"Je ne pourrais vivre hors de la vue du Dôme!" - Voilà ce que disaient tous les vrais Florentins.
Il ne tuait pas le temps : c’était le temps qui le tuait. Il se roulait dans l’immense lit de Prato, dévoré par la fièvre du marbre ; le désir le torturait de tenir entre ses mains un maillet et un ciseau, de pénétrer la pierre cristalline, de sentir la poussière âcre et douce s’agglutiner dans ses narines ...
il y avait au plus profond de lui-même cette incapacité de donner autre chose que la perfection. Il lui fallait créer au-delà de ses possibilités, parce que rien de ce qui n'était pas nouveau, frais, différent, capable d'agrandir l'art de façon tangible ne le contenait. Il n'avait jamais accepté de compromis avec la qualité; son intégrité était le rocher sur lequel il avait bâti sa vie. Si, par indifférence, si, par lassitude, il laissait le roc se fissurer, s'il laissait aller les choses, c'en était fait de lui.
J’ai aimé le marbre, oui, et aussi la peinture. L’architecture et la poésie. J’ai aimé ma famille et mes amis. J’ai aimé Dieu, les formes de la terre et du ciel, et aussi les gens. J’ai aimé la vie totalement et maintenant j’aime la mort comme son achèvement naturel. Il Magnifico - Laurent le Magnifique - serait heureux : pour moi, les forces de destruction n’ont jamais triomphé de la puissance créatrice.
Tommaso, comment un homme peut-il être heureux en peignant le jugement du monde, alors que le nombre de ceux qui seront sauvés est si pitoyablement petit ?
L'indignation, dit Michel-Ange. Encore le meilleur combustible que je connaisse. On ne l'épuise jamais.
La souffrance eut sur lui d'étranges effets. Elle le rendit insensible à la souffrance des autres, mais en même temps intolérant envers tout ce qu'il y avait de clinquant et de surfait dans le monde où il vivait.
- Le comportement humain, Mijnheer, ressemble beaucoup au dessin, la perspective change selon la position de l’oeil. Elle ne dépend pas du sujet, mais de celui qui regarde.