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Critiques de Hubert Tézenas (11)
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L'or de Quipapá

Bien que sachant ce policier-thriller écrit par un français, j’ai souvent eu le sentiment d’être plongée dans un roman de Jorge Amado tant il a réussi à s’imprégner de l’âme des habitants du Pernambouc. Bien qu'étant un état littoral, une partie du territoire est aride et dévasté par la monoculture de la canne à sucre.



Et c’est dans le monde de la canne à sucre que Tézenas situe ce roman noir, dans des paysages surchauffés, au milieu des employés assujettis à leur misère et aux états d’âme des propriétaires terriens.



Tout y est, la violence, la corruption, l’absence de justice, la manipulation et les meurtres et j’ai étouffé, je me suis révoltée sur cette situation qui était (encore ?) monnaie courante dans les années 80 !



J’espère qu’il aura la bonne idée et l’inspiration pour continuer à écrire, car c’est un exercice réussi.



Challenge MAUVAIS GENRE 2021

Challenge RIQUIQUI 2021

Lecture THEMATIQUE août 2021 : Les villes !
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L'or de Quipapá

Western crépusculaire dans le Nordeste brésilien.

Parce qu'il est au mauvais endroit au mauvais moment, l'agent immobilier Alberico Cruz se retrouve accusé du meurtre de Policarpo, président du syndicat des travailleurs ruraux de Quipapá. Son salut dépend du journaliste Osvaldo Lamenza, qui couvre l'affaire pour le journal Folha do Recife, et qui soupçonne Kelbian Carvalho, fils d'un puissant propriétaire terrien du Nordeste.

Suite à cet assassinat commis dans un meublé sordide, le lecteur se trouve soudain plongé dans l'univers des seigneurs de la canne à sucre qui règnent sans partage sur le Nordeste (magistralement décrit par Vargas Llosa dans La guerre de la fin du monde). La région qui a connu son heure de gloire avec la culture de la canne veut désormais miser tous ses efforts sur la production de bioéthanol, plébiscité par la dictature militaire après le choc pétrolier. Cet or vert fait saliver les grands propriétaires, décidés à devenir les Saoudiens du XXIème siècle. Et tout le monde veut sa part du gâteau, les producteurs, les hommes politiques et les militaires. Mais en cette année 1987 le pays connaît une inflation ainsi qu'une augmentation du poids de la dette et l'état négocie avec les créanciers pour en échelonner le paiement. La population rurale qui vit déjà dans un état d'extrême pauvreté se trouve plus démunie encore et la tension couve sur les exploitations. La mort de Policarpo et l'arrestation injustifiée de Cruz vont être les deux grains de sable dans les rouages d'une machine parfaitement huilée depuis la colonisation. Le Quipapá dépeint par Tézenas montre que rien n'a vraiment changé depuis Maîtres et esclaves de Gilberto Freyre. Le citadin Alberico Cruz s'imagine l'intérieur du Pernambouc comme une jungle sanguinaire où les malheureux sont écrasés par des potentats médiévaux. C'est une vision à peine caricaturale car la ville est toujours régie par un système quasi féodal, où règnent sans partage des dynasties de planteurs blancs depuis leur fazenda, comme au temps de l'esclavage. S'appuyant sur un système pyramidal fait pour retirer un maximum de profits avec un maximum d'efficacité, ils n'ont qu'à piocher dans un vaste réservoir de main d'oeuvre taillable et corvéable à merci domptée par des hommes de main avec la complicité des forces de l'ordre. A Quipapá ce sont les Carvalho qui règnent depuis neuf générations sur toute la ville: le patriarche Seu Moacir, vieux cacique décati et manipulateur, ses deux fils, Orlando, une version policée et instruite de son père et le sanguin Kelbian, sans oublier le rejeton bâtard Tiago, tueur à gages à ses heures perdues.

