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3.26/5 (sur 29 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : King's Lynn, Norfolk , le 24/03/1938
Mort(e) à : Londres , le 27/12/2001
Biographie :

Robert Ian Hamilton est biographe, journaliste, critique littéraire et poète.

son site : http://www.ianhamilton.org/

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Bibliographie de Ian Hamilton (II)   (2)Voir plus

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
« – Ça c'est le mur de la honte.
Une barrière antibruit ?
Une barrière antivue plutôt. Derrière, il y a Beetham Estate, notre plus grand bidonville, peuplé de squatters, de pauvres hères vivant de rebuts. Pas très fréquentable, comme coin. Le gouvernement a érigé ce mur juste avant le Sommet des Amériques, pour que les dignitaires étrangers ne le voient pas en allant de l'aéroport à la ville. C'était plus rapide et moins couteux que de saisir le problème à la racine. Cachons-le bien, faisons comme s'il n'existait pas! »
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Ava était ennuyée. En lui dévoilant ce détail, il avait rendu l’affaire encore plus personnelle, ce qu’ils s’efforçaient pourtant d’éviter dans le travail.

— Appelle-moi après le rendez-vous, conclut-il.

Après avoir raccroché, Ava vaqua à ses occupations dans l’appartement : elle répondit à ses e-mails, paya ses factures en souffrance, étudia les offres de séjours touristiques CHAPITRE II
Ava se réveilla à 7 heures, récita sa prière, s’adonna à dix minutes d’étirements, puis alla dans la cuisine se préparer une tasse de café soluble avec l’eau chaude de son thermos. Elle se voyait comme canadienne, mais conservait les habitudes que sa mère lui avait inculquées, d’où le cuiseur à riz toujours plein et le thermos d’eau chaude dans la cuisine. Ses goûts en matière de café amusaient beaucoup ses amis, mais elle s’en moquait. Elle n’avait pas la patience d’attendre qu’il soit prêt, détestait le gaspillage, et ses papilles s’arrangeaient parfaitement de la version instantanée.

Elle versa un sachet de Starbucks VIA Ready Brew dans sa tasse, la remplit d’eau puis sortit ramasser le Globe and Mail devant sa porte. Elle s’installa ensuite sur le canapé et alluma la télévision réglée sur une chaîne chinoise locale, WOW TV, où passait une émission d’actualités en cantonais. Deux animateurs la présentaient : un ex-comédien de Hong Kong qui cachetonnait sur le câble pour retarder sa date de péremption, et une jeune et jolie nouvelle recrue de l’industrie du spectacle. D’allure sobre, celle-ci paraissait à la fois intelligente et raffinée, mélange peu courant chez une femme à la télévision chinoise. Ava avait un faible pour elle.

Lorsque l’émission s’interrompit pour le flash info de 8 heures, elle composa le numéro du portable de son oncle. C’était le début de soirée à Hong Kong. Il devait avoir déjà quitté son bureau et être attablé dans un restaurant chic de Kowloon – celui qui se situait près de l’hôtel Peninsula, à tous les coups –, peut-être après s’être offert un massage.

Il décrocha à la deuxième sonnerie.

— Mon oncle ?

— Ava, je suis ravi de t’entendre.

— Andrew Tam m’a appelée.

— Quel est ton avis sur lui ?

— Il parle un anglais excellent. Il s’est montré très poli.

— Qu’avez-vous convenu ?

— Je dois rencontrer quelqu’un aujourd’hui qui a plus de détails sur la disparition des fonds. J’ai dit à Tam que je m’entretiendrais avec toi et qu’ensuite nous aviserions.

Elle sentit la réticence de l’oncle.

— Ce n’est pas si simple en ce qui me concerne, tempéra-t-il. En fait, j’aimerais que ce soit toi qui choisisses d’accepter ou non ce travail.

Ava réfléchit. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, c’était bien la première fois que cette décision lui incombait.

— Pourquoi ? questionna-t-elle.

— Tam est le neveu d’un ami, un de mes plus anciens et de mes plus chers amis. Nous avons grandi ensemble près de Wuhan, il est l’un de ceux avec qui j’ai rejoint Hong Kong à la nage depuis la Chine.

