lui-même. Ce n’est pas affaire de loi, ni de pavillon, ce n’est pas la fiction d’un fragment de territoire étranger, enclos de la proue à la poupe, qui dissuade : c’est l’unité de l’ensemble, le caractère autosuffisant de cette chose pesante et légère où l’on peut vivre, loin de tout, des jours, des mois.
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