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Citations de Jakob Wassermann (53)


Comment peut-on supporter cela ? Et tout le monde continue à vivre, ceux qui prétendent ne plus le pouvoir comme les autres, et moi aussi. Que fait-on de la justice ? Existe-t-elle même ? Ne se l’imagine-t-on pas seulement comme les gens pieux s’imaginent un paradis ?
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"J'ai voulu pénétrer ce qui vous rend si fort", poursuivit [Atahualpa] dans sa méditation, le front penché vers le sol. "Je crois que j'y suis arrivé. Ce doit être l'or. Ce métal vous donne le courage de souiller toutes les choses et de vous les approprier. En les acquérant, vous vous souillez vous-mêmes. L'or métamorphose votre âme. L'or est votre dieu, votre rédempteur, comme vous l'appelez. Celui qui en possède un morceau s'estime riche. Ne connaissant pas d'autre soleil, il croit le posséder. C'est là une chose que j'ai parfaitement comprise à présent. Vous me faites pitié, êtres des ténèbres!"
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"Je ne suis pas un dieu. Que sais-tu de Dieu, toi, païen!" lui lança Pizarro dans un grognement méprisant, car il ne croyait pas que l'Inca eût parlé sincèrement.
"Je ne sais pas grand-chose de votre dieu ; du mien, j'en sais beaucoup", répliqua [Atahualpa] doucement. "Le vôtre est invisible ; le mien se promène dans le ciel et salue ses enfants chaque jour."
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" ... il lui semblait...voir une disproportion odieuse entre la faute et le châtiment, l’une étant insignifiante et l’autre inhumain. "

