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Critiques de Horace McCoy (130)
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On achève bien les chevaux

Aussi triste que le film, et me donnant aussi mal au ventre, ce marathon de danse de plusieurs semaines au bord du Pacifique, des couples consentant à exposer leur souffrance à la seule condition d'être nourri.



On suit le couple 22, Robert et Gloria désespérément fascinée par la mort.



J'ai bien aimé l'écriture 'à la Hemingway', simple et vrai.

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On achève bien les chevaux

C’est grâce à ma grande amie Christelle, que je découvre, cet auteur Horace McCoy, et que la quatrième de couverture m’intrigue vraiment… On comprend plus ce que ça signifie après avoir terminé le roman. Quel livre!



Après une lecture ennuyeuse, il m’attirait et je décide enfin de le lire. Dès que j’entre dans le livre, je suis intriguée par la construction du roman, par ses titres à chaque chapitre et je me laisse surprendre à m’attacher à mon personnage principal. À chaque tournant du livre, on se demande dans quel trouble il s’est bien mit. C’est dans ses propos, lorsqu’il raconte son histoire, qu’on suppose effectivement le fait d’avoir rencontré sa partenaire de danse, que ce ne fut pas une très belle rencontre pour lui.



Captivant, Vivifiant, Tournoyant



Pour tous ceux qui me connaissent, on sait que j’aime la danse, ici c’est également dans un marathon, que notre personnage principal, s’y fait amener, pour gagner un peu d’argent, avec une partenaire, disons trop terre à terre et assez négative. C’est la première fois qu’il y rencontre ce genre de personne et qu’il ne comprend pas trop comment elle puisse voir la vie, aussi noire.



Voilà le livre lui donne la parole et on voit les événements se défiler au fur et à mesure jusqu’à la toute fin finale. C’est tout à fait un personnage auquel on s’attache, c’est lui le centre de l’attention, les autres autour ne sont là que pour mettre en scène, son histoire. On entend également la mélodie de la danse, on perçoit la mer aussi. L’auteur Horace McCoy possède une belle plume, avec des descriptions très imagées et on s’y projette vraiment dans la vie de notre personnage, qu’on affectionne.



C’est un excellent moment passer avec mon personnage principal et la fin, quelle finale. Je me souviens encore de la scène, avec fond de la mer, vraiment c’est une très belle découverte cet auteur Horace McCoy et ça grâce à ma Christelle. J’invite donc à aller voir sa très belle critique, je précise qu’on ne l’a pas lu en même temps mais on a pu échanger et s’attendre pour faire notre chronique. C’est un très beau partage et je l’a remercie.



C’est un très beau, coup de cœur, pour moi et je me suis surprise à lire à voix haute. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences même dans un marathon de danse. Pour moi, le personnage principal fait toute la différence, au cœur de l’histoire.
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On achève bien les chevaux

Horace McCoy ( 1897 – 1955 ) , comme tant d'autres au pays de l'Oncle Sam , n'obtint jamais la reconnaissance eu égard à son rang . Témoin et acteur de la grande dépréssion des années 30 , il sortira un premier roman ( They shoot horses , don't they ? En 1935 ) corrosif et acerbe qui ne trouvera jamais son public . Atteint d'une crise cardiaque , il disparaitra à l'age de 58 ans dans l'indifférence la plus totale...

L'Aaaaamériiiiqueeee , l'Aaaaamériiiiqueeee , je veux l'avoir...Joe ? Non rien...



On acheve bien les chevaux , c'est avant tout une rencontre...Pas une belle rencontre mais de celles qui vous font longtemps regretter le jour pas béni de son avènement...Robert , figurant désoeuvré courant le cacheton dans un Hollywood moribond , et Gloria , pseudo actrice au chomage surnommée Patte de Lapin , Bout en train , Bleu Bonheur...La joie de vivre désincarnée...

C'est avec un entrain limité qu'ils décideront de s'inscrire au marathon de la danse , pitance et dodo assurés avec à la clé , 1000 $ aux vainqueurs ! Et pourquoi pas , peut-etre , l'occasion de se faire remarquer par un producteur pour ces Ginger et Fred désenchantés...



