Merle se pencha vers Arlo. « Je ne m’engagerais pas, si j’étais vous. »
Arlo grimaça un sourire : « J’en avais pas l’intention.
--J’ai été dans l’armée pendant plusieurs années. Ça remonte à loin. Ils ont voulu m’envoyer au Vietnam. Je me suis déclaré objecteur de conscience. Ils m’ont fichu en prison. Tuer des gens, c’est dégueulasse.
-Tout à fait d’accord.
-Enfin bon. L’armée, elle n’était pas aussi pourrie à l’époque. Il y avait la conscription, une belle merde, ça aussi. Mais comme ce n’était pas par choix que les gars devenaient soldats, il y en avait beaucoup de normaux.
C’est ça qui m’agace. Je sais bien que c’est pas de votre faute. Mais moi, c’est ce qui m’agace. C’est jamais la faute à personne. Jamais un responsable qu’on peut contacter ni rien. C’est les sociétés anonymes qu’imposent ces règles, et après elles engagent des pauvres bougres comme vous pour des tâches subalternes qui vous rapportent trois fois rien.
« Il est plus facile de prendre la fuite.Plus facile que de rester et de découvrir
qu’on est le seul à ne pas l’avoir fait. »
Gil Scott-Heron
– Une facétie, hein ? Elles étaient où, tes facéties, quand on jouait ?
– Je n’ai eu que des lettres pourries.
– Si tu attends de pouvoir former un mot comme “facétie”, tes lettres te paraîtront toujours pourries. »
Les taureaux tournent fous furieux quand ils voient du rouge. C’est évident.
Cheveux plaqués/costume de qualité/montre. Arlo était profondément convaincu qu'on appartient aux gens qu'on déteste. Il fit un gros effort pour ne pas s'imaginer en train de lui écraser la tête sur le trottoir à coups de talon jusqu'à qu'il ne sourie plus jamais et que plus jamais il ne mette dans une montre, le salaire qu'il gagnait, lui, en une année. ( p124 )
Des choses bien peuvent paraître condamnables au début.