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Critiques de Honoré de Balzac (3242)
Le Curé de Tours - Pierrette

Il y a quelques mois j'ai lu La vieille fille et j'avais été particulièrement impressionnée par le portrait saisissant que Balzac avait fait à la fois de la figure de la vieille fille et celle de la ville de province.

Bien que le curé de Tours fasse partie d'une trilogie différente de la vieille fille (Les Célibataires vs Rivalités de province), et que ce soit une nouvelle et non un roman comme la première, on y retrouve quasiment les mêmes thèmes, dans un contexte différent, et poussés à leur paroxysme. J'en ai été encore une fois totalement saisie.

Ici le personnage principal c'est l'abbé Birotteau, François, frère du fameux parfumeur au roman éponyme, César Birotteau. Il mène une vie ecclésiastique plutôt paisible dans la douceur Tourangelle où il loge chez une certaine mademoiselle Gamard. Tout aurait pu se passer sans encombres. Mais c'était sans compter l'indolence de Birotteau qui ne se rend pas vraiment compte de ses maladresses, l'orgueil de mademoiselle Gamard, qui ne peut tolérer qu'on blesse sa fierté et l'ambition de l'abbé Truchard, ami de cette dernière qui sans mot dire est prêt à tout pour franchir les échelons. Les deux amis, que la présence du pauvre Birotteau gène, mèneront une guerre froide et silencieuse pour s'en débarrasser, et tout ira decrescendo pour lui.

C'est une nouvelle et pourtant cette histoire m'a fait l'effet d'un roman tant elle est intense. Encore une fois, tout y est ; descriptions, tension, rebondissements et surtout portraits. Portrait incisif et cinglant de la prêtrise et de ses effets sur les hommes, de la réalité derrière le voile de la religion et du mélange malsain entre ambition terrestres et ambition céleste. Portrait de la province qui a élevé au rang de sport la médisance et les bavardages malveillants dont elle a besoin pour maintenir la vie sociale. Mais le portrait le plus saisissant, le plus marquant est celui de mademoiselle Gamard dont Balzac dissèque et analyse aussi finement que chirurgicalement les tensions internes que crée, en elle et en chaque femme de ce temps, cette position presque contre-nature du célibat prolongée, de la frustration qu'engendre cette place floue que ces femmes occupent malgré elles et qui doivent tenter tant bien que mal de continuer à exister dans la société. Là ou mademoiselle Cormon (La vieille fille) avait choisi d'agir avec bonté malgré les regards, mademoiselle Gamard, elle, n'écoutera que son ressentiment.

Je n'aime pas les anachronismes mais j'ai trouvé Balzac particulièrement féministe lorsqu'il pointe du doigt ce que la société inflige à ces femmes et ce que ces femmes s'infligent elles-mêmes à cause de la société :

« Ces êtres ne pardonnent pas à la société leur position fausse, parce qu'ils ne se la pardonnent pas à eux-mêmes. Or, il est impossible à une personne perpétuellement en guerre avec elle, ou en contradiction avec la vie, de laisser les autres en paix, et de ne pas envier leur bonheur. »

« Un préjugé dans lequel il y a du vrai peut-être jette constamment partout, et en France encore plus qu'ailleurs, une grande défaveur sur la femme avec laquelle personne n'a voulu ni partager les biens ni supporter les maux de la vie. Or, il arrive pour les filles un âge où le monde, à tort ou a raison, les condamne sur le dédain dont elles sont victimes. »

Si l'on n'y prend pas garde et qu'on lit ces passages avec le regard de 2024 on pourrait mal y voir, mais si l'on se place en 1832 l'analyse qu'il livre devient avant-gardiste, frappante et compatissante. En utilisant la fiction Balzac étudie les femmes sous toutes leurs coutures, les contradictions et les difficultés auxquelles la société les confronte, et c'est vraiment un aspect que j'adore absolument chez Balzac. C'est pour cela que j'avais tant aimé La maison du chat-qui-pelote, le bal de Sceaux, La vendetta, Eugénie Grandet et La vieille fille. Et encore une fois j'ai adoré, j'ai été totalement fascinée par le curé de Tours, et même quelques fois émue.

Bref, encore un coup de coeur. Tu as trop de talent Honoré.
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Le Père Goriot

Écrire une critique sur un tel monument de la littérature me paraît futile tant de choses ayant été dites, écrites et débattues.

Aussi je me contenterai d'un humble avis, libéré du schéma scolaire imposé.

Je découvre en effet authentiquement, cette fois, ce cher Honoré à mon âge avancé.

Et je suis enthousiasmé.

- Tout d'abord, par son style et son art de la description. Un seul exemple très court: « Les bouches flétries étaient armées de dents avides ». Je n'aimerais pas partager mon déjeuner avec les convives de la pension Vauquer.



