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4/5 (sur 153 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin , le 25/11/1940
Mort(e) le : 21/04/2007
Biographie :

Ingo F. Walther est un historien de l'art.

Il a étudié les lettres et l’histoire de l’art à Francfort-sur-le-Main et à Munich.

Il est l’auteur et l’éditeur de nombreux livres sur l’art du Moyen Age et des 19e et 20e siècles, dont Picasso, Gauguin Chagall, L’Art au 20e siècle et Codices Illustres – Chefs-d’œuvre de l’enluminure.


Source : http://www.taschen.com
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
"Picasso, c'est le triomphe de l'intelligence,
Chagall la gloire du cœur", écrit Franz Meyer, auteur d'une imposante monographie sur Chagall, résumant ainsi avec justesse le caractère de ces deux artistes qui entretenaient ensemble des relations épisodiques.

(...) cet univers qui ne peut être que celui des sentiments et des émotions intérieures. La béatitude des deux personnages principaux est partagée par deux autres couples (...) Le chant d'amour décrit ici par Chagall, cet élan de tendresse qui faisait écho à son propre état d'âme, trouve son expression la plus parfaite dans Les Amoureux dans le lilas (p.56), daté de 1930.
Voluptueusement niché dans un immense bouquet, un couple d'amoureux semble abandonné à l'éternité de sa passion.

(...) Les dix premières années à Paris furent, comme le reconnut Chagall, "la période la plus heureuse de ma vie". Un contrat avec le marchand d'art Bernheim l'avait délivré de tout souci matériel, sa famille avait pu emménager dans une villa, n'hésitant pas à passer ses vacances d'été dans le Midi de la France. Avec l'amélioration de ses conditions de vie et son bonheur privé, Chagall ne put s'empêcher d'imprimer à son œuvre une certaine préciosité.
En effet, la naïve insouciance de ses tableaux d'alors n'est que le reflet de son existence facile. Une atmosphère féérique a désormais succédé à cet univers pictural mouvementé que requérait autrefois en compensation une réalité riche en événements.
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En 1931, Chagall s’était rendu en Palestine, la terre promise, mais les répercussions de ce voyage sont loin de respirer l’optimisme. Soucieux de l’évolution du monde, le peintre exprime sa consternation. L’année même où la barbarie de l’idéologie nazie s’était emparée de l’Allemagne, la marque brutale de la réalité chassa toute joyeuse insouciance de l’oeuvre de Chagall.
     
Peint avec ce langage si personnel de l’artiste, Solitude évoque les dangers qui menacent son peuple et l’Europe toute entière. Ce n’est pas ici le récit, mais l’ambiance de la toile qui traduit cette nouvelle vision pessimiste du monde, montrant aussi que ce tableau s’inscrit encore dans l’esprit de la peinture d’atmosphère qui caractérisait les années vingt. Son voyage en Pologne, au printemps 1935, convainquit définitivement Chagall de la suprématie d’une réalité politique que son monde d’images ne pouvait plus ignorer. (pp. 60-61)
     
« L’essentiel c’est l’art, la peinture, une peinture différente de celle que tout le monde fait. Mais laquelle ? Dieu, où je ne sais plus qui, me donnera-t-il la force de pouvoir souffler dans mes toiles mon soupir, soupir de la prière et de la tristesse, la prière du salut, de la renaissance? »
CHAGALL, Ma vie – 1931.
(cité p.62)
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L'art moderne s'achemine vers son déclin, parce qu'il n'existe plus d'art académique fort. Il faut une règle, même si elle est mauvaise, parce que la puissance de l'art s'affirme dans la rupture des tabous. Supprimer les obstacles, ce n'est pas la liberté, c'est la licence, c'est un affadissement qui rend tout invertébré, informe, dénué de sens, zéro. (Pablo Picasso)
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Son œuvre tardive tend peu à peu à se détacher des deux principales sources de son art : la tradition juive orthodoxe et le folklore russe. Les images rattachées au souvenir du petit village russe cèdent la place à des motifs empruntés à la mythologie grecque, à la foi chrétienne et aux expériences concrètes de la vie quotidienne. A cette prudente évolution dans le choix des thèmes, s'ajoute une diminution progressive de la signification des symboles éternellement repris par le peintre.

Même la sympathie de Chagall pour l'art d'avant-garde semble passer à l'arrière-plan après 1947, le langage pictural de l'artiste paraissant davantage marqué par ses goûts personnels et ses tendances acquises au cours des ans que par la volonté de se rallier aux manifestations les plus actuelles de l'art.

