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Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Câmpulung , le 18/03/1895
Mort(e) à : Bucarest , le 11/08/1961
Biographie :

Dan Barbilian, connu aussi sous le nom de plume Ion Barbu, né le 18 mars 1895 à Câmpulung et mort le 11 août 1961 à Bucarest, est un poète et mathématicien roumain.

Source : Wikipédia
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Bibliographie de Ion Barbu   (1)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Panthéisme

Nous irons vers la vie, ardeur et frénésie,
Nous irons vers son sein taillé dans le basalte.
Oublié soit le rêve avec son vol altier,
Oubliées la chimère et ses ailes de brume !

Nous irons vers la chaude, impudique Cybèle,
Sur qui des fleurs d’ivoire et de pourriture
Ont fait fraterniser leurs destins telluriques,
Et nous embrasserons sa hanche de femelle.

Nous nous arracherons au cercle d’autres forces,
Nous irons vers la vie profonde, universelle ;
Nos nerfs, cette hydre aux mille bouches, viendront boire
Les violents flamboiements de sa mer intérieure.

Et partout, dans les corps, les rocs brûlants, orgie
De frissons infinis, de rythme et de laves,
Ébranlant jusqu’à des vertèbres de granit,
Immense, elle ira, la vitale Hystérie.

(adaptation de Guillevic)

[Vom merge spre fierbintea, frenetica viaţă,
Spre sînul ei puternic, cioplit în dur bazalt,
Uitat să fie visul şi zborul lui înalt,
Uitată plăsmuirea cu aripe de ceaţă!

Vom coborî spre calda, impudica Cybelă,
Pe care flori de fildeş ori umed putregai
Îşi înfrăţesc de-a valma teluricul lor trai,
Şi-i vom cuprinde coapsa fecundă de femelă.

Smulgîndu-ne din cercul puterilor latente,
Vieţii universale, adînci, ne vom reda;
Iar nervii noştri, hidră cu mii de guri, vor bea
Interioara-i mare de flacări violente.

Şi peste tot, în trupuri, în roci fierbinţi – orgie
De ritmuri vii, de lavă, de freamăt infinit,
Cutremurînd vertebre de silex ori granit,
Va hohoti, imensă, Vitala Histerie…

Sburătorul, 13 décembre 1919, pp. 60-61]
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L’arche

J’ai construit dans mon âme inquiète et brisée
Une arche – informe double à la Bible calquée –
Et ce sont des troupeaux, des peuples de pensées,
Soumis au ciel puissant, qui s’y sont embarqués.

Il est temps que du ciel la colère s’abatte !
Une rigide pluie tend sa herse d’acier.
Dans la lourde vapeur le navire se hâte
Sans savoir où il va, sur les flots incliné.

Et le dernier sommet des monts sombre dans l’onde.
Vers quel bord, ô Seigneur, et vers quel Ararat
Hors des brouillards lointains me portent l’eau profonde ?
Sur la mer, un linceul de ténèbres s’abat.

Ah, j’entends quelque part une âme se défaire
Dans l’aigre mélopée de la pluie et des larmes.
Et l’arche dans la nuit, ô Jéhovah, t’espère
Qui scellera, d’un arc-en-ciel, les mers de l’âme.

(Adaptation en français par Jean Rousselot)
*
[În turburatu-mi suflet am construit o Arcă
- Informa nălucire de biblic corăbier -,
Și turme-ntregi de gînduri pe puntea ei se-mbarcă,
Noroade-ntregi, plecate puternicului cer.

E vremea să se-abată mînia Lui! O ploaie
De stropi rigizi întinde zabrele de otel.
Corabia aleargă… în negura greoaie,
Corabia se-nclină, și-aleargă fără țel…

Și cel din urmă creștet de munte se scufundă…
- Spre care țărm, Stapîne, spre care Ararat
Din bruma depărtării mă poartă-adînca undă?
S-a coborît pe ape lințoliu-ntunecat.

