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4.02/5 (sur 40 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bernay-en-Ponthieu , le 11/12/1939
Biographie :

Poète, essayiste et traducteur français, Jacques Darras est né en Picardie maritime (Bernay-en-Ponthieu). Fils d’un couple d’instituteurs il fréquente le Lycée d’Abbeville puis est élève d’hypokhâgne et khâgne au lycée Henry IV à Paris. Il est admis à l’ENS rue d’Ulm en 1960, s’expatrie à Edinburgh en Écosse où il est lecteur et finalement réussit l’agrégation d’anglais en 1966. Nommé au Lycée Grandmont de Tours au sortir du service militaire il devient assistant à la toute nouvelle Université de Picardie où il fera toute sa carrière jusqu’en 2005. Professeur en 1978 avec une thèse sur « Joseph Conrad et les signes de l’Empire », doyen de Faculté de 1984 à 1999, il crée plusieurs masters et départements de langue dont l’hébreu, l’arabe, le chinois, le néerlandais, le polonais etc...Parallèlement il s’engage dans la vie locale et régionale en lançant une revue littéraire in’hui (près de 70 numéros aujourd’hui) relayée par la Maison de la Culture d’Amiens en 1985 puis éditée à Bruxelles (le Cri) à partir de 1993. Il y publie la poésie étrangère sous forme d’anthologies (Allemagne, Russie, Etats-Unis, Espagne) et la poésie nationale accompagnée d’une réflexion prosodique
Il se lance entre-temps dans une aventure poétique prenant rythme et réflexion dans un cours d’eau des côtes de la Manche, la Maye, qui se jette dans la Baie de Somme. Il compose également un volume de sonnets Petite Somme sonnante (Mihaly, 1999). Parallèlement à la poésie il publie plusieurs essais dont les trois plus récents Nous sommes tous des romantiques allemands. De Dante à Whitman en passant par Iena (Calmann-Lévy, 2002) Nous ne sommes pas faits pour la mort (Stock 2006) Les îles gardent l’horizon (Hermann 2008)
À Paris en 1998 il fonde avec André Parinaud le mensuel de poésie « Aujourd’hui poème ». Il inaugure un cycle de lectures avec le comédien Jacques Bonnaffé. Il lit dans de nombreux festivals à l’étranger (Etats-Unis, Mexique, Italie, Espagne, Syrie, Tunisie, Russie, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, République tchèque, Portugal, Japon, Chine etc...). Il fonde en 2008 par transformation d’in’hui la revue « Inuits dans la Jungle » avec Jean Portante (éditions Phi) et Jean-Yves Reuzeau (Le Castor Astral). Il reçoit le prix Apollinaire (2004) et le prix de l’Académie française pour son œuvre (2006).
Jacques Darras a publié le 24 mai 2018,
" L’Embouchure de la Maye, poème " , aux éditions Castor Astral.
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Source : http://www.jacquesdarras.com
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Avec Rim Battal, Vanille Bouyagui, Jacques Darras, Guillaume Decourt, Chloé Delaume, Arthur H, Paloma Hermina Hidalgo, Abellatif Laâbi, Christophe Manon, Virginie Poitrasson, Jean Portante, Omar Youssef Souleimane, Milène Tournier… Accompagnés par Lola Malique (violoncelle) et Pierre Demange (percussions) Cette anthologie du Printemps des Poètes 2024 rassemble 116 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique de la grâce. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie francophone de notre époque. Pour en donner un aperçu ce soir, douze poètes en lecture, accompagnés de musique. À lire – Ces instants de grâce dans l'éternité, Anthologie de poésie réunie et présentée par Jean-Yves Reuzeau, Castor Astral, 2024.

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Citations et extraits (73) Voir plus Ajouter une citation
Lille

La Deûle à Lille, la Deûle, je l'ai tant adulée
Du temps où nous vivions Petite rue Saint-Étienne,
Puis les jours ont passé et la Deûle a coulé,
Regarde je viens seul y réfléchir ma peine.

Une île, il y a longtemps, fut Lille, la ville de Lille,
Bien avant que Vauban , l'ouïe de Louis, l'encaserne:
Qu'on m'empierre cette eau! L'entendez-vous qui sourd,
Encore, au pavé, furieuse passante souterraine?
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MÛRE


parce que sa maturité est noire et que
ronde elle tient en équilibre instable
dans la paume ouverte le plus platement possible
et que le plus souvent, tout à côté d'une noire,
sans que celle-ci bouge et que la paume se
referme si peu que ce soit de peur de la blesser,
se déposent successivement une autre noire, plus
petite, plus retrite mais vraisemblablement
pas moins sucrée, puis une quasiment rouge,
pour le contraste des couleurs, cueillies
avec l'autre main au roncier cependant que les pieds
s'assurent maladroitement de la soumission temporaire
de ronces, de sorte que le corps tout entier
se tend en un effort inouï de
tendresse, la mûre
demande qu'on la désarme par l'art
du choix et des comparaisons, qu'on la
retienne dans le suspens d'une
caresse absolue, qu'on la goûte
entre plusieurs avant de la porter
directement sur la langue et de dresser le palais
contre sa chair et d'exprimer le jus dont la teinte violette
et noire s'imprime, indélébile,
sur la main

p.179-180
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Nommer Namur, IV - extrait
 
