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Citation de Pseudo


Il m'arrive de m'effrayer moi-même lorsque je relis les idées générales que je livre sur la misère dans la vie de ce ghetto, et je me reproche des réactions un peu exagérées : je pense que je suis trop près de la réalité et que je manque d'ouverture d'esprit. Je préfère alors me fier au témoignage d'autres écrivains, pour me prouver que je ne noircis pas à plaisir le tableau, et que la description de ce que j'avance est véridique. Frederick Harrison m'a toujours semblé être un homme clairvoyant et pondéré, et voici ce qu'il écrit :

"A mon avis, ce serait suffisant pour condamner la société moderne, à peine en avance sur les temps de l'esclavage et du servage, si la condition permanente de l'industrie devait rester celle qu'elle s'étale sous nos yeux actuellement. Quatre-vingt-dix pour cent des véritables producteurs de biens de consommation courante n'ont pas de toit assuré plus loin que la semaine en cours, n'ont aucune parcelle de terre, et n'ont même pas de chambre qui leur appartienne, ne possèdent rien, sauf quelques vieux débris de meubles qui tiendraient dans une charrette, vivent sur des salaires hebdomadaires insuffisants, qui ne leur garantissent même pas la santé, sont logés dans des taudis à peine bons pour des chevaux, et sont si près de la misère qu'un simple mois sans travail, une simple maladie ou une perte imprévisible les feraient basculer sans espoir de retour vers la famine et la pauvreté. Au-dessous de cet état normal de l'ouvrier moyen dans la ville et dans les campagnes, il y a la troupe des laissés-pour-compte de la société qui sont dans ressources - cette troupe qui suit l'armée industrielle, et qui compte au moins un dixième de la population prolétarienne, et croupit dans la misère et la maladie. Si c'est là ce que doit être cette société moderne, dont nous rebat les oreilles, c'est la civilisation même qui est coupable d'avoir apporté la misère à la plus grande partie de l'espèce humaine."

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