Un coup de foudre n’est jamais chose négligeable. Peut-être s’agissait-il même là, sans qu’il en ait pleinement conscience, de la future femme de sa vie ! Il ne pourrait en être certain que lorsqu’enfin, il serait parvenu à revoir et parler à cette mystérieuse brune aux yeux de braise qui hantait innocemment depuis quelques temps ses jours et même depuis peu, ses nuits.
Souffrir pour le plaisir de souffrir ou seulement comme moyen de parvenir à ses fins ? Il devait reconnaître ignorer la réponse mais ne se sentait pas la force de démêler le fil confus des pensées qui l’agitaient. Il n’avait plus qu’une seule idée fixe, se concentrer, tenir coûte que coûte, traverser cette nouvelle et douloureuse épreuve, en sortir finalement une nouvelle fois vainqueur.
Tout est possible, la vie elle-même le lui avait appris, à qui s’accroche, à qui se bas, et jamais ne lâche rien.
Ta témérité a été notre force durant toutes ces années, et ta force notre salut. A présent, tu n’es plus et nous ignorons ce que nous allons sans toi, devenir. Nous n’avons pas su de tout cela, te remercier de ton vivant, pensant sans doute qu’une force de la nature telle que la tienne, serait éternelle et nous survivrait, à tous autant que nous sommes, ici présents.
Laetitia était belle, très belle et elle était pétrie de cette arrogance tranquille que confère la beauté. Elle aimait poser et être admirée pour cette chose dont elle avait simplement été dotée aveuglément en récompense d’aucun mérite particulier. Et parce qu’il en tirait quelques pécules, le vieux peintre lui rémunérait ces séances de poses.
D’ici les vingt prochaines années. La vie est longue et imprévisible. Il ne me reste plus qu’à espérer et faire brûler des cierges.