Par le biais de ce court récit , McCoy tire à boulets rouges sur ce pays des possibles et dégomme le reve Américain en un peu plus de 200 pages ! A chaque époque ses jeux du cirque . Les gladiateurs sont morts , place à ces forçats de la danse qui ne sont pas sans rappeler nos délicieux programmes de télé-pseudo-réalité , odes à la vacuité et la bétise la plus débilitante . Lelay , il y a peu , vendait du temps de cerveau humain disponible...A défaut de vendre du reve...Qui a dit cynique ? Mais revenons à nos moutons...chevaux...

Robert est jugé pour meurtre . A l'énoncé de la sentence , il se souvient de Gloria et de tous les évenements l'ayant conduit à comparaitre . Il se rappelle le marathon , il se remémore l'enfer...

A ma droite , les nantis , odieux spectateurs voyeurs d'une misere qui s'expose .

A ma gauche , les forçats de la vie prets à tout pour s'en sortir ou tout du moins , prolonger un peu plus leur agonie...

McCoy a su trouver le juste équilibre sans en faire de trop . Il nous immerge dans ces concours d'un autre temps , sans susciter le moindre ennui , et ce par le biais d'idées novatrices à meme de relancer continuellement l'interet du public et par ricochet , celui du lecteur ! Aucun temps mort...Organisation d'un pseudo mariage , instauration de derbys éliminatoires , tout est bon pour attirer et fideliser le chaland . Le sponsoring est également de la partie , on a rien inventé...

L'on suit ces amitiés qui se font et se défont , ces rivalités qui explosent au rythme infernal d'une musique qui ne s'arrete jamais pour le plus grand plaisir de l'assistance qui ne vibre , elle , que pour la mise à mort annoncée de ces galériens du dancefloor...Au fur et à mesure , Robert se prend au jeu quand Gloria n'aspire plus qu'à lacher prise et souhaiter disparaître définitivement .

Une écriture envoutante . McCoy , astucieusement , joue avec le lecteur en alternant les évenements dramatiques inhérents à une telle compétition et le délibéré du proces . Malin . Les corps souffrent , les ames pas moins . 144 couples au départ , il ne doit en rester qu'un ! Ça vous rappelle quelque chose ?

Boudé à sa sortie pour cause d'attentat patriotique ( faut pas casser les reves , le ricain est susceptible...) , ce magistral récit retranscrit admirablement les affres d'une génération prete à tout pour s'en sortir , meme au pire...Il pose également la question du suicide assisté , frein supplémentaire au succés éditorial dans une Amérique dévote en diable . Si , si , c'est possible ;)



On Acheve Bien les Chevaux  , c'est comme le tres bon café : noir et intense ! Tu danses ?
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On achève bien les chevaux

La fin est prévisible, la fin est aussi tragique qu'inéluctable. La fin nous est dite dès le début. Mais la fin nous saisit d'horreur tant elle fait écho au désespoir.



On achève bien les chevaux m'a fait penser aux Raisins de la colère de Steinbeck. La force et la fragilité de l'espoir, de tous ces laissés pour compte sur le bord de la route où la roue de la vie est mue par le fric. Celui qui vous donne le droit de survivre, de manger.



Cela m'a fait penser aussi à Des souris et des hommes du même auteur que je tiens en grande estime, pour cette fin qu'on voit venir, qu'on sait venir et qui est une souffrance autant qu'une libération.



Une lecture marquante mais cruelle. Choisissez bien votre moment, car inutile de préciser qu'elle vous remuera.
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On achève bien les chevaux

C'est un condamné à mort qui nous parle. Nous sommes en 1935 en Californie, et alors que la grande Dépression n'a pas fini de ravager les vies des plus modestes et que l'on prononce la sentence contre lui, Robert nous raconte comment il a rencontré Gloria, l'épreuve perdue d'avance du marathon de danse qu'ils ont traversée ensemble, et pourquoi il l'a tuée.



En écrivant cela je n'ai rien dévoilé, tout cela est dit dans les premières pages. En revanche ce que ces lignes ne disent pas, c'est la puissance de la portée symbolique de ce livre sec et bouleversant, sa capacité à démonter le mécanisme social qui sous-tend le déterminisme de la misère, la lutte plus ou moins consciente, plus ou moins farouche ou plus ou moins désespérée des individus pour s'en extraire.