(...) Son ancienne vie de bohème appartient désormais presque au passé.
En 1950, il s'installe dans une maison à Saint-Jean-Cap-Ferrat et se marie deux ans plus tard avec la Russe Valentina Brodsky, qu'il surnomme tendrement Vava. Ce bonheur intime, Chagall s'en laisse inspirer
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Ce sont des champs de blé immenses et à perte de vue sous des cieux brouillés , et j'ai osé essayer d'exprimer la tristesse et la plus grande des solitudes ... Je croirais presque que ces tableaux vous diront ce que je ne peux pas exprimer par des mots et qui serait en effet ce que je peux observer de sain et de dispensateur de force dans la vie champêtre . ( à propos de "le champ de blé et cyprès" ) . Vincent Van Gogh
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Le désarroi de l'homme et la farouche agressivité de la femme [dans son œuvre Intérieur II, datée de 1911, p.18] sont encore renforcés par un artifice classique en peinture, qui consiste à indiquer le mouvement en déroulant la scène de la gauche vers la droite comme la ligne d'un texte qu'on lirait avec les yeux.

C'est une version plus moderne de ce même thème, sorte de référence dans son interprétation de la sexualité, que Chagall propose dans Dédié à ma fiancée (p.17) réalisé à la même époque. (...)
L'histoire et son contenu symbolique sont désormais indissociables, non seulement par la symbiose entre l'homme et l'animal, mais par le mouvement radial décrit par la femme pour démontrer sa puissance, mouvement auquel l'homme semble-t-il ne peut échapper.

Contrairement à Intérieur II, Dédié à ma fiancée ne peut être interprété comme une scène de genre innocente et anodine.
Chagall ne put d'ailleurs présenter ce tableau au Salon du printemps 1912 qu'après de longues discussions. On lui reprochait en effet d'être pornographique. En réalité, ce tableau devait sa choquante ambiguïté à une simple variante dans sa composition : au lieu de se succéder dans une direction donnée, les motifs s'organisaient en cercle autour du centre.
C'est chez les cubistes que Chagall avait observé ce procédé qui allait apporter une solution à nombre de ses problèmes de jeune peintre.
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Le 7 mai, Chagall s'embarqua avec sa famille pour l'Amérique.
Le mythe d'Ahasvérus, de l'éternelle errance du peuple juif qu'il avait si souvent contée dans ses tableaux, n'était plus un simple motif pictural, il était devenu une réalité personnelle.
Le 23 juin 1941, jour de l'attaque allemande contre l'URSS, Chagall posa le pied sur le sol de New-York. Après Paris et Berlin, il vivait désormais dans la troisième métropole du monde, qui pouvait s'enorgueillir de son extraordinaire brassage de peuples et de cultures.
De par la nature même de sa vie, Chagall a toujours été attiré par ces creusets humains dans lesquels diversité et exotisme sont élixirs de vie.

(...) Réalisées loin des événements de la guerre, les toiles des années suivantes verront leur atmosphère changer par rapport à la profonde tristesse qu'exhalaient les dernières créations parisiennes.

Malgré la prédominance des thèmes de la guerre et de la Crucifixion, l'intensité de la compassion exprimée par Chagall s'atténue quelque peu.
En effet, l'annonce quotidienne de nouvelles atrocités de la guerre mondiale semble avoir émoussé la violence de sa réaction de solidarité.

Obsession, de 1943 (p.66/67), témoigne bien de l'impossibilité de trouver sans cesse de nouveaux moyens de manifester une souffrance partagée.
La flamme sinueuse qui surgit de la fenêtre, le Juif brandissant le chandelier à trois branches, la fuite de la charrette et le caractère menaçant, enfin, des couleurs flamboyantes, sont devenus des reprises de thèmes typiques ayant perdu la force de l'inédit. Seul le Crucifix renversé, témoin d'un espoir déçu, parvient à traduire l'ampleur des bouleversements qui ont secoué le monde.
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Plus je deviens laid, vieux, méchant, malade et pauvre, et plus je cherche à réparer mon échec en rendant mes couleurs éclatantes, et, bien proportionnées, rayonnantes. (Vincent Van Gogh)
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L'agressivité du rouge contrastant avec le vert des plantes, ainsi que la fragmentation du corps conférant à la figure l'irréalité d'un torse, révèlent que Chagall connaissait aussi les nouvelles tendances qui s'affirmaient en France, et notamment la peinture de Matisse.
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Chagall faisait tout pour entretenir la légende de sa pauvreté.
(...) ses toiles réalisées dans cette première période parisienne. Nombre d'entre elles en effet ont été peintes sur des supports déjà utilisés, qui permirent à Chagall de savamment exploiter les contrastes de clair-obscur existants pour créer ses propres effets de lumière.

L'utilisation de vieilles toiles se prêtait certes à la démonstration de son perpétuel manque d'argent, mais elle devint surtout peu à peu un moyen d'expression à part entière.
Elle sera d'ailleurs l'un des procédés caractéristiques du cubisme.
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