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3.67/5 (sur 67 notes)

Nationalité : Liban
Né(e) à : Beyrouth , 1952
Biographie :

Hoda Baraka est une écrivaine libanaise.

Elle vit à Paris depuis 1989. Elle a publié un recueil de nouvelles et quatre romans, "La Pierre du rire" (prix Al-Nâqid), "Les Illuminés" et "Le Laboureur des eaux" (prix Naguib-Mahfouz) et "Mon maître, mon amour".

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Entretien avec l'auteure Hoda Barakat qui publie aux éditions Actes Sud, « Courrier de nuit». ? Abonnez-vous a? la chai?ne YouTube de Mediapart : https://www.youtube.com/user/mediapart ? Toutes les vide?os de Mediapart : https://www.mediapart.fr/studio/videos ? Abonnez-vous a? Mediapart : https://www.mediapart.fr/abonnement

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
L'homme libre ne se doit pas nécessairement d'être fort, ou le fort d'être libre, comme dans les livres d'histoire ou les contes héroïques, constant, audacieux et intrépide, porté par une vague de lumière qui guide les gens autour de lui. Mon voisin, qui s'est jeté du cinquième étage après avoir vu égorger son fils sous ses yeux, qu'a-t-il à faire des gens ou des choses qui l'entourent ou des paroles du curé qui le sermonne dans sa tombe sous prétexte que Jésus n'aime pas le suicide alors que, à ce qu'on dit, il s'est bel et bien suicidé? Tout le monde, sauf le curé, sait que le Christ s'est suicidé. Mon voisin était un homme vieux et malade, faible de constitution et d'esprit. Mais il avait décidé d'être libre en volant du cinquième étage.
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J'arrose l'espace de coups de feu. Je m'enorgueillis de ma force, de la splendeur de mon corps. J'éprouve une immense gratitude tandis que mon regard erre parmi les cadavres. Je ne ressens aucune fatigue; ni lassitude, ni abattement. La route s'étire toujours jusqu'à l'horizon. Les gens ne cessent de sortir des petites maisons et des immeubles bas, bien qu'ils sachent ce qui les attend et me craignent. Ils sortent comme s'ils me demandaient la grâce de les tuer. Juste un instant d'épouvante dans leurs yeux, comme un éclair furtif avant que je tire.
Une musique divine, énorme, remplit l'espace. Une musique descendue de la coupole céleste se répand sur moi comme pour me bénir tandis que je les abats un à un. Le chant des bourreaux entre dans le corps des tués par leur tête éclatée, par les orifices rouge et noir... Le chant des bourreaux ? Je ne suis pas un bourreau. Dieu n'est pas un bourreau quand il anéantit les hommes, purifie la création. Dieu n'est pas un bourreau lorsqu'il envoie les déluges, fait entrer en irruption les volcans, secoue la terre comme un arbre dont les fruits ont mûri jusqu'à la pourriture ultime. La pourriture ultime.
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"Un homme un jour appâte un jeune benêt
Par de l'argent pour obtenir ce qu'il voulait
I lui dit : Apporte-moi le cœur de ta mère
Tu auras dirhams, perles et joyaux
Dans son sein le fils va planter le couteau
Puis en sort le cœur et l'apporte aussitôt
Mais il courut si vite que le cœur tomba..."

Or rappelle-toi que, quand l'enfant trébucha, le cœur roula en s'écriant :

"Mon fils chéri, tu ne t'es pas fait mal ?"

Lorsque, ayant compris son forfait, l'enfant commença à laver le cœur de sa mère avec les larmes du repentir et à poignarder le sien pour expier sa faute et faire de lui même un exemple, le cœur s'écria de nouveau :

"Arrête ton bras ! Tu veux donc m'immoler deux fois ?"
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Je ne comprends pas la mer. Ni rien d'autre. Je n'avais jamais voyagé. Ni sur mer ni dans les airs. Je n'avais jamais quitté mon pays, ma vie petite, réduite. Qui a enflé comme une tumeur maligne. Comme le ballon des cauchemars qui m'effrayaient.
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Il m'arrive de songer que je suis pour Samia un objet cabossé, ou un papier froissé, qu'il suffirait de lisser. Ou bien un ballon flasque, et il suffirait d'un peu d'air pour le regonfler, pour qu'il retrouve sa rondeur et ses couleurs. Ou une plante d'appartement que ses propriétaires ont oubliée, et un peu d'eau ou d'attention suffirait pour qu'elle retrouve son éclat, sa verdeur, qu'elle reprenne vie, splendeur, et même félicité.
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Je suis grosse, dit Chamsa, parce que je n'ai pas de pays. Je mange pour que mon corps pèse et que je puisse le planter fermement sur la terre, de tout son poids, pour pouvoir la sentir sous mes pieds.
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A mesure qu’augmentaient les détonations des obus et les déflagrations des fusées, ils rentraient la tête dans les épaules, psalmodiant et implorant la grâce du ciel. Puis ils distribuaient quelques claques aux enfants qui reprenaient leurs jeux dès qu’une plage de silence si brève fût-elle, parvenait à s’installer entre deux embrasements. Le sentiment d’écrasement, face à la menace extérieur, se retournait contre les enfants. Les parents ne supportaient plus leur neutralité, leurs cabrioles primesautières en marge de la peur omniprésente, leur indifférence à la toute-puissance de la mort. Les enfants ignorent tout ce qui n’est pas la vie et sa célébration. Entre deux diarrhées provoquées par la peur, il leur suffisait de croiser le regard d’autres enfants pour que s’établisse une sorte de fête que rien ne pouvait empêcher. Ils s’agrippaient un instant à leur mère, et, aussitôt la liste de leurs réclamations se dévidait, il leur fallait constamment manger ou boire quelque chose. A croire qu’ils le faisaient exprès pour éviter à leurs parents de se dissoudre dans la peur. Ils les interpellaient pour leur redonner une apparence sécurisante et les protéger de la démence vers la quelle dérapait, brusquement, le regard des adultes. Pour ramener leur mère à celle qui, à la maison, leur servait à manger et les enveloppait de son regard souriant en les mettant au lit. Pour détourner leur père de ses sorties nocturnes et lui défendre de rejoindre les autres hommes.
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D'où me viennent ces sautes d'humeur ? D'où me viennent ces emportements soudains ? Je ne sais. J'entre, comme on trébuche, dans des colères subites. Une petite boule de feu monte en moi et se met à tournoyer dans mes organes, y provocant un étrange désordre. il faut que je contrôle davantage mes nerfs... C'est un des traits que je déteste en moi, j'y vois un handicap qu'il me faut dominer, apprivoiser, ou...
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C’est vrai, je suis incorrigible, je passe facilement des élucubrations de mon imagination fertile, je veux dire de mes fantasmes, à la réalité. Je confonds beaucoup réalité et illusion. Mais ça ne m’angoisse pas. Au contraire, cela m’amuse énormément. Comme quand je fais un rêve la nuit et passe toute la journée du lendemain – quand c’est pas plus – à en revivre les détails.
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L'aveuglement, la vie te l'accorde parfois. Ne pas voir de guide. La vie parfois te dit : "Dors. Ferme les yeux. Inutile de les ouvrir, tu ne verras rien". La vie parfois te dit : "Ferme les yeux. Dors".
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