Sur cette plage de Los Angeles baignée des lumières inatteignables de Hollywood, c'est un microcosme de la société américaine des années trente dans toute sa violence qu'abrite ce hangar, dans lequel des centaines de crève la faim viennent tourner jusqu'à l'épuisement dans un de ces marathons de danse qui essaiment le pays. Il n'y a qu'un seul gagnant, l'effort est surhumain et ils sont exhibés comme au cirque, mais au moins ont-ils la garantie de repas quotidiens. C'est le spectacle de la misère vue d'en bas : ceux qui triment sur la piste, ceux qui les exploitent, ceux qui, un cran au-dessus dans l'échelle sociale mais tout autant condamnés, se repaissent du spectacle.



Comme tous, Robert et Gloria jouent pour gagner. Mais là où Robert, naïf, s'accroche à un rêve, celui de devenir metteur en scène s'il remporte les mille dollars du concours, Gloria n'a qu'un objectif qu'elle n'a, lucide et déjà trop abimée par la vie, plus l'énergie d'atteindre. "Je voudrais être morte", répète-t-elle sans relâche à Robert qui, à travers elle, finit par prendre conscience du jeu perdant dans lequel il est englué.



Ce livre est d'autant plus bouleversant que le récit minimaliste, sans effet ni fioritures, laisse apparaître derrière chaque plan des symboles lourds de sens, comme le bus qui ne s'arrête pas pour Gloria au début de l'histoire, le couple qui s'effondre dans le dernier tour du derby organisé pour pimenter le spectacle, l'océan qui frémit sous le hangar sur pilotis et que Robert ressent mais ne peut pas voir, la détestable compassion de Madame Layden qui consent au spectacle.



Un livre cruel et majeur, à mon sens bien plus intéressant que le film, qu'il faut lire jusqu'à la dernière ligne pour comprendre le sens de son titre à la fois terrible et libérateur.

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Le scalpel

Moins percutant que l'excellent "On achève bien les chevaux", "Le scalpel" n'en est pas moins un roman de belle facture, très ambiancé Amérique années 50, dans lequel on ressent comme dans "On achève..." la patte du scénariste de Horace McCoy avec une succession de scènes très visuelles et de nombreux dialogues.

On y assiste à une littérale remontée de la mine, celle de Tom Owen, issu d'une lignée pauvre de mineurs, qui revient après-guerre de dix ans passés en Europe avec un talent véritable de chirurgien mais une lourde sensation d'imposture, acquise dans l'enfance dans sa relation délétère avec son frère. Adoubé dans la belle société de Pittsburgh en Pennsylvanie, Tom cache ce mal-être derrière un cynisme et un matérialisme dont on sent bien qu'au fond ils ne lui ressemblent guère. Il faudra tout l'idéalisme et la ténacité d'une jeune femme pour l'accompagner dans la connaissance de lui-même et l'acceptation de ses qualités, liquidation faite de l'héritage familial.

Un roman assez fort sur la quête de soi, le sens du bonheur dans une société aux valeurs dures en même temps qu'une critique délicatement virulente de la société capitaliste américaine d'après-guerre.
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On achève bien les chevaux

Depuis le temps qu'il traîne sur mes étagères, il était vraiment temps que je me plonge dans ce classique de la littérature américaine.

L'histoire se place dans les années 30, après la Crise de 29, durant La Grande Dépression. On suit un couple de partenaires de danse : Gloria et Robert qui participe à un marathon de danse. Ayant réellement existé, ces compétitions étaient prisées à la fois de la jeunesse désargentée qui cherchait à la fois de quoi manger et poursuivait un rêve de gloire et le prix accordé aux gagnants : quelques centaines de dollars.

Le récit à rebours de ce fameux marathon est entrecoupé d'extraits du procès de Robert pour meurtre.

Le style est incisif, les personnages sont désespérés et ce huis clos moite, la frénésie de la foule spectatrice n'est pas sans rappeler des allures de jeux du cirque. Le crescendo tragique est palpable et inéluctable.

C'est une lecture intense et prenante qui vous happe et dont on ne peut que difficilement se dépêtrer. Bien malgré soi, devant une scène horrifique, on s'arrête fasciné par cette violence sous-jacente, ces non-dits, cette détresse jusqu'à la fin. Peu d'explications, peu de pensées que du présent brut sans filtre, le monde en noir et blanc, sans nuances et très sombre.

