De ce temps, nous nous sommes mis à aimer le rien, l'inutile, l'au-delà, l'exotique, le rétro. Nous marchions d'un lit sur l'autre pour regarder les nuits froides au carreau, les arbres fruitiers enrobés de linge, la lune et les ruelles du quartier.
Nous nous sommes mis à vadrouiller derrière les hangars, vous savez ces coins pleins d'orties, ces voitures à l'abandon avec des herbes qui sortent des portières, ces vaches qui ruminent au soleil, fainéantes et humides, pleines de mouches, le poil rêche.