Citations de Honoré de Balzac (6942)
Il est aussi facile de rêver un livre qu'il est difficile de le faire.
Le cabinet des antiques
La conscience est un bâton que chacun prend pour battre son voisin, et dont il ne se sert jamais pour lui.
(Illusions perdues)
Le hasard est le plus grand romancier du monde.
Il est certain que les historiens sont des menteurs privilégiés qui prêtent leurs plumes aux croyances populaires, absolument comme la plupart des journaux d’aujourd’hui n’expriment que les opinions de leurs lecteurs.
« Le mieux en ménage est d'avoir pour l'autre une indulgence plénière ».
L'amour n'est pas seulement un sentiment, il est art aussi.
Souvent, j’ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot.
La reconnaissance est une dette que les enfants n’acceptent pas toujours à l’inventaire.
(GOBSECK).
La résignation est un suicide quotidien.
- Mais comment deux personnes si bien faites pour se comprendre ont-elles fini ?...
- Ah ! voilà !... Elles ont fini comme finissent toutes les grandes passions, par un malentendu ! On croit de part et d'autre à quelque trahison, l'on ne s'explique point par fierté, l'on se brouille par entêtement.
Malgré ses huit cent mille livres de rente, elle vit comme avait vécu la pauvre Eugénie Grandet, n’allume le feu de sa chambre qu’aux jours où jadis son père lui permettait d’allumer le foyer de la salle, et l’éteint conformément au programme en vigueur dans ses jeunes années. Elle est toujours vêtue comme l’était sa mère. La maison de Saumur, maison sans soleil, sans chaleur, sans cesse ombragée, mélancolique, est l’image de sa vie.
En un mot, tuer les sentiments pour vivre vieux, ou mourir jeune en acceptant le martyre des passions, voilà notre arrêt.
Si la presse n'existait pas, il faudrait ne pas l'inventer.
Honoré de Balzac
Les Journalistes, Monographie de la Presse parisienne (2002)
Les supérieurs ne pardonnent jamais à leurs inférieurs de posséder les dehors de la grandeur.
Depuis la mollesse d'une éponge mouillée jusqu'à la dureté d'une pierre ponce, il y a des nuances infinies. Voilà l'homme.
Le talent, déjà si rare dans l'art extraordinaire du comédien, n'est qu'une condition du succès, le talent est même longtemps nuisible s'il n'est accompagné d'un certain génie d'intrigue.
Toutes les infortunes sont soeurs, elles ont le même langage, la même générosité, la générosité de ceux qui, ne possédant rien, sont prodigues de sentiment, payent de leur temps et de leur personne.
Attaquer la liberté commerciale à cause de ces inconvénients, ce serait attaquer la Justice sous prétexte qu'il y a des délits qu'elle ne punit pas, ou accuser la Société d'être mal organisée à cause des malheurs qu'elle engendre ! [...] Que les lois interdisent aux passions tel ou tel développement (le jeu, la loterie, tout ce que vous voudrez), elles n'extirperont jamais les passions. Tuer les passions, ce serait tuer la Société, qui, si elle ne les engendre pas, du moins les développe. Ainsi, vous entravez par des restrictions l'envie de jouer qui gît au fond de tous les cœurs, chez la jeune fille, chez l'homme de province, comme chez le diplomate, car tout le monde souhaite une fortune gratis, le Jeu s'exerce aussitôt dans d'autres sphères. Vous supprimez stupidement la loterie, les cuisinières n'en volent pas moins leur maîtres, elles portent leurs vols à une Caisse d'Épargne. [...] On joue toujours, seulement le bénéfice n'est plus à l'État. [...] L'encouragement donné aux caisses d'épargnes est une grosse sottise politique. [...] Une caisse d'épargne est l'inoculation des vices engendrés par l'intérêt à des gens que ni l'éducation ni le raisonnement ne retiennent dans leurs combinaisons tacitement criminelles.
Si le coeur humain trouve des repos en montant les hauteurs de l'affection, il s'arrete rarement sur la pente rapide des sentiments haineux.
Depuis neuf ans donc, je ne m'étonne plus que les vieillards se plaisent tant à cultiver des fleurs, à planter des arbres ; les événements de la vie leur ont appris à ne plus croire aux affections humaines ; et, en peu de jours, je suis devenu vieillard. Je ne veux plus m'attacher qu'à des animaux, qui ne raisonnent pas, à des plantes, à tout ce qui est extérieur.