Ma mère m'a envoyée dans la vie faire le voyage qu'elle n'avait pas pu faire, mais on ne peut jamais faire le voyage de l'autre. C'est quand je l'ai compris, quand je me suis libérée de ce devoir, que j'ai pu tranquillement accepter ce que nous avions été l'une à l'autre.
Ce sont des choses à quoi les femmes pensent beaucoup, des années, et qui font le lit de leurs pensées quand les enfants sont petits : comment leur éviter le mal. Et cela, pour presque toujours n'aboutir à rien.
Marguerite Duras
Qu'est-ce qu'être adulte ? Est adulte celle ou celui qui a cessé de prier, de revendiquer, de se plaindre. Quand on est dans le reproche, c'est qu'on imagine quelqu'un se tenant en un lieu, capable de recevoir le message adressé.
[...]
Une femme adulte abandonne le reproche, défaisant le lieu auquel elle adressait sa plainte, véritable place inscrite pour la mère.
Etre adulte est donc se couper de ce lieu qu'on imagine sans cesse, où le regard de la mère semble planter sur soi. Et, dés lors, la mère peut devenir l'objet d'un respect, sans que s'exerce une revendication sous une forme ou sous une autre. La fille est alors coupée de sa mère parce que devenue adulte.
Je connaissais son enfance et elle avait vécu des événements tellement atroces que je sentais qu'elle n'était pas responsable de tous ses choix ; Il y avait comme une prolongation instinctive du sordide dans sa vie d'adulte.
J'éprouve des sentiments très violent en moi, et maintenant je les accepte, je me dis que c'est ça la vie, la profondeur et la brutalité des sentiments, pas le calme, pas l'épure.
Comment vivrai-je quand plus personne ne me dira "ma fille" ?
Mes traits physiques, mes talents, mes qualités, mes défauts rendent compte de mes ancêtres, ce qui ne m'empêche évidemment pas d'être unique et de faire les choix de vie qui me conviennent à moi. Comme je ne me sens pas prisonnière du passé, je peux y puiser tranquillement pour le bien-être de ma vie.
"L'adolescence, les deux crépuscules mêlés, le commencement d'une femme dans la fin d'un enfant"
Victor Hugo
Le coup de foudre, on en parle, on l’espère, mais si un jour il arrive, on cherche les raisons, et comme on n’en trouve aucune, on se dit qu’on est folle. Encore s’il s’agit de soi, on s’embarque puisqu’on ne peut faire autrement, puisqu’on a perdu toute volonté. Mais si on n'en est que la spectatrice, alors là c’est insupportable, car contempler la folie de l’autre est insupportable.
Une onde à peine perceptible se forme sur chaque muscle cardiaque prouvant que tous ont connu ce moment de vie où, que l'on dorme ou que l'on veille, le désir ne cesse de frémir.