Plus qu'un conte noir, L'or de Quipapá est un beau western planté au milieu de vastes étendues qui connaissent des sécheresses cycliques. La terre, épuisée par la canne ne nourrit pas les siens, et l'odeur pestilentielle de la bagasse s'infiltre partout. Les riches fazendas remplacent les ranchs, et la loi du plus fort est toujours la meilleure. A Quipapá comme dans les villages alentour les valeurs morales sont perpétuellement bafouées, les personnages franchissant aisément la frontière ténue entre le bien et le mal au gré des événements et des retournements politiques. La violence et la force commandent aux hommes et laissent peu d'espoir aux journaliers et à tous ceux qui souhaitent rompre le cycle sans fin de la corruption. Avec ce voyage dans le temps à la frontière du Sertão, l'auteur nous ouvre les yeux sur les enjeux politiques et économiques des biocarburants et nous fait très vite oublier le Brésil des cartes postales. L'or de Quipapá est le premier roman du traducteur Hubert Tézenas qui écrit mieux que les auteurs qu'il traduit (Hayder et Crais, navrée pour les fans). Un auteur à suivre assurément.
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L'or de Quipapá



La 4ème de couverture est très explicite tout en restant très discrète sur les détails de l’intrigue.

Suffisamment rare pour être souligné.

C’est un roman noir, à l’atmosphère étouffante du Brésil, à la violence inouïe, à la misère terrifiante.

On apprend beaucoup sur le milieu de la canne à sucre et sur le marché brésilien de l’éthanol. On est soumis à la barbarie de la « gestion des ressources humaines », à la corruption qui s’étale au grand jour, le tout contextualisé dans les affres de la crise économique.

Le rythme est soutenu, l’alternance de narrateur est parfois déconcertante car il n’y a pas de découpage par chapitre. Comme je l’ai lu en numérique, je ne sais pas dire s’il y a une mise en page qui remplace les chapitres.

Le style est lambda mais le fond est passionnant. Je recommande

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L'or de Quipapá

Petit roman noir qui se déroule dans la misère et la corruption brésilienne.

L'histoire est plutôt flippante, Cruz petit agent immobilier est pris au milieu des meurtres alors qu'il venait loué un appartement. Pris dans les filets de la police brésilienne où la seule justice est donnée par les coups et les liasses de billet. Il fera tout pour prouver son innocence mais pas que, aider par un journaliste qui veut mettre à mal toute la famille Carvalho.

Parlons de cette famille, véritable négrier des temps modernes, où la corruption et les assassinats sont les armes pour garder la suprématie dans cette petite ville de Quipapa.



Je n'ai pas été séduite par le style de l'auteur - le manque de ponctuation, les alternances de narrateur, à couper au couteau -

Le fond est en revanche intéressant, lorsqu'on voit cette misère brésilienne toujours présente, ses lobbies des agriculteurs au détriment de l'écologie, ...
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L'or de Quipapá

Il arrive parfois que la poisse vous colle à la peau comme une chemise trempée de sueur sous un soleil sud américain.



Prenez Alberico Cruz par exemple. Voilà un homme des plus ordinaires, sans relief et qui conduit le train-train de sa vie sur les rails d'une existence qui ne connait que la morne plaine. Le genre de type anodin que l'on croise tous les jours dans la rue en allant au boulot.



Son boulot à lui justement, c'est de louer des appartements et des maisons pour le compte du patron de l'agence qui l'emploie. Un patron à bout de souffle dont il sait qu'il ne peut plus se passer de lui pour faire tourner la boutique. Un job pas très excitant certes, mais qui lui permet de vivre sans trop avoir à se plaindre.



Au cours de la visite d'un modeste meublé , son client potentiel est assassiné, égorgé dans la salle de bain de l'appartement . Lui, n'a la vie sauve que parce qu'il a eu le temps de se cacher. Pourtant, c'est bien lui qui va se retrouver accusé du meurtre de cet homme, un certain Policarpo, président du syndicat des travailleurs de Quipapa.



Obligé de fuir, pour Alberico Cruz c'est le début d'un cauchemar qui va l'aspirer et le projeter presses au milieu d'un combat qui oppose les forces vives d'un Brésil qui se modernise, mais dont les fondements sociaux restent encrés dans un système quasi féodal .



Un pays où les propriétaires terriens ont tous les droits, y compris celui de tuer, et les pauvres pour destin , celui de s'user pour un salaire de misère dans les champs de cannes à sucre.



Le développement du Brésil qui a tout misé sur la production du bioéthanol pour garantir son autonomie énergétique est à ce prix.



Le sort du syndicaliste passerait donc rapidement inaperçu , si un journaliste de Recife , Osvaldo Lamenza, qui s'intéresse de près aux Carvalho , richissime famille de planteurs du Nordeste, n'avait eu vent de l'affaire. Ce dernier aura rapidement la conviction de l'innocence d'Alberto, et deviendra pour lui sa seule planche de salut.