Ce livre m'a touchée au cœur, j'en ressors un peu comme de "J'irai cracher sur vos tombes" ou de "Le dahlia noir", cette atmosphère de noirceur profonde, que l'humanité ne peut pas tomber plus bas que ça, et que les héros ne sont finalement que les victimes de ces rouages terribles d'une période dramatique. Très envie de voir le film de Sydney Pollack après cette lecture. A lire pour cette expérience indescriptible de lecture choc.
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On achève bien les chevaux

Quand un film est tiré d'un livre, je préfère, de loin, lire le second avant de visionner le premier. Tout simplement parce que l'imagination construit selon notre propre univers et qu'il y a parfois un monde entre deux interprétations d'un même récit.

Enfin, bref, pour ce roman, j'ai vu pour la première fois le film, toute jeune, et je l'ai revu récemment...et j'avais depuis longtemps envie de lire le texte qui avait généré ce monument du cinéma qui m'a tant marquée.



En fait,je trouve le roman encore plus troublant que le film. Cela est peut-être du à sa construction : la sentence égrenée au fil du découpage des chapitres ou à la différence des caractères de Robert et Gloria, beaucoup plus faciles à exposer par écrit.

Gloria ne "veut" plus de la vie, Robert imagine son avenir comme metteur en scène et Gloria entraînera Robert dans son sillage de noirceur sans qu'il ne s'en rende compte ou alors il sera trop tard pour lui.



Le coté abject de ces marathons de danse est accentué par l'écriture rapide et vive et la description de personnages secondaires qui nous font réagir davantage face à l'indignité humaine : indignité de ce que l'on fait faire pour se nourrir ou gagner quelques sous et indignité de ceux qui "regardent" .





J'aurai donc, et de loin, préféré le livre au film ! Encore un fois...





Kielosa avait fait un magnifique billet pour ce livre et je lui dois de l'avoir lu aussitôt, bousculant mon ordre de lecture !

Comme tous les livres qui m'ont ébranlée, je ne sais pas finalement bien en parler pour restituer la force du récit et les sentiments qu'il imprime en moi.



Alors, il faut que vous le lisiez par vous -mêmes !









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On achève bien les chevaux

Une curieuse lecture. La satire d'une société malsaine et cruelle. Je ne connaissais pas du tout ces marathons de danse se déroulant suite de la grande dépression où les gens étaient désespérés pour de l'argent et de la nourriture gratuite. C'était en fait très triste, une forme de torture basée sur le désespoir des gens, donnée en spectacle. Le roman est assez moyen mais le fond est passionnant.
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On achève bien les chevaux

Au delà du roman noir c'est une tragédie qui est mise en scéne ici .

Ce roman reste d'une actualité trop réelle aujourd'hui .

La puissance présente dans ces pages est chargée d'une colére désespérée devant une tragédie de la banalité .

Cette histoire ne pourra jamais viellir .

On aura beau relire cent fois ce pamphlet déguisé en roman noir que l'on aura jamais fait le tour et qu'il y aura toujours une nouvelle découverte ...

Avec Les raisins de la colére et La jungle ce sont peut étre les pus grands romans de l'histoire sur cette période trés difficile des USA .

Classique absolu.
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Un linceul n'a pas de poches

Dolan, journaliste bridé se lance dans la production de 'Cosmopolite', son propre hebdomadaire où il pourra enfin révéler les magouilles, matchs truqués, erreurs médicales dissimulées, secte raciste des 'Croisés' pour rendre l'Amérique aux américains..



Malgré l'aide du sheriff Mac Gonagill, de quelques collègues et le soutien de sa secrétaire Myra, il résistera difficilement aux pressions.



J'y ai trouvé un petit côté 'Steinbeck' mais moins fort, moins dépouillé, un Steinbeck de boulevard?





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On achève bien les chevaux

Robert et Gloria sont des oubliés du rêve américain, errant sans travail à Hollywood. Lui rêve de devenir metteur en scène, elle actrice. Gloria va convaincre Robert de participer à un marathon de danse, pour gagner la récompense de mille dollars, et peut-être d'être aperçus par un producteur qui passe par là. Plutôt dérisoire, mais c'est tout ce à quoi ils peuvent se raccrocher.



Le concours est cruel : les couples sont obligés de danser encore et encore. Une pause de dix minutes leur est généreusement accordée toutes les deux heures. Le public se presse dans l'espoir d'assister à un drame : une chute, un évanouissement, … Tout est bon pour assurer le spectacle : faux mariages, épreuves éliminatoires qui poussent les candidats à puiser encore un peu plus loin dans leurs forces, et sponsoring de couple par des généreux donateurs de la ville qui leur fournissent de nouveaux vêtements et de nouvelles chaussures qui tombent en lambeaux.