- Ensuite, par le caractère intemporel de la Comédie Humaine. L'époque a changé, certes, mais pas la nature humaine. « Parvenir » au temps De Balzac se traduit aujourd'hui par réussir.



Ce que l'on nommait morale ou vertu au XIXème siècle, pourrait se définir comme l'éthique dans notre société moderne. Et l'éthique est devenue éminemment plastique de nos jours!

Un chef d'oeuvre.

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Le Père Goriot

Mon premier Balzac, il n'est jamais trop tard. Il est dit dans la préface que si on veut découvrir Balzac, le mieux est de commencer avec ''Le père Goriot''. Tant mieux pour moi, et doublement tant mieux car ce fut une belle découverte.



Oeuvre clé de La Comédie humaine, ce roman met en scène un homme âgé, n'ayant pas été toujours honnête, s'étant enrichi durant la révolution. Cet homme n'a en fait pas de réelle qualité sinon celle d'être un père aimant qui donnerait littéralement jusqu'à sa dernière chemise pour le bonheur de ses filles. Autour de lui gravitent d'autres personnages emblématiques de La Comédie humaine comme le bagnard évadé Vautrin (qui m'a un peu gonflé) et surtout le jeune étudient voulant faire ses premiers pas dans la haute société de la restauration des Bourbons: Rastignac. Je fais l'impasse sur les autres personnages qui apparaissent dans d'autres romans de La Comédie humaine, ils sont trop nombreux et je ne suis qu'un novice dans cette immense oeuvre de Balzac. Je dirais qu'il m'a fallu aller jusqu'au bout du livre ou presque pour vraiment savourer le roman dans son ensemble et pour vraiment apprécier la construction de l'histoire et l'évolution de ses personnages. J'ai longtemps hésité sur mon opinion sur le personnage de Rastignac, mais c'est finalement avec un sentiment de respect pour lui que je termine ma lecture. Sans pour autant avoir lu d'autres livres de Balzac, je comprends pourquoi ''Le père Goriot'' est l'un de ses plus grands classiques.



J'ai depuis quelque temps la biographie de Balzac par Stefan Zweig dans ma pal, et j'ai voulu découvrir plusieurs de ses oeuvres avant d'entamer la vie de cet immense auteur. Je continuerai avant la fin de l'année prochaine je pense à lire d'autres de ses romans, et le prochain sera sans doute ''Eugénie Grandet'' (qui n'a je crois rien à voir avec La Comédie humaine).
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La Cousine Bette

La Cousine Bette de Balzac, que j'ai lue il y a longtemps, est une oeuvre fascinante. Dans le Paris du XIXe siècle, l'histoire de la cousine Bette dévoile une vengeance implacable et les conséquences dévastatrices de la jalousie au sein de la bourgeoisie. Balzac offre une analyse subtile des passions humaines et de la corruption sociale, avec des personnages riches en complexité, notamment Bette, incarnation de la vengeance, de la méchanceté gratuite et Adeline Hulot, symbole de la fragilité face à la trahison. le réalisme De Balzac, détaillé et authentique, peint un tableau vivant de la société de l'époque. Quand on lit la Cousine Bette, l'enchaînement de l'action nous empêche de nous arrêter de lire. J'ai souvenir d'avoir lu ce livre en une journée, sans arrêt (la veille de la rentrée je dois bien l'avouer).



M'étant lancé dans la lecture de la Comédie Humaine, je finirais par relire ce livre que j'avais étudié en classe préparatoire. Je fais cette critique sur ce qui me reste de mes souvenirs. Plus pour moi que pour le lecteur il est vrai, afin que je sache une fois la relecture faite ce que j'aurais de plus à dire dans quelques mois.
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Illusions perdues

Si je m'étais plongé dans Illusions perdues vers mars 2020, au moment où j'ai décidé de consacrer l'essentiel des cinq ou six années à venir à la littérature du 19e siècle, soit pour relire certains oeuvres (notamment De Maupassant et de Zola), soit pour combler de nombreuses et graves lacunes, j'en aurais peut-être abandonné la lecture. Ce qui ne surprendra probablement personne : Balzac est un des romanciers français du 19e parmi les plus « abandonnés » (j'ai moi-même laissé tomber Eugénie Grandet il y a quelques années, tant je finissais par trouver le texte indigeste et austère). Son réalisme l'entraîne parfois dans des descriptions longues et éminemment détaillées qui peuvent tout à fait rebuter ou ensuquer un lecteur insuffisamment déterminé à l'ascension (ce que j'étais). D'autre part, un roman De Balzac n'est jamais seulement un roman, un récit mêlant le réel et l'imaginaire. Ceux qui, comme Illusions perdues, appartiennent à La Comédie humaine (90 titres !) se veulent également étude des moeurs et de la société, historiographie et, puisqu'il y est souvent question de principes, ils ont aussi une dimension philosophique. Chaque roman de la Comédie humaine, bien qu'ils puissent tous se lire de manière indépendante, a été pensé non comme un objet distinct et fini qui pourrait éventuellement se permettre le luxe d'une relative superficialité mais comme un élément d'un vaste édifice qui dirait toute une époque et tout d'une époque.

