Une équation
Jean CHARON, interviewé par
Louis PAUWELS, parle de sa "
théorie unitaire de l'univers", de la réalité qui est derrière les apparences , des différentes recherches pour aboutir à cette
théorie.
Jacques BERGIER intervient pour montrer les applications pratiques de l'anti gravitation, entre autres dans les
voyages inter planétaires.
Jean CHARON évoque la possibilité de se rendre sur des...
Parfois, les frontières glissent ou s’interpénètrent : il suffit d’être là à ce moment.
J’ai vu la chose arriver à un corbeau. Ce corbeau-là est mon voisin. Je ne lui ai jamais fait le moindre mal, mais il prend soin de se tenir à la cime des arbres, de voler haut et d’éviter l’humanité. Son monde commence là où ma faible vue s’arrête. Or, un matin, toute notre campagne était plongée dans un brouillard extraordinairement épais, et je marchais à tâtons vers la gare. Brusquement, à la hauteur de mes yeux, apparurent deux ailes noires immenses, précédées d’un bec géant, et le tout passa comme l’éclair en poussant un cri de terreur tel que je souhaite ne plus jamais rien entendre de semblable. Ce cri me hanta tout l’après-midi. Il m’arriva de scruter mon miroir, me demandant ce que j’avais de si révoltant…
« J’ai fini par comprendre. La frontière entre nos deux mondes avait glissé, à cause du brouillard. Ce corbeau, qui croyait voler à son altitude habituelle, avait soudain vu un spectacle bouleversant, contraire pour lui aux lois de la nature.
Il avait vu un homme marchant en l’air, au coeur même du monde des corbeaux. Il avait rencontré une manifestation de l’étrangeté la plus absolue qu’un corbeau puisse concevoir : un homme volant…
« Maintenant, quand il m’aperçoit, d’en haut, il pousse des petits cris, et je reconnais dans ces cris l’incertitude d’un esprit dont l’univers a été ébranlé. Il n’est plus, il ne sera jamais plus comme les autres corbeaux… » ...
Ce qui est certain, c'est que Lovecraft a inventé un genre nouveau : le conte matérialiste d'épouvante. Plus que tout autre il sait créer la terreur ; mais c'est sur les découvertes de la science que repose son pouvoir, plus grand à nos yeux que celui de Poe lui-même.
La lecture de l’œuvre de Lovecraft exige des nerfs solides. C'est une liqueur forte qui doit être absorbée à petites doses. Mais elle offre d'étranges plaisirs, dans cet "ailleurs absolu" dont parle Einstein.
L'univers accessible à nos sens se prolonge à l'infini pour devenir le nouvel univers révélé par la science. Des distances énormes dans l'espace et le temps, une infinité de mondes dont beaucoup sont probablement habités par des êtres très différents de nous, des frontières qui reculent constamment, des mystères toujours nouveaux : tel nous apparaît cet autre cosmos.
L’Allemagne ne s’est séparée du monde qu’à partir de 1933. En douze ans, l’évolution technique du Reich prit des chemins singulièrement divergents. Si les Allemands étaient en retard dans le domaine de la bombe atomique, ils avaient mis au point des fusées géantes, sans équivalent en Amérique et en Russie. […] Derrière ces radicales différences en matière de technique, des différences philosophiques encore plus stupéfiantes… Ils avaient rejeté la relativité et en partie négligé la théorie des quanta. Leur cosmogonie eût ahuri les astrophysiciens alliés : c’était la thèse de la glace éternelle, selon laquelle planètes et étoiles étaient des blocs de glace flottant dans l’espace. Si de tels abîmes ont pu se creuser en douze années, dans notre monde moderne, en dépit des échanges et communications, que penser des civilisations telles qu’elles ont pu se développer dans le passé ?
Même l'époque accablée est digne de respect, car elle est l'oeuvre, non des hommes, mais de l'humanité, donc de la nature créatrice, qui peut être dure, mais n'est jamais absurde. Si l'époque que nous vivons est dure, nous avons d'autant plus le devoir de l'aimer, de la pénétrer de notre amour, jusqu'à ce que nous ayons déplacé les lourdes masses de matière dissimulant la lumière qui luit de l'autre côté.
« Ce n’est pas le souci du progrès matériel qui détourne l’homme des hautes pensées et de la méditation des choses divines, c’est l’épuisement du labeur inhumain qui ne laisse pas, à la plupart des hommes, la force de penser ni celle même de sentir la vie, c’est-à-dire Dieu. […] Entre la provocation de la faim et la surexcitation de la haine, l’humanité ne peut pas penser à l’infini. L’humanité est comme un grand arbre, tout bruissant de mouches irritées sous un ciel d’orage, et dans ce bourdonnement de haine, la voix profonde et divine de l’univers n’est plus entendue. »
Jean Jaurès
« Même l’époque accablée est digne de respect, car elle est l’œuvre, non des hommes, mais de l’humanité, donc de la nature créatrice, qui peut être dure, mais n’est jamais absurde. Si l’époque que nous vivons est dure, nous avons d’autant plus le devoir de l’aimer, de la pénétrer de notre amour, jusqu’à ce que nous ayons déplacé les lourdes masses de matière dissimulant la lumière qui luit de l’autre côté. »
Walter Rathenau
Aux États-Unis il y a, depuis la dernière guerre, plus de trente mille astrologues, 20 magazines uniquement consacrés à l'astrologie, dont l'un titre à 500 000 exemplaires. En 1943, 5 millions d'Américains agissaient selon les directives des devins et dépensaient 200 000 millions de dollars par an pour connaître l'avenir. La France seule possède 40 000 guérisseurs et plus de 50 000 cabinets de consultation occulte. Selon des estimations contrôlées, les honoraires des devins, pythonisses, voyantes, sourciers, radiesthésistes, guérisseurs, etc., atteignent 50 milliards de franc pour Paris. Le budget global de la "magie" serait, pour la France, d'environ 300 milliards par an : beaucoup plus que le budget de la recherche scientifique.
Nous ne pouvons que suggérer des hypothèses et établir des esquisses de chemins de communication entre ces divers domaines qui sont encore , pour l'instant des terres interdites. Sur ces terres interdites, nous n'avons fait que de brefs séjours.
Quand on les aura mieux explorées, on s'apercevra sans doute que beaucoup de nos propos étaient délirants, comme les rapports de Marco Polo. C'est une éventualité que nous acceptons de bon cœur. "Il y'a quantité de sottises dans le bouquin de Pauwels et Bergier" Voilà ce que l'on dira.
Mais si c'est ce bouquin qui a donné envie d'aller y voir de plus près, nous aurons atteint notre but.
Préface.