C’est le bruit saccadé de ses talons aiguilles escarmouchant le plancher qui force d’abord l’antiquaire occupé à lever la tête. Il grimace un instant en entendant gémir son vénérable parquet si sèchement poinçonné. Puis il ne voit plus que du rouge : une robe si rouge qu’on la croirait tissée d’écarlate brute. D’un rouge presque trop rouge, impérieux, envahissant, à tout faire pâlir autour de lui. Cette femme semble tout droit sortie d’un film d’Almodovar ou d’un giallo érubescent de Dario Argento. (p11)