Bref, Balzac (comme Stendhal) est un écrivain exigeant qui demande que le lecteur de l'an 2023, avant de s'acclimater enfin, s'astreigne à une certaine application, fasse preuve d'une certaine abnégation. On n'entre pas chez Honoré comme on entre dans une Despentes. Le passage est nettement plus étroit (oui, je sais : c'est un coup bas.)



Pour me rapapilloter avec ce Balzac qui, au fil des tentatives, m'avait plus souvent mis en déroute que conquis, j'ai donc attendu d'être plus aguerri à la littérature du 19e mais j'ai également passé en revue tous les titres de la Comédie humaine et soigneusement sélectionné le pré où se tiendrait la nouvelle rencontre. Mon choix, pour plusieurs raisons, s'est très vite porté sur Illusions perdues : nombre de critiques et d'auteurs (dont Marcel Proust) le tiennent pour un des meilleurs romans De Balzac (à défaut d'être un des plus faciles), l'action se déroulant à la fois à Angoulême et à Paris, il constitue une introduction idéale à deux volets importants de la Comédie humaine (Scènes de la vie de province et Scènes de la vie parisienne), il traite du mal du siècle (les progrès et le matérialisme bourgeois, vecteurs de banquisme et d'impostures, entraînent compromissions, déliquescence, malaise, vide spirituel), il se penche sur le monde littéraire (auteurs et éditeurs) et les débuts du journalisme putassier, il nous fait pénétrer dans diverses sphères de la société (aristocratie, bourgeoisie, demi-monde, etc.), il parle de politique (et, donc, d'un pan de l'histoire de France, notamment la rivalité entre les libéraux et les royalistes aux temps de la Restauration), d'usure, de capitalisme (avant Marx), de justice et de droit, etc.



Et ce fut enfin un succès, un bonheur ! Une rencontre dont l'auteur et le lecteur sortent tous deux vainqueurs : l'un a conquis et l'autre est plus que probablement balzacisé de manière irrémédiable.

À moi maintenant La Comédie humaine !
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La Peau de chagrin

Les Chouans fut une lecture scolaire imposée au collège et je dois reconnaître qu'elle m'avait poussée à me dire "Balzac ? Plus jamais !".



C'était sans compter sur François Busnel qui, dans un special de La Grande Librairie consacré à la vie de cet auteur, m'a donné envie de lire "Tout Balzac", comme dirait l'autre.



Le pitch de La peau de chagrin m'a séduite : un côté un peu fantastique, une dimension largement philosophique, un personnage principal désespéré qui saute à pieds joints dans les mauvaises solutions. Bref, ce roman me paraissait accessible.



Pour autant, la première partie du roman m'a été extrêmement fastidieuse, ardue et longue. L'interminable description du magasin de l'antiquaire, suivie du récit de l'orgie, tout aussi délayée, ont failli avoir raison de ma patience. Une conversation sur les événements politiques, artistiques et culturels de 1830, ça n'était pas suffisamment compliqué alors Balzac s'est dit que tenue par des mecs bourrés, ce serait plus drôle.. Hmmmmm....



Mais dès que Raphaël commence le récit de sa vie, le roman prend une tournure plus accessible et un rythme plus digeste.

L'opposition entre les deux femmes du récit, Foedora et Pauline, l'entêtement de Raphaël, c'est prodigieux.

Et quand il comprend réellement ce qu'implique d'avoir accepté cette peau de chagrin, on touche au génie ! Tous ses subterfuges pour éviter l'inéluctable dessein de la peau.... Choisir de ne pas vivre pour ne pas mourir : Génial !



Bon, Balzac ne serait pas tout à fait Balzac s'il ne digressait et délayait pas un peu de temps en temps mais sur la deuxième partie du roman, cela reste parcimonieux.



Alors je ne regrette pas d'avoir persévéré pour découvrir l'un des premiers chefs d'œuvre de ce romancier magistral et, si je vais favoriser des lectures plus faciles pendant quelques temps, je pense que je céderai à nouveau aux sirènes balzaciennes d'ici quelques temps. Peut-être pas "Tout Balzac", hein.. Mais au moins quelques uns.

