J. M. Péry

Toujours avec Cath, tu n’as pas envie de changer de nana maintenant que tu connais les joies du sexe ? dis-je en plaisantant.
Pifff … T’es con

Je ramène Francesca chez moi, une villa de 150m dans les hauteurs de Cannes que je viens d’acquérir. J’ai bien l’intention de la prendre dans chaque recoin de la maison.

Il pose ses mains froides sur mes bras chauds, ça me fait un bien fou. Il commence les exercices tout en me guidant, mon ventre se serre, des frissons parcourent mon corps et j’espère qu’il ne le voit pas. Une de ses mains se pose entre mes omoplates, je soupire. C’est dingue ! Ce mec rend ma culotte toute humide en ne faisant rien de spécial… Il faut que je change de coach, il me faut un mec normal, un mec qui ne dégage aucune tension sexuelle ! Bordel, c’est atroce, j’ai envie qu’il me prenne là, tout de suite… Je m’égare totalement !

Damien s'approche de nous et me signale qu'il a fini sa journée. Il me dit au revoir, puis regarde Laure :

- Bonsoir, Mademoiselle.


Elle ne lui répond pas, mais lui sourit entre deux respirations. Mec, si tu veux la draguer, tu t'y prends comme un manche! Je fais pédaler Laure encore vingts minutes puis l'autorise à stopper sa première séance. Elle est toute rouge et en sueur.

- C'était ma dernière séance! lance-t-elle en suffoquant.


- Dans tes rêves! Les premières sont les plus dures, mais après, tu seras plus à l'aise. Tu rentres, tu prends un bon bain. Si tu as des courbatures demain matin, c'est que tu as bien bossé.


- On dîne ensemble?


- Je peux pas ma belle, j'ai encore une séance.


- On se voit demain. Peut-être...


- Yes!


Je lui fais une bise et la regarde partir dans les vestiaires.

J'ai encire une personne ce soir. Une nouvelle inscription. Quand je la vois rentrer dans la salle, mes neurones ont du mal à se connecter. Les cheveux blonds relevés en queue de cheval, elle marche vers moi dans un legging stretch qui ne laisse rien au hasard. Je me force à ne pas regarder les courbes tentatrices que j'ai devant les yeux. Il faut que je passe un moment avec elle sans la toucher ou la draguer... Dur.


- Bonsoir, me dit-elle. Vous êtes mon entraîneur?

- Bonsoir. Oui, je suis Jonathan.

- Et moi Wendy. Wendy Canson. Enchantée! On commence?

Elle s’approche de moi avec un grand sourire et me lance.

- Une coupe de champagne Monsieur, je pense que vous en avez besoin.

J’attrape sa putain de coupe, la vide d’une traite, et la repose sur son plateau. Elle, elle à l’air satisfaite de son petit jeu. En ne la voyant plus depuis un moment, je décide de partir de cette satanée soirée, accompagné bien sûr, pour finir ce que j’avais commencé.

J’essaie d’imaginer la position dans laquelle les héros de cette histoire se trouvent, mais j’avoue que j’ai du mal… Ce n’est tout simplement pas possible, sauf s’ils ne sont pas humains ! Je tourne les pages et m’arrête de nouveau… Encore une scène de sexe ! Et bah, il est chaud comme la braise, ce mec ! Il remet le couvert moins de trente secondes après ! Laissez-moi rire, aucun homme ne peut reprendre une partie de jambes en l’air alors que trente secondes avant, il était dans la nana ! Ou alors, c’est moi qui ne suis pas au top… Pourtant, personne ne s’est plaint de mes performances jusqu’ici. Faut que je me renseigne sur le sujet. Je pense qu’avec la tonne de romans que ma sœur a, je devrais trouver la réponse facilement… Je reviens au début du bouquin et lis la première ligne, puis la deuxième, pour ensuite enchaîner avec le deuxième chapitre.

Sa façon de parler est sexuelle… Sa manière de bouger ou de me regarder est sexuelle ! Ce mec pue le sexe à plein nez. Pourquoi, POURQUOI est-ce lui mon coach ? Concentration extrême ! Inspiration, expiration, inspiration, expiration… Self-control !

Jonathan m’emmène dans la salle de boxe. Ça tombe bien, c’est exactement ce qu’il me faut ! Taper pour me défouler, pour me débarrasser de cette tension ! Nous commençons par un échauffement, puis mon cher prof de sport me montre les bons gestes à faire sur le sac de frappe. En parfait entraîneur, il me passe les gants aux mains et me les attache… Les gants, pas les mains ! Quoique j’aimerais bien…

Quand j’étais gamine, je rêvais de trois choses : me marier, avoir des enfants avant trente ans et devenir médecin. J’en ai réalisé une sur les trois : je suis chirurgien. J’ai trente-quatre ans, et aujourd’hui, c’est mon premier jour dans ce nouvel hôpital. Je n’aime pas les premières fois, je stresse. Est-ce que je vais être à la hauteur ? Vais-je arriver à l’heure et trouver le service dans ce grand hôpital ? Est-ce que je vais bien m’en sortir et m’entendre avec mes collègues ? Bref, un tas de questions qui ne font qu’augmenter mon niveau de stress. Sur le trajet, je décide de téléphoner à ma meilleure amie pour me décontracter un peu.

Je ne peux m’empêcher de sourire en pensant à elle. Elle a eu du courage de se tirer de chez son mari. C’est une bonne chose pour elle, j’étais à deux doigts de lui péter la tronche à son connard de mec. Il se foutait vraiment de sa gueule avec sa psychologie à deux balles. Ça m’énerve les hommes qui essaient d’avoir de l’emprise sur une femme. Heureusement que j’étais toujours dans son entourage, sinon, il l’aurait vraiment soumise à son bon vouloir. Toujours faire ce que lui veut, et je ne parle pas de sexe, mais j’ai bien vu qu’elle s’était petit à petit isolée de ses amis. J’étais content qu’elle ne m’ait pas jeté.

Elle sourit et nos iris s’accrochent. Les battements de mon cœur s’accélèrent. J’ai comme des ailes qui poussent dans mon dos. Je sens l’adrénaline circuler dans mes veines. Je mets toute mon énergie, ma passion dans la musique.