Aud cum se destramă un suflet undeva,
Departe, în a ploii acidă melopee…
E noapte-n larg… Iar Arca te așteaptă, Jehova,
Pe mările din suflet să fereci curcubee.

pp. 61-62, Sburătorul, 20 decembrie 1919]
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Humanisation

De glace, ton château que j’ai connu, Pensée ;
Sous tes tristes arcades j’ai longtemps erré,
Avide de reflets nouveaux, mais pas un seul,
Dans ces vitraux éteints que tu caches, ne parle ;
Ensuite j’ai quitté ta polaire grandeur
Et vers le sud, sa chaude terre, j’ai marché
Et sous un bouquet d’arbres, vers le soir,
Mon sentier, que surprit une ombre, s’arrêta.

Et c’est dans ce bosquet sauvage, au crépuscule,
Que je te vis sous des figures inconnues,
Comme tu n’étais pas dans ce bourg froid, là-bas,
Musique de la forme en son vol, Eurythmie.

Sous les arbres en fleurs, sous mon œil étonné,
Résorbée dans les sons, les lignes, les couleurs,
Te voici dans les choses, comme, dans le mythe,
Le divin s’épancha dans la précaire argile.
Oh ! que toute mon âme aurait alors voulu
Se dilater avec le cercle de tes ondes,
Fendre avec lui l’espace et, large, centuplée,
Sentir comme elle vibre en d’innombrables mondes !

Et dans le soir venu regardant vers le Nord,
À l’heure de la pénombre à l’horizon décroît,
Où le soir fait durer un accord somnolent,
J’ai cru voir que fondait le dôme fait de glace.


[Castelul tău de ghiață l-am cunoscut, Gândire:
Sub tristele-i arcade mult timp am rătăcit
De noi răsfringeri dornic, dar nicio oglindire,
În stinsele cristale ce-ascunzi, nu mi-a vorbit;
Am părăsit în urmă grandoarea ta polară
Și-am mers, și-am mers spre caldul pământ de miazăzi,
Și sub un pâlc de arbori stufoși, în fapt de seară,
Cărarea mea, surprinsă de umbră, se opri.

Sub acel pâlc de arbori sălbateci, în amurg
Mi-ai apărut - sub chipuri necunoscute mie,
Cum nu erai acolo, în frigurosul burg,
Tu, muzică a formei în zbor, Euritmie!
Sub înfloriții arbori, sub ochiul meu uimit,
Te-ai resorbit în sunet, în linie, culoare,
Te-ai revărsat în lucruri, cum în eternul mit
Se revărsa divinul în luturi pieritoare.
O, cum întregul suflet, al meu, ar fi voit
Cu cercul undei tale prelungi să se dilate,
Să spintece văzduhul și - larg și înmiit -
Să simtă că vibrează în lumi nenumărate...

Și-n acel fapt de seară, uitindu-mă spre Nord,
În ceasul când penumbra la orizont descrește
Iar seara întârzie un somnolent acord,
Mi s-a părut că domul de ghiață se topește.

Sburătorul, 12 iunie 1920, p. 74]
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Le paon

Le paon se prosternait mollement levantin
Pour picorer les grains dans ta main lasse.
Après, dans ton giron vibrait chaud, azuré,
Tel le voile de l'alcool brûlant dans une tasse.

Sur la bûche, et coiffé de son bonnet, ton fou
Roula des yeux affreux, inégaux, attristées.
Mais ta main il tordit, comme du linge,
Brisant aussi le cou de l'oiseau qui palpitait.

[Păunul, p. 25, en français par Michel Steriade]

Se ploconea răsăritean și moale,
Mălai din mîna ta să ciugulească.
Albastru pîlpia și cald, în poale
Ca pînzele alcoolului, în ceașcă.

Pe butură, nebunul tău cu scufă
Ochi inegali grozav de triști rotea,
Și mîna ți-a sucit, cum storci o rufă
Și-a rupt și gâtul păsării, care bătea.
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Ion Barbu
Elan

Je suis, moi, simplement un maillon du grandiose fléchissement
Fragile, mon tout est périssable ; en compensation,
Un essaim d’existences de ma mort font irruption
Et ma vraie appellation, mon vrai nom est ondoiement.

Incurvé sous le temps, je déploie un long tissu
Recouvrant tant l’herbe délicate que le front absorbé,
Et la blonde suite des formes – soleils en train de traverser,
Au large de la vie, déverse un passé révolu.

