Saint Macaire le Grand écrit : "Dans le coeur s'ouvrent comme des demeures spirituelles. En y pénétrant, l'homme en découvre sans cesse des nouvelles, innombrables, et de plus en plus... et cela sans fin."
Sur toute cette étendu régnait un calme de mort et un silence absolu, signe d'absence de toute agitation mondaine. La nature, à l'écart du monde, y célébrait sa quiétude protégée de tout trouble et laissait entrevoir le mystère du monde à venir. En un mot : ici se trouvait le royaume du monde spirituel et de la sérénité, le monde nouveau qui est bien meilleur et sans exemple dans celui où nous vivons.
Aussi loin que notre regard portait, jusqu'à l'horizon, une vue impressionnante de la chaîne de montagnes s'offrait à nos yeux, d'une splendeur admirablement pittoresque. Le panorama était indescriptible, tel qu'il n'en existe nulle part ailleurs, car la nature au Caucase est exceptionnelle et ses formes sont sans doute uniques au monde. Le soleil descendait à l'ouest et dorait de ses rayons tout le paysage : les sommets des montagnes, les ravins profonds à l'obscurité béante et redoutable, et les minuscules plaines, toutes verdoyantes, que l'on pouvait apercevoir ici ou là entre les montagnes.
Faisant l'expérience d'un état si élevé et spirituel, l'on se pose involontairement la question de savoir pourquoi le Dieu Très-Haut a caché la gloire de sa sage puissance créatrice si loin du monde, en des lieux inaccessibles, au milieu de montagnes, de grottes et des ravins de la terre... Et pourquoi seuls quelques rares habitants du désert, des ermites et des solitaires, ont l'occasion de la contempler.
Le métropolite Philarète de Moscou commente ainsi cet état : "L'homme n'a pas été créé pour exister et demeurer séparé et éloigné de Dieu. Si l'âme humaine est la respiration de la bouche de Dieu, la proximité existant entre l'haleine et celui qui respire est la même que celle qui doit exister en l'âme et Dieu. Toute séparation de l'homme et de Dieu serait un état contre nature."
Son visage laissait voir une extrême maigreur, ses joues étaient creusées et ses lèvres desséchées. Malgré cela, il portait la marque d'une véritable sainteté, ses yeux rayonnaient d'un agrément inexplicable, et brillaient de bonté, de sincérité, et d'affectueuse bienveillance. Tout son extérieur forçait le respect et invitait à la franchise.