Elle avait déjà entendu ce récit à maintes reprises. Le danger que l’oncle et ses amis avaient affronté durant ces huit heures passées dans la mer de Chine méridionale, alors qu’ils fuyaient le régime communiste, n’était désormais plus qu’un vieux souvenir. Mais les liens que cette épopée avait forgés demeuraient extrêmement forts.

— C’est vraiment trop personnel ?

— Oui. Il aurait été difficile pour moi de rester objectif, j’ai donc préféré que ce soit son neveu qui t’en parle et que tu détermines toi-même si ce travail en vaut la peine. Surtout, Ava, n’hésite pas à le refuser si tu juges que non.

— Et notre pourcentage ?

Leur rétribution se montait généralement à trente pour cent de la somme récupérée, divisés en deux parts égales.

— Pour toi, rien ne change. Quant à moi, je ne réclamerai rien… c’est un ami trop proche.

Ava était ennuyée. En lui dévoilant ce détail, il avait rendu l’affaire encore plus personnelle, ce qu’ils s’efforçaient pourtant d’éviter dans le travail.

— Appelle-moi après le rendez-vous, conclut-il.

Après avoir raccroché, Ava vaqua à ses occupations dans l’appartement : elle répondit à ses e-mails, paya ses factures en souffrance, étudia les offres de séjours touristiques pour ses prochaines vacances. Puis elle se demanda quoi porter pour son rendez-vous. Comme elle n’avait personne à impressionner, elle opta pour un tee-shirt Giordano noir sur un pantalon de survêtement noir Adidas. Ni maquillage ni bijoux.
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Quand le téléphone sonna, Ava se réveilla en sursaut. Elle consulta son réveil : à peine plus de 3 heures du matin.

— C’est pas vrai ! grommela-t-elle tout bas.

Elle regarda d’où venait l’appel. Le numéro était masqué. Hong Kong ? Shenzhen ? Shanghai ? Peut-être même Manille ou Jakarta, où les Chinois se dissimulaient sous des noms couleur locale, ce qui ne les rendait que plus chinois. En tout cas, on l’appelait depuis l’Asie, Ava n’en doutait pas, et la personne qui cherchait à la joindre ignorait le décalage horaire ou était trop désespérée pour s’en soucier.

— Wei, Ava Lee, fit en cantonais une voix masculine qu’elle ne reconnut pas.

— À qui ai-je l’honneur ? demanda-t-elle dans le même dialecte.

— Andrew Tam.

Elle en prit note mentalement.

— Parlez-vous anglais ?

— Oui, dit-il en changeant aussitôt de langue. J’ai étudié au Canada.