(page 37).
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Les flocons de neige qui tombaient heurtaient légèrement les vitres comme de légers coups frappés par une main. Dans l'autre chambre il entendait la respiration régulière de Stanhope endormi et le souffle de cet autre homme lui était pénible et semblait un chuchotement menaçant : prends garde, prends garde.
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« J’ai voulu pénétrer ce qui vous rend si forts. […] Je crois que j’y suis arrivé. Ce doit être l’or. Ce métal vous donne le courage de souiller toutes les choses et de vous les approprier. En les acquérant, vous vous souillez vous-mêmes. L’or est votre dieu, votre rédempteur, comme vous l’appelez. Celui qui possède un morceau s’estime riche. Ne connaissant pas d’autre soleil, il croit le posseder. C’est la chose que j’ai parfaitement comprise à présent. vous me faites pitié, êtres des ténébres. »
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Comment peux-tu dire avec une telle certitude que ton Dieu est la seule vraie divinité? demanda l'Inca avec un calme majestueux. Comment puis-je croire en lui puisqu'il permet que vous, qui parlez constamment de son amour et de sa miséricorde, vous assassiniez des innocents?
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Il réfléchit, son cerveau est une fournaise qui élabore des images, bien qu'il exige de lui de ne produire que des pensées logiques. Mais il ne réussit pas toujours à contraindre sa machine à penser à la seule besogne pour laquelle elle est faite.
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"M. d'Andergast comprend peut-être le muet langage dont se fait l'interprète ce garçon de seize ans, porte-parole de l'esprit négateur et incrédule de sa génération, esprit contaminé par la maladie et l'anarchie ambiantes ! C'est un accès de colère accumulée en lui qui l'a amené à cette ardeur tactique. Preuves, exemples, explications, peine perdue que tout cela. Les ténèbres ne deviennent pas lumière parce qu'on a mobilisé contre elles une armée d'arguments. La lumière ne peut convaincre les aveugles-nés, ni frapper les aveugles volontaires. Cet esprit nouveau dont ils radotent, dont ils se réclament, où est-il ? En eux, disent-ils. Il n'y a ni nouvelle école, ni ancienne école. L'homme, sa carrière, sa naissance, sa mort, rien n'a changé depuis six mille, soixante mille années. Être éphémère et vouloir faire de chaque lustre une époque, quelle folie ! moins ils sont par eux-mêmes et plus ils espèrent du temps; c'est toujours le torrent qui fait mouvoir leurs moulins bavards, et ils s'imaginent en avoir modifié le cours parce que leur roue tourne elle aussi dans ses eaux."
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Il vit une petite tête, un corps petit et blanc, toute une minuscule créature.
Il voulut s'enfuir et s'effondra sur la dernière marche. De nouveau il entendit la porte de la maison, Quandt apparut avec la sage-femme, mais déjà la voisine s'avançait vers lui rayonnante : " Une petite fille, Monsieur l'Instituteur. " " Ah, voyez ! " s'écria Quandt d'une voix fière, comme s'il avait accompli quelque chose de remarquable. Un léger vagissement prouva la présence de la nouvelle citoyenne.
Puis la bonne passa en chantant et Gaspard vit qu'elle portait une cuvette pleine de sang.
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Ce court roman est simple et lumineux. Nous sommes en 1532, les caisses de l’Espagne sont vides et ses sujets ruinés. Ces derniers abordent le Pérou après une terrible traversée de terres inhospitalières, désespérés et rongés par une soif ardente : il s'agit de piller l’or des incas auquel ces derniers attachent peu d’importance. Parvenus dans la petite cité de Cajamalca, au pied des Andes, ils foulent au pied la part de lumière que recèle le coeur de l’homme en mettant à mort dans des conditions iniques, après massacres et trahisons, le chef solaire des incas, Atahualpa, véritable figure christique. Atahualpa est finalement mis à mort après un dernier repas qu'il parvient à organiser en compagnie de ses ancêtres morts au nombre de vint-quatre, douze hommes et douze femmes. Ce repas n’est pas sans évoquer la Cène avec cette représentation du nombre douze répété deux fois, la lignée féminine étant restituée par l’auteur. Le soleil dans ce récit fondé sur l’Histoire, est aussi un conte allégorique. Le soleil c’est la divinité, l’or en est l’image dégradée dans le coeur des hommes avides et sans spiritualité.
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Du récit, il n'est possible de retenir que les faits. Dès qu'on retranche la mélopée plaintive, il perd toute teneur. Le rendre sèchement, c'est anéantir ce qu'il a d'émouvant. Les faits ne se différencient en rien des aventures analogues. C'est peut-être de la vulgarité de son malheur qu'elle a le plus souffert.
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Un événement aussi peu banal aurait, certes, éveillé la méfiance d'un enfant ou même d'un imbécile. Mais lui qui avait connu tant de visages faux et qui les avait démasqués, lui pour qui le monde n'était pas autre chose que n'est pour l'hirondelle le nid détruit en son absence par des mains criminelles, il saisit avec confiance cette main inconnue qui se tendait vers lui, cette main rigide, froide et muette.
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Bonté divine ! Mais elle est bête, tout simplement bête, d'une bêtise insondable ! Sa beauté, son âme (ou ce qu'on prenait pour son âme), sa grâce, son charme, ce mystérieux démonisme, ce naturel passionné, cette propension à la souffrance, tout n'était qu'une légère couche de vernis que les années ont fait tomber, mettant à nu le fond primitif aride; la nature a dévoilé sa propre imposture; pas de cœur, nulle compréhension du destin, aucun rayon d'en haut, rien que trompe-l’œil, duperie ...
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On n'a pas l'âme assez simple, se dit-il gravement; il faudrait qu'elle le fût davantage; on ressemble à un crayon trop finement taillé dont la pointe se casse dès qu'on se met à écrire.
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Son interlocuteur défendait une institution qui ne possédait plus qu'un simulacre d'existence; sortie des pandectes poussiéreux, elle survivait seulement en effet dans la tête de quelques hommes qui ont tiré de formules artificielles les concepts avec lesquels ils ont contracté une symbiose de fantômes.
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Une fiction avec laquelle on a résolu de vivre est un tyran qui se refuse à voir et entendre.
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Voilà le mal : quand un juge condamne, il condamne en homme un autre homme, et cela ne devrait pas être. (...) Un homme n'a pas le droit d'en juger un autre " (...) " Celui qui punit se ment à lui-même et s'imagine ainsi qu'il est sans péché.
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"J'ai voulu pénétrer ce que vous rend si forts", poursuivit-il dans sa méditation, le front penché vers le sol. "Je crois que j'y suis arrivé . Ce doit être l'or. Ce métal vous donne le courage de souiller toutes les choses et de vous les approprier. En les acquérant, vous vous souillez vous-même. L'or métamorphose votre âme. L'or est votre dieu, votre rédempteur, comme vous l'appelez. Celui qui en possède un morceau s'estime riche. Ne connaissant pas d'autre soleil, il croit le posséder. C'est là une chose que j'ai parfaitement comprise à présent. Vous me faites pitié, êtres des ténèbres!"
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C'était un visage étrange, inhumain, douloureux, rappelant celui d'une statue. Plus bas, des vers :

Oh grand homme que fais-tu de moi ?
Tu me suis et ma trace est aveugle
A l'instant où tu me vois je me transforme.

Le pauvre enfant a fui le cachot
Il n'a plus ni manteau, ni couronne, ni épée
Et le cheval blanc court sans cavalier.

Le dessin avait été exécuté de nuit. Gaspard avait eu cette vision dans un rêve, était sauté du lit et avait dessiné à la clarté de la lune. Les vers s'étaient pressés sur ses lèvres le lendemain à son réveil et il les avait écrits sans chercher à les comprendre. Mais aujourd'hui, en les relisant, ils le frappaient et il les répéta tout bas à plusieurs reprises.
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