Longtemps Hubert Tézenas a traduit les textes et rendu les idées d'autres auteurs.



Aujourd'hui sa plume couche ses propres mots, son propre univers littéraire, et c'est de fort belle manière qu'il signe son arrivée dans le paysage du roman noir.



En jouant de phrases et de chapitres courts, en alternant les modes narratifs , l'auteur donne à son roman un rythme soutenu, qui plonge son lecteur dans une réalité encore bien présente au Brésil, celle de la confrontation entre deux mondes et deux visions de l'avenir, caractérisée par les personnages principaux de ce court roman de 200 pages.



Celui de la ville, tout d'abord, représenté par Alberico Cruz, où le brésilien de base peut espérer par son travail et sa persévérance entrouvrir quelque peu les portes de l'ascenseur social, et profiter des miettes du progrès économique qui dynamise le pays.



Celui de la campagne ensuite , où la terre est confisquées par les grands propriétaires terriens qui règnent en maître et exploitent la misère à leur profit, où le paysan pauvre n'est qu'une " pièce", comme peut l'être n'importe quel outil agricole.



La soumission à ces riches planteurs blancs , cupides et brutaux, dont le personnage de Kelbian Carvalho en est un parfait exemple dans ce livre, est de mise, et l'horizon reste définitivement barré de noir.



C'est dans ce Brésil que vous emmène Hubert Tézenas, sur les trace d' Alberico Cruz , qui lui aussi va découvrir bien malgré lui ce pays qui est le sien et qu' il connait finalement si mal.



Vous étoufferez sous l'odeur pestilentielle de la bagasse* , découvrirez la misère et de ces quartiers de paysans pauvres, et prendrez la mesure de ces forces contradictoires qui s'affrontent, de cette violence sociale qui perdure dans ce pays en plein essor économique.



A l'heure où les Brésiliens descendent en masse dans les rues pour réclamer plus de justice sociale, un plus juste partage des richesses, le roman d' Hubert Tézenas arrive à point nommé pour porter un éclairage sans concession sur ce pays qu'il aime tant.



Un premier roman de grande qualité, une écriture sobre et efficace qui fait de " L'or de Quipapa " une des bonnes surprises 2013.
Lien : http://passion-polar.over-bl..
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L'or de Quipapá

Pour un premier roman, Hubert Tézenas n'a rien à envier, à ceux qui sont déjà dans l'arène, c'est même le meilleur roman noir que j'ai lu jusqu'à présent.

Je salue le brio de l'auteur, passant de traducteur à un auteur confirmé. L'or de quipapà se lit facilement et on n'arrive à pas à décrocher. Aucun temps mort, suspense garanti.



L'élève a surpassé le(s) maître(s), et il faudra désormais compter avec lui. Que les autres maîtres du genre, restent sur leurs gardes, car Tézenas pourrait les mettre tous au tapis.
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L'or de Quipapá

Récife, 1987. Un homme est accusé de meurtre. Incarcéré, il se retrouve dans un environnement inconnu, marqué par la violence et le règne des caïds de la drogue.

Cette enquête au Brésil plonge le lecteur dans le monde quasi féodal des fazendas, grandes propriétés de plusieurs milliers d'hectares où le pouvoir est aux mains de la même famille depuis des siècles. Ici, c'est donc la bourgade de Quipapa qui sert de théâtre à une enquête sur la mort d'un syndicaliste... Une écriture simple et dépaysante, qui nous plonge dans les réalités sociales parfois sordides de ce pays.


Lien : https://collectifpolar.com/
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L'or de Quipapá

Il n'est pas très évident de se retrouver dans les premières pages de ce roman si l'on ne connaît rien du Brésil ou de la canne à sucre, j'avoue avoir été un peu perdu, et puis les explications viennent et les différentes informations font sens. Et là, force est de constater que le contexte est exotique et miséreux. Les ouvriers triment pour des salaires qui ne couvrent pas leurs frais, ils ne peuvent pas revendiquer, sont tenus à l'écart, ce n'est pas de l'esclavage proprement dit, mais on n'en est pas loin. Hubert Tézenas décrit bien les conditions terribles, mais aussi les magouilles des exploitants pour tirer toujours plus de profit. La canne à sucre a été un produit qui a fait leur richesse, mais elle n'est plus aussi rentable dans la fin des années 1980. La société brésilienne est ultra violente, un assassinat ponctue une tentative de dénonciation des méthodes des producteurs de canne à sucre, personne ne s'en émeut, sauf quand même un soldat de la police militaire et un journaliste. Alberico Cruz, le témoin accusé du meurtre ira quelques jours en prison, subira des brimades et des violences extrêmes, les prisonniers sont entassés dans une pièce à la merci d'un caïd qui manipule les gardiens et les flics.