L'histoire s'ouvre en fait sur le procès de Robert, pour l'assassinat de Gloria. Le récit du marathon est un flash-back, entrecoupé régulièrement par le verdict du tribunal. L'ambiance est déjà lourde, l'histoire des deux jeunes gens sans avenir et un peu paumés n'est pas des plus réjouissante, mais cette attente du drame qui ne peut manquer de se produire l'accentue encore. Le récit est court, mais s'attaque de front au rêve américain, à l'inanité des vies qu'il peut proposer, et au voyeurisme malsain.
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On achève bien les chevaux

Parfois les oeuvres sont plus célèbres que leurs auteurs. Beaucoup ont déjà entendu parler d' "On achève bien les chevaux" , mais combien (et moi le premier il y a peu) savent que c'est Horace McCoy qui en est l'auteur. L'hypothèse évoquée par la bio en début de volume pour expliquer cet état de fait est que McCoy montre l'envers du rêve américain et que ses compatriotes ne le portent donc pas dans leur coeur.



Il est vrai qu'à la lecture de ce roman, j'ai pensé à la fois à Marche ou crève de Stephen King ou aux peplums comme les Derniers jours de Pompéi. Le plus terrible c'est que l'histoire est bien plus réaliste que celle de King, et bien plus contemporaine que les jeux romains et leur sauvagerie. Sous des dehors plus civilisés, c'est bien l'éternelle soif de sang que dépeint ici McCoy, renforcée par la pauvreté qui touche plus fortement les jeunes en cette période de Grande Dépression.



Le talent de l'auteur est aussi de se faire confronter chez ses deux personnages principaux deux caractéristiques fondatrices de l'être humain: l'espoir de lendemains plus ensoleillés (littéralement à certains moments) chez l'un, et le pessimisme le plus noir, le plus désabusé, le plus inamovible chez l'autre.



Côté narration, l'auteur ne se contente pas du classique retournement, en nous donnant la fin de l'histoire dès le début du livre. Cette fin, il la distille tout au long, il la rend omniprésente en l'introduisant à chaque début de chapitre, de façon furtive mais obsédante.



Le style est lui concentré quasi uniquement sur les dialogues et l'action, entrecoupé par les réflexion du narrateur entre crochets... mais réflexion du narrateur du présent, celui qui comme nous connait le dénouement, et regarde donc toute cette histoire avec tout le désespoir qu'il a acquis par contagion, par contamination... et sans doute aussi par confrontation à la réalité.



Je ne suis pas particulièrement attaché à l'American Dream... et je mettrais donc bien volontier Horace McCoy dans ma liste pour une prochaine relecture !





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Pertes et fracas

Le remarqué professeur de droit John Conroy est appelé pour nettoyer le consortium Nemo Crespi, mafia pesant sur les petits commerçants.



Ecrit également dans les années 30, j'ai retrouvé une écriture sans fioriture à la Hemingway mais contrairement à ce dernier, j'ai trouvé le scénario un peu naïf et j'ai eu peu d'empathie pour le personnage ultra stéréotypé de Conroy, son penchant pour l'alcool, l'amourette avec sa collaboratrice Amanda.

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On achève bien les chevaux

J'ai adoré ce roman, certes sombre, mais si réaliste et rendant compte avec justesse de la situation économique et sociale de l'Amérique des années 30 mais aussi des méandres de l'âme humaine.



Ce roman est magistral et universel, il n'a pas vieilli et c'est à mon sens la marque des grands auteurs.

A tort ou à raison, j'ai retrouvé un peu des romans de John Steinbeck, peut-être à cause de l'époque décrite et du sujet de la crise économique.



On achève bien les chevaux est l'histoire d'une rencontre entre deux rêveurs aux personnalités opposées, Robert l'optimiste, Gloria la désenchantée dépressive, broyés par la crise économique et ses conséquences. Ils sont réunis par la volonté de survivre et s'inscrivent ensemble à un marathon de danse pour gagner une belle somme d'argent.

Les pages d'ouverture du roman ne laissent pas doute sur la fin tragique de leur histoire et le lecteur assiste à leur chute page après page.

