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Critiques de Iris Chang (8)
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Le viol de Nankin : 1937 : un des plus gran..

Le documentaire écrit par Iris Chang est un ouvrage que j’ai lu il y a déjà plus d’un an. Impossible pour moi de faire un avis à cette époque. Alors pourquoi aujourd’hui ? Ce documentaire est resté ancré en moi et a plutôt chamboulé ma vie, j’y repense régulièrement et je suis scandalisée de voir que l’on parle très rarement de cet événement. Iris Chang, en se documentant pour écrire et faire connaître cet événement ne s’en est d’ailleurs jamais remise et s’est suicidé. La ville de Nankin a subi un véritable massacre. Je ne rentrerai pas dans les détails des tortures mentales et physiques subit par le peu de survivants tant c’est inhumain.



Iris Chang nous offre ici un documentaire (un des seuls d’ailleurs?) parfaitement documenté et nous prouve finalement que des événements, même de cette ampleur, peuvent être « oubliés » et passé sous silence et c’est cela finalement le plus effrayant.
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Le viol de Nankin : 1937 : un des plus gran..

The Rape of Nanking : The Forgotten Holocaust of World War II

Traduction : Corinne Marotte



Passionné, douloureux, implacable, ce livre, signé par la petite-fille de Nankinois réfugiés aux USA par miracle, est absolument à lire par tous ceux qui, lassés de la vision réductrice que l'on donne et l'on redonne en Europe de ce que nous appelons la Seconde guerre mondiale, veulent en savoir plus sur la face asiatique de l'horreur qui s'abattit sur le monde à la fin des années trente. On le conseillera aussi aux autres, ne serait-ce que pour qu'ils puissent varier un peu leur sempiternel discours.



Pour la toute jeune République chinoise, dirigée, depuis 1930, par le chef du Kuomintang (ou "Parti nationaliste"), Chiang Kaï-chek, les hostilités avec le Japon, pays qui se posait comme le fédérateur d'une sorte de "Grande Asie" face à l 'Occident et surtout face aux Etats-Unis, avaient démarré, le 18 septembre 1931, lorsque l'armée impériale avait envahi la Mandchourie, terre natale de la dynastie Qing. Cette invasion n'était que le premier acte d'une tragédie qui allait ensanglanter une bonne partie de l'Asie, dont la Chine du Nord et de l'Est, jusqu'en 1945.



Pourtant, il est de tradition de placer le début de la Seconde guerre sino-japonaise le 7 juillet 1937, avec l'Incident du Pont Marco Polo (ou de Lugou) encore que le Japon n'ait déclaré officiellement la guerre à son voisin que le 7 décembre 1941, c'est-à-dire après l'attaque de Pearl Harbour. Mais peu importe la date retenue : ce qui est important, c'est que les Chinois, nationalistes ou communistes, vont résister avec rage à l'avance des troupes impériales et que ces dernières, convaincues par la propagande qu'elles n'auraient guère de mal à triompher de l'ennemi, vont en ressentir un tel dépit qu'elles arriveront à Nankin dans un état de frustration et de haine d'une rare intensité.



C'est cette explication que l'on donne en général non pour justifier mais pour expliquer les atrocités qui se déroulèrent à Nankin pendant six semaines à compter du 13 décembre 1937. ( I - A suivre ...)
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Le viol de Nankin : 1937 : un des plus gran..

Iris Chang divise son ouvrage en trois parties : le récit de l'invasion planifiée de la Chine orientale, et tout particulièrement de Nankin, du point de vue des Japonais de l'époque ; le Viol de Nankin vu par les Chinois qui survécurent ; le Viol de Nankin vu par les Occidentaux qui, contre vents et marées, s'entêtèrent à rester à Nankin pour tenter de préserver la population.



Parmi ceux-ci, Chang retient les destins d'un Allemand John Rabe, chef du parti nazi de Nankin, et de deux Américains, George Fitch, chirurgien qui ne cessa d'opérer et de soigner les victimes épouvantablement mutilées qui arrivaient dans son hôpital, et Minnie Vautrin, plus tard surnommée par ceux qu'elle avait aidés "la déesse de Nankin".



