Van Gogh arrive en Arles le lundi 20 février 1888. Physiquement, il est au bout du rouleau, imprégné d'alcool et de tabac, et gagné par le froid de l'hiver. Alors qu'il venait se ressourcer sous la chaleur et le soleil, il découvre Arles en plein milieu d'une tempête de neige. Il loue une chambre au-dessus d'un restaurant et consigne sa déception dans un premier paysage du Midi de la France, rappelant une lugubre banlieue de Paris. Le temps finit tout de même par se réchauffer, ainsi que l'artiste. Les vergers sont en fleurs et il voit enfin le Japon qu'il espérait trouver dans l'Arles de son esprit. ("Arrivée en Arles", p. 56)
Picasso et Fernande passent l'été 1911 dans les Pyrénées Orientales, à Céret, où ils sont rejoints par Braque. Le décor est ainsi planté pour l'une des collaborations les plus intenses dans le domaine de l'histoire de l'art. C'est Braque qui commet la grande rupture et c'est Braque qui décrit plus tard leurs efforts de pionniers, "assez semblables à ceux de montagnards encordés". Travaillant côte à côte cet été-là dans le même atelier, Picasso et Braque s'encouragent et se stimulent mutuellement. Ils gravissent de concert de nouveaux sommets inexplorés. (L'éternel été du cubisme : Céret, 1911. p. 65)
"En ce moment, je suis absorbé par les arbres fruitiers en fleurs...Ma facture n'a pas de règle. Je parsème la toile de touches irrégulières, que je laisse telles quelles. Des tâches d'épaisses superpositions de couleur...des répétitions, des sauvageries." (Van Gogh décrivant ses toiles de vergers à Emile Bernard, 9 avril 1888.)
"Le pays me paraît aussi beau que le Japon pour la limpidité de l'atmosphère et les effets de couleur gaie" (lettre de Vincent à Emile Bernard, 1888)