« L’exploration de l’inconnu revêt fondamentalement une dimension sociale, plus précisément une volonté de reconnaissance sociale. Découvrir et courir l’aventure sont des activités que l’on peut tout à fait faire en des contextes géographiques et culturels déjà explorés. Parce que la découverte est toujours personnelle, et que l’aventure est souvent près de là où nous habitons. Désirer des endroits inexplorés, c’est vouloir aller là où les autres ne sont pas encore allés. Ou peu. C’est bien un rapport aux autres et à leur regard qui se joue. La volonté d’explorer n’est pas qu’un appel des grands espaces ou amour de la science ou du monde. Elle peut résulter d’une volonté sous-jacente, celle de trouver l’aventure dont on pourra faire un beau récit. »
partir c'est le risque de nourrir une nostalgie que je couve déjà trop, je l'ai assez dit. Et puis baste ! Le monde est trop petit pour notre imagination, allons-y et nous verrons.Bouffer de la mer, du risque,du sable,du doute,du bitume, des corps et des mots, de l'expérience, de la rugosité ou de la volupté de la vie, peu importe. Mais il faut y aller, parce qu'à défaut, c'est le temps qui y va. Et il nous laisse comme une vieille cartouche qui aurait pu servir mais que le fusil a oubliée. Qui gît inutilement au sol, non percutée. La poudre s'humectera et la cartouche deviendra tout à fait innoffensive, un rêve de philosophe zen. Mais on sera mort. Alors en avant, la réalité nous consolera. Je finis toujours comme cela.
le monde, ses hommes, ses femmes, ses terres et ses mers doivent être rencontrés, parcourus, redécouverts, racontés, admirés ou détestés, puisque je suis en vie. J'aurais toute la durée de la mort pour l'indifférence.
Aucun être humain n'est identique, ni en sa biologie ni en son histoire, à aucun autre humain. Il nous est donc impossible de ressentir exactement ce que ressent autrui. Nous pouvons faire preuve d'empathie, nous mettre à la place ou partager un vécu.Mais il nous impossible de coïncider parfaitement avec le sentiment de l'autre. De là notre intrinséque solitude.
Un rêve d'ailleurs, d'inconnu, un rêve de voyage et de terra incognita.
Un rêve que nous allions poser sur un nom que de fiers Amérindiens, d'illustres explorateurs; écrivains, voyageurs et travailleurs révoltés avaient hissé haut dans limaginaire commun: La Patagonie.