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3.98/5 (sur 27 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Londres , le 21/01/1864
Mort(e) à : Midhurst , le 1/08/1926
Biographie :

Israel Zangwill est un écrivain britannique, romancier, essayiste, dramaturge, journaliste et théoricien du sionisme. Membre de l'Organisation sioniste mondiale, il la quitte en 1905 et fonde l'Organisation juive territorialiste, qui entend créer un État juif en dehors de la Palestine mandataire.
Israel Zangwill naît dans une famille de Juifs russes émigrés. Après avoir exercé la profession d'instituteur, il fonde un journal humoristique, Ariel, qu'il dirige pendant plusieurs années. En même temps, il publie ses premiers livres, dont son unique « polar » : Le Grand Mystère du Bow (1891), considéré comme le premier roman policier « en chambre close ». En 1928, l'ouvrage sera adapté au cinéma sous le titre de Perfect Crime. Il s'agit de l'un des premiers films parlants.
En 1894, paraît Le Roi des Schnorrers, bref roman qui est devenu l'un des classiques de l'humour juif.
Avec Les Enfants du Ghetto, qui met en scène la communauté juive des quartiers est de Londres, Zangwill connaît un succès exceptionnel. Ce roman atteint de tels records de vente qu'on le qualifie de « best-seller » : le mot restera. Cette œuvre et les suivantes, romans, récits et nouvelles, lui valent le surnom de « Dickens juif » et le placent parmi les écrivains britanniques les plus importants de son époque. Après avoir adapté Les Enfants du ghetto pour le théâtre, il fait jouer à New York ses principales pièces, dont The Melting Pot (Le Creuset), métaphore qui désigne la société américaine ; l'expression « melting-pot » est passée à la postérité dans de nombreux pays.
Parallèlement, Zangwill s'interroge sur la montée des périls qui menacent la communauté juive dans l'Europe des années 1880 et 1890 : les pogroms de Russie et de Pologne, l'affaire Dreyfus en France. Il est l'un des premiers à militer pour la création d'un Foyer national juif. Des dissensions de plus en plus nettes apparaissent cependant entre les deux courants représentés par Herzl et Zangwill, et cela entre le premier congrès de Bâle et le septième, celui de 1905. Le sionisme proprement dit s'oppose au territorialisme. En d'autres termes, les deux mouvements ne s'accordent pas sur le choix de la Palestine en tant que lieu d'établissement d'un « foyer national juif ». Le sionisme de Herzl l'emporte, consacré quelques années plus tard par la déclaration Balfour de 1917. Zangwill s'éloigne de la politique tout en se consacrant à défendre l'émancipation des femmes.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
— J'ai toujours été profondément convaincu qu'il fallait rendre visite aux riches dans leur demeure et je déplore que cette note personnelle, ce contact avec ceux à qui tu offres l'occasion d'accomplir de bonnes actions soit remplacé par des circulaires sans âme. Nous devons à notre rang de permettre aux classes aisées de faire la charité du fond de leur cœur, nous n'avons pas le droit de les négliger, de les contraindre à libeller des lettres de crédit, le cœur sec, ni de les priver de cette chaleur humaine qui naît de la relation personnelle — comme il est écrit, " la Charité délivre de la Mort ". Penses-tu qu'une aumône accordée par l'intermédiaire d'un secrétaire et publiée dans des rapports annuels ait un pouvoir rédempteur égal à l'aumône glissée discrètement dans la main du pauvre, qui met un point d'honneur à ne pas révéler à son donateur ce qu'il a obtenu des autres ?

Chapitre 3.
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Il n'existait pas de classe moyenne parmi les Juifs du XVIIIe siècle. Le monde se divisait en riches et en pauvres ; les riches étaient très très riches, et les pauvres, très très pauvres. Aussi chacun avait-il clairement conscience de son rang.

