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3.64/5 (sur 477 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 10/07/1928
Mort(e) à : Garlin, Pyrénées-Atlantique , le 12/05/2019
Biographie :

Hubert Monteilhet est un écrivain français. Il s'est fait connaître comme auteur de roman policier avant de se lancer également dans le roman historique.

Né dans une famille de magistrats, il est un ancien élève des jésuites. Après des études supérieures à la Sorbonne, il devient professeur d'histoire au lycée Carnot de Tunis, où il enseigne pendant une dizaine d'années.

Il commence sa carrière d'écrivain en composant des romans policiers. Son premier ouvrage, "Les Mantes religieuses" (1960), qui séduit aussitôt par l’originalité de l’intrigue la liberté du ton et l’amoralité des personnages, est couronné par le Grand prix de la littérature policière.
Avec ses romans suivants : "Le Retour des cendres" (1961), "Les Pavés du diable (1963) etc., Monteilhet s’impose comme un maître du suspense à la technique très personnelle, d’une grande imagination dans le choix de ses thèmes comme dans celui de ses rebondissements.
Il publie presque un ouvrage par an dans les années 1960 et 1970, fidèle au même éditeur (Denoël) et à la même collection (Sueurs froides).

Après une incursion remarquée dans le domaine de la science-fiction (Les Queues de Kallinaos, 1981, à la fois conte philosophique à la Pierre Boulle et tragédie de l’amour paternel poussé jusqu’à la folie), il se consacre principalement, à partir des années 1980, au roman historique, dans lequel il s'était déjà essayé en 1976 (Sophie ou les Galanteries exemplaires).
Différentes époques sont le théâtre de ses intrigues : l’Inquisition au XVIIIe siècle (Les Derniers Feux, 1982), la Rome de Néron (Néropolis, 1984), Jeanne d'Arc (La Pucelle, 1988), le temps des mousquetaires (De plume et d'épée, 1999, qui aura deux suites), la fin de l'Ancien Régime, la Révolution et l'Empire (Eudoxie, Les Bouffons, Au vent du boulet).

Dans les années 1990, il renoue avec le roman policier, cette fois chez Bernard de Fallois. Il reçoit, en 2009, le Prix Arsène Lupin du meilleur roman policier pour Choc en retour.
"Phoenix" (2014), un excellent film allemand, est la troisième adaptation cinématographique du "Le retour des cendres".

Hubert Monteilhet fut longtemps chroniqueur gastronomique du journal Sud Ouest Dimanche.
Il vit à Garlin, dans le nord du Béarn.
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Phoenix, un film allemand réalisé par Christian Petzold, sorti en 2014, d'après le roman Le Retour des cendres de Hubert Monteilhet. Bande-annonce VO.


Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
Sur le seuil, le judéo-chrétien eut cette remarque, très caractéristique de ceux qui sont menacés d'extermination en vertu d'une étiquette quelconque :"Tous mes voisins m'aiment et m'estiment. Je m'efforce de leur donner le bon exemple." Et Kaeso lui rétorqua tristement : "Tous tes voisins te haissent, justement parce que tu leur donnes le bon exemple. Crois tu que les gens aiment recevoir des leçons ?" Quand un garçon a atteint ce degré de sagesse, il est compréhensible que la terre lui pèse.
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"-Mais voyons, tu sais comment ça se passe, et depuis des générations...
A la moindre marque de disgrâce, le condamné n'attend pas que son corps supplicié soit traîné aux Gémonies, et ses biens, confisqués. Il organise une soirée d'adieux, se fait ouvrir les artères des poignets - et non pas les veines, comme l'écrivent les historiens qui ne se sont pas encore donné la mort...
- Quelle différence entre veines et artères ?
- Les unes sont grosses, et les autres, petites.
Bref, tandis que le sang s'écoule, le suicidé cherche de nobles paroles, qui resteront en mémoire, lègue quelques objets précieux à l'empereur, qu'il remercie de ses bons soins, laisse un gros paquet au Préfet du Prétoire et à quelques autres nécrophages, offre à boire au centurion qui a, comme par hasard, fait cerner sa maison pour qu'il ne puisse s'échapper que les pieds devant.
Il résulte de cette prévenance que l'empereur serait un méchant tyran de confisquer les biens d'un homme que personne n'a encore jugé ni condamné, et le testament est d'ordinaire respecté.
En outre, l'empereur dira d'un ton bonhomme : "Quel dommage ! Qu'est ce qui lui a pris ? Je n'avais pourtant pas si fort froncé les sourcils. Que n'a-t-il escompté ma clémence ? J'aurais à ce jour un obligé de plus..."
Mais un courtisan suggérera : "Il n'aurait pas appelé le chirurgien s'il ne s'était pas senti plus coupable qu'on ne pense". Et l'empereur hochera la tête avec une tristesse dubitative.
Ainsi, tout le monde est content : le Préfet du Prétoire aura fait une affaire de plus, le centurion aura bu du meilleur, l'empereur caressera son bronze de Corinthe sans qu'il y aille de sa faute, et le condamné aura soustrait ses biens au pillages à toutes fins utiles".
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"Cet appétit de dialogue personnel rendait les épitaphes extrêmement variées et dénuées le plus souvent de la moindre convention quant à l'essentiel du texte. Toutes les qualités et tous les défauts s'exprimaient ainsi dans cette prose éternelle. Des vaniteux entassaient une douzaine de surnoms en guise d'introduction à un "curriculum vitae" ridicule. Des hommes célèbres travaillaient dans le genre sobre. Les pensées, les sentiments les plus contradictoires, les plus profonds ou les plus futiles se faisaient jour. Les Romains se révélaient soudain beaucoup plus originaux dans leur mort que dans leur vie.
Kaeso, à son tour, attirait l'attention de Décimus sur tel ou tel extrait, qui l'avait frappé pour une raison ou pour une autre...
"Ci-gît Similis, ancien Préfet du Prétoire : il supporta la vie durant cinquante ans et ne vécut vraiment que durant sept ans."
"La vertu est ouverte à tous, elle n'exige ni rang ni richesses : l'homme seul lui suffit."
"Tant que j'ai vécu, je me suis bien amusé. Ma pièce est finie, la vôtre finira bientôt. Adieu, applaudissez !"
"Vivant, je n'ai jamais maudit personne. A présent, je maudis tous les dieux des enfers."
"T. Lollius a été placé près de cette route pour que le passant lui dise : cher Lollius, adieu !"
"Ci-gît Amymone, femme de Marcius. Excellente, très belle, elle fila la laine, fut pieuse, pudique, honnête, chaste, et resta à la maison."
"A la femme la plus aimable : elle ne m'a causé d'autre chagrin que celui de sa mort".
"Je vous supplie, très saints dieux Mânes, d'avoir pour recommandé mon très cher mari et d'être assez indulgents avec lui pour que je le voie durant les heures de la nuit."
"Ce que j'ai bu et ce que j'ai mangé, c'est tout ce que j'emporte avec moi"
"Pieux, vaillants, fidèle, sorti de rien, il a laissé trente millions de sesterces et n'a jamais voulu entendre les philosophes. Porte-toi bien et prends exemple sur lui."
"Jeune homme, quelque pressé que tu sois, cette pierre te demande de lever ton regard et de lire : ci-gît le poète M. Pacuvius. Voilà tout ce que je voulais t'apprendre. Adieu."
"Terre, ne pèse point sur cette enfant, qui n'a point pesé sur toi !"
"Puisse-t-il bien se porter celui qui me salue en passant !"
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Admirons ces jeunes gens qui prétendent tout bouleverser avec intransigeance et apporter aux foules de hautes vérités, que leurs Voix résonnent sur un champ de bataille ou dans une cellule de bordel, qu’ils se fassent voir en harnois clos par des soudards ou dans la nudité du Jugement dernier par des vicieux. La terre a besoin de héros, dont la généreuse détermination nous réchauffera le cœur avant de faire honte à notre impuissance.