Hubert Tézenas alterne deux narrateurs, celui qui est décrit à la troisième personne, Alberico Cruz, qui veut absolument faire la lumière sur l'histoire à laquelle il est mêlé, c'est lui qui en quelque sorte mène l'enquête du roman, et celui qui dit "je", Kelbian Carvalho, le fils héritier violent et incontrôlable. J'aime assez cette idée de nous faire voir par l'œil du "méchant" plutôt que par celle de l'accusé à tort, ça donne un côté encore plus noir au roman.



Dans cet état du Pernambouc, dans les petites villes loin de la capitale locale Recife, le décor est triste, et les conditions de vie horribles. Il est dur d'y survivre. Le roman d'Hubert Tézenas est noir, très sombre et poisseux, un roman hard-boiled dit-on qui rend compte d'une réalité sociétale : gangstérisme, corruption, mafia, meurtres, course à l'argent et au profit. Un premier roman très réussi et très prometteur qui se lit sans en perdre une miette et qui a eu l'avantage de me plonger dans un monde inconnu, celui des plantations de canne à sucre et du Brésil pauvre, loin des plages de Copacabana ou d'Ipanema.
Lien : http://lyvres.fr
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L'or de Quipapá

"Conte noir" est le sous titre de ce polar. Un simple agent immobilier, alors qu'il fait visiter un meublé, est témoin d'un assassinat. Surpris sur les lieux par les policiers, il est tabassé, embarqué comme coupable et emprisonné dans les pires conditions. Comment va-t-il pouvoir s'en sortir, alors que règnent la violence et la corruption ?

Embarquez-vous avec avec ce nouvel auteur de polar noir... c'est une course éperdue dans un milieu hostile. On s'habitue vite à l'absence de ponctuation pour marquer les dialogues, l'écriture sobre met tout de suite dans l'ambiance.

Un livre à signaler pour la qualité de l'édition, de la typographie, avec une superbe couverture : un portrait extrait de "Femmes du monde" de Titouan Lamazou.
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L'or de Quipapá

Petit polar de bonne tenue qui sait maintenir le rythme, "l'or de Quipapa" possède de surcroît le charme de l'exotisme. Hubert Tézenas a sillonné le Brésil de nombreuses années et cela se sent. Il maîtrise son sujet.

Quant à l’intrigue, à l'estime, on peut penser qu'elle doit sans doute beaucoup à des lectures assidues de Jim Thompson. On a connu plus mauvaise influence. Un premier roman prometteur.

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L'or de Quipapá

Il arrive qu’un minable, un pauvre type ordinaire, une nullité quelconque sans avenir, en un mot, un ver de terre, voit son destin dérailler, quitter la médiocrité à laquelle il était voué. À part dans les contes de fée, la mutation s’oriente alors souvent vers le pire.

C’est ce qui arrive à Alberico Cruz, agent immobilier à Recife, Brésil. Un beau matin, après avoir lorgné encore une fois le popotin de Lena, l’appétissante secrétaire, il part faire visiter un appartement meublé à un client potentiel. Il n’en reviendra jamais. Les balles vont siffler à ses oreilles, il va tenter d’échapper à ses tueurs, atterrira en prison, injustement accusé de meurtre. Et à Recife, une prison dominée par un caïd, c’est plus que l’antichambre de l’enfer. On a déjà les deux pieds dans le brasier. Quand il réussit à s’en échapper, Alebrico a changé. Endurci par les viols répétés, les coups, la vermine, un climat de violence absolue où la vie ne tient qu’à un fil, Alberico va se révolter. Ses moyens sont faibles, il n’a pour soutien qu’une fiancée exigeante, un vieux renard de journaliste à vendre et quelques syndicalistes écrasés par des grands patrons latifundiaires. Mais Alberico n’a guère le choix : sa vie est ruinée s’il ne trouve pas le courage de se jeter dans une bataille inégale.

Je vous entends soupirer : argument classique, archi prévisible…

lire la suite sur le site de Jeanne Desaubry
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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