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La Cousine Bette

La cousine Bette est une vieille fille comme on en rencontre souvent dans les grandes familles. Pas vraiment jolie, sans fortune et vivant chichement. Beaucoup la plaignent et la regardent avec condescendance. Mais le baron Hulot d’Hervy et sa femme Adeline n’imaginent pas un instant le ressentiment et la colère que peut avoir la vieille dame envers eux, l’invitant certes chaque soir au repas (ce qui lui fait des économies) mais la considérant toujours comme la 5e roue du carrosse. Leur fille Hortense, demoiselle à marier, encore moins.



Ce roman de grande ampleur raconte la vengeance que va fomenter la cousine envers toute sa famille. À la fois la branche aristocratique des Hulot, mais aussi celle plus bourgeoise et commerçante personnifiée par Célestin Crevel, parfumeur en retraite, fortuné après avoir gravi toutes les échelles de la société. Pour cela, Bette va s’associer avec Valérie Marneffe, femme marié à un homme faible, qui va vite comprendre les avantages de la luxure face à la vertu. Celle-ci ne va pas hésiter à cumuler les amants pour s’offrir une vie nouvelle, plus opulente, tout en agissant pour la promotion de son mari fonctionnaire. Ainsi le baron, qui pourtant s’était déjà ruiné avec d’autres maîtresses, Crevel, le comte Wenceslas (mari d’Hortense et préalablement protégé de Bette) vont tous passer à la casserole et y perdre des plumes.



Car ici, Balzac, dans ce qui sera un de ses derniers grands romans, n’y va pas avec le dos de la cuillère : les hommes y sont libidineux, les femmes vertueuses et soumises ou alors luxurieuses et vénales. Quant à l’amour, il s’achète, que ce soit pour le mariage (la dot) ou pour les maîtresses. Le cynisme est la règle, pas de pitié pour les braves ! La cousine multiplie les manœuvres afin de mettre la famille à ses pieds et renverser la situation : que ce soit elle qui prenne en charge sa parentèle.



Ce roman de Balzac qui ne manque pas d’humour peut, par sa puissance critique, faire penser aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, pour la Restauration, tant le milieu décrit semble corrompu et décadent. Un livre d’une rare force avec de nombreuses scènes mémorables.
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Eugénie Grandet

Le film passe actuellement sur Cine+ Premier ! L'occasion de revoir ce fameux père Grandet, qui embarque tout son entourage dans sa folie (l'inverse des grandeurs), sans demander le consentement à qui que ce soit. Olivier Gourmet campe à merveille ce patriarche manipulateur et violent. Balzac a choisi une thématique bien intemporelle, l'avarisme, qui touche encore probablement aujourd'hui du monde, surtout à la campagne. Et ce malgré le monde consumeriste dans lequel nous vivons.
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Eugénie Grandet

Balzac fait revivre sous nos yeux la vie provinciale du 19ème siècle sans que les descriptions à rallonge ne ralentissent la narration et je trouve que le suranné et le vocabulaire soutenu siéent au personnage éponyme, à contre-courant de son époque. La constance d'Eugénie dans son refus du compromis, sa capacité à agir selon ses convictions et sa résistance au monde du paraître la rendent à la fois universelle et intemporelle, bien au-delà des propos politiques du récit.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Le Bal de Sceaux

Balzac a écrit de nombreuses nouvelles qui mériteraient d’être réunies en un ou deux volumes dans la collection bouquin par exemple. Ce serait une belle initiative qu’apprécieraient tous ceux qui n’osent pas aborder Balzac craignant d’avoir le souffle trop court et qui préfère varier les intrigues plutôt que de passer du temps sur une seule histoire (« Illusions perdues » ou « Splendeurs et misères » des courtisanes » font respectivement 864 et 630 pages en format poche). Les nouvelles de Balzac (autour d’une centaine de pages en moyenne) sont moins connues pourtant elles sont d’une grande qualité et peuvent servir de point d’entrée dans la Comédie humaine. On peut citer par exemple : « La fille aux yeux d’or », « La Maison du chat-qui-pelote », « Le Colonnel Chabert », « L’Auberge rouge » et précisément « Le Bal de Sceaux ».



J’ai lu cette histoire dans l’édition scolaire de la collection « Étonnants Classiques » éditée par Garnier Flammarion. Une lecture reposante, car elle est précédée d’une présentation permettant de situer le contexte de l’histoire et d’un dossier d’analyse permettant de ne rien laisser échapper d’important sur ce qu’il faut comprendre. Le texte lui-même fait l’objet de nombreuses notes de bas de page qui explique aussi bien le vocabulaire que les expressions parfois un peu anciennes utilisées par l’auteur. Bien que possédant déjà toute l’œuvre de Balzac et certains livres en double, je n’hésite pas à racheter d’autres éditions lorsque celles-ci contiennent un appareil critique.