Dans l’onde erratique, dans les eaux éternelles sous la terre,
J’emporte les vêtements de ceux qui descendent au tombeau
Et, purgé, ingambe, je cours – quel subtile soubresaut –
Au travers de salons magnifiques, ou d’humides tanières…

De la sorte, dans les Terres en taillant de vastes accès
Vers des rythmes dépassant à jamais tout entendement,
J’offre et mets dans la Très haute Balance mon riche changement
De tant d’existences et d’un nombre égal de décès.

(traduit du roumain par Constantin Frosin)
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[Du temps, déduit…]

Du temps, déduit, l'abîme de cette calme crête,
Par le miroir s'enfonce dans le lustral azur,
Taillant sur la noyade des grands troupeaux agrestes,
Dans les eaux qui se groupent, un jeu second, plus pur.

Nadir latent ! Le chantre soulève haut la somme,
Des harpes éployées, en vol inverse échues,
Et la chanson s'épuise, mystérieuse comme
Les globes de méduses que l'eau verte remue.

(traduit du roumain par Yvonne Strat)

*

[Din ceas, dedus...]

Din ceas, dedus adâncul acestei calme creste,
Intrată prin oglindă în mântuit azur,
Tăind pe înecarea cirezilor agreste,
În grupurile apei, un joc secund, mai pur.

Nadir latent! Poetul ridică însumarea
De harfe resfirate ce-n zbor invers le pierzi
Şi cântec istoveşte: ascuns, cum numai marea
Meduzele când plimbă sub clopotele verzi.

(p. 16)
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Pour conclure, il faut reconnaître que le tout dernier Rimbaud pose des problèmes qui dépassent de beaucoup l'art seul et sont faits pour dérouter les littérateurs ; de même, la nouvelle physique de Poincaré ou d'Einstein déroutait naguère les physiciens. Car la relativité est plutôt un chapitre de géométrie supérieure que de physique expérimentale.
Il se pourrait donc que « Les Illuminations » requièrent plutôt de l'esprit scientifique que du lyrisme pur. Par conséquent, c'est avec la modestie et la concentration dues aux Vérités contemplées que nous cueillerons aujourd'hui ces leçons essentielles.

[p. 150, extrait d'une conférence en français de 1947]
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JOC SECUND
(1930)
...ne fût-ce que pour vous en donner l'idée. Stéphane Mallarmé (Villiers)
[… n-ar fi decît pentru a va da ideea]

Din ceas, dedus adîncul acestei calme creste,
Intrată prin oglindă în mîntuit azur,
Tăind pe înecarea cirezilor agreste,
În grupurile apei, un joc secund, mai pur.

Nadir latent ! Poetul ridică însumarea
De harfe resfirate ce-n zbor invers le pierzi
Și cîntec istovește : ascuns, cum numai marea
Meduzele cînd plimbă sub clopotele verzi.
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Timbre

La loure sèche au pré, la flûte aux routes font
D'un chagrin divisé la note longue ou brève
Mais l'oraison du roc, et le limon sans sève,
Et l'eau promise au ciel–comment donc le diront ?

Il faudrait un chant–roi, chant vastement profond,
Tel le frisson soyeux du sel des mers sans trêve ;
Ou la louange en chœur des anges, quand naît Eve,
Corps de la côte mâle issu, flou corps second.

[Timbru, p. 16, en français par Romulus Vulpescu]

Cimpoiul veșted luncii, sau fluierul în drum
Durerea divizată o sună-ncet, mai tare
Dar piatra-n rugăciune, a humei despuiare
Și unda logodită sub cer, vor spune-cum?

Ar trebui un cîntec încăpător, precum
Foșnirea mătăsoasă a mărilor cu sare;
Ori lauda grădinilor de îngeri, cînd răsare
Din coasta bărbătească al Evei trunchi de fum.
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L'éminence d'une culture humaniste se mesure à son aptitude à se forger une image saisissante de la Grèce antique. La France de la Pléiade, celle du XVIIème siècle, en eurent chacune leur vision : mignarde, guindée ou héroïque. Avec [Jean] Moréas, l'âme même de cet enchantement et de ce mystère, insaisissable comme une tache de soleil, tout ce que fut l'ancienne Hellade, vient visiter les sites de la France, peut-être pour y rester.

[p. 161, extrait d'une conférence en français de 1947]
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