— Alors vous devez savoir quelle heure il est ici.
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Elle avait déjà entendu ce récit à maintes reprises. Le danger que l’oncle et ses amis avaient affronté durant ces huit heures passées dans la mer de Chine méridionale, alors qu’ils fuyaient le régime communiste, n’était désormais plus qu’un vieux souvenir. Mais les liens que cette épopée avait forgés demeuraient extrêmement forts.
— C’est vraiment trop personnel ?
— Oui. Il aurait été difficile pour moi de rester objectif, j’ai donc préféré que ce soit son neveu qui t’en parle et que tu détermines toi-même si ce travail en vaut la peine. Surtout, Ava, n’hésite pas à le refuser si tu juges que non.
— Et notre pourcentage ?
Leur rétribution se montait généralement à trente pour cent de la somme récupérée, divisés en deux parts égales.
— Pour toi, rien ne change. Quant à moi, je ne réclamerai rien… c’est un ami trop proche.
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— Selon M. Chow, vous êtes incroyablement douée pour retrouver aussi bien les individus que l’argent. Or, mon argent a disparu et la personne qui l’a pris s’est volatilisée.
— Il s’agit rarement d’une coïncidence, trancha Ava, laissant glisser sur elle le compliment.
— Mademoiselle Lee, j’ai vraiment besoin de votre aide, insista Tam d’une voix brisée.
— Il me faut plus d’informations pour accepter. Je ne sais même pas de quoi il retourne précisément, ni où ce travail me conduira.
— En plusieurs endroits. Nous-mêmes sommes basés à Hong Kong, et nous avons financé une entreprise dont le propriétaire est un Chinois qui a ses bureaux à Hong Kong et à Seattle, et qui employait des unités de production en Thaïlande pour le compte d’un grand distributeur alimentaire américain.
— Cela ne m’aide pas beaucoup.
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Lorsque l’émission s’interrompit pour le flash info de 8 heures, elle composa le numéro du portable de son oncle. C’était le début de soirée à Hong Kong. Il devait avoir déjà quitté son bureau et être attablé dans un restaurant chic de Kowloon – celui qui se situait près de l’hôtel Peninsula, à tous les coups –, peut-être après s’être offert un massage.
Il décrocha à la deuxième sonnerie.
— Mon oncle ?
— Ava, je suis ravi de t’entendre.
— Andrew Tam m’a appelée.
— Quel est ton avis sur lui ?
— Il parle un anglais excellent. Il s’est montré très poli.
— Qu’avez-vous convenu ?
— Je dois rencontrer quelqu’un aujourd’hui qui a plus de détails sur la disparition des fonds. J’ai dit à Tam que je m’entretiendrais avec toi et qu’ensuite nous aviserions.
Elle sentit la réticence de l’oncle.
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— Je regrette. Veuillez excuser mon manque de clarté. En réalité, je suis plus organisé que je n’en ai l’air, mais c’est tout ce stress qui…
— Je comprends, oui.
Tam prit une grande inspiration avant de poursuivre :
— Après avoir parlé avec mon oncle de votre société, hier, j’ai envoyé un dossier contenant toutes les informations nécessaires à une personne de ma famille qui habite à Toronto. Pourriez-vous vous libérer aujourd’hui pour la rencontrer ?
— À Toronto ? s’étonna Ava.
Qu’une affaire se conclue non seulement dans son pays d’adoption, mais dans sa ville même, c’était pour elle inaccoutumé.
— Bien sûr, confirma-t-il.
— Quand ?
— Que diriez-vous d’un dîner à Chinatown ?
— Je préférerais avant, pour un dim sum peut-être.

— Entendu, un dim sum, ce sera parfait.
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Il marqua un temps d’hésitation. Sentant qu’il allait encore se lancer dans des explications inutiles, Ava s’apprêtait à couper court lorsqu’il déclara :

— D’après mon oncle, M. Chow est votre oncle.

— Nous ne sommes pas liés par le sang, rectifia-t-elle. J’ai été élevée dans le respect de la tradition. Ma mère nous a appris à révérer nos aînés, il est donc naturel pour moi d’appeler « oncle » et « tante » les vieux amis de la famille. Mon oncle n’était pas lui-même un ami de la famille, mais quand je l’ai rencontré, cette dénomination m’a paru lui convenir parfaitement. Et même s’il est aujourd’hui mon associé, il reste mon oncle.
— C’est un homme que beaucoup de gens appellent « oncle ».
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Ava devina où Tam voulait en venir et décida de mettre un terme à la conversation :
— Écoutez, je rencontrerai votre parente tout à l’heure. Si les informations qu’elle m’apporte me satisfont et si j’estime le travail faisable, je contacterai mon oncle et nous vous aviserons de notre accord. Dans le cas contraire, vous n’entendrez plus jamais parler de moi. Bai Bai ! lança-t-elle en raccrochant.
Elle peina ensuite à retrouver le sommeil. La voix de Tam, empreinte de cette note de désespoir qu’elle ne connaissait que trop bien, résonnait encore dans sa tête. Elle finit par réussir à l’en chasser. Tant qu’elle n’avait pas pris en charge son problème, qu’il se le garde !
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Elle versa un sachet de Starbucks VIA Ready Brew dans sa tasse, la remplit d’eau puis sortit ramasser le Globe and Mail devant sa porte. Elle s’installa ensuite sur le canapé et alluma la télévision réglée sur une chaîne chinoise locale, WOW TV, où passait une émission d’actualités en cantonais. Deux animateurs la présentaient : un ex-comédien de Hong Kong qui cachetonnait sur le câble pour retarder sa date de péremption, et une jeune et jolie nouvelle recrue de l’industrie du spectacle. D’allure sobre, celle-ci paraissait à la fois intelligente et raffinée, mélange peu courant chez une femme à la télévision chinoise. Ava avait un faible pour elle.
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