Lire Balzac c’est chaque fois l’occasion de retrouver un univers riche de nombreuses références culturelles et historiques et un style mis au service de l’analyse fine des comportements humains. L’intrigue est simple, une jeune fille de la noblesse, Emilie de Fontaine, souhaite se marier à l’homme idéal, riche, noble et beau. Elle écarte systématiquement tous ses prétendants en leur trouvant chaque fois mille défauts jusqu’au jour où elle rencontre un bel inconnu. Elle tombe amoureuse, mais ses exigences fondées sur une haute idée d’elle-même vont venir contrarier son projet. Balzac fait de ce modeste canevas un petit chef-d’œuvre ou se déploie tout son talent d’observateur de la société.



Le dossier qui accompagne le texte nous rappelle la fable de La Fontaine « Le Héron, La Fille » que je ne connaissais pas et qui illustre admirablement cette nouvelle. Balzac en avait certainement connaissance et il s’en est inspiré. Cette histoire est aussi à la croisée de deux mondes, l’un révolu, celui de la noblesse d’Ancien Régime et de son étiquette et le monde de la restauration qui fait souffler un vent nouveau parmi les membres de la haute bourgeoisie.



Encore un bon moment passé en compagnie de Balzac.



— « Le Bal de Sceaux », Honoré de Balzac, GF Flammarion, collection « Étonnants classiques » (2001), 128 pages.
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Le Père Goriot

Le Père Goriot raconte le sacrifice d'un père pour ses deux filles qui sont dans le grand monde, sous l’œil avisé de Rastignac, un tout jeune homme débarquant dans la capitale, qui apprendra et pourra dire à la fin du roman : "A nous deux maintenant" en s'adressant à Paris et à ses habitants. Tout le monde se débat dans ce Paris populeux où l'extrême misère voisine avec le luxe ostentatoire, où tout est possible, y compris le pire, où tout le monde veut réussir. Tout cela n'est pas nouveau, nous apprenons autant que Rastignac, et nous pleurons avec lui, pour la dernière fois peut-être, il deviendra aussi impitoyable que les autres, voire davantage. Le beau n'est jamais loin, il nous surprend toujours au détour d'une porte, il se fait discret, et ne s'épanouit que dans l'ombre.
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La Duchesse de Langeais

Deuxième volet de l’Histoire des Treize (après « Ferragus » et avant « La Fille aux yeux d’or ») « La Duchesse de Langeais » avait pour titre initial « Ne touchez pas à la hache ».

Si le premier intitulé situait bien le roman (un portrait de femme dans l’aristocratie) le second rend mieux compte du ton employé qui tire le roman vers le roman de mœurs, et même vers le roman noir. Car il ne faut pas s’y méprendre, « La Duchesse de Langeais » est un roman particulièrement dur et cruel. On a supposé que Balzac a voulu se venger d’une « dame de la Haute », la duchesse de Castries qui avait eu l’impudence de se refuser à lui (y en a, j’vous jure !) Si c’est le cas, il ne l’a pas loupée : la duchesse de Langeais est une sacrée… coquette, qui fait chambre à part avec son mari, s’amuse à aguicher ses différents soupirants, et s’expose, bien entendu à quelques désagréments. Le général de Montriveau, par exemple, est un de ceux qui aiment bien la poupée qui dit oui, mais ne fait pas de cadeaux à la poupée qui dit non. La duchesse de Langeais (qui se prénomme Antoinette et non pas Catherine) va en faire les frais. Quand cette coquette se rend compte qu’elle va trop loin en aguichant ses soupirants, elle fuit dans un monastère en Espagne où elle devient sœur Thérèse. Le général (qui est un des Treize) l’y retrouve et essaye de l’enlever…

Balzac dresse un portrait terrible des deux protagonistes : la duchesse de Langeais, type même de l’aristocrate désœuvrée, qui non seulement trouve dans le jeu de la séduction un palliatif à son ennui, mais encore éprouve un malin plaisir à éconduire ses soupirants. Dans le même temps, elle est prisonnière des codes et des conventions de son milieu, cette aristocratie que Balzac n’épargne pas. Et la passion amoureuse n’arrange pas les choses : figurez-vous qu’elle aime son bourreau tout en se refusant à lui ! Une belle analyse psychanalytique en perspective. Le général, lui est plus facile à cerner : c’est une brute (il est à deux doigts de marquer Antoinette au front d’une croix de Lorraine chauffée au rouge – quand on parle de général et de croix de Lorraine, ce n’est pas forcément cette image qui vient à l’esprit !). Vous me direz, c’est la position dominante du mâle, c’est pas faux, comme dit Perceval, position bien entendu indéfendable, mais il ne faut pas oublier non plus qu’il fait partie de cette société secrète des Treize, dont la raison d’être est la satisfaction de toutes les aspirations, en dehors de toute contingence morale, religieuse ou idéologique.