C'est un roman sombre et triste, réaliste et sans concession, mais c'est là sa force.

L'histoire de Robert et Gloria fait écho encore de nos jours. Au début j'ai eu un peu de mal à me représenter un marathon de danse, dans les années 30, trouvant fou qu'on puisse participer à ce genre d'attraction pour quelques billets. Et puis j'ai réalisé que la crise des années 30 avait été si violente, avec un nombre de chômeurs considérable, que cela engendrait des situations apparaissant insensées aujourd'hui.

Finalement, j'ai été désolée de constater que la société avait si peu évoluée, et qu'un roman écrit en 1935 puisse en faire la démonstration. N'avons-nous rien appris ?

La société des hommes est violente, souvent inhumaine, dure avec ceux qui pataugent dans le système. Le poids social reste lourd pour les plus modestes et les moins armés, qui peinent à rompre avec leur destinée : ici la leur, c'est la chute, surtout celle de Robert, et rien ne pourra l'éviter.

Je ne peux que recommander ce roman qui est pour moi un classique de la littérature américaine. Ce n'est pas gai certes mais c'est très bien :-)
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Romans noirs

Nouvelle édition Gallimard de l'oeuvre de Horace McCoy sous le titre ROMANS NOIRS, collection Quarto à paraître courant avril 2023.







Horace McCoy, américain pur jus, né pauvre dans le Tennessee, à la jonction des 2 siècles qui va faire des petits boulots qui lui volent sa jeunesse. L'armée s'empare de lui plus qu'il ne s'engage. Et l'occasion fait le larron, ai-je envie de dire là !



A la faveur de la guerre, il devient un héros bien malgré lui, non là c'est la plume qui m'égare vers ce poncif, c'est bidon, c'est lui qui décide plus que le sens du vent ! Il obtient à ce titre la croix de guerre en 1918 pour fait d'armes (de l'air).



Et la suite, j'ai envie de dire qu'elle lui ressemble, commes si à un moment donné un destin classique américain venait se chevaucher à son envol personnel :

Journalisme (sportif). Il touche sa bille ! Il écrit des nouvelles ! Hémingway, ça lui parle !.. Et il va se heurter de plein fouet à le grande Dépression de 1929 ! Et là, de nouveau des petits boulots : il faut bien vivre ! Il caresse la queue du cinéma à Hollywwood en interprétant des petits rôles, comme si il n'avait pas encore fait ça ! Il devient scénariste, j'ai encore envie de dire : encore un classique pour un américain dans la plus pure orthodoxie !..



Eh puis là en 1935, en lettres d'or, il signe ON ACHEVE BIEN LES CHEVAUX, son heure de gloire est arrivée, elle sera planétaire !



Mais attention, Horace McCoy auteur de romans noirs -on se demande d'ailleurs comment pourrait-il en être autrement thématiquement ? - est un écrivain sulfureux : le rêve américain, il l'a vu aux premières loges. C'est un artiste, un vrai, un pur qui n'a pas pour habitude de mettre de l'eau dans son vin. Alors, il se fait des amis, mais il se fait des ennemis, et en Amérique si c'est moins la fête à la maison, on ne viendra pas vous chercher ! La fin, je la laisse deviner ou à instruire pour le lecteur, sinon @Arciel va encore me dire que je ne traite ici que des passions tristes en finalité !



Vous pensez bien que ce lyrisme et ce symbolisme qui s'affichent chez Horace McCoy, ai-je besoin de dire que c'est ma tasse de thé !



Notre apprenti libraire (babeliote) me fait remarquer qu'il a vu le livre Romans noirs circuler en SP, qui aurait pu imaginer cela en début de carrière de l'écrivain qui a bu un bol de crapauds plus d'une fois au petit matin ? Mais voilà bien notre différence avec l'Amérique, sauf en politique où les has been sont recuits pour toujours. N'est-ce-pas Douglas Kennedy rompu aux moeurs américaines et européennes qui dit que tous ses romans ont pour thème le gouffre qui existe entre la mentalité américaine et européenne!