J'aime Namur pour ses rivières, ses deux rivières,
D’un côté la petite Sambre glaciale arrivant par le Nord et la vieille ville au pied d’une citadelle non moins glaciale.
De l’autre la somptueuse Meuse qui a rêvé longuement dans le schiste entre Givet et Dinan comme une héroïne mythologique pré-hercynienne.
La Meuse qui délibérément tourne le dos à Jeanne d’Arc et humecte nonchalamment ses drapeaux, ses enseignes.
La Meuse qu’on ne fera plus se dresser en armes fût-ce aux côtés d’une femme, fût-ce aux côtés d’une sainte.
La Meuse à la mémoire carolingienne qui s’en va d’un pas rhénan, d’un pas traînant vers une idéale orchestration symphonique avec le Rhin à Rotterdam.
 
J’aime à Namur que ces rivières, la Sambre, la Meuse, se nouent entre elles.
Se nouent ailleurs et autrement que dans un hymne.
Je les délie de leur devoir d’hymne.
Je les remets lentement à leur pente poétique.
Comment remettre de la circulation dans une rivière confisquée par un hymne ?
Laissez-moi l’expliquer.
Je la caresse longtemps.
Je la caresse infiniment longtemps.
Cela pourra durer plusieurs mois, plusieurs années, une vie entière.
Je caresse la rivière dans le sens de ses jambes faisant reprendre au sang le sens de l’eau, de l’aval.
Qu’on ne s’y trompe pas, cela n’a rien à voir avec de l’écologie, plutôt avec de la médecine.
Une médecine amoureuse.
Une médecine poétiquement amoureuse.
Qui consisterait à soigner les rivières ou les villes par la voix.
Ou réciproquement.
À cette nuance que prétendre faire passer toute une rivière comme la Meuse par sa propre voix en une seule fois tiendrait du gargarisme gargantuesque.
Emphatique.
Ne pas confondre emphase et empathie.
Non, je me soigne, je nous soigne aux rivières, à la fluidification fluviale.
Je voudrais que nous retrouvions dans la parole la fluidité.
Cette transparence fluide qui est comme la respiration de l’eau longtemps avant l’embouchure.
Et pour laquelle les fleuves du Nord semblent tellement avoir de facilité depuis toujours.
Dans leur modération peu torrentielle.
Égale à elle-même.
Leur faussement placide uniformité.
 
Je cherche non pas l’epos ancien secourable aux militaires et aux castes de soldats longtemps tenus écartés des femmes.
Je ne cherche pas la connaissance aiguë de Gilgamesh.
Je cherche le jeu long de l’insinuation amoureuse avec la voix.
L’insistante, patiente lenteur des effleurements vocaux sinueux comme des boucles de rivières au saisissement des roches, qui savent aussi être opiniâtres quand la roche fait obstacle.
Je cherche de nouvelles raisons pour l’eau de s’appuyer aux rives.
Je cherche de nouvelles appariades entre la parole légère courante et l’ouragan spontané du chant.
Je cherche un récitatif dans l’intime réciprocité des ciels et des climats.
Je cherche de nouvelles circonstances pour faire entendre sans la lever la voix dans le poème.
Qui est pourquoi nommer Namur m’enchante.
Comme de ne plus savoir tout à coup qui nomme qui, du verbe ou bien du nom.
Tant leurs frontières mutuellement se réfléchissent en une inépuisable méditation d’échos.
 
Nommer Namur.
Énamourer le nom.
Il n’est jamais de poésie que déclarative.
Il n’est de poésie que dans la déclaration d’amour que nous faisons aux noms aimés, par la parole ou par le chant.
Les noms ne sont aimés que dans l’amour.
Comme de la confluence soudaine, la confiance l’une à l’autre de deux rivières au cœur d’une ville après avoir longtemps séparément voyagé.
 
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Qu'est-ce qui nous fait
Tellement aimer
Une frontière ?
Pourquoi ce tremblement au
Moment de la traversée?
Comme lorsque vient le
Moment de conclure l'acte
Amoureux.
Comme lorsqu'on refoule l'air
Au fond de la poitrine pour
Laisser venir à soi l'émotion des
Deux corps.
Comme lorsqu'on s'éloigne
Courtoisement pour
Permettre aux
Chairs de débattre
De marquer leur territoire
Animal.
Comme s'il y avait terreur dans la
Territoire.
Comme s'il y avait terreur
Dans le mot"terre".