Tous officiaient dans ce que l'on appelait "la Zone de Sécurité", territoire interdit en principe aux soldats japonais mais qui dut cependant supporter bien des attaques, de jour comme de nuit, de la part de simples troupiers avides de femmes à violer comme de hauts gradés qui recherchaient eux aussi le sexe et le meurtre.



Que dire ici sur tous ces gens qui aimaient tellement la Chine et son peuple qu'ils risquèrent leur vie pour eux ? Simplement que Nankin ne les oublia jamais. Lorsque, après la guerre, les Nankinois apprirent que John Rabe, qui n'avait pas hésité à défendre leur cause auprès d'Hitler et avait, pour cela, basculé dans le collimateur de la Gestapo, était privé de tout pour cause de "dénazification", ils réunirent un maximum de fonds et expédièrent leur maire en Suisse où il se procura une foule de vivres qu'il fit remettre à Rabe et à sa famille.



Pourtant, en dépit de tous leurs efforts - tous, revenus dans leur pays, essayèrent de faire connaître les atrocités japonaises en diffusant notamment un film enregistré en partie par le Dr Fitch sur les horreurs dont ses malades étaient les bien fragiles rescapés - et encore aujourd'hui, en 2010, les atrocités commises par les militaires japonais, à Nankin mais aussi dans une grande partie de l'Asie, et cela avec très vraisemblablement l'aval d'Hiro-Hito, sont passées sous silence, voire complètement ignorées. En d'autres termes, l'Histoire enseignée en Occident (et au Japon) est une Histoire tronquée, qui ne tient pas compte des souffrances endurées par des victimes dont il faut rappeler le nombre : en huit ans, plus de trois millions de soldats et neuf millions de civils.



Faites vivre leur mémoire : lisez "Le Viol de Nankin" et faites-le lire. ;o) (Suite & fin.)
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Le viol de Nankin : 1937 : un des plus gran..

Chiang Kaï-chek avait fait de Nankin la capitale de sa République nationaliste mais lorsque les Japonais arrivèrent en vue de la ville et qu'il devint évident qu'on ne parviendrait pas à les arrêter, les gouvernants prirent bien entendu le large. Chiang donna également l'ordre formel aux milliers de soldats qui restaient de se rendre à l'ennemi. Il escomptait sans doute que les Japonais prendraient en charge les prisonniers mais ce fut loin d'être le cas ...



Le Viol de Nankin fit entre 100 000 et 300 000 victimes. Parmi elles, il faut compter :



1) tout d'abord les soldats chinois qui furent rassemblés en un premier temps, puis séparés en plusieurs petits groupes et exécutés, souvent à la mitrailleuse, après avoir été forcés de creuser ce qui deviendrait leurs fosses communes ;



2) ensuite les civils de sexe masculin, des vieillards aux petits garçons et aux bébés, que les Japonais abattaient à vue dans les rues ou encore chez eux. Des concours de "décapitation" avaient lieu, dont je vous laisse découvrir par vous-même les circonstances exactes. Il en sera de même pour les tortures infligées ;



3) et enfin les civils de sexe féminin, là encore des vieilles femmes aux fillettes, qui furent violées de façon singulièrement atroce, souvent jusqu'à la mort. Très peu en réchappèrent et, parmi les rescapées, beaucoup se suicidèrent ...



4) A cela, on doit ajouter toutes celles qui furent emmenées comme "femmes de réconfort." Sur ce statut imaginé par les militaires japonais, vous en apprendrez un peu plus en lisant "Les Orchidées rouges de Shanghaï" de Juliette Morillot, une fiction certes mais qui a le mérite de s'intéresser à des faits trop souvent ignorés des Occidentaux, obnubilés par Hitler, les Nazis et les camps de concentration. (Vous trouverez la fiche correspondant à cet excellent roman sur Babelio, sur mon blog ou sur Nota Bene.) ;o)



Signalons pour en terminer que les viols n'épargnèrent pas certains hommes et jeunes garçons. (II - A suivre ...)
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Le viol de Nankin : 1937 : un des plus gran..