Je suis en train de lire le chainon qui me manquait au triptyque de la Vipère au poing : Cri de la chouette de Bazin. Il a attendu ses 37 ans pour écrire avec force et sûreté ce titre premier cité qui s'est vendu à 1 million 1/2 d'exemplaires. Il déclare par la même occasion qu'en France on ne pardonne pas des débuts balbutiants en littérature, les trois romans faibles inédits qu'il avait écrits précèdemment sont passés au feu par ses soins, il ajoute que probablement il se serait brûlé les ailes à les publier et que sa carrière d'écrivain en fût changée. L'Amérique n'a cure de ce genre français, si la soupe est bonne, on se moque de ce qui l'a précédé. C'est plutôt le succès qu'on achève bien en France !..
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On achève bien les chevaux

Commencé ce matin, terminé il y a quelques minutes…

Je ne connaissais pas Horace McCoy que j’ai découvert au détour d’un autre titre, Une linceul n’a pas de poches, pas encore lu, mais ce ne serait plus tarder maintenant. Je me suis donc replier sur On achève bien les chevaux, titre aussi énigmatique que celui qui avait retenu mon attention.

Et bien, je ne boude pas mon plaisir, devant ce roman noir mené de main de maitre. On n’en connaît certes déjà la fin mais le voyage vaut son pesant d’or. J’ai même entendue le bruit de l’océan par-dessus ceux de mon très cher RER, si ça ce n’est pas voyager alors c’est que j’en perds mon latin.

A lire absolument…

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On achève bien les chevaux

"On achève bien les chevaux "est un film de Sydney Pollack que j 'ai vu au cours des années 1970 .A l ' époque j 'ai vu le film comme un divertissement ni plus ni moins .Je n 'ai pas trop réfléchi à son sens car j 'étais trop jeune et ma culture

cinématographique très limitée .Le temps passant ,je suis entré dans une librairie et j 'ai trouvé le livre ! Ayant pris le roman ,je me suis à sa lecture. J 'ai appris que le livre est signé Horace Mac Coy .La première parution de ce livre remonte aux années 1930 .Le film est une adaptation du livre éponyme .

Sa lecture m ' a laissé un gout de cendre .Ce que j 'ai compris est qu 'il s 'agit de deux jeunes ,Gloria et Robert ,qui désirent devenir des acteurs de cinéma mais

ils manquent d 'argent .Ils décident de participer à un marathon de danse .Ils doivent danser autant que possible et le dernier couple qui résiste et reste le dernier sera déclaré vainqueur et empochera la prime de 1000 dollars .

Une fois commencée la danse les danseurs ne doivent pas s 'arrêter.

Durant une heure ou deux chaque compétiteur a droit à 10 minutes de repos où cours desquelles les danseurs mangent ,se rasent ,se reposent un peu .

Ils faut ces pauvres paumés danser ! C 'est infernal !

Personnellement j 'ai trouvé "ce cirque "de danse dégradant et ignoble car on ne doit pas traiter les gens de cette façon et on doit respecter leur dignité et on ne doit pas pervertir les gens avec cette merde de l 'argent .Tout ça est absurde .On est en plein ABSURDE !

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Un linceul n'a pas de poches

Marcel Duhamel, pour sa mythique Série Noire, avait convoqué la crème des auteurs du genre.

La couverture partagée en jaune et noire, recouverte de la jaquette lustrée noire et blanche; était l'assurance de lire une littérature âpre et prenante.

Un linceul n'a pas de poche, fait donc partie des premiers volumes de la Série Noire.

Horace Mac Coy, comme un Steinbeck, un Himes ou un Tracy, n'a d'autre raison ni de choix littéraire que de dépeindre abruptement ce qui le ronge et ce qui bouffe cette Amérique: la corruption des édiles, l'impunité des nantis, le racisme endémique et la lutte désespérée de la justice et de l'honnêteté.







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On achève bien les chevaux

Danser.

Danser à en perdre haleine.

Danser à en perdre la raison.

Danser à en perdre la vie.

Danser pour survivre.

Danser pour vivre.

Dans ce court roman, noir, très noir, Horace McCoy nous livre une vision désabusée de l'Amérique des années 30 , cette Amérique enfoncée dans la Grande Dépression, cette Amérique dans laquelle le rêve de l'American Way of Life est devenu un cauchemar pour des millions de pauvres gens.

Ce marathon de danse dans lequel Robert a été entrainé par Gloria cette jeune femme qu'il connaissait à peine, ce marathon qui lui fera perdre sa lucidité jusqu'à exaucer le voeu de Gloria.

« Et que Dieu ait pitié de votre âme »

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