Chapitre 1.
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— Eh, vous là-bas !
— Qué voulez-vous ?
— Il est où, vot' billet ?
— J'ai pas bésoin dé billet.
— Ah ouais ? Moi, si, rétorqua le préposé, en veine de plaisanterie.
— M. da Costa m'a donné une siège dons sa loge.
— Oh, vraiment ? Vous en deriez serment à la barré ?
— Voï ! Sur ma tête.
— Une siège dans sa loge ?
— Voï.
— C'est bien M. da Costa qu'vous dites ?
— Voï.
— Bon ! Alors, par ici.
Et l'humoriste lui montra la rue.
Yankélé ne bougea pas.
— Par ici, mon gars ! répéta le joyeux luron d'un ton sans appel.
— Pvisque jé vous dis que jé vais dons la loge dé M. da Costa.
— Et moi yé vous dis d'aller voir dans lé rouissau si j'y souis !
Et saisissant Yankélé par la peau du cou, il s'aida du genou pour le pousser au-dehors.

Chapitre 3.
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Manasseh n’était pas de ces hommes qui vouent un culte à l’argent : de simples demandes ne l’en pourvoyaient-elles pas ? Il réservait son admiration pour l’intelligence – et l’intelligence, elle, n’était ni transférable, ni cessible.
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— Alors tu comptes supprimer toute ma ribrique d'anniversaires ?
— D'anniversaires ? Qu'est-ce que c'est ?
— Commont ? Tu né sais pas ? Quond un homme a un anniversaire, il sé sont charitable cé jour-là.
— Tu veux dire lorsqu'il commémore l'anniversaire de la mort d'un parent ? Nous, les sépharades, nous appelons cela " faire des années ". Mais y a-t-il un nombre suffisant de jours anniversaires, comme vous dites, dans votre communauté ?
— Il pourrait y on avoir pliss, jé né gagne que quinze livres onviron. Comme tu dis, notre colonie est trop réçonte. Lé cimétière dé Globe Road est aussi vide qu'une synagogue un jour dé sémaine. Les pères ont laissé leur père sur le continont, alors ils privent lé pays dé beaucoup dé jours anniversaires. Mais dons quelqués années, des pères et des mères mourront ici et chacun laissera deux ou trois fils pour célébrer l'anniversaire et chaque onfont deux ou trois frères et un père. Et pvis, chaque jour, d énouveaux Jvifs allemonds débarquent ici, c'est-à-dire dé pliss on pliss qui vont mourir. On vérité, jé ponse qu'il sérait juste dé doubler cette somme.
— Non, non, des faits. Il serait inique de spéculer sur les malheurs de nos semblables.
— Il faut bien que quelqu'un meure afin que jé pvisse vivre, répliqua Yankélé, malicieux : c'est dons l'ordre des choses. Tu n'as pas dit : « La Charité délivre dé la Mort » ? SI les geons vivaient éternellement, les Schnorrers ils pourraient plus vivre du tout.
— Chut ! Le monde ne saurait exister sans Schnorrers. Comme il est écrit : « Et le repentir, et la prière et la charité conjurent le décret fatal. » La charité est citée en dernier : c'est le summum, la chose la plus grande de ce monde. Et le Schnorreur est l'homme le plus grand en ce monde car il est dit dans le Talmud : « Celui qui suscite est plus grand que celui qui agit. » Par conséquent, le Scnorrer, qui suscite la charité, est plus grand que celui qui la fait.

Chapitre 3.
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Les hommes d'action ne voient que d'un œil. César ne serait pas venu et n'aurait pas vaincu s'il avait vraiment vu.

Chapitre 3.
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— Bon Shabbath, monsieur. De quoi s'agit-il ? De votre mariage ?
— C'est une longue histvare et, comme votre excellonte épouse mé dit que votre déjeuner est prêt, jé voudrais pas vous rétarder.
— Je dispose encore de quelques minutes. Que puis-je pour vous ?
Yankélé secoua la tête :
— Il n'est pas qvestion que jé vous retienne dons cé vestibile, on plein couront d'air.
— C'est égal, je ne sens pas de courant d'air.
— Voilà bien lé donger : vous né remarquez rien et un beau jour vous vous retrouvez raide dé rhumatismes, et lé Rémords sur la Conscionce, ajouta Yankélé avec son habituelle étincelle dans le regard. Votre existonce est si précieuse… Si vous mourez, qui c'est qui consoléra la communauté ?
La formule était pour le moins ambiguë mais le rabbin l'interpréta dans son sens le plus flatteur et ses petits yeux rayonnèrent.
— Je vous demanderais bien d'entrer mais j'ai une visite.
— Aucune importonce. Cé que j'ai à vous dire, monsieur lé rabbi, n'est pas dé l'ordre privé. Un étronger peut écouter.

