« ..un désordre indescriptible régnait dans le logement : meubles renversés, armoires ouvertes, tiroirs vidés, habits éparpillés, couverts renversés et vaisselle brisée, jonchaient le sol. Et surtout, il y avait cette absence de Stan, ce silence assourdissant que ne troublait que le sifflement de la bise. Le souffle court, la boule au ventre, frénétique, elle fouilla la maison en hurlant le prénom de son compagnon »
Clémentine et Stan sont un couple heureux et sans histoires. Un jour, Stan disparaît. Clémentine n’aura de cesse de le retrouver et de comprendre le pourquoi de cette disparition, aidée en cela par ses voisins. Un inspecteur de la police cantonale fribourgeoise, Mehmet Almeida, est chargé de l’enquête. Les protagonistes de ce récit seront confrontés au crime organisé, à la violence crapuleuse et même à un accident dans une centrale nucléaire.
Une bonne dose d’action et de suspense, un zeste d’humour, une pincée d’érotisme et, cerise sur le gâteau, de quoi réfléchir parfois au concept de résilience à l’état du monde actuel et aux craintes ou aux espoirs de chacun face à l’avenir de l’humanité, voilà, en bref ce que propose ce roman sans oublier son objectif principal : offrir un bon moment de lecture-plaisir.
Les protagonistes principaux habitent le canton de Fribourg, en Suisse, mais les péripéties de ce récit nous entraînent également un peu partout en Suisse romande mais aussi en Valais, dans le Seeland bernois, au Tessin, en Italie proche, en France et en Allemagne. Sans prétendre faire de la promotion touristique, il est vrai que les effets secondaires du roman pourraient être d’inciter le lecteur au voyage et à la découverte.
Notons que l’introduction et l’épilogue présentent certaines similitudes avec le premier roman de l’auteur » Au coin de l’ordinaire » paru en juillet 2012. En effet, l’auteur a jugé utile d’y faire chaque fois, en introduction, une brève présentation de la Suisse , histoire de permettre aux lecteurs n’habitant pas la Suisse, de faire connaissance avec des aspects peut-être méconnus de ce petit pays au cœur de l’Europe et de comprendre peut-être pourquoi il n’appartient toujours pas à l’Union Européenne.
Un enseignant, une fleuriste, un petit entrepreneur, une journaliste, un traducteur ,
un policier, une directrice d’école, : ce sont, des gens ordinaires avec des vies, apparemment tout aussi ordinaires. Un accident de voiture, un coma onirique, une hospitalisation, des histoires d’amour, de famille, de travail, sont des évènements, somme toute, assez banals, presque ordinaires.
Mais au coin de l’ordinaire peut surgir l’inattendu, angoissant, menaçant ou au contraire joyeux, serein et stimulant mais qui, de toute façon, changera le cours de la vie des protagonistes de ce roman. Ces derniers seront confrontés à la cupidité, à la violence, à l’intolérance, au fanatisme qu’il soit religieux ou politique et même à un attentat contre la palais fédéral puis à une tentative de coup d’état mais aussi au rire, à l’ironie salutaire, à l’autodérision de même qu’à des rencontres, à l’amitié, à l’entraide et même à l’amour.
Cet ouvrage se situe aux frontières du récit d’aventures, de la politique fiction et du grand écart que nous tentons tous, comme les personnages de ce roman, de faire entre le besoin d’une vie quotidienne la plus heureuse possible et nos espoirs de changer ce monde afin qu’une vie décente soit possible aussi pour quelques milliards de nos semblables.
Le roman est suivi d’un recueil de texte intitulé « Promenade alphabétique » qui regroupe des textes parus pour la plupart d’entre eux dans la revue du syndicat des enseignants de Suisse romande (francophone). Ces textes parfois drôles, légers, grinçants, émus, parlent d’école, certes, mais aussi d’éducation, de valeurs, de vie quotidienne.
Même le simple bon sens semblait se perdre : une panne de téléviseur, d'ordinateur, un retard des transports publics et d'autres petits ennuis de la vie quotidienne prenaient parfois plus d'importance que la misère, la faim, les guerres ou même que le désespoir ou les deuils de nos propres voisins !