« La duchesse de Langeais » est, des trois romans qui forment « L’Histoire des Treize », le plus abouti : le plus critique envers l’aristocratie et ses valeurs désuètes, le plus affiné dans ce portrait contrasté d’Antoinette, coquine coquette, jouant avec le feu, et finalement prise au piège de la passion. L’affrontement des deux personnages dans la scène du fer rouge, est significative à cet égard : à la froideur cruelle du général, Antoinette montre toute sa passion et son défi.

Et la hache, dans tout ça, me direz-vous ? C’est une allusion que fait Montriveau à la mort du roi Charles 1er d’Angleterre, un rappel historique destiné à impressionner la duchesse de Langeais :

« - En vérité, monsieur le marquis, dit la duchesse de Langeais, vous regardez mon cou d’un air si mélodramatique en répétant cette vieille histoire, connue de tous ceux qui vont à Londres, qu’il me semble vous voir une hache à la main.

Ces derniers mots furent prononcés en riant, quoiqu’une sueur froide eût saisi la duchesse.

- Mais cette histoire est, par circonstance, très-neuve, répondit-il.

- Comment cela ? je vous prie, de grâce, en quoi ?

- En ce que, madame, vous avez touché à la hache, lui dit Montriveau à voix basse.

- Quelle ravissante prophétie ! reprit-elle en souriant avec une grâce affectée. Et quand doit tomber ma tête ?

- Je ne souhaite pas de voir tomber votre jolie tête, madame. Je crains seulement pour vous quelque grand malheur ».



Même s’il ne fait pas partie des plus grands romans de Balzac, « La Duchesse de Langeais » mérite largement le détour : Une preuve de plus du génie de cet auteur qui décidément mérite bien d’être… honoré !





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Le Colonel Chabert

Avant d’être le roman que nous connaissons aujourd’hui, « Le Colonel Chabert » a connu deux autres avatars : la première version (1832) s’intitulait « La transaction » ; la deuxième (1835) avait pour titre, de façon plus explicite « La Comtesse à deux maris », enfin la version définitive (1844), incluse dans les « Scènes de la vie privée » porte pour la première fois le nom du personnage central « Le Colonel Chabert ».

« Le Colonel Chabert » est l’histoire d’un revenant. Comme « Monte-Cristo » qui curieusement sort la même année (1844). Mais leurs destins sont tout à fait divergents : Monte-Cristo revient pour se venger. Chabert revient pour réclamer son dû. Le premier finira par avoir gain de cause. Le second connaîtra un sort plus tragique.

Hyacinthe Chabert est un colonel d’Empire, officiellement mort à la bataille d’Eylau (1807), sa veuve Rose Chapotel, une ancienne fille de joie, hérite de sa fortune, et épouse un aristocrate, ancien émigré, qui veut se lancer dans la politique. Mais voici que Chabert reparaît à l’étude du notaire Derville. Malgré le caractère pour le moins exceptionnel de cette affaire, le notaire accepte de s’en charger. Bien entendu la comtesse ne veut rien savoir. On peut la comprendre, accepter officiellement le retour de son mari légitime signifierait sa ruine. D’un autre côté l’accepter officieusement comporte aussi des risques, les ex soldats de l’Empire n’étant pas bien vus sous la Restauration. La comtesse joue un double jeu devant son ex-mari. Mais celui-ci, qui surprend la vérité au détour d’une conversation, se drape dans sa dignité et renonce à tout. Il finit à moitié fou dans un asile. Le notaire, écœuré, quitte la capitale.

Balzac signe ici un de ses meilleurs romans : à la fois roman de mœurs et roman historique, il propose quelques portraits saisissants, et dresse un tableau cynique et désabusé de la société (qu’il nous fait partager par Maître Derville). Le roman se passe en 1818, sous Louis XVIII, mais il a été écrit en 1832, sous la monarchie de Juillet. Il est donc doublement historique, puisqu’il évoque les campagnes de l’Empire, et notamment la bataille d’Eylau, et aussi le sort des « demi-soldes » sous la Restauration.

Le portrait de Chabert est un des plus émouvants que nous ait laissé Balzac : comme le père Goriot, c’est un vieillard déçu par ses proches. Mais si Goriot, par amour paternel, ravale sa fierté, Chabert, lui, au nom de sa dignité bafouée, renonce à se battre. Les deux sont pathétiques dans la façon dont ils sont menés en bateau, l’un par ses filles, l’autre par sa femme. Et, coïncidence troublante, Maître Derville est également l’avoué du Père Goriot.