Assez calé en histoire et ayant beaucoup lu sur la 2ème guerre mondiale, et notamment sur les crimes nazis, je dois dire que ce livre a réussi à m'étonner : les atrocités commises par les Japonais à Nankin surpassent en horreur tout ce que j'ai pu étudier précédemment. Durant toute la première partie, c'est une longue litanie de descriptions épouvantables, à réserver à des coeurs bien accrochés.

Ce qui étonne presque plus encore, c'est le déni d'une grande partie de la société japonaise (en particulier de ses élites) vis-à-vis de ces massacres... Là où l'on voit que les tristes dénégations nippones n'ont rien à envier à celles des Turcs à l'égard du génocide arménien de 1915.

Les raisons en sont fort bien analysées par Iris Chang : là où l'Allemagne, mise à genoux et occupée, n'a guère eu d'autre choix que de faire amende honorable (et de façon admirable, s'il en est, et jusqu'à aujourd'hui), l'élite criminelle japonaise a bénéficié de la complaisance des USA (même si le terme paraît curieux après Hiroshima et Nagasaki) pour faire face à la menace du bloc soviétique et communiste pendant la guerre froide.

Iris Chang brille également par son analyse des raisons qui ont pu pousser une armée à une telle orgie de violence et de meurtre : l'éducation, bien sûr, l'élitisme et le sentiment de supériorité, rien de bien nouveau par rapport aux nazis, mais surtout, la brutalité humiliante avec laquelle les soldats japonais étaient accoutumés à être traités... qu'ils n'ont fait que transférer sur leurs victimes chinoises. Voilà qui fait diablement écho à ce qu'on appelle aujourd'hui "l'éducation bienveillante", à ne pas confondre avec l'éducation laxiste. Le monde va mieux partout où elle s'applique.

Qui est violenté, violentera. Qui est humilié, humiliera. C'est aussi simple que cela.
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Le viol de Nankin : 1937 : un des plus gran..

Un des rares ouvrages de références sur la prise de Nankin par l'armée japonaise et sur les exactions commises par la suite. Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire l' histoire de cette ville, pour regarder les images et prendre connaissance des légendes les accompagnant. Pour écrire cette ouvrage Iris Chang, journaliste a rassemblé témoignages, lettres, documents, minutes de procès...etc

la construction très intéressante leur accordent une place prépondérante plongeant le lecteur dans une dimension humaine proche des victimes et des bourreaux. C'est ainsi que la distance de règle dans les ouvrages historiques est parfois remisé au profit d' un récit plus journalistique qui se veut emmener le lecteur au plus proche de ce que fut cette période.

À lire pour se souvenir...
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Le viol de Nankin : 1937 : un des plus gran..

Comment se fait-il que l'on nous rappelle sans cesse (à juste titre) au devoir de mémoire en rappelant les horreurs perpétrées par le régime nazi, et que jamais, on n'évoque les horreurs perpétrées par les Japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale ?

Hitler et son régime a été renversé à la fin de la guerre et un nouveau régime, démocratique, mis en place en Allemagne, avec une implacable chasse aux criminels nazis.



Au Japon ? L'empereur est resté ... Tous les ans on rend hommage aux criminels de guerre de l'armée nippone ... Jamais le Japon n'a fait repentance envers la Chine des massacres commises pendant la guerre...



Je connaissais de nom, le viol de Nankin, et avait vaguement entendu parler des abominations sans nom, commises par les soldats japonais sur les civils chinois. Ce livre, que j'ai lu en anglais, alors que j'habitais Hong Kong, présente les faits. Terribles. Cruels.



Devoir de mémoire pour les victimes de la barbarie japonaise ! Il faudrait le rappeler haut et fort. Ce livre est là pour cela !
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Le viol de Nankin : 1937 : un des plus gran..

une enquête terrible de précision sur une tragédie peu connue en occident. un déferlement de haine meurtrier qui font honte à l'espèce humaine.
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