Chapitre 4.
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Le Ma'amad lui-même n'agissait que dans les strictes limites des usages. L'instinct juriste des Hébreux, qui avait produit le code de conduite le plus minutieux et le plus gigantesque au monde, avait incité ces Juifs des temps modernes à y ajouter un code local sous la forme de deux cents pages en langue portugaise : un labyrinthe de prescriptions, ou " haskamoth ", qui prévoyaient et examinaient en détail tous les aléas des affaires de la congrégation, depuis les querelles au sujet des meilleurs sièges jusqu'aux dimensions exactes des tombes de la Carreira, depuis la distribution des " bonnes actions " parmi les riches jusqu'à celle des pains azymes parmi les pauvres. Si les poulies et les rouages de la vie communautaire fonctionnaient " avec l'autorisation du Ma'amad ", le Ma'amad fonctionnait " avec l'autorisation des haskamoth ".

Chapitre 5.
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— Par nature, le travail est chose précaire. À tout instant, les affaires peuvent ralentir. […] Schnorrer est la seule activité qui ne connaisse pas de morte-saison. Tout peut disparaître, les plus grandes firmes peuvent s'effondrer, comme il est écrit : « Il humilie l'orgueilleux », mais le Schnorrer est toujours à l'abri. Qu'importent ceux qui tombent, il en restera toujours assez pour prendre soin de lui. Si tu étais père, Yankélé, tu comprendrais mes sentiments. Comment permettre que le bonheur d'une fille repose sur une base aussi incertaine que le travail ? Non, non… Combien te rapporte ta tournée locale ? Tout dépend de cela.
— Vingt-cinq shillings par sémaine.
— Vraiment ?
— Par la Loi dé Moïse. On pièces dé six pences, on shillings et on démi-couronnes. Rien qu'à Houndsditch, j'ai deux ries ontières à part quelqués maisons.
— Sont-elles sûres ? Les populations changent. Les bonnes rues baissent.

Chapitre 3.
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— Alors, que faire ?
— Jé peux attondre la fin du déjeuner, dit Yankélé avec une aimable nonchalance. Jé né dors pas, moi.
Avant que le rabbin ait pu répondre, sa femme entra avec un rôti qu'elle déposa sur la table. Son mari lui lança un regard incendiaire mais, ponctuelle comme une horloge et tout aussi inconsciente, elle ajouta une bouteille noire, remplie de schnaps. C'était à son mari de se débarrasser de Yankélé ; son affaire à elle était d'apporter le repas. SI elle avait pris du retard, il lui en eût tenu rigueur. Non seulement elle était épouse mais aussi bonne à tout faire.
Devant l'état avancé des préparatifs, Manasseh da Costa s'installa pendant que Mme Hareng du Remords, sur un coup d'œil de son mari, s'asseyait en bout de table. Pour sa part, le rabbin s'octroya la place d'honneur, derrière le plat. C'était toujours lui qui servait, étant le seul à qui se fier pour jauger ses capacités. Yankélé était resté debout. Le fumet de la viande et des pommes de terre imprégnait l'atmosphère d'une poésie poignante. Soudain, le rabbin leva la tête et eut des intonations charmeuses pour s'adresser à lui :
— Voulez-vous imiter notre exemple ?
Le cœur du Schnorrer sursauta d'un bonheur insensé. Il posa la main sur l'unique chaise vacante et s'empressa, aimable :
— Ma foi, jé veux bien.
— Eh bien, rentrez déjeuner chez vous.

Chapitre 4.
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