Les autres portraits ne sont pas en reste : la comtesse, comme souvent chez Balzac, fait passer ses goûts de luxe et sa fortune avant toute autre considération. (c’est une idée assez répandue sous la Restauration, et ce sera encore plus vrai sous la Monarchie de Juillet : pensons au « Enrichissez-vous » de Guizot). L’honnête Maître Derville se veut un peu le moraliste de l’histoire, mais devant la tournure des évènements il ne peut que constater le manque de cœur, la malveillance, l’hostilité de certains personnages, qui abusent de la faiblesse de leur victime.

Un grand Balzac qui se lit très facilement, bien qu’il ne soit pas découpé en chapitres, un peu comme une longue nouvelle.

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Le Père Goriot

J'avoue à ma grande honte qu'à une lointaine époque, la longue description de la pension Vauquer m'avait dissuadé de poursuivre la lecteur du roman. Aujourd'hui je me délecte de chaque ligne De Balzac. Oui même quand écrit que la poussière se mêle à l'huile sur le quinquet d'Argand de la salle à manger. Balzac est semblable à Bach, presque toujours génial et jamais médiocre.

Je m'adresse simplement aux jeunes gens pressés ici, en leur priant de "s'accrocher" et de ne pas lâcher prise, car ils ne tarderont pas à se passionner pour le personnage de Rastignac. A mon avis il faut démarrer la Comédie humaine par le Père Goriot, même si c'est l'un de ses sommets (au pire on peut se faire une petite mise en jambe avec "la maison du chat qui pelote" ou "le bal de Sceaux"). En effet, même si le père Goriot a été écrit relativement tardivement, on y découvre un jeune Eugène Rastignac plein de vertu et de courage qui permet de mieux comprendre celui, plus cynique, qui apparaît dans les autres ouvrages de la Comédie humaine (même ceux qui ont été écrits à une date antérieure, je ne sais pas si je me fais bien comprendre). Il vaut aussi mieux faire la connaissance de l'admirable Vicomtesse de Bauséant ici, avant de lire "la femme abandonnée". On appréciera également mieux les "illusions perdues", si l'on a lu le père Goriot au préalable.
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Béatrix

Devoir de vacances : lire "Béatrix" d'Honoré de Balzac pour la réunion de rentrée du Club de lecture.



Comme avec les devoirs de vacances de ma jeunesse j'ai passé quelques heures plutôt assommantes en compagnie de ce pavé. Texte trop long, souvent embrouillé, descriptions intéressantes mais souvent interminables. Peu d'empathie pour les personnages oisifs de l'aristocratie de la première moitié du XIXème siècle, à l'exception de Camille Maupin (Mlle des Touches). H de Balzac se serait inspiré de George Sand pour créer ce personnage. Enfin Calyste m'a agacée et Béatrix exaspérée.



J'ai un peu honte de qualifier d'assommant l'ouvrage d'un grand écrivain français, mais je me pardonne en constatant que "Béatrix" ne figure pas dans la liste des œuvres principales de Balzac.
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La Bretagne comme ils l'ont aimée

Une année, je me suis retrouvé à déambuler dans les rues d'Edimbourg et, dans la chaleur de la nuit qui prit de court le jour, quelle ne fut pas ma surprise d'y voir à la Scottish Gallery une expo de Gauguin où la Bretagne était à l'honneur. Les représentations à deux pas de mon enfance, à quelques champs d'écart qui m'ont tant fasciné, émerveillé..



Quand je visitais le musée de Pont-Aven, avant transformation, je ne voyais pratiquement que les quelques Gauguin en collection permanente qui sortaient du lot de leur flamboyance, leur géniale facture, couleurs, traits. Sans faire injure à Sérurier, Bernard, Verkade et Cie, bien entendu.



Son Christ jaune restera toujours pour moi un trait de génie qui symbolise non seulement son talent mais immortalise une Bretagne si singulière, si mystérieuse, mi-paienne, mi-religieuse.



Quand il eut fait le tour de lui-même si je puis dire, de ses fantasmes, il lui prit de rechercher encore plus de couleurs, plus de lignes, ; il partit en Martinique avec Charles Laval, où ils "pourront rire à l'aise et prendre du bon temps", les mirettes de l'artiste incomparable s'écarquillent encore davantage..