Extrait du poéme "Chimay ".
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Je suis un homme du vingtième siècle
Du vingtième siècle finissant.
Comptez mon âge jusqu'à cinquante,
Je suis une moitié de cent ans.
Cassé par le milieu je frappe
Sur un clavier d'ordinateur,
Je touche des touches qui me touchent,
Entre les lettres et moi ma mort.
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Jacques Darras
Miles Davis, Hôtel Negresco à Nice
  
  
  
  
Moi j’aime le bleu
Moi j’aime le blues
Moi j’aime quand Miles Davis djouzz
De sa trompette
Miraculouze
Qu’il râpe le ciel
Comme du gruyère avec des trouzes
De lait bleuté
De crème fouettée
De neige fondante à la gentiane
J’aime quand son cuivre meugle
Si suavement
Quand des alpages transhume
La brume
Vers son cornet
Jusqu’à ce qu’Automne s’enroue s’enroule
Fine pluie d’été rouillée
Tombant
Oh ! délicieux climat pour l’âme
Please play for me
Oh ! mister Miles
For miles and miles and miles of blue
So we may learn
Why some day
Came such a blue
From the sky
Such a blue smile
On you on you on you on you
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«  L’opéra personne n’écoute personne,
C’est précisément cela être humain, n’écouter
personne
L’opéra les paroles imitent exagérément les
éléments du climat .
La tempête , la mer, le vent, les vagues déchaînées .
Il n’y a jamais d’aventure humaine sans
déchaînement.
C’est pourquoi je préfère la parole réelle de la mer .
À celle que croient imiter les hommes.
La musique du grand large .
Du lointain cosmos .
La quasi inaudible houle dont la mer seule donne
l’idée .
Que la musique transpose quelquefois d’un
glissement d’archet.
Jusqu’au plus aigu des cordes » .
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Jacques Darras
        Cinq nanas (3+2) de Niki
        Sur une musique de Miles
Nana Bleue, Luxembourg
  
  
  
  
La Nana bleue de Luxembourg
la bleue Nana
qui a la taille d’ananas
(un ananas à Luxembourg
c’est comme la neige à Singapour
il y a erreur dans la coulour !)
la Nana bleue ananassée
la rumba danse sur un pied
sans se lasser ni se luxer
tant sa cuisse droite est rembourrée
la bleue Nana ayant l’aspect
du luxe nourri par les excès
qui dans les îles
de Sainte-Lucie
ou Tobago
se fait soigner son lumbago
par l’Océan vieil ostéo
qui sur ses fesses a tamponné
tous ses cachets
d’aspirine-bleue
pour mieux cacher
ses blanches chairs de fruit lacté
et nous fait croire qu’elle eût pu naître
dans le Kénya
Nyanya Noir Thé
mais c’est déjà bien assez
qu’elle est la peau ananassée
qui masque comme est décalcifié
son teint de Reine des tubes Nestlé
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Mais les chasseurs pêcheurs…



Mais les chasseurs pêcheurs qui écumaient la terre
Mais les tailleurs de harpons qui ratissaient la mer long et large
Mais les cueilleurs de coques avec leurs pyramides de coquilles
Mais les dévoreurs de buccins qui joyeusement festoyaient
Ne purent pas ne pas avoir noté la montée des marées
Ne purent pas ne pas s'être parlé empiètement de vagues
Ne purent pas ne pas avoir pensé édification de digues
Ne purent pas ne pas avoir envisagé migrations futures


Avant que le paysage ne soit envahi par les eaux peu à peu
Avant que le rivage ancien ne s'indente ne s'édente peu à peu
Avant que les terrains de chasse lugubrement ne se désolent
Avant que les rennes n'émigrent troupeaux vers les glaces
À mesure que s'élevait en degré la température de l'air
À mesure qu'essaimaient les arbres foules proliférantes
À mesure que grandissaient en taille les plantes graminées
À mesure que se densifiaient en maquis les arbres noisetiers
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POSITION DU POÈME


il est assis
il a les genoux plies
il voit le monde
il voit des fleurs de trèfle blanches
il voit un toit de tuiles rouges
il voit un carré de ciel gris
il ne voit pas le monde
il est le monde à lui tout seul
il peut changer de place
il peut se lever
il pourrait s'éloigner de sa table
il irait dans la cuisine
parmi les couteaux métalliques
parmi les fourchettes acérées
parmi les casseroles bouillantes
il se couperait une tranche de monde
il mordrait dans le monde à belles dents
ici il voit le monde avec les doigts
il compte le monde sur un clavier
il écrit une partition
la partition s'appelle le monde
c'est une partition en sol mineur
en ciel majeur en tuiles diésées
en trèfle blanc
en genoux pliés…

p.19-20
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