Du moins aurais-je essayé de bien faire, et cette pauvre gloire me restera en ce monde aux yeux de quelques-uns avant de me valoir peut-être l’indulgence du Dieu qui aura guidé ma progression dans les ténèbres. J’ai dû éteindre par mégarde la plupart des torches que ses anges m’avaient présentées. Mais le sentier du Paradis est si étroit qu’une petite lumière suffit à l’éclairer.
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J’avais lu dans des romans qu’il arrivait que l’amour naquît d’un coup d’œil, je n’y avais pas cru, je commençai à le croire. Peut-être portons-nous en notre âme une image idéale mais floue, tel un archétype platonicien de beauté, que nous savons reconnaître dès qu’elle se précise à nos sens éblouis.
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« Avec trois compliments et un caramel mou, il n’est que trop facile aux sympathiques satyres d’entraîner une naïve vers une carcere oscura où elle en verra de dures. »
« Le public ayant été chauffé à blanc par les médias, qui n’avaient cessé de s’interroger sur les mobiles et d’entasser des hypothèses plus ou moins alléchantes, mais invraisemblables, c’était la salle des grands jours, avec ses personnalités et ses journalistes connus. Ceux de la presse dite de droite, ceux de la presse dite de gauche, ceux de la presse du centre indécis, qui nous avaient tous préventivement accablés avec un bel ensemble – et même quelques représentants de la presse d’extrême droite, dont le soutien parfois intempérant avait achevé de nous couler dans l’opinion. Ce n’est pas qu’on lût beaucoup ces feuilles à l’époque, dont la clientèle habituelle ne faisait tout au plus que 2 % de la population, mais la grande presse en donnait volontiers des extraits généralement tendancieux, qui faisaient impression sur les ignorants. »
« Et si l’analphabétisme faisait rage depuis quelques temps dans les écoles primaires grâce à l’imbécile méthode dite globale, la surdité était plus rare. »
« C’est de ce jour-là que j’ai commencé à réfléchir sérieusement sur les vices rédhibitoires de notre système judiciaire en matière de juges, qui préfèrent la carotte au bâton, est politiquement programmé par des margoulins prévaricateurs. C’est de l’organisation des assises et des maléfices du jury que je veux surtout parler.
L’honneur, la vie, la liberté des particuliers sont livré à de braves gens influençables, qui ne disposent que d’un temps limité pour se faire une opinion sur des questions complexes, parfois techniques, lesquelles les dépassent d’ordinaire, et ces incompétents sont naturellement très sensibles à l’atmosphère si nouvelle, si étrange, si déroutante du lieu, au baratin éloquent et contradictoire des avocats ou des procureurs, aux considérations politiques ou sociales, comme à tous les préjugés qui ont pu les marquer avant l’ouverture des débats.
Pour couronner le tout, on ne demande pas aux responsables de juger sur preuves, mais selon leur intime conviction, dont ils n’ont à rendre compte à personne et dont la subjectivité sans contrepoids donne des sueurs froides paralysantes aux plus scrupuleux, tandis qu’elle pousse les sectaires à toutes les irresponsabilités. Dans cette ambiance malsaine, si les jurés se partagent, par exemple, entre la mort et l’acquittement, on coupera la poire en deux avec une peine de prison absurde, qui ne satisfera personne, et la justice moins encore. »
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- Vous ne m'avez pas l'air bien décidé à agir, Arthur. Mais entrez donc ! C'est agaçant de discourir de la sorte ...
- Vous n'aurez pas peur ? C'est bien sûr ?
- Pourquoi voulez-vous que j'ai peur d'un petit garçon de ma famille ? Parce que vous êtes mort ? Je le serai bientôt moi-même et je ne me ferai pas peur pour si peu !
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Mais, pour ce que j'en sais, l'existence des revenants est reconnue par le droit romain. N'est-il pas permis chez vous, sauf erreur, d'intenter un procès en annulation de vente pour cause de vice caché s'il s'avère que la maison achetée est de notoriété publique hantée par un fantôme.
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Si des hommes qui croient à la Résurrection de la chair, trompent leur femme, c'est qu'ils ne croient pas à la résurrection du balai ou du rouleau à pâtisserie, d'une magie pourtant facile. Cette incroyance paradoxale ne plaide pas pour le sérieux de leurs croyances.
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Les hommes sont comme les harengs baltiques : pareils à première vue, ils ont bien du mal à communiquer leurs sentiments à leurs provisoires compagnons de route. L'eau qui les sépare demeure trouble, en attendant que le grand filet règle leur compte.
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Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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