Le désespoir est souvent présent dans la vie de Gauguin, il le sera en Martinique, il la quitte épuisé, fauché comme les blés.. Oui souvent dans sa vie, il souffrira cruellement de manque d'argent et avec une belle cicatrice au coeur d'être tenu éloigné de sa famille.. Quand on songe aujourd'hui à la cote de ses oeuvres, le succès posthume laisse quand même un goût amer, tel le chien et la durée courte de sa vie. Le méga-feu de l'art fut fixé, si je puis me permettre.

Et pourtant il avait dit :



"Ses préoccupations sur les phénomènes qui nous paraissent surnaturels et dont on a seulement la sensation, ce qui l'amenait à considérer que les couleurs étaient encore plus explicatives quoique moins multiples que les lignes, par suite de leur puissance dans l'oeil". Il aspirait donc à une palette plus colorée ..



En 1994, il visite Bruges qui fait partie comme ce qui précède de mon "anneau d'or". Ca clignote, ça clignote ..



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Eugénie Grandet

Après avoir récemment lu deux nouvelles de cher Balzac sur le thème du poids du mariage chez les jeunes filles j'ai eu envie de rester dans la même veine mais dans une format plus long et Eugénie Grandet semblait tout à fait convenir.

C'est l'histoire d'une jeune fille qui vit avec sa mère, sous la domination d'un père riche, avare et autoritaire en pleine campagne Angevine. Eugénie est une jeune fille douce, dévouée, bienveillante. Elle obéit à son père sans jamais rechigner et ferait tout pour lui faire plaisir, mais un jour le cousin de la famille, Charles Grandet, débarque et chamboule tout à l'intérieur d'Eugénie.

Si l'on était déjà admirative de son dévouement envers son père, ce ne sera rien comparé à l'abnégation, la fidélité et l'amour qu'elle aura pour Charles, et ce qu'elle fera pour lui. C'était à la fois triste et beau de voir la pureté d'Eugénie au milieu des vils sentiments qui sembleront l'entourer en permanence...

Comme dans les deux nouvelles que j'avais lu, le bal de Sceaux et La maison du chat-qui-pelote, on retrouve cet éternel dilemme entre mariage d'amour et mariage de raison. Lequel choisir ? Quel choix apporterait le vrai bonheur ? Les conventions sociales sont-elles plus fortes que l'amour ? Comment s'extirper de la pression familiale ? Autant de questions qui ont agités le coeur des jeunes femmes de ces trois histoires pour autant d'issues différentes...

C'est vraiment une thématique que je trouve fascinante car elle met en lumière et pose des questions sur probablement l'un des carcans les plus lourds du XIXe siècle, et Balzac nous détaille toute la palette de ce sujet à la perfection.

J'ai aussi pris grand plaisir à retrouver l'atmosphère de la province rongée par les rivalités que Balzac dépeint toujours si bien. Ces luttes intestines et hypocrites, aux multiples conséquences sur les vies, et qui semblent avoir encore et toujours les même racines : l'argent et l'ambition.
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Le Colonel Chabert

Des années après avoir été déclaré mort au combat, un ancien colonel d’Empire revient à Paris pour récupérer son épouse, remariée depuis, et sa fortune.



J’ai trouvé l’idée de départ très intéressante, malheureusement la mise en oeuvre ne correspondait pas à mes attentes. Je m’attendais à ce que le doute sur l’identité du personnage principal perdure jusqu’à la fin, or on est fixé très rapidement. Ensuite on retombe dans des considérations sexistes sur les femmes.



Et Balzac ne peut pas s’empêcher d’ouvrir ses histoires sur des détails sans intérêt qui me rebutent à chaque fois, ici la vie dans une étude de notaire, ce qui n’a absolument aucun intérêt pour l’histoire. Heureusement, le récit est suffisamment court pour être lu en une fois, sinon j’aurais probablement eu du mal à reprendre ma lecture après l’avoir interrompue.
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La Femme de trente ans

Un roman qui traite de la conditions des femmes à travers le portrait d’une d’entre elles, mal mariée. L’intrigue finit par prendre un tournant inattendu qui m’a laissée perplexe.



Je n’ai pas trop aimé, surtout que la morale est toujours la même avec l’auteur: les femmes devraient écouter leur père ou leur mari et rester toujours vertueuses, obéissantes et résignées. 222 pages pour en arriver là, c’était quand même très long, surtout qu’aucun personnage n’est vraiment attachant. L’intérêt réside surtout dans la description de l’époque et la plume de l’auteur, mais il y a quelques remarques intéressantes sur la condition des femmes.
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Le Père Goriot

Balzac le maître des descriptions à mon humble avis c est partit !





Il y a longtemps que j ai lu ce livre mais je l ai beaucoup aimé . Je préfère illusion perdues mais le personnage du père Goriot m a touché .



Encore une critique courte et peu intéressante. Je vais vite me reprendre promis !
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